la Jamonière
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"La Jamonière", un village si proche du bourg du Poiré qu'il a été avalé par lui
"La Jamonière" domine "le Ruth" et, faisant face au bourg du Poiré, elle a souvent servi de point de vue pour photographier celui-ci. Au début des années 1940, des vestiges de souterrain y furent mis au jour1. Sa proximité du bourg lui a valu l’érection de plusieurs monuments religieux et celle d’une école. Depuis les années 1980, les prés humides du fond de vallée ont été détruits pour être remplacés par un "espace naturel" tandis que le village lui-même était progressivement cerné par les extensions pavillonnaire.
"La Jamonière" sur une vue aérienne en 2014 (environ 210 x 210 m),
et avec ses propriétaires sur le cadastre de 1836..
Son calvaire monumental en 2017, "la Grotte" avant 1950,
et le point de vue sur le bourg du Poiré autour de 1900 (photo de Pierre Tenailleau)2.
Au début du XIXe siècle, elle était constituée par trois métairies de 25 ha chacune. Durant la Révolution leurs exploitants, les Renaud, Cailleteau et Montassier avaient soutenu les insurgés vendéens qui suivaient Charette3, tandis leurs propriétaires, les Tireau, Danyau et Bardoul4, notables du bourg du Poiré, avaient profité des circonstances pour conforter leur fortune.
Alors que les vues anciennes de villages du Poiré sont rares, sa proximité du bourg fait qu’il en existe quelques-unes de "la Jamonière". Sur une carte postale datant de vers 1910, on voit le départ au travail d’un des deux agriculteurs du village d’alors : Jean Violleau (né en 1868) ou un de ses fils5 conduit aux champs ses trois paires de bœufs parthenais, une attelée à une charrue et une autre tirant une charrette. On constate qu’au moins une des quatre granges-étables dites depuis "traditionnelles", apparaissant sur la vue aérienne de 1953 venant dans les pages suivantes, n’était pas encore construite.
Autour de l’année 1910, Jean Violleau partant au travail un matin de fin septembre
(comme le montre leur amaigrissement dû aux travaux agricoles de l’été) ;.
au fond sa maison avec en arrière un des bâtiments de l’école Saint-Joseph construite vingt-six ans plus tôt.
En bas "la Jamonière", vue en 2017 sous le même angle qu’en 1910,
et avec, à droite, le calvaire qui fut érigé en 1948.
Les exploitations agricoles de "la Jamonière" ont disparu dans les années 1980. Une disparition résultant des mutations techniques ayant bouleversé l’agriculture et, surtout de l’urbanisation réduisant de plus en plus les espaces naturels et agricoles entourant le bourg du Poiré.
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Les monuments religieux entourant "la Jamonière"
En 1836, près du "Ruth", à l’embranchement de la route allant vers Aizenay et du chemin menant à "la Jamonière"4, existait une "croix de la Jamonière" qui disparut quand fut construit le pont sur le "le Ruth" et que le tracé de la route fut redressé.
"La croix de la Jamonière" sur le plan cadastral de 1836,
et son emplacement sur un plan de 18676,
après que la nouvelle route d’Aizenay et son pont eurent été construits
(environ 150 x 120 m).
Elle fut remplacée un peu plus loin par le calvaire monumental de la Jamonière, dont la construction débuta en mars 1864. Sa bénédiction eut lieu le 26 septembre suivant et fut un événement considérable, présidé par Mgr Colet, évêque de Luçon, et Mgr Pie, évêque de Poitiers7.
"Le calvaire de la Jamonière" en 1954, et quelques-uns de ceux qui le restaurèrent en 19628,
Deux vues partielles de son enclos avant et après la restauration :
à gauche en avril 2011 et à droite en août 2014.
Il fut restauré une première fois à l’occasion de la mission de 1962, mais le 13 février 1972, une tempête fit tomber les grands arbres qui l’encadraient et qui l’entraînèrent dans leur chute. Il fut réparé un peu plus tard grâce à un don de Marguerite Tenailleau, de "Sainte-Marie".
En 2014 Yves Cougnaud, important donateur de la paroisse du Poiré, fit restaurer l’ensemble de l’enclos du calvaire, en y incluant "la grotte de Lourdes" voisine.
.
La "grotte de Lourdes" du Poiré, située immédiatement en contrebas du "calvaire de la Jamonière" fut initiée en 1933 par Henri Pouponneau (1879-1958), curé de la paroisse de 1931 à 1958. Elle en est probablement le monument le plus populaire.
La carrière abandonnée qui existait en cet endroit, le long du "Ruth", fut offerte par ses propriétaires. Le creusement de la grotte commença le 27 février 1933 et fut réalisé par des équipes de volontaire, qui venaient y travailler à tour de rôle, village par village. On utilisa pendant 15 jours "une perforeuse mécanique". A la Toussaint, le gros œuvre était terminé. Pour donner au sanctuaire les lignes de celui de Lourdes, on fit appel à des professionnels : un "rocailleur" de la Roche-sur-Yon pour la niche abritant la statue en terre cuite de la Vierge (2 m avec le socle), divers corps de métiers de la paroisse pour l'autel, la grille, la chaire. Les maçons firent bénévolement le dallage. Les murs en pierre sèche délimitant les lacets furent édifiés avec la participation des enfants des "écoles libres". Désormais tarie, la fontaine était alimentée par un puits situé dans le jardin près du calvaire... L’inauguration eut lieu à la clôture de la mission, le 28 janvier 1934 ; 8000 personnes participèrent à la cérémonie7.
La grotte du Poiré est une des rares à posséder un fragment de roche venant de celle de Lourdes, que l’on vient vénérer lors du pèlerinage du 8 septembre en chantant le cantique traditionnel local : "Près du ruisseau qui coule"9.
Pour de mauvaises raisons de bonne convenance, les paroles originelles du refrain de
"Près du ruisseau qui coule"
furent modifiées autour de l’année 2000 pour devenir :
"…en foule, nous revenons chanter encor’
la mère du Sauveur, l’Immaculée, l’Immaculée".
Au milieu des années 1950, dans le souci d'imiter les modifications du sanctuaire de Lourdes, on supprima la grille fermant l'accès de la grotte ainsi que, finalement, la chaire, et on réalisa, de l'autre côté du "Ruth", une esplanade sur un petit terre-plein limité par une rambarde en métal7.
En 2017 "la grotte du Poiré" où tous les ans, le dimanche le plus proche du 8 septembre
(fête de la nativité de la Vierge),
on vient en pèlerinage, comme ici le dimanche 11 septembre 2005.
(photos Dominique Mignet)
Le calvaire en bois se dressant à l’extrémité du village, là où "la Jamonière" communique avec la route menant à "l’Espérance", est "le souvenir de la mission de 1948", S’étant dégradé au fil des ans, les habitants du village et de son voisinage l’ont restauré autour de l’an 2000.
L’inauguration en 1948 du calvaire
qui fut "le souvenir"10 de la mission de cette année-là.
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L’école libre "Saint-Joseph de la Jamonière"
En 1886 fut construite l’école de "la Jamonière", appelée aussi "école Saint-Joseph"11. Jusqu’alors, les municipalités choisissaient (et rétribuaient) les instituteurs de leurs écoles communales. Au Poiré c’étaient des membres de congrégations religieuses dont, pour l’école communale de garçons les Frères de Saint-Gabriel, de Saint-Laurent-sur-Sèvre. En 1881 et 1882, les républicains opportunistes depuis peu au pouvoir, afin de limiter l’influence de leurs adversaires politiques, firent des lois interdisant l’enseignement dans les écoles communales aux instituteurs et institutrices "congréganistes", considérés à juste raison comme n’étant pas de leur bord politique. Pour conserver ceux-ci, les habitants du Poiré durent se doter "d’écoles libres" (pour utiliser la terminologie de Jules Ferry), à leurs frais tant pour les investissements que pour le fonctionnement.
Vue cavalière de "la Jamonière" en 1953, avec les granges de ses deux fermes
et au centre son école et son calvaire.
Un groupe d’élèves "de la Jamonière", posant pour le photographe vers 1910,
avec le calvaire en arrière-plan..
C’est à "la Jamonière", sur des terrains donnés par les familles Tenailleau et Violleau, que de janvier à mai 1886 les bénévoles venus de toute la paroisse élevèrent cette nouvelle école de garçons. En 1903, les deux "écoles libres" accueillaient 370 élèves, et les deux "écoles publiques" 115, dont les enfants des fonctionnaires, tels les gendarmes, qui étaient dans l’obligation d’y scolariser leurs familles.
En 1904, une nouvelle loi interdit l’enseignement aux membres de congrégations religieuses et, bien qu’ils fussent français, ordonna leur expulsion hors du pays ou leur "sécularisation". A l’école de "la Jamonière", cela se traduisit par des changements vestimentaires : les Frères se trouvèrent obligés d’abandonner leur habit religieux pour adopter une tenue civile7.
En 1940, "l’école de la Jamonière" fut, comme celle "du Sacré-Cœur", occupée par des soldats allemands (des chasseurs alpins) dont la Kommandantur se trouvait dans une maison à toit d’ardoise et ses dépendances, située près du pont de la route d’Aizenay (en 2017 : le 8, rue de la Colonne). Les classes durent s’installer dans des locaux de fortune : les serres du Dr Lucas, les vestiaires du terrain de football, l’atelier du tailleur d’habits, Aristide Bourasseau… et même dans une partie des bâtiments de l’école publique de la route de Mouilleron, qui avait très peu d’élèves à l’époque12.
Les années passant, l’apaisement de la querelle scolaire a mis fin, ou peu s’en faut, à certaines des oppositions d’autrefois. Un signe de cette évolution : dans les années 1960 les trois quarts des enfants des gendarmes du Poiré y fréquentaient les deux "écoles libres".
Les élèves d’une des classes de "la Jamonière" vers 1976-1977,
avec leur instituteur et directeur de l’école, le charismatique Frère Auguste Charaud
(collection particulière).
Ceux qui ont connu "l’école de la Jamonière" ont gardé dans leurs souvenirs celui des festivités de la saint Joseph, le 19 mars de chaque an-née, ou encore, parmi les Frères de Saint-Gabriel y ayant enseigné, celui de la figure marquante du Frère Auguste Charaud (1917-2005) qui, la retraite venue, resta au Poiré et y fut l’actif président du club des Genêts d’or…
En 1996, la mixité scolaire désormais générale et un souci de rationalisation amena à regrouper les deux "écoles libres" du Poiré en une seule sur le site de "l’école du Sacré-Cœur".
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De la Vendée à Dachau : Guy Trajan (1922-2009), instituteur à "la Jamonière"…
et le climat de résistance au Poiré entre 1940 et 1944
En 2020, Eugène Archambaud de "la Pampinière", Yves Cougnaud de "la Guilletière", Yves Martineau du bourg, "route de Palluau" (tous trois nés en 1936), se souvenaient que dans la première quinzaine de juin 1944, ils avaient terminé prématurément leur année scolaire, leur instituteur ayant été arrêté par les occupants. Cet instituteur s’appelait Guy Trajan.
Guy Trajan est né le 21 octobre 1922 à Soissons13, fils de René et d’Alice Trajan. Son père travaillant dans les chemins de fer en Afrique, il a passé une partie de son enfance chez sa tante Berthe Martineau, épicière et cafetière dans le bourg du Poiré. C’est chez elle qu’il passait ses vacances scolaires quand il faisait ses études à Saint-Gabriel de Saint-Laurent-sur-Sèvre14. Il restera sa vie durant très proche de ses cousins du Poiré et de leurs enfants, qui partageaient ses engagements et qui contribuent toujours à en perpétuer la mémoire.
En 1940 Guy Trajan qui était rentré chez ses parents en Afrique, revint en France pour continuer ses études : Dakar, Casablanca, Algér, Marseille puis Lyon. C’est là qu’il entra dans la Résistance dès 1941, distribuant tracts et journaux clandestins… Sa situation y étant devenue peu sûre, il partit quelques mois plus tard pour Paris, où le collège Saint-Gabriel de Bagneux l’accueillit comme enseignant, et où il intégra un groupe de Francs-Tireurs et Partisans15. En 1943, il fut envoyé à sa demande en Vendée où, au Poiré, il avait un point de chute familial, où les Frères de Saint-Gabriel lui procurèrent un poste d’enseignant à l’école de "la Jamonière", et où le climat local était porteur. Les réseaux de la Résistance en Vendée venaient d’être en partie démantelés. Guy Trajan travailla à y créer des groupes de sabotages afin de perturber les déplacements des troupes d'occupation, et à recruter des combattants pour la libération à venir16.
Mais il ne vit pas cette libération, car le jeudi 8 juin, 1944, traversant la place Napoléon à la Roche-sur-Yon, il fut arrêté par le milicien yonnais Albert Sigogneau (1921-2002). Transféré à la prison de la Pierre levée à Poitiers puis à Compiègne, il fut de là envoyé le 2 juillet en Allemagne par le dernier train de déportés dans lequel un quart de ceux-ci périrent durant les trois jours de voyage. Interné à Dachau (matricule 77 475) il se retrouva dans les Kommandos de travail détachés du camp. Le 1er avril 1945 il fut libéré par les troupes américaines et c’est très amaigri, affaibli et bouffi par des œdèmes, qu’on le revit au Poiré à la fin de ce mois d'avril 194513.
Guy Trajan en 1938 au Poiré, au mariage de sa cousine Marcelle Martineau avec Armand Mignet
(en bas au centre : sa tante Berthe Martineau).
Et fin 1945 toujours au Poiré, le visage bouffi d’œdèmes hérités de son séjour dans les camps,
et ayant revêtu la tenue qu’il avait portée à Dachau et qu’il conserva toute sa vie.
(collections particulières)
En 1948, Guy Trajan se maria avec Colette Dervieux (1925-2016), fille d’un des dirigeants de la Résistance dans la région luçonnaise (réseau de l'Organisation Civile et Militaire), elle-même résistante, et qui s’était engagée dans la 1re armée française. Il s’installa alors à la Roche-sur-Yon, exerçant une activité de représentant de commerce pour diverses entreprises vendéennes, entre autres les meubles Griffon de Chambretaud. Dans ses dernières années, il s’investit dans le témoignage auprès des plus jeunes "afin que la mémoire ne s’efface". Répondant aux demandes familiales et amicales, il finit par rédiger en 2003 un résumé de cette période de sa vie le commençant par :
"Je ne veux pas dans ces quelques pages parler des sévices et des exactions, ni de la peur, ni de notre terrible angoisse, d'autres camarades l'ont fait mieux que moi, mais seulement refaire le parcours d'une triste période de ma jeunesse. J'avais vingt ans, un âge où j'étais déjà patriote, avide de liberté et surtout ignorant des conséquences de ma juvénile ardeur.
Tout a débuté par mon entrée dans la Résistance […]"17.
C’est le 19 mars 2009 que Guy Trajan est mort à la Roche-sur-Yon où sa cérémonie de sépulture eut lieu quelques jours plus tard, en l’église Sainte-Thérèse. Il avait été en Vendée un des derniers survivants et témoins des camps de concentration.
Rencontre avec Guy et Colette Trajan au lycée Jeanne-d’Arc de Montaigu
le jeudi 2 octobre 2003 (photo de Katia Préaud).
Guy Trajan ne fut pas le seul à partager ce genre d’engagements au Poiré à l’époque18. Peu d’habitants y ayant des sympathies communistes, c’est dès 1940 qu’ils s’opposèrent de différentes façons à l’occupant. Pour n’en évoquer que quelques-uns on citera Alphonse Perraudeau (1887-1967) qui se rebella le 22 juin à l’annonce de la signature de l’armistice par Pétain. Pour son collègue négociant en grains Joseph Vrignon (1897-1976), c’est l’entrevue de Montoire (24 octobre 1940) qui le fit basculer dans le gaullisme. En juillet 1940, les Allemands occupant le bourg, Auguste Archambaud (1909-2004) abrita durant quatre ans la famille de Rachel Cohen à "la Pampinière", Armand Bernard (1896-1987) en fit autant pour la famille de Jacob Bitrand au "Chemin", et de même pour d’autres juifs au "Cerny"…
Début 1941, y rejoignant Auguste Archambaud, Joseph Vrignon et Marguerite Tenailleau (1896-1978)19 intégrèrent le nouveau Conseil municipal où ils furent en charge de la Commission d’assistance aux démunis et aux réfugiés, parfois clandestins. Parmi ceux-ci, des prisonniers évadés, ou un certain Michel Dannenhoffer (1917-1995) originaire de la Moselle retombée sous la domination de l’Allemagne et donc qui aurait été contraint de rejoindre son armée… Les membres du Conseil municipal et le secrétaire de mairie Auguste Bernard (1894-1976), "qui était peu regardant quand il s’agissait de fournir des papiers en règle à ceux qui, se trouvaient en délicatesse avec l’occupant, et en avaient un impérieux besoin" (disait Charles Gautier en 2016), leur évitèrent des problèmes. C’est aussi en mai 1941 qu’Antoine Tallonneau (1921-1958) quitta la France, rejoignit la France Libre et intégra jusqu’en 1945 le groupe de bombardiers lourds "Guyenne"…
En août 1944, un certain nombre de gars du Poiré, nommément connus, rejoignirent le "maquis du Bois des Gâts" (que ses membres baptisèrent "le maquis de Charette") sur Saligny / Dompierre, sans qu’on en ait un dénombrement exaustif20. C’est aussi pour faits de résistance que moururent alors Armand Savarieau (1925-1944), Maurice Sévajols (1915-1944), Auguste Péchereau (1898-1945), tous natifs du Poiré…
Tout ceci peut donner une idée de l’état d’esprit qui pouvait alors régner au Poiré, quand Guy Trajan y fut brièvement instituteur à "l’école de la Jamonière" en 1943-1944.21
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Localisation rapportée par Chantal Martineau, native de "la Jamonière".
2 Sauf indications contraires, les photos et les cartes postales reproduites proviennent de la collection de l’auteur de cette notice.
3 Cahier des réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré (Médiathèques municipales de La Roche-sur-Yon : ms 019), réquisitions de "la Jamonière" ; voir aussi de Lorvoire (Jean-Claude), "les Réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré-sur-Vie", in Recherches vendéennes, n° 3, 1996, p. 257-299.
4 Plan et états de sections du cadastre du Poiré, 1836 (Arch. dép. de la Vendée : 3 P 178).
5 Entretiens en 2017 avec Marie-Odile Bouard, née Violleau, et avec Laurent Martineau, descendants l’un et l’autre des dernières familles d’agriculteurs du village de "la Jamonière".
6 Service des Ponts et Chaussées de la Vendée, "Règlement d’eau du moulin du Poiré situé sur le Ruth - plan des lieux", 21 juin 1867 (Archives dép. de la Vendée).
7 Lorvoire (Jean-Claude), les Sites cultuels du Poiré-sur-Vie, Office du Tourisme du Poiré, 1998, 8 p.
8 Photos provenant de la collection familiale d’Eugène-Marie Vincent.
9 Les paroles et la musique de "Près du ruisseau qui coule" ont été respectivement écrites et composée par Gabriel-Marie Gauvrit, originaire de "la Carpe frite", et par Henri Gauvrit, originaire de "la Bardinière", l’un et l’autre Frères de Saint-Gabriel. Plusieurs jeunes habitantes du Poiré furent sollicitées lors de la réalisation de la statue, dont Gabrielle Barreau (1921-2021) de "la Mônerie", Marcelle Martineau (1917-1997) de la "route de Palluau"...
10 Les missions étaient, dans la vie paroissiale, des temps forts de prière et de réflexion. Elles duraient trois semaines et avaient lieu en morte saison et à intervalles irréguliers. A la fin d’une mission, on érigeait ou on rénovait une statue, un calvaire : le "souvenir de la mission". En 1948 au Poiré, ce fut l’érection de ce calvaire en bordure du village de "la Jamonière".
Le livre collectif, Un siècle de vie paroissiale : 1896-1996, l’Herbergement, donne une bonne présentation vue de l’intérieur (p. 68 à 77) de ce que furent localement ces missions jusque vers 1960, date après laquelle les transformations des rythmes de vie les firent disparaître.
11 Perrocheau (Pierre), Le Poiré-sur-Vie et son école de Frères de Saint-Gabriel de 1872 à 1972, 1972, p. 11 à 27.
12 Entretiens en 2017, avec Lucienne Martineau-Blé (1920-2024) née à "la Jamonière" près de laquelle elle vivait toujours alors, et autres entretiens avec Yves Martineau et Eugène Archambaud, nés en 1936, et élèves de "l’école de la Jamonière" dans les années 1940 (quand les occupants quittèrent les lieux le 30 août 1944, ils y laissèrent leurs skis qui, les années suivantes, étaient sortis sur la cour de récréation lorsqu’il y avait de la neige.
13 Entretiens amicaux ou familiaux au cours de multiples rencontres et avec Guy et Colette Trajan, entre 1963 et 2009.
14 Autre élève ayant fréquenté les mêmes classes dans les mêmes années à Saint-Gabriel de Saint-Laurent-sur-Sèvre : Jean Grolleau (1920-1941) de Bournezeau, qui sera l’un des "50 Otages nantais" fusillés en octobre 1941 (dont 12 membres du Parti communiste qui venait depuis trois mois d’abandonner son attitude bienveillante avec l’occupant nazi).
15 Guy Trajan s’est toujours dit "gaulliste", et qu’avoir fait partie des FTP n’a jamais correspondu à un engagement communiste de sa part. Ceci d’autant plus, disait-il, que les communistes collaborèrent avec les nazis à partir d’août 1939 (pacte germano-soviétique), avant que ceux-ci envahissent l’URSS fin juin 1941. Il avait aussi la dent dure contre les François Mitterrand et autres "…qui ont attendu la toute fin 1943 pour s’engager en faveur de la Résistance".
16 Témoigneront plus tard de ces différentes actions son ancien camarade de classe à Saint Gabriel, Étienne Boudaud (1922-2018), négociant en grains à Sigournais, ou encore Martial Moreau (1924-2012) du "Beignon-Jauffrit", qui rapportait que c’est grâce à Guy Trajan qu’en août 1944 il rejoignit le "maquis du Bois des Gâts".
17 Ce résumé, intitulé "J’avais vingt ans", est repris dans un livre en préparation (en 2024) sur la Résistance en Vendée et évoquant Guy Trajan, par la fille de celui-ci, Guylène Bertrand-Trajan, historienne. On s’adressera à elle pour s’autoriser des citations de ces témoignages.
18 Sources sur cette période au Poiré : enquêtes et entretiens avec les personnes évoquées ou avec ceux ayant connues les unes et les autres, dont Charles Gautier (1923-2017) ; le "Mémorial du Poiré-sur-Vie", de Daniel Aubret ; les Délibérations municipales du Poiré-sur-Vie entre 1939 et 1944 (Arch. dép. de la Vendée : AC 178 17)… Plus confidentiel, le journal clandestin anti-occupants "la Mère Ageasse", diffusé dès juin 1940 par Emile Gauvrit (1903-1989) dont la famille venait de "la Jaunière", et qui sera à l’origine du "maquis des Bouillères" de Boufféré.
19 L’intégration de Marguerite Tenailleau et Joseph Vrignon au Conseil municipal fait suite à la loi du 16 novembre 1940 qui, au Poiré, aboutit au début 1941 à la reconduction de l’équipe précédente complétée. En septembre 1944, Louis, frère aîné de Joseph Vrignon fit partie du Comité départemental de Libération (cf. le journal "La Vendée libre" de l’époque) ; leur beau-frère Pierre Arnaud fut déporté et tué dans le camp de concentration de Husum-Schwesing… Et en 2020, le nom de "Marguerite Tenailleau" a été donné à une rue du Poiré, rappelant sa conduite durant la guerre.
20 Pour plus de détails sur le maquis du Bois des Gâts, voir de Lorioux (Gaston) : "Historique du maquis R1 de Dompierre […] 1944-1945", 1994, 44 p.
21 Malgré les faits, une série de contre-vérités, et d'insultes diffamatoires et haineuses sur les comportements de 1940 à 1944 des habitants du Poiré en général et de son Conseil municipal en particulier, ont été diffusées de façon récurrente dans les années 2020 sur les réseaux sociaux.
avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur
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