Pierre Rezeau (1764-1813)
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Pierre Rezeau, "capitaine de paroisse" de la Copechanière, et chef de division de Charette1
La rue conduisant du centre du bourg de la Copechagnière à la forêt de Grâlas porte le nom de Pierre Rezeau (1764-1813). Il était le fils de Jean Rezeau (v.1727-1780) et était né à la Rochette-Boisseau, village du Bourg-sous-la-Roche, le 17 novembre 1764. Pierre Rezeau repris le métier de marchand de bois de son père et ira s'installer à la Copechagnière. Il sera plus tard, fournisseur pour la marine, et alla à plusieurs reprises à Brest pour ses affaires de commerce de bois. Au début de la Révolution, il serait même passé à Jersey pour porter de l'argent à des émigrés. Dès le début mars 1793 il s'attacha à Charles Royrand, et participa le 19 mars 1793 avec les gars de la Copechagnière, à la bataille de Pont-Charrault, qui donna son nom à la guerre de Vendée. Ils participèrent ensuite à divers combats, comme le 30 juillet à la 2de bataille de Luçon, mais sans doute pas le 19 octobre à celle de Cholet et ils ne passèrent pas la Loire.
Au mois de décembre 1793, Pierre Rezeau figure parmi les officiers qui, aux Herbiers, acclament Charette en qualité de général en chef, et il aurait fait partie de la députation chargée de lui porter le procès-verbal de la délibération. Au printemps 1794, lorsque Charette organise sa petite armée, la partageant en onze divisions, Pierre Rezeau est nommé commandant de celle "de Montaigu". Le 15 septembre 1794 il sera blessé à l'attaque du camp de Fréligné et y sera blessé. Plus tard, le 17 février 1795, il sera des signataires de la paix de la Jaunaye, reconnaissant leur soumission à la République et à ses lois. Ceci moyennant diverses conditions dont le non respect par les républicains entraîna quelques mois plus tard une reprise de combats2. Ainsi au mois de septembre, l'attaque par Pierre Rezeau d'un détachement et l'enlèvement d'un convoi républicain près de Montaigu. Mais malgré une réception d'armes à Saint-Jean-de-Monts, une mobilisation pour aller vainement accueillir un "prince" qui serait venu redonner une vigueur nouvelle aux insurgés, le destin de ceux-ci était sans espoir.
Pierre Rezeau fut de ceux qui poussaient à une reddition que proposaient leur proposaient leurs adversaires, contre vie sauve et départ en en exil. Charette refusa des promesses auxquelles, et à raison, il ne faisait pas confiance. Parmi ceux qui les acceptèrent, beaucoup le payèrent de leur vie, sauf à se réfugier dans la clandestinité. Le 23 mars 1796 Charette fut capturé, puis fut exécuté après un procès de pure forme. Pierre Rezeau, ayant fait sa soumission, eut plus de chance. Mais malgré cette soumission, Hoche le fit arrêter et incarcéré au château de Saumur, d'où il réussit à s'évader en décembre suivant en compagnie de son beau-frère Charles Caillaud3 (chef de la division "de Chantonnay").
Pierre Rezeau revint se cacher à la Copechagnière, toujours considéré comme suspect et étant pourchassé par le gouvernement de la République. Il est arrêté à nouveau et est interné à Nantes, où il réussit encore à s'évader. Fin 1799, il fait partie de la rebellion tentant alors de se développer. il établit son quartier général à Chauché, et on lui attribue une garde de 150 hommes, renouvelés tous les huit jours de bonne volonté ou non. Il fit rouvrir les églises où le peuple se rendit comme ci-devant, mit en réquisition les serruriers et armuriers pour la réparation des armes, fit prendre chez les acquéreurs de biens nationaux le nécessaire à ses hommes. Mais l'insurrection touchait à sa fin, le premier Consul en signant le Concordat le 17 juillet 1801 enlevant tout prétexte de révolte.
Pierre Rezeau reprit son activité de commerce de bois à la Copechagnière, où il épousa en 1802 Aimée-Adélaïde Cailteau, native de Chauché et dont il aura quatre filles. Le 29 mars 1813 il mourut à Saint-Denis-la Chevasse, où il résidait depuis 1807.
Sur une copie conforme à l’original ( AFII270A-2271-61 ) de la
"Déclaration des Chefs de la Vendée dans les armées du Centre et du Pays bas",
dite "Paix de la Jaunaye",
les noms des vingt-trois signataires vendéens, dont Pierre Rezeau :
Charette, Fleuriot, Couëtus, Sapinaud,
Cormatin, de Bruc, Guérin ainé, Caillaud, de Foignard , Goguet,
Lépinay, Sauvaget, Baudry, Guérin jeune, Solilhac, Béjarry,
de Bruc jeune, Prudhomme, Rezeau, de La Robrie, Rousseau,
Bossard le jeune et Auvinet fils aîné.
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1 Notice biographique de Pierre Rezeau établie à partir des recherches faites en 2009 par Pierre Gréau (1948-2021).
2 La responsabilité de la rupture de "la Paix de la Jaunaye" a souvent attribué à Charette. Il faudrait aussi considérer qu'alors que cette situation de pacification ne durait que depuis à peine trois mois, les autorités républicaines, en y établissant des camps, réduisaient de plus en plus le territoire où il était sensé se trouver en sécurité, ne versaient pas les indemnités destinées à la réparations des destructions qu'ils avaient pratiquées, enlevaient certains de ses chefs de division... appliquant entre autres adages celui qui veut que "les promesses n'engagent que ceux qui y croient".
3 Charles-Louis Caillaud (1770-1851) avait épousé en 1792 à Saint-Florent-des-Bois Marguerite Rezeau, sœur aînée de Pierre, alors veuve... dont des descendants localement jusqu'au XXIe siècle inclusivement.
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