la Copechagnière jusqu’en 1891
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C’est entre 1889 et 1892 que dans "la Semaine catholique du diocèse de Luçon" parut "la Chronique paroissiale de la Copechagnière". Cette "Chronique", publiée par Pierre Pondevy (1830-1893), reprenait pour l'essentiel un travail de collectage de documents anciens et divers en relation avec le passé de la Copechagnière, un collectage qui avait été effectué un peu plus de vingt ans plus tôt par Eugène Aillery (1806-1869).
Par rapport aux autres "Chroniques paroissiales" publiées après 1892, celle de la Copechagnière présente un intérêt un peu limité, mais a le mérite d’être la plus ancienne recherche sur l'histoire de la commune. C’est son contenu qui est transcrit ci-dessous :
- une coutume féodale
- des Réformés à la Copechagnière
- le bourg de la Copechagnière
- la forêt de Grâlas et la guerre de Vendée
- la Violière
- l'église de la Copechagnière
- la chapelle Saint-Louis dans l'église
- les curés de la Copechagnière
- Joseph Payraudeau
- les religieuses à la Copechagnière durant la Révolution
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A l'aide de quelques vieux reçus dans le patois vendéen, il est facile de reconnaître l'étymologie du nom de "Copechagnière". Coper pour couper, cope pour coupe, chagne pour chêne, chagnière, plantation de chênes. Cette petite bourgade dut, en effet, son origine à quelques cabanes que des bûcherons élevèrent à l'extrémité de la forêt de Grasla, qui se trouve sur son territoire.
Nous remarquons dans les notices sur les Brouzils et sur Chavagnes que ces paroisses ressortissaient de la justice féodale de la baronnie de Montaigu, et que lorsque Louis XI en fit, en 1473, l'acquisition du seigneur de Belleville, ce dernier se réserva positivement quelques paroisses, au nombre desquelles la Copechagnière est mentionnée. C'est le seul souvenir de cette localité que nous connaissions avant la Révolution.
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Une coutume féodale
La découverte de quelques documents permet de combler en partie la lacune laissée ici par l'auteur.
La plantation du mai, au retour du printemps, donnait lieu à de grandes réjouissances dans nos campagnes. Les jeunes gens, dits bacheliers, étalent les principaux acteurs de la fête. En plusieurs endroits cet usage devint, au Moyen-Age, une obligation féodale et les bacheliers étaient tenus pour planter leur mai de payer une redevance au seigneur du lieu.
"Parmi les devoirs féodaux appelés francs devoirs, lisons-nous dans un ancien ouvrage de jurisprudence, il en existait de diverses façons, et quasi infinies en leurs diversités, selon qu'ont esté diverses les humeurs, fantaisies et affections des seigneurs qui ont fait les libérales concessions de leurs fiefs et terres par les lois et conditions de leurs baillettes et des adveus qu'ils s'en sont fait rendre, comme par exemple :
Vingt livres de taille de corps d'homme deubs par les bacheliers de la Coupechaignaire pour leur exploit en la forest de Graslat, et pour y prendre un mai, le premier jour de Mai.
Plus par le mesme adveu ils ont droict de prendre leur Roy desdits bacheliers, le mener en un pré du curé de leur paroisse, couper des branches de testarts qui sont autour du dit pré, en couvrir leur roy, le mettre ainsi en une chaire et le porter jusques dans l'église en criant : Feuille le Roy !"
(Responsa Borderii et Constantii. - Réponses de Bordier et de Constant sur la Coutume de Poitou. Poitiers 1659.) - Communication de M. Eugène de Lépinay.
Des réformés à la Copechagnière
La Réforme, propagée et soutenue par les seigneurs du pays, avait fait d'assez nombreux prosélytes à la Copechagnière1, Devenus les plus forts ou les plus hardis, là comme partout, ils voulurent faire la loi aux catholiques. La cour de Poitiers dut intervenir et elle les condamna.
Le 28 mai 1652, à la requête de Pierre Moreau, habitant du bourg de la Coupe-Chaignée, un jugement fut rendu à Poitiers contre les religionnaires de ce bourg, leur enjoignant d'acheter à leurs frais une place pour leur servir de cimetière et de rendre les émoluments des 29 années perçus sur l'herbe du cimetière des catholiques dont ils s'étaient empares ou huit livres par an pour être employées aux réparations de l'église.
Les registres de catholicité de la paroisse contiennent plusieurs abjurations de l'hérésie, quelques-unes eurent lieu longtemps avant l'époque des dragonnades et même le voyage dans le diocèse de l'Evêque de Luçon, Mgr de Barillon, et de l'intendant de Poitiers, M. de Marillac. Ces premières abjurations précédèrent habituellement des mariages contractés avec des catholiques.
10 novembre 1650, abjuration de Marie Hersant, avant son mariage avec Daniel Moreau.
Août 1652, abjuration de Ruben Guiard qui se marie, après son abjuration, avec Marie Moreau.
13 décembre 1655, confession de Pierre Guiard.
25 novembre 1660, abjuration de Jeanne Guiard qui épouse René Moreau.
1682, abjuration de Louis Proust.
Les abjurations sont plus nombreuses en 1685. Il est inutile de faire observer qu'elles coïncident avec l'arrivée des dragons dans le diocèse :
1685. - abjuration de Catherine Badreau.
abjuration d'Antoine Badreau.
abjuration de Pierre Guerry.
abjuration d'Antoine Penaud.
1686. - quatre nouvelles abjurations.
Remarque affligeante : une mission avait été prêchée, en 1674 ; les registres ne mentionnent, en cette année, aucune abjuration. Les missionnaires bottés de 1685 furent, hélas ! plus persuasifs.
"Il y a deux mois, écrivait. Mgr de Barillon, que j'avais encore près de huit mille huguenots. dans mon diocèse, l'appréhension que plusieurs d'entre eux eurent d'être exposés au logement des troupes les porta à se convertir, et il s'en est converty plus de deux mille de cette manière. Le reste s'est converty après avoir souffert, un jour ou deux, les logements des troupes, mais cela s'est fait avec une si grande précipitation que la conversion de tout mon diocèse n'a duré que quinze jours."
Le bourg de la Copechagnière
Le bourg de la Copechagnière est établit au confluent de deux ruisseaux, dont l'un le traverse et l'autre le borde ; ces deux ruisseaux forment le Bouvreau, qui va se jeter dans la Petite-Maine, auprès de Saint-Georges-de-Montaigu. En raison de sa situation, ce bourg était souvent inondé et devenait comme inhabitable quand le recalement des canaux n'avait pas lieu en temps opportun, c'est ce qui arriva notamment vers le milieu du XVIIIe siècle. Au point de vue de la salubrité publique et des intérêts agricoles, il était urgent de remédier au mal, la position devenait chaque jour plus critique et les habitants se voyaient obligés de déserter le bourg. Le général de la paroisse s'assembla donc au son de la cloche, à la manière accoutumée. Après avoir mûrement délibéré sur la situation et les mesures qu'il importait de prendre, on rédigea l'adresse suivante :
A MONSEIGNEUR LE NAIN
Intendant de justice, police et finance de la généralité de Poitiers.
Supplient humblement Messire de la Fontenelle, seigneur en partie du lieu de la Couppechagnière, Messire Nicollas Gentet, prestre, curé de la dite paroisse, Jacques Guiard, appotiquaire, Jean Aigron, sindic de la dite paroisse, Jacques Bossard, Jean Moreau l'aisné, Jean Moreau le jeune, Nicollas Buet, Louis Basty, Jacques Fournier, Pierre Tomelet,. Paul-Pierre Fumolleau, Jacques Renelleau, Pierre Basin et autres habitants du dit bourg et paroisse de la Couppechagnière.
Et vous remontrent, Monseigneur, que le dit bourg de la Couppechagnière qu'ils habitent est sittué dans un lieu bas et environné de toutes parts de terres qui sont beaucoup plus hautes que la situation du dit bourg, les eaux desquelles tombent totalement dans l'emplacement du dit bourg d'une demie lieue environ qui le rendent entièrement inhabitable, en telle sorte que dans le plus profond de l'esté, il y a ordinairement beaucoup d'eau dans la majeure partie du dit bourg, et dans le temps sec, cet amas d'eau forme comme une espèce de lac et le dit bourg est tout entier submergé, en telle sorte que monsieur le curé ne peut faire ses fonctions et assister les malades sans monter en sortant de sa porte et est obligé de porter le Saint-Sacrement à cheval en sortant de l'église et en risque de tomber avec le Saint-Sacrement dans l'eau, dont lequel amas d'eau causé par le défaut d'un recallement d'un canal qui existait anciennement et qui n'a pas été recallé il y a environ vingt ans et qui s'est bouché faute de recurement, lequel canal communique au chemin qui conduit de l'église du dit lieu à la forest de Gralas, traversant toutes les terres des habitants de la dite paroisse jusques à l'endroit appelé le Fondreau d'André Bertrand ou ce canal tombe dans la rivière, de la distance depuis le dit bourg jusqu'au dit lieu du Fondreau d'autre bout d'environ un quart de lieue, et comme c'est l'intérêt du Roy accause des tailles et subsides qui se lèvent sur la ditte paroisse, demandent dans l'intérêt de la dite paroisse que cette réparation soit faite, que ce canal soit restabli et entretenu dans son ancien état, les dits habitants au son de la cloche, ont recours à l'auctorité de Votre Grandeur, Monseigneur, pour qu'il vous plaise ordonner qu'il sera composé un corps des dits habitants travailleurs ou autres des paroisses circonvoisines qui voudront entreprendre de faire le dit recallement du dit ancien canal de la profondeur de trois à quatre pieds et de l'élargir d'environ deux pieds de chaque côté pour écouler les dites eaux de l'emplacement du dit bourg de la Couppechagnière, qui est sur le point d'être abandonné de tous les dits habitants qui n'y peuvent habiter accause des maladies que cause cet amas d'eau qui croupist dans le dit endroit, avec lequel corps d'habitants ou autres travailleurs qui voudront l'entreprendre, il sera composé et fait un bail au rabais, par brasse, pour faire faire le dit recallement, à la diligence du sieur sindic de la paroisse, de chaque particulier qui aura des terres le long du dit canal, sera tenu de payer à un préposé pour recevoir ce qui sera convenu par brasse, à proportion de ce, qu'il y aura de brasses le long de ses terres, pour être remis et payé aux dits travailleurs par le dit préposé, à quoy faire chacun en son particulier sera contraint par toutes voies deues et raisonnables comme pour deniers Royaux, et dont il sera fait un Role de ceux qui auront des terres le long du dit canal et de la quantité de brasses qu'il y aura le long de leurs terres en longueur.
Les dits habitant espèrent de Votre Grandeur que Votre ordonnance sera favorable à. leur resqueste, et ils redoubleront leurs voeux et prières pour la prospérité et conservation de Votre Grandeur.
S'il y avait moyen de faire un canal en droitière qu'ay dit qu'il est en serpentant, les eaux auraient beaucoup plus de facilité à s'écouler et le canal ne se comblerait pas si facilement, c'est ce que les dits habitants doivent considérer et le demander à Monseigneur l'Intendant en l'adjoustant à la requeste et le canal en serait beaucoup plus court et de moindre dépence pour l'entretenir.
On fera mettre cette requeste au net par une bonne main, et ceux des habitants qui sauront signer la signeront. Comme c'est pour le bien public, il suffira de la mettre sur papier dans une grande feuille2.
Les rues du bourg de la Copechagnière, anciennement pavées de buches, ont été construites en 1849 ; les dépenses se sont élevées à 4000 francs, supportées par la commune et couvertes par une imposition de 15 centimes par franc pendant dix ans ; un emprunt a été contracte à la Caisse des Dépôts et Consignations et les intérêts ont été payés en outre par une souscription des habitants.
L'élargissement du lit du Bouvreau, exécuté vers 1858, empêche les fréquentes inondations qui jadis affligeaient le bourg et avaient donné lieu à ce dicton très répandu : "A la Copechanière on prend les anguilles sous la pierre du foyer."3
Depuis huit ans, la commune s'est de nouveau imposée pendant douze années de 6 centimes par franc, et, avec le concours du département, on a construit des caniveaux qui assainissent les rues du bourg et en facilitent la propreté.
La forêt de Grâlas et la guerre de Vendée
La forêt de Graslas devint célèbre dans les guerres de Vendée. On voyait encore, naguère, dans l'endroit le plus épais et le plus écarté, les débris d'une ville rustique, construite en 1793, et qu'on appelait le Refuge ou les Loges, parce qu'elle avait servi, pendant la Révolution, d'asile à un grand nombre de familles vendéennes. Des branches, appuyées sur les troncs des arbres et supportées par de forts pieux, formaient la charpente de chaque habitation ; d'autres branches, entrelacées et tapissées de mottes de gazon, servaient de murs. Les cabanes, alignées sur plusieurs rangs, présentaient l'aspect de rues pavées d'une herbe courte et épaisse. Au-dessus les grandes branches des chênes touffus, s'élevaient en dôme et protégeaient la ville contre les ardeurs de l'été et les vents orageux de l'hiver. Chacun y avait transporté son ménage et ses provisions. Dans cette retraite impénétrable, on trouvait une église, des marchands, des boutiques4. Les mariages s'y célébraient, les enfants y recevaient le baptême, et tandis que toute la Vendée était couverte de feu et de sang, un petit coin de la forêt jouissait encore, au milieu du bocage, d'une apparente tranquillité qui lui faisait concevoir des jours meilleurs.
La veille de la bataille des Quatre-Chemins-de-l'Oie, le général Charette passait la revue de ses hommes à Saint-Fulgent ; le commandant de la division royaliste de Montaigu, qui habitait la Copechagnière ainsi que le chirurgien royaliste Buet, faisaient placer ses soldats sur trois lignes. A l'appel de la Copechagnière, deux hommes seulement se présentèrent, les autres étaient restés dans le quartier des Vieilles-Loges de la forêt de Grasla avec leurs familles. "Général, dit Rezeau, ils ne sont que deux." - "Sur trois rangs quand même !" répond Charette, avec un léger sourire. "A la Copechagnière, deux hommes sur trois rangs !" Le mot ne fut pas perdu, témoin le dicton populaire.
En I796, la Vendée périssait ; Stofflet n'existait plus et Charette était aux abois ; à ce dernier il ne restait désormais qu'à mourir glorieusement. Poursuivi et traqué de tous côtés par les troupes républicaines, Charette se retire dans la forêt de Grasla. C'est dans ces bois qu'il rassemble ses compagnons errants ; c'est dans ces bois, où, sans vivres, sans munitions, il n'ose pas même allumer quelques feux de bivouac, dans la crainte de provoquer l'attention des soldats. Les colonnes républicaines, lancées à sa poursuite, le suivant à la piste, le combattent un jour, le poursuivent l'autre, sans jamais néanmoins pouvoir s'en emparer ! Ce fut à la fin de l'une de ces escarmouches que des dragons atteignirent, dans la forêt, Mesdemoiselles de Couëtus et Mademoiselle de la Rochette, qui faisaient le coup de feu avec les soldats de Charette. Sommées de se rendre, elles refusent. L'aînée des demoiselles de Couëtus reçoit un coup de sabre sur la tête, qui la renverse de cheval. Baignée dans son sang, à terre sous les pieds des chevaux, elle crie encore : "Vive le Roi !"
Sa sœur se laisse tomber volontairement et se cache dans un fourré ; Mademoiselle de la Rochette, frappée au visage, est bientôt couverte de son sang. Les deux blessées sont faites prisonnières, et jetées sur une charrette pour être conduites aux Sables, au quartier général de Travot. Au moment de leur départ, un officier républicain, blessé lui-même, mais touché de leur malheur et qui avait admiré leur courage, leur jette un mouchoir blanc, pour bander leurs blessures et s'éloigne au galop. Quand elles voulurent s'en servir pour étancher leur sang, elles s'aperçurent qu'il contenait plusieurs pièces d'or. Mademoiselle de la Rochette, plus tard Madame de Chantreau, ne fut arrêtée qu'après avoir reçu sept coups de sabre. Elle espérait retarder, en se défendant, la prise du malheureux Charrette.
Cependant la population, excédée de ses marches et contre-marches, s'en lassait de plus en plus ; elle signalait même à l'ennemi ses lieux de refuge. Voici à quelle occasion Travot fut mis sur la trace du général fugitif. Le jeune Moreau, de la Copechagnière, âgé de 14 ans, était un jour à la recherche de son cheval sur la lisière de la forêt, mais i1 n'osait entrer sous bois à cause des soldats de Charette, qu'on disait y être cachés. Il s'enhardit enfin et y entre accompagné d'une petite bergère qu'il rencontre sur sa route. Incontinent arrêtés, ils sont conduits à Charette, on craint qu'ils ne soient envoyés comme espions ; Rousselot de la Copechagnière les reconnaît et proteste qu'ils sont inoffensifs. Charette ne les emprisonne pas moins, trois jours durant, à la Parnière ; par suite de la disparition des enfants, grand émoi dans les deux familles et aux environs. Cet incident est bientôt connu de Travot et lui signale le lieu de retraite de Charrette ; désormais il ne perd plus sa piste, et quelques jours après, dans les bois de Saint-Sulpice-le-Verdon, Travot et ses veneurs faisaient enfin retentir le triomphant hallali, répercuté par tous les échos de la République.
Parmi les autres retraites que les Vendéens ont trouvées à cette époque malheureuse, on peut citer les caches en particulier dans les genêts de la Copechagnière. On voyait alors des champs entiers de ces arbustes de dix pieds de haut. Une charrette était acculée et cachée dans les massifs les plus épais. Sur son timon élevé en l'air, on étendait des branches d'arbres et là, comme sous une tente, les femmes et les enfants demeuraient cachés des mois entiers. L'ennemi rôdait autour du champ, les fugitifs gardaient le silence et à moins qu'ils ne fussent vendus à leurs ennemis, il était impossible aux Républicains de les y découvrir.
Si l'œuvre de destruction continue, la belle forêt de Grasla ne sera bientôt qu'un souvenir. Ces chênes gigantesques et ces bouquets de bois de haute futaie qu'on admirait ont été détruits pour la plus grande partie. Le chasseur qui la parcourt aujourd'hui ne se doute pas que les faisans y abondaient autrefois. La destruction de ce magnifique gibier eut lieu, peu avant 1619, par d'impitoyables braconniers. Le document qui suit en fait foi :
"Depuis que Mgr de la Trémoille, estant de dessa, permit verbalement à M. de la Violière, de tirer aux sanglers dedans sa forest de Grasla, tout le monde s'est dû depuis tellement licensié d'y tirer, que l'on n'y sauroit plus voir ny cerfs, ny bisches, ny sangler, ny chevreuls, ny faisans, dont i1 y avoit un très grand nombre. Outre que cela a futé la forest. Aucuns sergens n'osent aler en la forest, de crainte de recepvoir quelque arquebusade, comme l'on les en menase et suis mesme contrainct, y alans, de mener nombre d'hommes avecques armes avecques moy. Il me semble qu'i1 seroit à propos de faire entendre à Monseigneur qu'il revoque toutes permissions qu'il oroit données de chaser ou tirer de l'arquebuse dedans ladite forest ; m'enjoignant d'informer contre ceuls qui y chasseront, tireront, et mesme qui seront veu avecques arbus dedans ladite forest.
Signé: Puitesson."
Depuis que les magnifiques futaies ont été exploitées, sur une vaste étendue, par M. Grelier, de la Chemière des Brouzils, le commerce de la forêt ne consiste plus qu'en bois de chauffage et en charbon.
On remarque, au centre de la forêt, une pierre énorme, espèce de dolmen ou pierre plate, élevée par les Druides. La tradition lui a conservé son nom légèrement altéré sous celui de druine ; ce dolmen renversé est situé sur la commune des Brouzils, mais la partie de la forêt dénommée la Drouine est sur la Copechagnière. Six blocs de quartz blanc, ainsi que le dolmen lui-même, sont placés symétriquement, affectant la forme de pourceaux couchés.
La Violière
La Violière, autrefois la Fontenelle-Hugo. - Cette gentilhommière, comme la Gernigandière, sur les Brouzils, qui avait les mêmes seigneurs, relevait à foi et à hommage de la baronnie de Montaigu.
1408. - 7 septembre. - Jean Hugo.
1415. - 14 octobre. - Pierre Hugo.
1433. - 3 juillet.- Perrot Hugo.
1410. - 14 septembre. - Marie Hugo.
1473. - 11 juin. - Marie Hugo.
(Archives Dugast-Matifeux).
La Violière entre par alliance dans la famille de la Fontenelle
1507. - Jacques de la Fontenelle, seigneur de la Violière. Paul de la Fontenelle a épousé Odette Thévenin. De ce mariage :
1597. - Pierre.
1600. - Hélène.
1602. - 11 octobre. - Antoinette.
1606. - 3 août. - Odette.
1612. - 12 mai. - Marie.
1617. - 27 mars. - Charles.
Pierre de la Fontenelle, fils de Paul de la Fontenelle et d'Odette Thèvenin, épousa Perrine Mesnard.
1632. - Baptême de Paul, fils des précédents.
1634. - Baptême de Louise, id.
1636. - Baptême de François, id.
1638. - 31 décembre. ~ Baptême d'Hélène, id.
1640. - 17 mars.- Baptême de César, id.
1641. - 16 juin. - Baptême de Madeleine, id.
1642. - 9 novembre - Baptême de Jacques, id.
1644. - I9 décembre. -Baptême de Charles, id.
1646. - 29 juillet. - Baptême de Renée, id.
1648. - 3 mai. - Baptême de Perrine, id.
1654. - 21 mars. - Baptême de Françoise, id.
1657. - Sépulture de Odette Thévenin, épouse de Paul de la Fontenelle, seigneur de la Violière et de la Gernigandière.
1643. - Sépulture de Paul de la Fontenelle, seigneur de la Violière et de la Gernigandière. Leurs pierres tombales se trouvaient autrefois dans la chapelle de l'église de la Copechagnière, sous le banc seigneurial.
(Notes extraites d'anciens registres paroissiaux, aujourd'hui disparus.)
En 1630, Paul et Pierre de la Fontenelle avaient adressé, comme il sera exposé plus loin, une requête à l'évêque de Luçon pour faire annexer à leur chapelle de Saint-Louis ou de la Violière, en l'église de la Copechagniere, un bénéfice fondé anciennement par un prêtre de leur famille, seigneur de la Gernigandière.
Au registre des hommages de la baronnie de Montaigu5 on trouve de nombreux aveux rendus, à différentes époques, pour les maisons nobles de la Viollère et de la Gernigandière, par Paul et Pierre de la Fontenelle.
Paul de la Fontenelle, seigneur de la Violière, née en 1632 du mariage de Pierre de la Fontenelle et de Perrine Mesnard fut, dans sa jeunesse, page d'un évêque de Nantes. A trente ans, il épousa une ardente calviniste, Antoinette Durcot, qui ne tarda pas à lui faire embrasser la Réforme. C'était une douzaine d'années avant la révocation de l'édit de Nantes. Pour échapper à des mesures de rigueur, il résolut de passer dans un pays protestant où il avait déjà envoyé l'un de ses fils. Au printemps de l'année 1688, il avait réussi lui-même à joindre les côtes de la Basse-Normandie, avec sa femme, son autre fils et une de ses filles, lorsqu'il fut découvert. Blessé par la population qu'on avait lancée à sa poursuite, La Fontenelle fut conduit dans la prison de Coutances, puis dans celle de Rouen, et condamné, ainsi que sa femme, à une réclusion perpétuelle. Son fils fut envoyé chez les Jésuites de Poitiers, d'où il sortit en 1691. Quant à ses trois filles, enfermées successivement dans différents couvents, à Poitiers, à Niort, à Fontenay, à Luçon, elles y passèrent plusieurs années. Cependant La Violière et sa femme obtinrent enfin la permission de rentrer chez eux, au prix sans doute d'une abjuration ; l'abjuration fut peu sincère. Il fut de nouveau arrêté avec sa femme et ses filles en 1698, et conduit à Saumur d'où on le transféra au château de Nantes, deux ans après. On ignore quand il en sortit, mais il semble avoir réussi enfin à se sauver en Angleterre. Comme il fut le premier protestant de sa maison, il faut supposer qu'Armand de la Fontenelle qui, d'après l'Histoire des Evêques de Luçon, d'abord capitaine au régiment de Palant, mourut à Batavia avec le grade de brigadier-général et le commandement de toutes les troupes hollandaises aux Indes-Orientales, était son fils ou son petit-fils6.
Par sentence du 24 septembre 1667, Paul de la Fontenelle, seigneur de la Violière, est maintenu noble. (Etat du Poitou sous Louis XIV).
1669. - 29 septembre. - Paul de la Fontenelle, seigneur de la Violière et de la Gernigandière, rendait aveu à la baronnie de Montaigu.
La famille de la Fontenelle laissa la Violière pour aller habiter la Chabotterie, en Saint-Sulpice-Ie-Verdon, lorsque, le 26 novembre 1737, messire Alexandre de la Fontenelle, fils de Paul-Alexandre et de dame Marie-Magdeleine de Chevigné, épousa demoiselle Anne-Renée Thomasset, fille majeure de feu messire Antoine Thomasset de la Gestière, et de dame Louise Gazeau. Damoiselle Anne-Renée Thomasset n'était que depuis quelques jours dame de la Chabotterie7.
De leur mariage sont nés quatre enfants, deux morts en bas âge et deux qui leur ont survécu, savoir :
1° Gabrielle-Anne de la Fontenelle, née à la Chabotterie, le 22 juin 1739, a épousé, en 1761, son cousin germain, Joseph-Charles-Marie de Goué du Marchais, paroisse des Brouzils.
2° Messire Alexandre de la Fontenelle, deuxième du nom, né le 5 juin 1744, épousa, vers 1769, Mademoiselle Susanne Poitevin de la Rochette, dont i1 n'eut pas d'enfants, Il mourut à Paris, en 1788, laissant aux enfants de sa soeur8 ses terres de la Chabotterie et de la Violière.
A une autre branche de cette famille se rattache le conseiller de la Fontenelle de Vaudoré, membre correspondant de l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles Lettres), auteur de l'Histoire du Monastère et des Evêques de Luçon, et de publications très nombreuses sur l'histoire du Poitou.
Mademoiselle Marianne-Reine-Germaine de la Fontenelle, en religion sœur Sainte-Ursule, faisait partie, au moment de la Révolution, du couvent des Ursulines cloîtrées de Luçon.
La famille de la Fontenelle portait : d'azur au croissant d'argent surmonté d'une étoile d'or accompagné de quatre haches de même cantonnées.
Du mariage de Gabrielle-Anne de la Fontenelle et de Joseph-Charles-Marie de Goué étaient nés onze enfants dont quatre seulement vivaient au retour de l'émigration, savoir deux garçons, Louis et Gabriel de Goué, tiges des deux branches actuellement existantes, et deux filles, savoir, Louise, décédée sans alliance à Beaufou, en 1826, et Henriette qui avait épousé, le 19 mai 1795, son oncle breton, Gabriel-César de Tinguy, fils majeur de feu Abraham de Tinguy et de Perrine Bruneau.
La Violière, dans les partages de famille, échut à Mlle Louise de Goué. A sa mort, cette propriété revint aux enfants de sa sœur, Henriette de Tinguy, et devint le lot d'une de ses filles, Hortense, qui épousa M. Alexandre de la Pouzaire. Mme Hortense de la Pouzaire est demeurée à la Violière depuis son mariage, en 1837, jusqu'à son décès, en janvier 1887, pendant plus de cinquante ans.
A sa mort, la Violière devint le lot de Mlle Anne de Tinguy, mariée à M. Henri Merland de Chaillé, qui depuis a cédé sa propriété à son oncle, M. Théophile de Tinguy, qui l'habite aujourd'hui9.
L'église de la Copechagnière
L'église de la Copechagnière est sous l'invocation de Saint-Jean l'Evangéliste ; elle n'offre rien de remarquable que sa propreté, sa simplicité et la solidité de ses murs qui ont, en quelque endroit, jusqu'à cinq pieds d'épaisseur. Avant la Révolution, c'était une cure régulière, ou plutôt un prieuré de l'ordre de Cluny, à la nomination du prieur des Brouzils qui représentait l'ordre dans ces contrées. On peut lire la charte de fondation que nous avons donnée pour Notre-Dame des Brouzils, et les mêmes raisons militent pour faire croire que ces deux paroisses avaient et la même dépendance et les mêmes patronages séculiers. Si dans les derniers temps la nomination de la cure de la Copechagnière était arrivée aux religieux de Saint-Jacques de Nantes, c'est que les moines des Brouzils s'y étaient retirés, parce que ce couvent était dépendant de leur ordre. On montre encore l'emplacement de la maison prieurale, l'ancienne motte féodale et monastique d'une contenance de 12 ares, autrefois entourée de douves et communiquant au cimetière par un pont-levis ; les dépendances se nomment encore la Moinarderie, le pré aux Moines.
La charpente de la nef de l'église mérite une attention particulière : quoique reposant sur des murs très solides, elle est singulièrement compliquée et soutenue par dix énormes piliers en bois. Sur l'un de ces piliers se lit l'inscription suivante :
Jésus Marie je fu fait en
l'an M.CCCC. IIIIXX : XIII (1473)
et drecé le XIlle jor d'aoust.
G. ]ALEJEON.
J. P AJAUD, fecit.
Au bas de l'inscription était gravée la hache du charpentier Jalejeon, rappelant, très inconsciemment sans doute, le souvenir du mystérieux sub asciâ de l'antiquité1.
Les piliers noircis de cette église, dont quelques-uns même disparus, semblaient témoigner que les protestants, à l'époque des guerres de religion, avaient essayé de l'incendier comme tant d'autres églises du Bas-Poitou.
La paroisse de la Copechagnière avait pour patron secondaire l'Evangéliste saint Luc. Au jour de sa fête, 18 octobre, il existait un pèlerinage, autrefois très fréquenté, qui est l'origine de la foire actuelle. Les hommes apportaient pour offrande un coq blanc et les femmes une poulette blanche. Ces dons sont remplacés aujourd'hui par une neuvaine10.
La chapelle Saint-Louis dans l'église
BÉNÉFICE DE LA VIOLIÈRE
en la chapelle Saint-Louis
DANS L'ÉGLISE DE LA COPECHAGNlÈRE
Comme ainsi soit que dès le vingtiesme jour du mois de Mars mil cinq cent trente-deux, deffunt Messire Pierre Grénésac, prêtre, vivant seigneur de la Gernigandière eut par son testament et ordonnance de dernière vollonté fondé certaine chapellanie ou stipandie d'une messe par sepmaine de l'office de la Conception de la Vierge, laquelle messe il voullait qu'elle feust dite et servye, son décès adveneu, par discrette personne Messire Nicollas Cantin, prêtre, demeurant à Saligné et n'aurait le dit Grénésac, prêtre, par son dict testament portant la fondation de la dite chapellanie ou stipandie, dit et ordonné l'église et autel où il voullaict que la dite messe de l'Office de la Conception de la Vierge feust dite et cellébrée par chacune sepmaine, mais sullement ordonné sa sépulture estre faicte en l'Eglise parochialle de Notre-Dame-des-Brouzils, ou en celle de Saint-Jean l'Evangéliste de la Coppechainière, au lieu où ses prédécesseurs ont esté ensépulturés, et auraict donné la présentation et collation d'icelle chapellanie ou stipendie à Jean de la Fontenelle, escuyer, son nepveu et à son fils ayné, et d'ayné en ayné. Laquelle est à pnt vaquante par le décès et trépas de deffunct Messire René Canteteau, dernier possesseur d'icelle chapellanie ou stipandie, et à pnt est besoin d'y pourvoir homme capable pour faire ou faire faire le service divin et décent. Veu ce que dessus et que le sieur Grénésac n'a desnomé le lieu où il voullaict la dite messe estre dite et qu'il semble qu'il le remet à la discrétion du seigneur de la Fontenelle et de la Vyollière, patron d'icelle ; pour ce subget Paul de la Fontenelle, escuyer, seigneur de la Vyollière, et Gernigandière et Pierre de la Fontenelle, sieur du dit lieu, prient et supplient le révérand père en Dieu Monseigneur le révérand évesque et baron de Luçon, de voulloire avec queulx anexcer la dite chapellanie de la Gernigandière à leur chappelle fondée de Saint Louys appelée la chapelle de la Vyoilière, en laquelle sont ensépulturés les prédécesseurs du dit Grénésac, prestre, laquelle chapelle de Saint-Louys joignant, est dans l'Eglise de Saint-Jean l'Evangéliste de la Coppechaignière, évesché de Luçon, à la condition par ci-apprès que le chapelain ou les chapelains prendront la possession d'Icelle, dite Chapellanie dans la dite chapelle de Saint-Louis ou dite de la Vyollière et y diront et célèbreront à perpétuité et pour chacune sepmaine une messe de l'Office de la conception de la glorieuse et sacrée Vierge à laquelle veullent et entendent les dits de la Fontenelle et leur famille y assister par chacune dite semaine. Et pour ce est que devant nous les soubzignés notayres jurés et instituez en la cour des Chastellanie et Seigneurie et Vicomté de la Jarry, Raslière et Merlatière, ont été présents et personnellement establi en droict et d'huement soumis Paul et Pierre de la Fontenelle, escuyers, seigneurs dc la Vyollière, de la Fontenelle et de la Gernigandière et demeurant en leur hostel et maison de la Vyollière, paroisse de Saint-Jean l'Evangéliste de la Coppechaignière. Lesquels de la Fontenelle de leur bon gré et vollonté parce que ainsi leur a pieu et plait comme ayant droit de présenter la dite Chappellanie ont présenté et nommé pour être futur chappelain d'Icelle, discret Messire Jean Audureau, prêtre, curé de la Coppechainière, à charge de faire et acquitter le service divin, porté par la fondation de la dite Chapellanie en la chapelle de Saint Louys, autrement de la Vyollière ; requérant et suppliant Monseigneur l'Evesque de Luçon ou Monsieur son grand vicquaire d'admettre et instituer le dit Audureau en la dite Chapellanie, de lui en faire délivrer lettre ou
10 Note de M. J. Moreau.
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lettres à ce nécessaire. Promettant les ditz sieurs de la Viollière et de la Gernigandière… ce que dessus ; et a ce faire et tenir garder et accomplir, ont obligé tous et chacun leurs biens présents et futurs, quelzconque de leur consentement et vollonté et requête, ils ont esté jugés et condamnés du jugement de la dite cour, par nous Jacques Caillé et François Audureau, notaires jurés d'Icelle au pouvoir et juridiction de laquelle ils se sont soubzmis quant à ce ; fait et passé au lyeu de Bourgneuf, l'unzième jour du mois de novembre mil six cent trente-huit, apprès-midi, soubs les seings des dits notaires de la Fontenelle. Ainsy signe en la minute des présentes, Paul de la Fontenelle et Pierre de la Fontenelle et de nous notaires.
J. CAILLE, notaire royal, AUDUREAU, notaire.
"Petrus Dei et sanctæ Sedis apostoljcæ gratiâ Episcopus et Baro Lucionensis omnibus presentes litteras inspecturis et audituris salutem in Dno. Oblata nobis pro parte dilecti Pauli de la Fontenelle nobilis et dni de la Viollière et de la Gernnigandière petitionis series continebat quod ab anno millesimo quinquagesimo secundo deffunctus magister Petrus Grenesac presbyter et Dnus dictoe domûs de la Gernigandière fundaverat legatum seu stipendiam ad onus celebrandi unam missam privatam de Conceptione Deiparæ virginis qualibet, hebdomada pro salute animæ suæ suorumque parentum. Sed quia de animo et intentione dicti fundatoris non constat quo ad locum ubi officium celebrari deberet, nobis supplicari fecit quatenus ei in proemisis oportune providere. dignaremur permittentes missam ut supra fundatam dici in Ecclesia parrochiali S. Joannis Evangelistæ de la Couppechaynière et in perpetuum celebrari ad altare cappellæ de la Viollière et deinceps cappellanos supradietæ stipendiæ capere possessionem eiusdem stipendiæ in dictâ cappela de la Viollière. Nos igitur hujus supplicationibus inclinati et viso testamento dicti fundatoris et omnibus quæ videnda et consideranda sunt, in hac parte mature consideratis et discussis, decernimus per presentes ut deinceps missa prædicta qualibet hebdomada in ecclesia parrochiali de la Couppechaignière, ad altare sancti Ludovici in cappella de la Viollière, celebretur et capellani supradictæ stipendiæ capiant possessionem et eiusdem in ecclesia de la Couppechagnière, in dicta cappella de la Viollière. Datum Lucionii sub signo et sigillo nostris et nostri secretarii chirographo, die vigesimo quarto mensis novembris, anno Domini millesimo sexcentissimo trigesimo octavo."
PETRUS, Episc. Lucionen.
De Mand. Illustrissimi Episcop.
MAUVILLAIN
La nouvelle église
Il n'a été parlé que pour mémoire, aux pages précédentes, de la vieille église, dont le chœur remontait, parait-il, jusqu'au XIe siècle. C'est qu'aujourd'hui elle est remplacée par une jolie petite église romane, construite sur les plans d'un architecte de Nantes, M. Le Diberder. L'abside, ajourée de sept grands vitraux, est particulièrement réussie. Il ne reste à construire, pour compléter l'oeuvre, que le beffroi et la flèche. Dans cette réédification de la maison de Dieu, à la Copechagnière, il y a eu, à l'instar des plus riches paroisses, une sainte émulation de zèle et de désintéressement qui ferait pâlir la louange. C'est ainsi que sous l'active et intelligente impulsion du prêtre, l'esprit de foi accomplit encore des prodiges sur notre terre de Vendée, jusque dans les centres les plus modestes. Ici le riche a donné avec munificente, les moins favorisés de la fortune avec générosité, les pauvres ont offert leurs bras et leurs sueurs. Les chiffres prouvent assez nos dires… Les noms des bienfaiteurs, et c'est justice, méritent d'être inscrits dans les annales de la reconnaissante paroisse : Madame Hortense de Tinguy, veuve de M. Alexandre de la Pouzaire, et Mademoiselle Victorine Ratouit ont versé pour l'Œuvre plus de 50000 francs ; les souscriptions des autres paroissiens ont pu atteindre la somme de 20000 francs, et on ne doit pas estimer à moins de 5000 francs le montant des charrois gratuits, exécutés avec un louable élan, tout le temps qu'ont duré les travaux. L'église est déjà meublée de deux beaux autels, don de Madame de la Pouzaire, d'une sainte-table offerte par Mademoiselle Ratouit, d'une chaire par Mademoiselle Espivent de la Villeboisnet, etc.
Les curés de la Copechagnière
ÉTAT NOMINATIF DES CURÊS DE LA COPECHAGNIÈRE
NOM ISOLÉ
1638. - Jean AUDUREAU, mentionné comme chapelain du bénéfice de la Violière, dans le document précédemment inséré.
Des anciens registres de catholicité, aujourd'hui détruits, i1 ne reste qu'un tableau alphabétique des baptêmes de 1593 à 1704, dû aux soins de M. le curé Payraudeau, mais sur lequel il a omis de faire figurer ses prédécesseurs, et on sait que les registres en duplicata, aux greffes des tribunaux de première instance, ne remontent qu'à l'année 1737.
SUCCESSION SUIVIE
- Jacques ARTEIL.
1745-1751. - Nicolas GENTET.
1751-1774.- BLANCHARD ; devient prieur de la Grève.
1774-1782. - PLISTAT.
Le dernier acte qu'il signe est du 6 décembre 1782. Ses infirmités l'obligent à abandonner le saint ministère et à se retirer à l'abbaye de Sainte-Croix de Talmont, devenue maison de retraite des prêtres infirmes ou âgés du diocèse. En 1789, la Chambre ecclésiastique de Luçon lui payait une pension de 125 livres sur les revenus de l'abbaye, dont elle avait l'administration. En l790 et 1791, M. Plistat figure sur les états de paiement du receveur du District des Sables.
1782-1827. - Joseph PAYRAUDEAU, par résignation de M. Plistat. Exilé pour la foi en 1792.
Pendant la Révolution, plusieurs prêtres vinrent remplir les fonctions du saint ministère dans la paroisse. Aucun registre pour 1793, mais on sait que, dans l'année sanglante, des prêtres étaient réfugies dans la forêt de Grasla. Le registre des années suivantes est coté et paraphé par Jacques-Denis Pineau, inspecteur (pour Charette), de la division de Montaigu, le 1er septembre 1794.
1794. - M. GOILLANDEAU, chanoine de la collégiale de Montaigu11.
1795. - AUDUREAU, vicaire de Saint-Denis-la-Chevasse,
1795. - BRILLAUD, desservant de Saint-Fulgent.
1795. - O'BRIEN, prêtre irlandais.
1796. - O'BRIEN.
- O'HARA, autre prêtre irlandais.
1827-1830. - RAYNARD.
1811-1814. - LE BARRE.
1835-1877. - LANDELLE.
1877-1891. - ROCHETEAU.
Joseph Payraudeau
La mémoire du confesseur de la foi M. le curé Payraudeau, restera longtemps bénie à la Copechagnière.
Né dans la paroisse même, ancien vicaire de Bois-de-Cené ; refusa de prêter le serment schismatique, en 1791, et après avoir recommandé à ses paroissiens de demeurer toujours attachés à la religion catholique, apostolique et romaine, de plutôt mourir que d'y renoncer, et leur avoir laissé l'espérance de son retour dans des temps meilleurs, s'embarqua aux Sables-d'Olonne pour l'Espagne, sur la Marie-Gabrielle, le 11 septembre 1792. Quand il revint dans sa chère paroisse, ce fut un jour de triomphe et d'allégresse pour le pasteur et tout le troupeau. L'antique presbytère et les biens affectés naguère à l'entretien du curé étaient passés en des mains étrangères. Mais M. Payraudeau ne revenait de l'exil que pour avoir souci des âmes. Plein de désintéressement, il se contenta de demander asile chez l'un de ses parents et ne s'occupa que de réunir les cœurs divisés, de cicatriser les plaies faites par la Révolution et de faire régner partout, dans sa paroisse, la paix et la charité.
Son long ministère de quarante ans et le souvenir de son exil lui avaient concilié de la part de ses paroissiens une profonde vénération et un attachement tout filial. Il prêchait assidûment tous les dimanches, s'appliquant à mettre dans ses instructions la clarté et la doctrine. Il avait un talent particulier pour donner aux enfants du catéchisme ce fonds d'instruction que l'on conserve jusque dans l'âge le plus avancé. Sa vie était austère et réglée ; longtemps ses jeûnes furent rigoureux au point de ruiner sa santé12. M. Monnereau, curé des Brouzils, était pénétré d'une profonde estime à l'égard de ce prêtre instruit et zélé. Une maladie longue et douloureuse ayant mis le bon curé dans l'impossibilité de desservir sa paroisse, il la confia au zèle et à la charité de son voisin des Brouzils, Le confesseur de la Foi expira dans les bras de son bien-aimé confrère dont les paroles pleines de suavité avaient souvent adouci ses souffrances13.
M. Payraudeau mourut, le 7 février 1827, âge de 78 ans14.
C'est lui qui fit construire le presbytère actuel au prix de ses sacrifices personnels et à l'aide des souscriptions de ses paroissiens.
Les religieuses à la Copechagnière durant la Révolution
Si, aux époques les plus critiques de la période révolutionnaire, plus d'une défection se produisit dans les rangs du clergé vendéen, nos vénérables religieuses, à deux ou trois exceptions près, se montrèrent fidèles jusqu'à l'héroïsme et au martyre, à la foi catholique et à leurs engagements sacrés. Au lendemain de l'effroyable tempête, on retrouve quelques épaves de nos communautés vendéennes, dans plusieurs paroisses de campagne, trop heureuses de les recueillir. La plupart de ces saintes filles, privées de rentrer dans leurs cloîtres, se firent régentes d'écoles, se réunissant par groupes, afin de mener encore la vie commune… C'est ainsi qu'on en rencontre quelques-unes çà et là, dans le diocèse, notamment à Chambretaud, à Saint-Étienne-du-Bois, à Saint-Denis-la-Chevasse, à Saint-Hilaire-des-Loges, à la Copechagnière même... La Copechagnière avait toujours eu ses écoles. Revenue de l'exil, le zélé M. Payraudeau s'empressa de les remettre en exercice. Il confia la, direction de l'école des garçons à l'ancien régent si dévoué, le respectable M. Couillaud. C'est dans cette humble école, la seule ouverte, à cette époque, dans un rayon de deux à trois lieues, que plusieurs prêtres qui ont occupé dans le diocèse un rang distingué, reçurent les premières notions de la doctrine chrétienne et de l'instruction primaire.
L'école des filles était tenue par trois anciennes religieuses de Luçon, venues là se reposer dans la solitude des persécutions que la Révolution leur avait fait subir. La reconnaissance des habitants n'a oublié encore ni leur dévouement ni leurs noms vénérés. Mesdames Aulneau, de la Mancelière et Delaroy moururent à la Copechagnière en odeur de sainteté, et leurs cendres reposent près de la croix, dans le cimetière de la paroisse15. Leur servante, la pieuse Victoire Gaboriau, à une époque où l'on pouvait, sans diplômes, donner l'instruction primaire et former à la vertu dans une école de village, les remplaça, et avec non moins de sollicitude et de succès.
Mesdames Aulneau, de la Manselière et Delaroy, religieuses de l'Union-Chrétienne de Luçon, faisaient autrefois partie du personnel enseignant, si distingué, du Petit-Saint-Cyr16. Les deux premières, après leur expulsion et la fermeture du cher pensionnat, furent transférées avec les infortunées jeunes filles au château de la Grassière en Chavagnes, elles ne les accompagnèrent pas au-delà de la Loire, à la suite de la Grande-Armée, mais restèrent dans le pays ; elles seraient venues se réfugier au milieu de la colonie sylvestre de Grasla où elles commencèrent charitablement à apprendre le catéchisme et la lecture aux petits enfants. Du Refuge elles transportèrent plus tard leur école au chef-lieu de la paroisse.
Il existe sur la religieuse Delaroy des données plus certaines et plus précises. Rose Delaroy, native de Benet, était nièce de MM. Rodier, deux dignitaires du diocèse de Luçon, le premier, mort chanoine et grand vicaire, quelques années avant la Révolution, l'autre également vicaire général, qui fut l'un des martyrs de l'île de la Montagne, au commencement de 1794. En pleine Terreur, elle n'avait pas encore abandonné Luçon. Requise par le Conseil général de la Commune, le 8 Frimaire an II (28 novembre 1793), de faire le serment civique, elle s'y refuse avec une sainte énergie. Le Comité de surveillance révolutionnaire la fait arrêter en même temps que plusieurs religieuses Ursulines pour les envoyer en prison à Fontenay ; elle tombe malade et on est obligé de surseoir au voyage. Le 14 Ventôse an II (22 février I794) le maire de Luçon expédie enfin au chef-lieu du département la religieuse Delaroy avec invitation de la réunir en maison de réclusion avec ses chères compagnes. Des charges effroyables pèsent sur elle. A l'exemple des Ursulines que la gendarmerie a réussi, mais non sans peine, à expulser de vive force de leur maison, elle a fait preuve d'incivisme, et cela, en refusant de prêter le serment civique, en conservant son ancien costume, en continuant de reconnaître pour chef sa ci-devant supérieure, en habitant la maison d'un ex-noble déporté, ce qui témoigne qu'elle persiste dans ses principes aristocratiques. La citoyenne Delaroy est écrouée dès le même jour dans les prisons de Fontenay. Mais au chef-lieu du département, voici que toutes les maisons d'arrêt regorgent de détenus. Rose Delaroy et quelques autres religieuses sont dirigées, avec les plus grands dangers pour leur vie, sur la maison de réclusion de Chef-Boutonne. Elles y gémissent de longs mois dans une extrême misère, puis on les transfère à Niort, dans la maison d'arrêt du Citoyen Bremon le jeune. C'est de Niort qu'elles s'adressent, le 13 Nivôse an III (2 janvier I795) au Représentant du Peuple en mission, de passage à Fontenay, pour lui demander leur élargissement :
"Niort, le 13 Nivôse, l'an III de la République française une et indivisible,
AU REPRÉSENTANT DU PEUPLE A FONTENAY-LE-PEUPLE
Citoyen Représentant,
Il y a un an que nous gémissons dans la maison de détention où nous avons été conduites successivement. Comme la justice est à l'ordre du jour, nos maux doivent enfin avoir un terme. Tu verras ainsi qu'il est certifié par la commune de Luçon qu'il n'y a d'autre motif de notre arrestation que celui d'avoir refusé de prêter le serment, et le département assure n'y avoir pris aucune part. Nous espérons, Citoyen Représentant, que tu jugeras ce motif dans ta sagesse, et que tu ne le croiras pas suffisant pour prolonger notre dure captivité. Nous te prions d'ordonner notre élargissement. Nous sommes convaincues que tu ne te refuseras pas à cet acte de justice."
(Archives de la Vendée.)
A la faveur de l'amnistie accordée à la Vendée, Mme Delaroy vint rejoindre ses deux compagnes à la Copechagnière.
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Avant la Révolution, la Copechagnière avait un notaire, un chirurgien et un apothicaire. Le dernier notaire a été M. Meunie-Lanoue, qui transporta son étude aux Essarts, aujourd'hui l'étude Gouin (en 1891) ; le dernier chirurgien était M. Buet, qui est passé aux Brousils17.
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1 La famille de la Fontenelle, à la Viollière, près du bourg ; plusieurs membres de la famille Durcot de Puitesson qui possédaient la Normandelière ; les Marchegay, à la Marchegaysière, propriétaires de deux métairies, au bourg ; les Guyard, ancienne famille de l'endroit ; avaient embrassé la Réforme. - Il est à noter aussi que les tanneurs de la Copechagnière étaient, à cette époque, en relation de commerce avec la Rochelle.
(Note de M. J. Moreau.)
2 Communication de M. J. Moreau.
3 Id.
4 Isidore Massé.
"C'est dans le quartier de la forêt nommé les Pralières que l'on avait établi ce refuge, raconte M. Gourraud, où ma famille resta assez longtemps cachée. Les populations profitèrent de bois sciés ou équarris dans une récente coupe, pour se construire des cabanes au milieu d'une portion où se trouvait un épais taillis. Les républicains n'osaient guère y pénétrer, dans la crainte d'y être surpris ; et, en effet, ils n'entrèrent que deux ou trois fois dans la forêt. Heureusement l'idée ne leur vint pas d'y mettre le feu ; et comme pendant la nuit ils restaient dans leurs camps, on avait quelques facilités pour se procurer ce dont on avait besoin."
(NOTES HISTORIQUES sur la paroisse de Chavagnes)
5 Archives Dugast-Matifeux.
6 Lelièvre - Histoire du Protestantisme en Poitou, T. III.
7 Du 18 novembre 1737. - Acte de donation consenti par dame Hélène Thomasset, veuve et donataire universelle de feu Messire Gabriel Darrot, chevallier, seigneur de Choisy, à Damoiselle Anne-Renée Thomasset, fille majeure, sa nièce.
Dame Anne-Renée Thomasset est décédée à la Chabotterie et a été enterrée dans l'église de Saint-Sulpice, le 23 juillet 1744.
Messire Charles-Alexandre de la Fontenelle a été enterré dans le cimetière de Saint-Sulpice-le-Verdon, le 9 janvier 1760.
8 En effet, Gabrielle-Anne de la Fontenel1e était morte le 14 avril 1774, et son mari Joseph-Charles, Marie de Goué, le 23 novembre 1784. Tous les deux sont enterrés aux Brouzils.
9 Tous les renseignements qui précèdent sur la famille de la Fontenelle et sa descendance depuis son arrivée au château de la Chabotterie, en 1737, nous les devons à la communication empressée et courtoise de M. Albert de Goué, maire de Saint-Sulpice-le-Verdon.
10 Note de M. J. Moreau.
11 L'acte de baptême, qu'il rédige, est signé du parrain de l'enfant, Pierre Rezeau, commandant la division royale de Montaigu, et de plusieurs de ses officiers et soldats, Benjamin Payraudeau, Maindron, Proutière, Buet fils, chirurgien, Pineau, Joseph Buet, Jean Moreau, etc.
12 D'après les notes laissées par M. le curé Landelle.
13 Vie de M. Monnereau.
14 "L'an 1827, et le 7 février, par devant nous Joseph Besson, maire de la commune de la Copechagnière, canton de Saint-Fulgent, sont comparus M. Bouliau, propriétaire, neveu du défunt par alliance, âgé de 48 ans, et Alexis Ratouit, maréchal-taillandier, voisin et ami du défunt, âgé de 42 ans, demeurant en ce bourg, et ledit sieur Bouliau, demeurant au bourg des Brouzils, lesquels nous ont déclaré que M. Joseph Payraudeau, desservant de cette commune, est décédé dans ce bourg, à 8 heures du matin ; fils de Joseph Payraudeau et de Marie-Madeleine Gentel. Les déclarants ont signé avec nous après que lecture a été faite du présent acte."
(Etat-civil de la Copechagnière).
15 L'an 1809, le 14 novembre, par devant nous Mathurin Bossu, maire de la commune de la Coupechagnière, sont comparus Louis Couillaud, cultivateur, et Jean Moreau, maréchal, demeurant les deux en ce bourg, lesquels nous ont déclaré que Françoise-Rose de la Roy, ci-devant religieuse de l'Union-Chrétienne de Luçon, demeurant en ce bourg, est décédée ce jour, environ midi, en ce bourg, âgée de 65 ans, et les déclarants ont signé avec nous le présent acte, après que lecture leur en a été faite.
L'an 1812, le 28 Janvier, par devant nous Louis Grelier, maire de la commune de la Copechagnière, sont comparus Jean Moreau, maréchal-taillandier, et Alexandre Moreau, laboureur, les deux demeurant en ce bourg, lesquels nous ont déclaré que Rose-Aimée Aulneau, religieuse, fille de Jean-Baptiste Aulneau et de Thérèse Esgonnière, est décédé, en ce bourg, en sa maison, sur les quatre heures du matin, âgée de 69 ans, née aux Moutiers-sur-Lay, le 12 Janvier 1743, lesquels déclarants ont signé, etc.
L'an 1817, le 21 Juin, par devant nous Antoine Mignet, maire de la commune de la Coupechagnière, ont comparu Louis Couillaud, instituteur, âgé de 65 ans, domicilié à la Coupechagnière, voisin de la défunte, et Jean Moreau, maréchal-taillandier, âgé de 34 ans, voisin de la défunte lesquels nous ont déclaré, que Mlle Marie-Thérèse-Michelle Mancelière est décédée hier, sur les trois heures du matin, âgée de .… ans ; lesquels ont signé le présent acte.
(État civil de la Copechagnière)
16 Les religieuses, dont les noms sont insérés à la suite du si intéressant Mémoire de Mgr de Beauregard, sur le Petit-Saint-Cyr, publié récemment par M. A. Bitton, appartenaient au couvent des Ursulines (et non à l'Union chrétienne).
17 En rédigeant ces dernières pages, nous apprenons avec le plus vif regret la mort du respectable M. Jean Moreau, ancien instituteur, propriétaire à la Copechagnière. C'est à son affectueuse obligeance que nous devons la plupart des renseignements utilisés dans cette notice historique.
La Roche-sur-Yon, 11 Mai 1891. Pierre Pondevie.
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