la place du Marché
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Quand "la place du marché" chasse le vieux cimetière
Au centre du bourg du Poiré, "la place du marché"1 était autrefois occupée par le cimetière de la paroisse, Ce n’est qu’au milieu du XVIIIe siècle que sa partie la plus à l’ouest fut désaffectée et devint le lieu du marché, tandis que lors des foires les bestiaux étaient alignés le long du mur entourant le cimetière.
A l’angle nord de celui-ci se trouvait "l’église Saint-Michel", qui datait du XIe siècle et fut remplacée au début du XIIIe siècle en tant qu’église paroissiale par l’église actuelle. Son bâtiment, qui avait été conservé, fut incendiée par les troupes révolutionnaires en 1793-1794, et en 1826 ses restes furent démolis et utilisés pour construire un nouveau nouveau clocher.
Contigüe à cette "église Saint-Michel" se trouvait un bâtiment composé d’une grande salle qui, au XVIIIe et au début du XIXe siècle, accueillait "l’école mutuelle"3. Un nom lui venant d’un système d’enseignement en vogue à l’époque et qui y était pratiqué. Pierre-Louis Bouguereau (ou Bougreau), son instituteur (ou "régent"), deviendra le capitaine de la paroisse4 en 1793 et sera guillotiné à Fontenay-le-Comte le 20 octobre 1793, à 38 ans5.
"La place du marché" du Poiré sur le projet d’aménagement
proposé en 2016 par Sophie Blanchet,
et sur le plan cadastral de de 1836 (environ 132 x 90 m), avec les localisations :
- de la place du marché d’alors
- du cimetière d’avant 1840
- de l’ancienne "église Saint-Michel"...
Mise au jour d’une pierre tombale venant de l’ancien cimetière,
lors de travaux de voierie le 25 mai 1988,
avec de gauche à droite : MM. A. Thorette, D. Guillet, R. Abillard, P. Péchereau, L. Darnis
( photos de Dominique et de Jean Mignet ).
En 1840, le cimetière fut supprimé ; sa croix hosannière, et la Piéta qui surmontait son porche d’entrée, furent déplacées dans le nouveau cimetière, près du "Chêne vert" sur la route des Lucs. Certaines des anciennes pierres tombales servirent pour édifier le monument central de celui-ci et les marches de son entrée. Les autres furent dispersées ici et là et, lors de travaux de voierie ou autres, il arrive que l’on en retrouve avec leurs gravures et sculptures, comme en 1988 en bordure est de la place2.
Dans la partie ouest de la place se dressait jusqu’en 1939, un orme de taille respectable et aux origines incertaines. Certains évoquent une ordonnance de 1605 de Sully, demandant de planter un tilleul ou un orme devant chaque église ou place principale, afin d’accueillir au sortir de la messe les assemblées des habitants se réunissant pour traiter des affaires de la paroisse. D’autres, partant de la légende d’une carte postale des années 1900, avancent que c’était un "arbre de la liberté planté en 1793"6, ceci bien qu’en février 17987, un nouvel "arbre de la liberté" ait été planté en remplacement d’un précédent abattu "par des brigands", lequel fut coupé à son tour la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1799… Ce qui, malgré les affirmations autrefois de certains, ne laisse aucune chance pour cet ancien orme d’avoir été l’un d’eux.
L’orme de "la place du marché" sur deux cartes postales du début du XXe siècle.
Sur la carte en bas à gauche, sa qualification improbable "d’arbre de la liberté planté en 1793",
reflétant la propagande pro-républicaine du gouvernement d’alors,
en un temps où les opinions politiques locales lui étaient franchement opposées.
Sur la carte en haut à droite, l’orme, avec en premier plan,
charrues et tombereaux devant une des cinq forges du bourg du Poiré à cette époque.
Dans la seconde partie des années 1930, des marchands forains se plaignirent de la gêne que leur causaient ses branches basses pour installer leurs étals. Elles furent coupée, mais cette taille intempestive entraîna la mort de l’orme dans les mois suivants. Il resta debout encore quelques temps, fut abattu le 18 août 1939, et quand quinze jours plus tard, il fut débité, les cloches se mirent à sonner… C’était le samedi 2 septembre, et le tocsin appelait à la mobilisation générale. Le lendemain, le dimanche 3 septembre, la guerre était déclarée8.
Le 18 août 1939 : l’orme, dit multiséculaire, de "la place du marché" du Poiré est abattu.
Ses restes, débités, disparaîtront quinze jours plus tard.
(photo Armand Mignet)
Des tilleuls furent plantés par la suite sur le côté ouest et une partie du côté sud de la place9. Puis, fin 1945, il fut décidé d’en planter d’autres en haut de la place, à l’endroit où s’élevait autrefois l’ancienne "église Saint-Michel". Cela mit au jour des crânes et d’autres ossements, venant de temps lointains.
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La "place du marché" et ses multiples fonctions d’hier et d’avant-hier
Les fonctions de "la place du marché" ne se sont pas limitées à celles suggérées par son nom. Ainsi, était-elle à la fin de la Révolution le lieu où se déroulaient les fêtes civiques obligatoires de l’époque*. On les connaît par les procès verbaux qui devaient être envoyés aux autorités départementales, chacun reprenant presqu’au mot près, le contenu du précédent. Ainsi celui du 26 messidor an 6e (14 juillet 1798)…
"L’administration municipale du canton du Poiré s’est réunie au lieu ordinaire de ses séances, avec la justice de paix du même canton, à l’effet de célébrer cette fête. Le commandant de la force armée cantonnée en ce chef-lieu ayant été prévenu s’est rendu avec sa troupe devant la maison commune. Les membres de la justice de paix et les membres composant l’administration ensuite se sont avancés et placés entre les rangs des militaires. Et à l’instant le cortège s’est mis en marche pour se rendre sur la place publique où, étant arrivés, les autorités constituées se sont avancées vers l’arbre de la liberté et le président de l’administration a prononcé un discours analogue à la fête. Ensuite, le commandant de la troupe a fait exécuter différentes évolutions militaires après quoi les autorités constituées se sont retirées au milieu des cris de Vive la république et se sont rendues à la maison commune où l’administration a sur le champ rédigé le présent procès-verbal."11
La "maison commune" étant l’actuel presbytère, le "cortège" s’était donc rendu jusqu’à "la place du marché", presque 80 mètres plus loin, devant l’arbre de la liberté, planté six mois plus tôt pour remplacer l’ancien, et qui sera abattu dix-huit mois plus tard. Des fêtes qui disparaîtront sous le Consulat et l’Empire. Quant à "l’administration municipale cantonale", ces membres avaient été élus le 21 mars précédent par 16 votants sur 904 inscrits12.
Durant les deux siècles suivants, l’événement le plus important pour les riverains, et au-delà, de "la place du marché", fut probablement le creusement en 1872 d’une "fontaine publique" par l’actif maire de l’époque, Ossian Morin d’Yvonnière. Elle permit d’alimenter en eau potable les habitants, qui jusqu’alors allaient la chercher au puits du parc de "la Gibretière"13.
C’était aussi l’endroit où se déroulaient certaines fêtes religieuses, en particulier en juin celles de la Fête-Dieu et du Christ-Roi au cours desquelles on y dressait des reposoirs. Ou encore pour des évènements exceptionnels comme les missions ou la "Pèlerinage eucharistique" du 17 septembre 1907, qui réunit des milliers de personnes, venus pour certaines par des trains spéciaux organisés pour la circonstance par la Compagnie des Tramways de Vendée. Elle débuta sur la place, et la messe se déroula dans un pré le long de la route de la Genétouze14.
Sur "la place du marché", le début du Pèlerinage Eucharistique du mardi 17 septembre 1907
( on remarque la maison portant encore à cette date le nom "Hôtel de la Croix blanche" ),
et le reposoir où se déroula la messe.
Une Fête-Dieu autour de 1960 : le reposoir de la place, avec sa décoration modernisée.
( photo Armand Mignet )
Chacun ayant son jardin potager et sa basse-cour, les marchés alimentaires d’autrefois étaient de taille réduite. Ils se tenaient tous les dimanches et jeudis matin, sur seulement une petite partie de "la place du marché", celle touchant "la place de l’église".
Le matin des troisièmes jeudis de chaque mois se déroulait "la grande foire", dont celles concernant les ventes des gros bovins qui prirent fin peu après 1950.
Le jeudi 18 mai 1911, la foire aux bestiaux sur la place du Poiré.
Les autres "grandes foires" voyaient venir de plus ou moins loin, des marchands forains qui proposaient des produits non alimentaires : tissus, vêtements, chaussures, quincaillerie… Il en était de même, mais avec une ampleur moindre pour les "petites foires", qui se déroulaient les premiers jeudi de chaque mois. La généralisation de l’automobile et le développement des "grandes surfaces" qu’elle permit, entraîna le périclitement puis la fin des unes et des autres
La "grande foire" du jeudi 21 août 1987, montrant la régression irrémédiable
des étals des marchands de produits non-alimentaires
( photo Dominique Mignet )
Lors de ces foires se vendait aussi le menu bétail apporté par les unes et par les autres : poules, canards, lapins, pigeons… ainsi que beurre et œufs. Cela se faisait sur la route bordant l’est de la place, et se maintint jusqu’autour de 1970. Les maigres revenus que ces ventes procuraient étaient essentiels pour celles qui les pratiquaient, leur permettant de subsister avec peine, à une époque où les revenus des anciennes agricultrices étaient limités. Leur disparition alla de pair avec les mutations des productions agricoles et de leurs circuits commerciaux.
Quelques vues d’une des dernières "petites foires" s’étant tenues
sur "la place du marché" à la fin des années 1960
( photos de J. Dannenhoffer ).
Régulièrement, "la place du marché", voyait se dérouler les "estimations des chevaux" faites par les autorités militaires, ceux-ci (les chevaux) pouvant être eux aussi mobilisés en cas de conflit. Une des dernières de ces "estimations" eut lieu en septembre 1966 (photo ci-dessous). Ces "estimations" faisaient aussi foi pour les assurances en cas d’accident pour l’un d’entre eux.
Parmi les autres événements s’y déroulant, au temps où elle était plus fréquentée, les prestations de la fanfare de la Jeanne-d’Arc ; ou chaque premier dimanche de septembre, les "préveils"15 ; ou encore les cérémonies des décorations de pompiers, d’anciens combattants, de mères de familles nombreuses…
Une partie de la fanfare de la Jeanne-d’Arc,
participant sur "la place du marché" à la cérémonie du 11 novembre 1974
( photo Dominique Mignet ).
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"La place du marché" entre 1836 et 1962
En 1836 autour de la place, les activités et localisations des habitants ne sont pas toutes connues, le statut de "propriétaire" primant sur le métier. Les "boutiques" des commerçants et artisans se situaient près de la partie ouest de la place dédiée aux marchés, et débordaient dans "la rue des Écus" voisine. Un peu à l’écart, le quartier de "la Gibretière" abritait aussi dans ses petites maisons des forgerons, meuniers, cordonniers, tisserands. Mais la bordure est de la place, c’est-à-dire du cimetière, leur était semble-t-il défavorable ; c’est là qu’habitaient les deux médecins : Jacques Arnaud, alors maire du Poiré, et Arsène Bardoul qui lui succédera dans cette charge16.
Les activités professionnelles autour de "la place du marché" en 1836,
sur le plans cadastral de cette même année.
Cent vingt-six ans plus tard, dans les années 1960, le bourg du Poiré et sa "place du marché", connurent une sorte d’apogée de leurs activités artisanales et commerçantes17, mais elles ne résistèrent pas aux changements des modes de vie.
Les activités professionnelles autour de "la place du marché" en 1962,
sur les plans cadastraux de cette même année.
Un tour de "la place du marché" du Poiré en 1954
( cartes postales Armand Mignet ).
En 1964, "la place du marché" :
en haut, vue en direction du nord-est ; en bas, vue en direction du nord-ouest…
…et ce tour de "la place du marché" du Poiré, à mi-chemin entre 1836 et 1962,
grâce à des cartes postales des années 1900-1910.
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Le haut et le côté ouest de "la place du marché"
Jusqu’au début du XXe siècle, une des maisons du haut de la place portait le nom de "maison de la croix blanche". Un nom qui lui venait de son ancienne dépendance de la Commanderie templière de "Lande blanche", autrefois située sur le Poiré à quelque 8 km du bourg, et dont, au début du XXIe siècle, les origines sont millénaires. En raison de cette dépendance, elle était…
"tenu, en outre, d'avoir sur sa maison une croix de fer pour marquer la directe seigneurie de la dite commanderie"18.
Aussi loin que l’on remonte, cette maison est connue comme étant une auberge, laquelle possédait un pré près du pont de la route d’Aizenay et le long du "Ruth", dit "pré de la croix blanche". Au tournant de la Révolution, elle appartenait à des Ordonneau.
A sa gauche venait la maison des Tallonneau, venus là en 1838 et qui y furent cordonniers pendant près de deux siècles, et transmetteur d’une longue mémoire familiale, incluant plusieurs épisodes dramatiques sous la Révolution19.
La maison suivante, faisant l’angle avec "la rue de la Messagerie", a été habitée par deux personnages qui, à des époques et dans des domaines différents connurent des vies hors du commun.
Jean-François Babinot (1767-1855) est le plus ancien. Né à Saint-Etienne-du-Bois, percepteur au Poiré en 1789, il participa à de nombreux combats dans l’armée de Charette, fut blessé dix-huit fois, et reprit les armes en 1815. Après le renversement de Charles X en 1830 il fut, ainsi que d’autres du Poiré, surveillé de près par la police de Louis-Philippe.20
Cette même maison abrita par la suite la famille d’Armand Morinière (1888-1948), qui lui était apparentée et qui se fera un nom dans la pharmacie vétérinaire. Après avoir connu une carrière militaire cahoteuse entre 1906 et 1919, il s’établit à Anglet près de Bayonne, et y mit à profit ses dons pour soigner les bêtes et les connaissances en herboristerie qu’il avait acquises dans sa jeunesse. Il y établit un élevage d’animaux divers, et mit au point des médicaments pour traiter leurs problèmes de santé. Le plus connu est le Néo-Lupus, qui sera diffusé de 1920 à 1990 et dont la fabrication a été relancée au début du XXIe siècle par Jérémy Hardy, un de ses arrière-petits-fils. Au temps d’Armand Morinière, on rencontrait encore souvent des personnes soignant à l’aide de plantes, et on donnait à ceux se consacrant ainsi aux animaux le nom de "maréchal expert"21.
Le Néo-Lupus, médicament créé par Armand Morinière (photo), du Poiré,
zt qui contribue depuis quatre générations à améliorer la santé et le sort des animaux…
Sa publicité vers 1930, et en 2019 après que sa production eut été reprise
par Jérémy Hardy, un de ses arrière-petits-fils.
Au-delà de cette rue, se trouve une maison, qui est la plus vieille du tour de "la place du marché", et qui fait partie des éléments emblématiques du Poiré22. Sa façade, bien qu’en partie défigurée à la toute fin du XIXe siècle, a une architecture qui la ferait remonter à une Renaissance finissante. En effet, en 1900-1901, la Chronique paroissiale du Poiré rapporte à propos de cette maison :
"On lit gravé sur la façade : ‘Mathurin Caille et Françoise Savin, 1613’, puis, au-dessous : ‘Caille, Medecin, 1750’23. A l'étage supérieur, dans une belle pièce, occupée aujourd'hui par M. Bouché, juge de paix du canton du Poiré, on voit une grande cheminée à large manteau de granit, sur lequel sont grossièrement gravées des armoiries parlantes. Le champ de l'écu est chargé de trois oiseaux, posés 2 et 1, lesquels, étant donné le nom du propriétaire, doivent être des cailles. Les 4 initiales, qui accompagnent le blason, M. C. et F. S. indiquent évidemment Mathurin Caillé et Françoise Savin. Au-dessous, on lit la date de 1614"24.
Les caractéristiques de cette façade, dont l’état avant l’éventrement de son rez-de-chaussée est connu par des témoignages et une photo de 1890, confirmeraient cette datation du début du XVIIe siècle. Elles sont à rapprocher de celles de "la Marchegaizière" de Saint-Denis-la-Chevasse, datant de 1645, ou de celles de la maison dite "Renaissance" de la place de la Vieille Horloge de la Roche-sur-Yon, à laquelle on attribue la date de 1566.
Beaucoup des personnages présents sur cette photo sont nommément connus,
ce qui permet de dater celle-ci de 1890.
Ainsi sur le balcon, et comme peut-être ils se le devaient par leurs fonctions,
se trouvent le juge de paix du canton M. Boucher (52 ans) et son greffier M. Goulard ;
tandis que sur le trottoir, de gauche à droite on a :
MM. Grander (36 ans) et Firmin, deux facteurs, encadrant M. Batard, marchand de poissons
(venu de Beauvoir et dont la voiture est à gauche) ;
puis M. Bauchet (36 ans), gendarme ; M. Caillé, avec une barbe (64 ans),
à côté de Mme Lefort (39 ans), avec ensuite M. Barreteau ;
devant, Paul Jourdan vendant des journaux ;
puis Philippe Lefort (9 ans) et derrière lui son père, Paul Lefort (47 ans) ;
un monsieur assis ; Zénobie Potier (41 ans), boulanger en tablier blanc ;
un gros monsieur en jaquette : Paul Coudrais (64 ans), dont le nom est écrit sur la façade ;
M. Proust (64 ans), maréchal-ferrant ; M. Cartron (38 ans), du Chêne vert, en veston blanc ;
Marie Grézeau (35 ans), la bonne en tablier clair ;
Mme Coudrais (67 ans) en coiffe sur le seuil de la porte ;
Auguste Huppé (35 ans), bourrelier en tablier.
Alfred Tallonneau (1894-1975)19, de qui vient cette photo, avait connu nombre des personnes y figurant (et dont manifestement il ne partageait pas les opinions politiques) et se souvenait de ce qu’il avait entendu dans son jeune âge sur comment était cette maison autrefois. Ainsi, il rapportait au milieu des années 1950, que le grand balcon à gauche avait été surmonté d’une sorte de tour carrée comportant seulement trois petites ouvertures, une sur chacun de ses côtés, l’une d’elles ayant été conservée et placée au-dessus du balcon. Quant à la cheminée monumentale de cette maison, elle avait été vendue plus tard à quelqu’un de la Roche-sur-Yon...
La même maison et ses voisines sur une carte quelque vingt ans plus tard :
l’Hôtel des voyageurs y est devenu le Café des chasseurs…
…et ce même Café des chasseurs, un dimanche matin sur les 10h 10, en 1965-1970 :
on y reconnaîtra Berthe Relet (1903-1990), la patronne du café, et certains des habitués
( photos de J. Dannenhoffer )25.
Paul Coudrais et son gendre Philippe Lefort, qui tenaient l’Hôtel des Voyageurs, se livraient aussi à l’élevage de chiens de chasse à courre. Ils les mettaient en pension dans les villages de la commune et les vendaient à l’occasion de foires se tenant au Poiré et qui eurent un temps de la notoriété. Parmi ceux qui s’y faisaient fournir pour leurs meutes, on cite la duchesse d’Uzès, personnalité en vue à l’époque, et le roi d’Italie26. Cette activité cessa avec eux, et si en 2019 on trouve de nouveau au Poiré, à "la Grange", un éleveur de ce genre de chiens, c’est par hasard.
En descendant le côté ouest de la place on longe des maisons qui ont retenu l’attention d’architectes sensibilisés à la conservation du patrimoine et de l’environnement27.
La bordure ouest de "la place du marché"…
en bas, vue et dessinée en 1984 par Gabriel David ;
en haut à droite, vers 1910 ;
et en haut à gauche, montrant les caractéristiques extérieures d’une maison bourgeoise en 1900.
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Le bas de "la place du marché"
Le bas de "la place du marché" conduit d’une part à l’ancien quartier confidentiel de "la Gibretière", et d’autre part aux routes conduisant vers la Genétouze et vers Aizenay. En 2023, il est bordé par "le Genôt – café du commerce", qui est quasiment le seul subsistant de la bonne douzaine qui existaient dans le bourg du Poiré il y a un siècle. Il a longtemps été tenu par Jean-Baptiste Trichet (1906-1977), plus connu sous le nom de "Batiot" et pour sa personnalité marquante et parfois incertaine. Il était aussi forgeron comme son père, avec qui on le voit devant la forge du bas de la place, sur des photos dans les années précédant 1914.
Cartes postales du bas de "la place du marché" en 1910-1913, et photos de la forge-café qui s’y trouvait.
On y reconnaîtra Jean-Baptiste Trichet (1880-1916), ses chiens, et son fils "Batiot" (1906-1977).
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"La place du marché", et le côté de la mairie
L’élément majeur du côté est de "la place du marché" est la mairie, qui y a été installée vers le milieu du XIXe siècle. Par la suite, elle a subi des modifications à plusieurs reprises : agrandissement vers 1905, et surtout reconstructions en 1974, puis en 2000. Ces dernières ont correspondu au passage d’une administration communale d’au plus une quinzaine de personnes en 1962 (le secrétaire de mairie, son adjointe, et une petite douzaine d’employés communaux), à environ une centaine en 2019, la population étant passée dans le même temps de 3546 à 8859 habitants.
Le côté est de la place du Poiré, au début des années 1900,
avec la caserne de gendarmerie avant sa reconstruction dans les années 1920.
L’ancien linteau d’origine inconnue, au-dessus de la porte d'entrée de ce bâtiment,
constitue depuis 1923 la base de la croix du parvis de l’église.
Son blason pourrait être celui du Prince Noir (1330-1376),
qui en son temps fut duc d’Aquitaine et donc suzerain de la principauté de la Roche-sur-Yon.
Antérieurement à 1873, le bâtiment à droite de la mairie abritait l’école communale de filles, qui fut tenue de 1843 à 1862 par les sœurs de la Puye de Poitiers puis par celles de Torfou28. En 1873 elle fut déplacée en bas du "chemin des amours", et ses locaux furent alors occupés par la gendarmerie. Puis en 192229, en même temps que la mairie était agrandie, ils furent pour l’essentiel remplacés par une nouvelle construction réemployant dans sa partie arrière quelques éléments de leur origine (porte ancienne, cave voûtée…). L’ensemble sera démoli en 1974.
Agrandie en 1922 pour l’une et reconstruite pour l’autre,
la mairie et la gendarmerie telles qu’avant leur disparition en 1974 ;
avec au dos de cette dernière, l’entrée d’une ancienne cave voûtée
et un linteau de porte en accolade.
(photos d’Eugène-Marie Vincent et de Dominique Mignet).
Cette démolition ayant dégagé le pignon de la maison voisine, on fit appel pour l’habiller à Raphaël Toussaint, un artiste peintre qui était venu habiter au "Beignon-Basset". Le mur fut recouvert en 1989-1990 d’une grande peinture, "les Mariés du Poiré" (environ 12 x 12 m) dans le style naïf caractéristique de son auteur30. Depuis, cette œuvre est devenue un des éléments emblématiques de la commune22, et quand en 1998 on envisagea de construire juste à côté une nouvelle mairie, le projet fut élaboré en la prenant en compte. Elle a été restaurée en 201831.
Le 1er août 1990, la nouvelle mairie du Poiré construite en 1973-1974,
avec à droite, la fresque des "Mariés du Poiré" de Raphaël Toussaint, en cours de réalisation.
( photo Dominique Mignet )
En 2019 : la mairie du Poiré (cabinet d’architectes Ivars & Ballet)
et "les Mariés du Poiré" (de Raphaël Toussaint).
La mairie abrite aussi des œuvres d’artistes peu connus
mais dont le talent sera, peut-être, reconnu avec le temps.
Au premier plan à droite, la fontaine publique de 1872, déplacée en 2019.
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"La place du marché", et ses réaménagements en 2020
Au début du XXIe siècle, le centre-bourg du Poiré, c’est-à-dire "la place du marché" et son environnement, avait perdu ses fonctions et ses animations passées. Ses foires et ses marchés ont disparu ou ont connu le même étiolement que celui des commerces de centres-bourgs, et à plus forte raison que celui des petites épiceries-cafés existant dans les villages jusque dans les années 1950. La généralisation de l’automobile en donnant plus de mobilité à la population, a permis l’essor des grandes surfaces situées en périphéries urbaines, aux dépends des centres-bourgs. Ceci avec des évolutions des modes de vie et des sociabilités suscitant des comportements allant vers plus d’individualisme. Autant de changements qui ont fait perdre son dynamisme à "la place du marché".
C’est pour essayer de lutter contre cette tendance qu’en 2016 il a été décidé de faire un nouvel aménagement de "la place du marché"32.
En 2019, la petite halle créée pour abriter, entre autres manifestations,
les marchés hebdomadaires (photo Sophie Blanchet).
Quelques vues de "la place du marché" du Poiré en 2021 et en 2022.
( vœux des cérémonies de nouvelle année de la municipalité33 )
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Notes, sources et références…
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Plans et états de sections du cadastre du Poiré de 1836 (Arch. dép. de la Vendée : 3 P 178, section M, 1re feuille).
2 L’enseignement mutuel est une méthode d’enseignement développée en son temps en France par le prêtre lyonnais Charles Démia (1637-1689), dans laquelle le maître est relayé dans son enseignement par les élèves les plus avancés qui jouent le rôle de moniteurs auprès des autres élèves. Dans une paroisse (puis commune) populeuse, telle que le Poiré, cette méthode permettait dans une vaste salle à un seul instituteur d’enseigner à un groupe important d’élèves (en 1836, cet instituteur était Isidore Thomazeau). Elle s’opposait à celle de l’enseignement simultané qui l’a emporté par la suite.
3 Boutin (Hippolyte), Chronique paroissiale du Poiré-sur-Vie, 1901, p. 44.
4 La Boutetière (Louis de), La Justice révolutionnaire à Fontenay-le-Comte, en 1793, 1879, p. 7.
5 Le marteau et les tenailles entourant la croix sur cette pierre tombale mise au jour fin mai 1988 sont pour certains la représentation d’outils de la Passion du Christ, mais pour d’autres plutôt les symboles du métier de celui ayant été enseveli là (forgeron, maréchal-ferrant…). Cette pierre fut confiée aux services techniques municipaux et a disparu depuis.
6 Au début du XXe siècle, les hommes nouvellement en place de la IIIe République, désireux de garder le pouvoir, s’efforçaient de réduire l’influence de leurs adversaires politiques qui était importante dans la région. Cela les conduisit à magnifier inconditionnellement la Révolution, et aussi à invalider durant ces années-là de nombreuses élections municipales… entre autres, au Poiré. Cette politique d’invalidations de municipalités élues, eurent en parallèle une politique d’épuration des corps de l’administration préfectorale, de la magistrature et de l’armée, basée sur les opinions politiques et confessionnelles de leurs membres, et qui fut en 1900-1904 à l’origine de "l’affaire des fiches". Des politiques analogues se retrouvèrent encore localement après la Seconde Guerre mondiale (cf. les publications des Recherches vendéennes portant sur cette période).
7 Délibérations de la municipalité cantonale du Poiré-sous-la-Roche, du 2 février 1798 / 14 pluviôse an VI (Arch. dép. de la Vendée : L 1238). Rapport du commissaire politique au Directoire exécutif départemental, du 2 novembre 1798 / 11 brumaire an VIII (Arch. dép. de la Vendée : L 264).
8 Témoignages recueilli dans les années 1950 auprès d’Alfred Tallonneau (1894-1975) qui habita sa vie durant une maisons en haut de la place, et auprès Pierre Péchereau (1927-2021), ancien maréchal-ferrant dans le bourg du Poiré. C’est dans sa séance du 11 juin du 1939 que le Conseil municipal décida de vendre l’orme, qui fut adjugé à Maurice Perraudeau, du bourg du Poiré (Registre de ces délibérations, et procès-verbal d’adjudication du 25 juin suivant – Arch. dép. de la Vendée : 1 O 1006).
9 Délibérations du Conseil municipal du Poiré-sur-Vie, 19 août 1945 (Arch. dép. de la Vendée : 178 D 15, vue 142 / 202).
10 Au cours de l’année 1798, en plus de la cérémonie de plantation d’un nouvel arbre de la liberté le 8 février 1798 (20 pluviôse an 6e), les fêtes civiques devant être célébrées furent :
- le 14 juillet, la fête célébrant l’anniversaire de la prise de la bastille ;
- le 27 juillet, la fête dite "de la liberté", célébrant le renversement et de la mort de Robespierre) ;
- le 10 août, la fête célébrant la journée qui mit fin à la monarchie constitutionnelle en 1792 ;
- le 4 septembre, la fête célébrant coup d’état de 1797 contre la nouvelle majorité au Conseil des Cinq-Cents et au Conseil des Anciens, et contre les jacobins (coup d’état de fructidor) ;
- le 22 septembre, la fête célébrant la fondation de la république (1er vendémiaire an 7e (22 septembre 1798).
(Procès-verbaux des célébrations de fêtes - Arch. dép. de la Vendée : L 1240).
11 Procès-verbaux des célébrations de fêtes : celui du 26 messidor an 6e / 14 juillet 1798 (Arch. dép. de la Vendée : L 1240).
12 Procès-verbaux des réunions d’assemblées primaires : celui du 1er germinal an 6e / 21 mars 1798 (Arch. dép. de la Vendée : L 1240).
13 La largeur du puits, adjugé le 25 juillet 1872 et réceptionné le 21 octobre de la même année, était de 4 mètres et sa profondeur de 7,70 mètres, et son prix fut de 76,50 francs. par mètre de creusage (Arch. com. du Poiré : Arrêtés du maire du Poiré-sur-Vie, février 1838-1897, 1 D 11, vues 15-16 / 52).
14 Les détails de cette "Fête" ou "Pèlerinage Eucharistique" sont connus par la presse de l’époque. La Croix vendéenne, n°829, du 22 septembre 1907, dit qu’elle réunit 12 000 pèlerins, et écrit avec enthousiasme que :
"[…] Sur toutes les routes aboutissant à la localité des voitures bondées passent à chaque instant. Les trains venant de toute la Vendée sont remplis de pèlerins. L'administration des tramways vendéens organise 10 trains spéciaux tant du côté de Legé que du côté de la Roche-sur-Yon. Le bourg si coquet du Poiré est admirablement décoré. Le chemin que doit suivre le Saint Sacrement est semé de roses et de fleurs, les arcs de triomphe succèdent aux arcs de triomphe. L'ensemble est merveilleux. Au pied du coteau de la Jamonière, au fond d'une grande prairie mise gracieusement à la disposition de M. le Doyen, se dresse une immense estrade couverte de draperies de différentes couleurs. […]"
(Arch. dép. de la Vendée : 4 Num 388/2, vue 151 / 208).
15 Le "préveil" était une fête foraine qui avait lieu annuellement, et depuis des temps immémoriaux, dans la plupart des communes de l’actuelle Vendée. Au Poiré avant 1840 et chaque 1er dimanche de septembre, il avait lieu près de la chapelle "Notre-Dame de Bonne Nouvelle" (elle aussi incendiée en 1793-1794, démolie en 1826 et dont les restes ont eux aussi servi pour la construction du clocher). Par la suite, ce fut sur "la place du marché", qu’avait lieu chaque année le "préveil" dont le clou était, dans les années 1950-1960, les autos-tamponneuses de la famille Chenard.
16 Jacques Pierre Gabriel Arnaud (1786-1841) était le fils de Jacques Gabriel Arnaud (né en 1751), "maître chirurgien juré" (à prendre dans l’acceptation de l’époque) à Belleville au temps de Charette ; en 1821, il avait succédé comme maire du Poiré à son beau-père, Gabriel Favreau qui lui aussi avait soutenu Charette en son temps. Quant à Arsène Bardoul (né en 1803), qui lui succédera comme maire, il avait eu son grand-père paternel tué par les Républicains devant Luçon, tandis que son père avait préféré composer ensuite avec le nouveau pouvoir en place, ce qui lui avait permis d’obtenir un office de notaire au Poiré.
17 Recensements de la population de 1836 et de 1962 (Arch. dép. de la Vendée : 6 M 280 et 497 W 178), Plans et états de sections du cadastre du Poiré de 1836 et de 1962 (Arch. dép. de la Vendée : 3 P 178 et 2313 W 178), et, pour 1962, enquête auprès de personnes ayant habité autour de "la place du marché" à cette date.
18 Boutin (Hippolyte), Chronique paroissiale du Poiré, 1900-1901, p. 7 et p. 151-152
19 Cette mémoire a été transmise par Alfred Tallonneau (1894-1975) - ci-contre en 1956 – qui est né dans une famille installée en haut de la place et à "la Fournerie", et qui exerça de père en fils au XIXe siècle le métier de cordonnier, à une époque où on utilisait très majoritairement des sabots. Durant son enfance, il fut victime d’un accident ; il en réchappa, mais resta handicapé, ne pouvant se déplacer que difficilement. D’un esprit curieux, il avait des dons pour la peinture et pour la musique : on a conservé au presbytère du Poiré un portrait fait par lui, et il tenait l’orgue de l’église paroissiale… ceci sans compter son intérêt pour la la radioélectricité et sa mise en pratique. Lui et sa famille restèrent toujours fidèles à leurs ancêtres qui étaient venus d’Aizenay au Poiré, et dont certains, à "l’Aumère" échappèrent de peu aux troupes républicaines lors de la Révolution. C’est peut-être de cela que ses membres tiennent souvent un caractère un peu décalé, tel son neveu Antoine Tallonneau (1921-1958) qui, un siècle et demi plus tard, partit pour rejoindre la France Libre en mai 1941, et s’illustra au-dessus de l’Allemagne au cours de multiples et périlleuses missions de bombardements. Jacques Tallonneau (1925-2018), frère d’Antoine, a été lui aussi un transmetteur de mémoire au Poiré.
20 Ce que l’on connait sur Jean-François Babinot provient, entre autres sources, des Archives militaires de la guerre de Vendée conservées au Service historique de la Défense à Vincennes (SHD-XU…), dont les actes décidés en faveur des anciens combattants vendéens au moment de la Restauration. Quant au rapport de la police philippiste du 3 novembre 1831, il y est écrit sur la conduite politique postérieure à la Révolution de 1830 de Marie Rose Guilbaud du "Puy Chabot", Louis Brochard de "la Jamonière", Jean Loué de "la Millière", Louis Arreau de "la Blélière" et Jean-François Babinot (pour ce qui concerne le Poiré) que…
"toutes les personnes qui figurent sur cet état sont présumées être hostile au gouvernement actuel, non précisément par faits patents et légalement répréhensibles, mais par des dispositions à protéger et servir l'ancien ordre des choses si l'occasion s'en présentait".
Il était représentatif de l’état d’esprit de la grande majorité de la population locale, laquelle ne disposait pas du droit de vote réservé depuis la Révolution aux hommes de plus de 25 ans privilégiés de la fortune. Ceci sur l’argument que c’est à ceux faisant vivre l’Etat grâce à leurs impôts, ce qui était lié à leur fortune, que devait incomber la tâche de contrôler la politique ; ceci partant aussi du principe que le fait d’être devenu riche pouvait être pris comme un gage de compétences. D’autres arguments de plus ou moins bonne foi étant mis en avant pour justifier l’exclusion des femmes.
21 Entretiens en 2019 avec Jérémy Hardy, continuateur de l’activité parapharmaceutique vétérinaire d’Armand Morinière et de la production de son Néo-Lupus.
22 En 2022, on peut considérer comme éléments emblématiques patrimoniaux de la commune du Poiré : cette "Maison du haut de la place du marché", et aussi "la fresque des Mariés du Poiré", de l’autre côté de la place, ainsi que "la Croix hosannière", désormais dans le cimetière du Chêne vert et avant 1840 sur cette place, comme "la statue de la Piéta" ; et dominant la place "l’église Saint-Pierre" avec son clocher, ainsi que "son Retable" ; un peu plus loin, c’est "le moulin à Elise" et "la Colonne" située au-dessus ; c’est aussi "le calvaire de la Jamonière" et "la Grotte" en contrebas ; et bien sûr "la pierre de la Merlière" avec ses signes gravés... Autrefois, on aurait ajouté "le château de Pont-de-Vie" et "le château de la Métairie", et demain peut-être d’autres.
23 Les Caillé occupèrent cette maison du XVIIe aux débuts du XIXe siècle. Dans les registres paroissiaux du XVIIIe siècle du Poiré, "maître" Pierre Caillé se prévaut du titre de "docteur en médecine de la Faculté de Montpellier, mestre en chirurgie, médecin ordinaire de son Altesse Monseigneur le Duc d'Orléans, en sa principauté-payrie de la Roche-sur-Yon". A l’époque de la révolte vendéenne et contrairement au reste de la famille qui eut plusieurs de ses membres massacrés aux Lucs en février 1794, Henri-Jean Caillé (1753-1804), ex-ecclésiastique, choisit le camp des vainqueurs, collabora avec les troupes occupant le pays, et fit partie de la petite douzaine de notables républicains de la commune. Sauf durant six mois en 1797, il fut omniprésent de juillet 1796 à mai 1800 dans l’administration municipale cantonale du Poiré en tant que président, agent ou adjoint (Arch. dép. de la Vendée : L 264, L 1238, L 1239). Le 19 juillet 1802 il épousa Marie-Jeanne Cantin, de 18 ans sa cadette, et mourut 18 mois plus tard.
24 Boutin (Hippolyte), Chronique paroissiale du Poiré, 1900-1901, p. 89, note 2.
25 Les personnes reconnues sur les photos sont, sauf erreurs, de gauche à droite…
- ligne 1, photo 1 : Jules Rocheteau de la Pallulière, Berthe Relet, Raymond Brochard de la Bardinière, X ; photo 2 : Jean Cornu de la Pampinière, Eugène Gauvrit de Sainte-Anne, Eugène Buton de la Blanchère, X ; photo 3 : Pierre-Marie Barreteau de la Côtrelière, Joseph Remaud du Plessis, un petit gars, Abel Grelier de Sainte-Madeleine, Henri Gauvrit du Plessis puis en allant vers la Colonne.
- ligne 2, photo 1 : X, Marcel Locteau de la Mônerie, X ; photo 2 : X, X, X ; photo 3 : au fond René Bouhier de la Tirière, Eugène Genaudeau de la Chauchetière, Auguste Orceau de la Millière.
- ligne 3, photo 1 : X, Eugène Chéneau ébéniste, Léon Péchereau maréchal-ferrant, X ; photo 2 : Eugène Genaudeau de la Chauchetière, René Bouhier de la Tirière, Auguste Orceau de la Millière ; photo 3 : Berthe Relet, Gustave Garnier de la Pallulière, Henri Paré de la Touche.
26 Ardouin Dumazet (Victor-Eugène), Voyage en France, 16e série : "de Vendée en Beauce", 1908, p. 190 à 194 :
"Le Poiré-sur-Vie, chef-lieu de canton du Bocage vendéen, eut longtemps le monopole de l'élevage. On y élevait le chien de Poitou, race fameuse ; chaque année les piqueurs de Victor-Emmanuel y venaient faire des acquisitions pour les meutes royales. Dans le monde des chasseurs, un aubergiste du cru nommé Coudin, avait une grande célébrité pour les animaux qu'il élevait. Aujourd'hui encore, dans toutes les fermes, on nourrit des chiens ; beaucoup de gens préfèrent cet élevage à celui du porc : ils le prétendent bien plus lucratif".
27 David (Gabriel), Emauré (Jean-Luc), Le bâti ancien en Vendée, 1984, p. 50 (en 2020, Gabriel David, architecte, a entre autres responsabilités celle de délégué pour la Loire-Atlantique de Patrimoine et Environnement). Voir aussi de Patricia Jaunet : Bien construire entre Boulogne, Maine & Vie, p. 54., brochure publiée en 2014 par le Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement de la Vendée (C.A.U.E.-85).
28 Lorvoire (Jean-Claude), Le Poiré-sur-Vie : 140 ans d’enseignement religieux à l’école des filles, 1983, p. 8 à 19.
29 Délibérations du Conseil municipal du Poiré-sur-Vie des 10 mai et 26 juillet 1914, et 2 avril 1922 pour la reconstruction de la gendarmerie (Arch. dép. de la Vendée : 178 D 15, mai 1914 / mai 1924, vues 3, 8-9 et 143 / 151).
30 Raphaël Toussaint est le nom d’artiste de Jacques de la Croix, né en 1937 et venu habiter au "Beignon-Basset" dans les années 1970. Il exerce son activité d’artiste-peintre depuis le début des années 1960, pratiquant une peinture paysagiste dans un style naïf, qui selon certains l’apparentent aux "peintres de la réalité poétique" des années d’après la Seconde Guerre mondiale.
31 Sur cette œuvre réalisée en 1989-1990 par les ateliers Chenu à partir d’un tableau de Raphaël Toussaint, et sur sa restauration en 2016 par la peintre en décor et plasticienne Blandine Le Pallec, lire l’article "Seconde lune de miel pour les ‘Mariés du Poiré’" dans le journal Ouest-France, édition la Roche-sur-Yon, du 16 septembre 2016.
32 Sur le projet de réaménagement de la place du maché du Poiré, lire l’article d’Ouest-France : "La place du Marché prépare son relooking", édition de la Roche-sur-Yon, 5 juillet 2016.
33 Images extraites de la vidéo des vœux pour l’année 2022 : "Grandir ensemble" ; et de la vidéo projetée lors des cérémonies des vœux pour l’année 2023 : "L'âme du Poiré par les Genôts" (réalisation : "e'motion by AMP Interactive").
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