Saint-Michel (église)
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Un témoin de l’ancienneté du bourg du Poiré
Dans les années 1950, l’usure du temps et la circulation avaient fortement dégradé le sol de la "place du marché" du Poiré et fait affleurer, à son angle nord-ouest, des pierres évoquant l’existence de l’ancienne "église Saint-Michel"1, disparue depuis les années 1820. Son origine remontait aux débuts du XIe siècle, ayant pu prendre la suite d’un édifice antérieur, et ayant été remplacée vers 1200 par l’actuelle "l’église Saint-Pierre"2.
Sur un extrait (environ 328 x 238 m) du plan cadastral de 1836, du centre du bourg du Poiré,
l’emplacement de "l’église Saint-Michel", et celui du cimetière qui la bordait,
ainsi que des ossements multiséculaires qui auraient pu provenir de cette ancienne église.
Son existence est attestée directement ou indirectement dans de nombreuses chartes :
- en 1092 dans l’une d’elles… Bernard, seigneur de la Roche-sur-Yon, donne à Saint-Martin et à ses moines de Marmoutier, l'église Saint-Lienne... l'église de Saint-Hilaire, de foris Rocha… l'église du château du Luc... et aussi l'église du Poiré "ecclesiam quoque de Petræto terræ que mansuras tres"3…
- le 1er janvier 1105, dans une autre charte… saint Pierre II, évêque de Poitiers, confirme plusieurs donations faites au monastère de Marmoutier, entre autres des églises du Luc, de Beaufou "et ecclesiam de Petreto"4…
- vers 1120, une charte apprend que le même Bernard, précédemment cité… atteint d'une maladie mortelle et voulant assurer le salut de son âme, donne aux moines de Saint-Lienne "masuram terre que vocatur Bunio et est in parrochia de Pereio, cum omnibus consuetudinibus inde prodientibus"...
- à la même date, dans une autre charte… Joscelin, fils du dit Bernard, donne aux moines de Marmoutier qui servaient Dieu au prieuré de Saint-Lienne "mansuram terre unam que voca-tur Maumiloneria et continetur infra parro-chiam de Pereio"5...
- et avant 1216, dans un Titre de fondation des Fontenelles… "Guillaume de Mauléon, seigneur de Talmond... avons fondé une abbaye de l'ordre de la Chancelade dans la forêt de la Roche… et ce du consentement de notre épouse Béatrix de qui nous tenons la terre de la Roche et la forêt dudit nom. Donc, désirant pourvoir la dite abbaye... nous avons donné... un homme du Poiré, dit Godet, avec ses héritiers et son airal qui est auprès de l'église de Saint-Michel du Poiré, avec tous ses autres biens, quittes et francs de toutes charges"6.
Les vestiges les plus notables d’art roman primitif (XIe siècle) subsistant en Bas-Poitou,
selon René Crozet et Michel Dillange7.
( le Bas-Poitou était séparé du Haut-Poitou par les cours du Thouet et de l’Autize )
Au XVIIIe siècle cette ancienne "église Saint-Michel" est décrite comme étant de petite dimension, avec seulement son chœur voûté de pierre en plein cintre, tandis que sa nef n’était couverte que d’une charpente de bois8. A la veille de la Révolution, elle servait à faire le catéchisme aux enfants, et aussi de lieu de sépultures pour certaines familles de notables9.
Elle fut incendiée vers le 23 novembre 1793 par les troupes républicaines10, et ses ruines furent utilisées en 1826 pour la construction du nouveau clocher du Poiré9. C’est au-dessus de sa porte que l’on peut voir les derniers restes de "l’église Saint-Michel" : un Christ en croix, entre deux statues de la Sainte-Vierge et de saint Jean (photo ci-après), et en-dessous deux modillons avec des têtes d'anges.
Le style de ces sculptures confirme la datation du XIe siècle attribuée à "l’église Saint-Michel".
"L’église Saint-Michel" est décrite comme étant de petite dimension, avec seulement son chœur voûté de pierre en plein cintre, tandis que sa nef n’était couverte que d’une charpente de bois7. Toujours existante à la veille de la Révolution, elle servait à faire le catéchisme aux enfants, et aussi de lieu de sépultures pour certaines familles de notables8.
Vers le 23 novembre 1793, elle fut incendiée, par les troupes républicaines9, et en 1826 ses ruines furent utilisées avec celles de la "chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle" pour la construction du nouveau clocher de l’église du Poiré8. C’est au-dessus de la porte de celui-ci que l’on peut voir les derniers restes de cette "église Saint-Michel" : un Christ en croix, accompagné de deux statues de la Sainte-Vierge et de saint Jean, et en-dessous, deux modillons avec têtes d'anges.
Le style de ces sculptures confirme la datation du XIe siècle de cette "église Saint-Michel". On remarquera, par ailleurs et sans pouvoir aller plus loin, que les églises consacrées à saint Michel ont souvent remplacé d'anciens lieux de culte gaulois ou romains.
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Un cimetière qui remonterait aux temps mérovingiens ?
Quant au "cimetière Saint-Michel" de cette ancienne église, et qui sera plus tard celui de "l’église Saint-Pierre", il a occupé, en totalité ou en partie et à un moment ou à un autre du Moyen Age au XVIIIe siècle, ce qui est devenu la place centrale du bourg du Poiré. Cet espace avait alors des fonctions variées…
"le cimetière n’était pas seulement le lieu où on enterrait, mais aussi, avec l’église, le foyer de la vie sociale et correspondait autant à l’idée de la place publique qu’à celle d’espace réservé aux morts […]. Cette double fonction s’expliquait par le privilège du droit d’asile : avec les mêmes motifs […] le pouvoir laïc s’arrêtait devant le mur de l’église et de son cimetière. A l’intérieur de ces murs, les vivants étaient comme les morts dans la paix de Dieu". "C’est dans le cimetière que la communauté délibérait, élisait son syndic, etc. Le piédestal de la croix hosannière11 servait de tribune publique d’où les orateurs, les prédicateurs s’adressaient au peuple"12.
A la fin du XVIIIe siècle, la partie ouest de la place servait pour la tenue des marchés, les trois quarts restant étaint occupés par le cimetière d’alors. Théophile Deniau-Lamarre, vicaire pendant six mois en 1836 du curé du Poiré, en a laissé une courte description :
"Le cimetière était vaste et situé au milieu du bourg ; il était environné de murs, mais mal entretenus depuis longtemps. L’entrée principale, autrefois était très belle ; c’était un beau portail de pierre de taille ; il se trouve maintenant dans une [illisible] portion qu’on a prise, depuis longtemps déjà, pour en faire une place du marché des denrées ; et dans le cimetière même restant, la vaste salle d’école communale a été prise. Enfin, depuis quelques années, le cimetière supprimé, le nouveau a été transporté sur la route de Beaufou.
Je n’ai rien vu de bien remarquable dans les cimetières de cette contrée, si ce n’est un certain nombre de tombes où on désignait la profession des artisans en y gravant quelques instruments de leur état : enclume et marteau pour un maréchal, etc. etc."13
Cette description est complétée par les réponses données, le 29 juillet 1853 par M. Pierre Garnier (curé du Poiré de 1820 à 1864), à une enquête faite par Mgr Baillès, évêque de Luçon. Ces réponses renseignent de plus sur le transfert, en décembre 1839 / janvier 1840, de ce cimetière le long de la route des Lucs (et de Beaufou) :
"Il y a, au milieu du cimetière, une belle et antique croix de pierre, en forme de colonne, croix de l'ancien cimetière, transférée en 1840, élevée sur un large marchepied de granit. Sur la surface du piédestal, c'est-à-dire, au pied de la colonne, est une niche de forme gothique contenant une statue de Notre-Dame de Pitié, qui était jadis au-dessus de la porte de l'ancien cimetière.
On y va en procession le dimanche des Rameaux, le jour de la Toussaint, après les vêpres des morts, et le lendemain, jour de la Commémoraison des Fidèles trépassés, après l'office.
Le 4e dimanche de l'Avent, mil huit cent trente-neuf [22 décembre], on fit, après les vêpres, la bénédiction solennelle du nouveau cimetière. Plus des deux tiers des habitants de la paroisse y assistaient. On commença d'y inhumer au premier janvier mil huit cent quarante. C'est à cette même époque que commença l'interdiction de l'ancien cimetière qui existait au milieu du bourg. D'après, je ne dirai pas la loi, mais la jurisprudence actuelle, il ne sera pas permis de faire enterrer aucune famille dans ce dernier avant l'année 1849 révolue."14
La statue originale de "la Pieta" évoquée par M. Garnier porte des traces de polychromie et, à sa base, l’inscription "M. A. 1655 M. P.". La niche qui l’abritait est datée de 1840, année du transfert du cimetière et de sa "croix hosannière"11 estimée du XIe ou du XIIe siècle et qui fut installée sur une base faite de pierres tombales venant elles aussi de l’ancien cimetière. Déplacée dans "l’église Saint-Pierre", elle a été remplacée par une copie.
Le nom de "l’école mutuelle", qui se trouvait, au début du XIXe siècle et avant, dans le prolongement de l’ancienne "église Saint-Michel" évoque une méthode d’enseignement qui connut une certaine vogue de 1750 à 184015 et qui était alors pratiquée au Poiré.
Dans les années 1930, un article du docteur Marcel Baudouin (1850-1941), connu pour sa passion pour l’archéologie et la préhistoire locales, et par son imagination débordante, rappelait l’existence "d’un vase funéraire mérovingien" (disait-il) qui avait été "trouvé dans le cimetière bordant l’ancienne église Saint-Michel"16, et qui avait été déposé entre 1840 et 1860 au Musée de la Roche-sur-Yon, où il était alors classé en tant que "vase funéraire carolingien". En 2016, il y était présenté comme…
"un ‘pot tirelire’ en céramique transformé en encensoir du XIIIe siècle trouvé dans un tombeau de l'ancien cimetière du Poiré-sur-Vie (10,6 cm de haut et 11,5 cm de diamètre à la panse)"17
…ces hypothétiques usages, qualifications et datations demanderaient confirmation.
A l’automne 1945, l’orme considéré comme multiséculaire qui se trouvait là ayant été abattu au début de septembre 1939, on planta des tilleuls dans cette partie ouest du haut de "la place du marché". Cela fit exhumer des crânes et autres os, momentanément posés dans la terre du bord des trous qui avaient été creusés. Les enfants qui passaient par là pour revenir de l’école en furent marqués au point que, soixante-treize ans plus tard, ils se souvenaient encore de ces restes surgis de l’ancienne "église Saint-Michel"18.
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Des "fouilles préventives" en 2018
"La place du marché", et donc les emplacements de "l’église Saint-Michel" et de son ci-metière, ont été en 2017 l’objet d’un projet d’aménagements entraînant des travaux qui pouvaient permettre d’en retrouver des traces et d’en rappeler le souvenir. Ce fut l’occasion de "fouilles préventives" avant d’en débuter les travaux de réalisation.
Le futur "abri-halle" de "la place du marché" " présenté ici en tant que projet en 2016,
et l’emplacement approximatif de l’ancienne "église Saint-Michel".
Sur les plans et photo ci-dessous, l’ancienne "église Saint-Michel" est représentée avec des localisation et dimensions approximatives. Elle est dite, avant 1826, "à deux pas de l’auberge"7 ("la maison de la Croix blanche" sa façade por-tant antérieurement une "croix suspendue en fer", d’où son nom). Sur le plan cadastral, sa longueur peut être estimée à partir de la rue la longeant sur sa façade ouest, et par "l’école mutuelle" se trouvant à son chevet, soit entre 20 et 25 mètres. Sa nef n’étant pas voûtée mais couverte par une charpente, sa largeur dépendait des dimensions de celle-ci et devait être de 8 à 10 mètres, épaisseur des murs comprise. Se trouvant sous la rue, cette "église Saint-Michel" n’a pas été touchée par les fouilles qui n’ont porté que sur l’ancien cimetière.
Sur les plans et photos ci-dessous, l’ancienne "église Saint-Michel" est représentée avec des localisation et dimensions approximatives.
Pour sa localisation : elle est dite, avant 1826, "à deux pas de l’auberge"7 (qui occupait la maison dite "de la Croix blanche", au nom venant de l’ancienne commanderie de "Lande blanche"). Quant à ses dimensions : sa longueur était limitée par la rue longeant son pignon ouest, et à son chevet par l’école s’y trouvant, soit dans les 20 à 25 mètres. Pour sa largeur : la nef étant charpentée, elle dépendait probablement de la longueur de ses poutres, pouvant donc avoir au plus dans les 8,50 mètres, épaisseur des murs comprise.
La localisation approximative de "l’église Saint-Michel" et celle des excavations des fouilles faites en 2018,
- sur le plan cadastral de 1836 (environ 100 x 100 m),
- sur une vue aérienne prise vers 2014,
- sur le projet d’aménagement du centre du bourg. .
En haut à droite : recherche de traces de l’ancien cimetière, en août 2018 ;
et en haut à gauche : vestiges de tombes du XIe siècle.
Au milieu à droite : restes d’un mur de l’ancienne école, ébréché par une pelleteuse en juillet 2018.
Cet aménagement s’inscrivait dans une politique de mise en valeur du patrimoine du centre du bourg, dont l’élément majeur avait été en 2014, la restauration de "l’église St-Pierre" dont les origines remontent au tout début du XIIIe siècle19. Il avait aussi pour objectif de rénover et d’apporter du dynamisme au centre du Poiré et de lui donner des activités et animations originales20, y intégrant la redécouverte et la préservation d’un patrimoine qui lui est spécifique.
Fin août 2018, les investigations par Nicolas Bonnin et Jérôme Briand, de l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives). Elles ont permis de confirmer la présence de nombreux ossements ou de leurs traces, et donc l’existence de cet ancien cimetière.
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Selon les indications d’Alfred Tallonneau (1894-1975) rencontré alors, et qui habita sa vie durant en bordure immédiate de l’emplacement de cette "église Saint-Michel", mais il est très possible que son désir de retrouver des traces de cette ancienne église l’ait conduit à faire sur sa localisation précise, des extrapolations un peu hasardeuses.
2 Lorvoire (Jean-Claude), les Sites cultuels du Poiré-sur-Vie, Office du Tourisme du Poiré, 1998, 8 p.
3 Cartulaire du Bas-Poitou, Prieuré de la Roche-sur-Yon, IV. p. 152…
"Ecclesiam quoque de Petræto terræ que mansuras tres", ce qui pourrait être traduit par : "ainsi que l’église du Poiré et la tenure (la jouissance) de trois terres".
4 Cartulaire du Bas-Poitou, Prieuré de Marmoutier, II. p. 64…
"Et ecclesiam de Petreto", ce qui pourrait être traduit par : "et l’église du Poiré".
5 Cartulaire du Bas-Poitou, Prieuré de la Roche-sur-Yon, XV, p. 160…
"Masuram terre que vocatur Bunio et est in parrochia de Pereio, cum omnibus consuetudinibus inde prodientibus", ce qui pourrait être traduit par : "la tenure de terre dénommée ‘Bunio’ avec toutes les coutumes présentes en ce lieu"; le ‘Bunio’ pourrait correspondre au village du "Beignon-Jauffrit".
"Mansuram terre unam que vocatur ‘Maumiloneria’ et continetur infra parrochiam de Pereio", ce qui pourrait être traduit par : "la tenure d’une terre dénommée ‘Maumiloneria’ située dans la paroisse du Poiré" ; la ‘Maumiloneria’ pourrait peut-être correspondre au village de "la Maumernière".
6 Le Grip (Edmond), "Histoire de l'abbaye des Fontenelles", in Annuaire de la Société d'émulation de la Vendée, 1877, 2e série, vol. 7, p.179. L’auteur y cite "Le papier Saumier concernant les droits et revenus mentionnés aux titres de l'abbaye royale de Notre-Dame des Fontenelles...", qui est une sorte d'inventaire des titres, droits et revenus de cette abbaye des Fontenelles.
7 Morteau (Abel), Notes historiques, entre 1887 et 1906 (manuscrit, Archives paroissiales du Poiré-sur-Vie).
8 Voir de Crozet (René), l’Art roman en Poitou, 1948 ; ainsi que de Dillange (Michel), Eglises et abbayes romanes en Vendée, 1983 (pour les spécificités des constructions d’art roman primitif, voir les pages 25 à 30).
9 Boutin (Hippolyte), Chronique paroissiale du Poiré-sur-Vie, 1900-1901, p. 13 à 17. Pour l’année 1737, il y est rappelé que Louis Vaz de Mello fut inhumé "dans la chapelle Saint-Michel" (Arch. dép. de la Vendée : 2 E 178/1, vue 16).
10 Cf. les Manuscrits de Collinet (1788-1804), éditions du Centre Vendéen de Recherches Historiques (C.V.R.H.), 2003, p. 183.
11 Une "croix hosannière", formée d’une colonne surmontée d’une croix, était érigée au centre d’un cimetière pour symboliser le cheminement des âmes des défunts vers la vie éternelle. Leur nom vient de l’hébreu "hosanna", présent dans de nombreux chants liturgiques, et qui signifie "(Dieu) sauve-nous".
12 Voir : Ariès (Philippe), l’Homme devant la mort, 1977, p. 68-69 et 73.
13 Deniau-Lamarre (Théophile) : court tour d’horizon écrit sur "le Poiré-sous-Bourbon" à la fin de "Notes et remarques faites et recueillies, à partir du 16 décembre 1835 jusqu’au 28 décembre 1846, sur les coutumes…" (manuscrit provenant des Archives municipales d’Avrillé, Vendée, 9 p.).
Pour "l’enclume et marteau", on peut peut-être y voir plutôt une représentation des outils de la Passion que des instruments de quelque artisan. Ce qui est appelé "route de Beaufou" correspond à ce qui est aujourd’hui le début de la "route des Lucs". Enfin, et comme on le voit aussi dans des communes voisines, le plus souvent "on déterrait les morts sans concession, tous les trois ans" (Délibérations du conseil municipal de la Copechagnière, année 1947), ce qui explique que, malgré sa taille limitée, ce cimetière du Poiré ait pu suffire à la paroisse / commune pendant des siècles.
14 Réponses aux articles 47 et 80 de la Circulaire de Mgr Baillès, datée de Chantonnay le 29 mai 1853, collectant des renseignements concernant les patrons, les titulaires, les fêtes locales, etc. pour chacune des paroisses de son diocèse de Luçon.
15 C’est le nom qui est donné en 1836 au bâtiment M 229 dans les états de sections du cadastre du Poiré. Cette "école mutuelle" faisait directement suite à l’école qui existait au Poiré avant la Révolution, et dont l’origine remontait au moins au XVe siècle (cf. Hippolyte Boutin, Chronique paroissiale du Poiré-sur-Vie, 1900-1901, p. 28 : à cette époque, Vincent, le seigneur de "Pont-de-Vie" au Poiré, contesta au prieur de Saint-Lienne, de la Roche-sur-Yon, le droit que celui-ci prétendait avoir, de mettre dans la paroisse du Poiré "un homme clerc et lettré pour tenir les écoles en icelle". Une sentence maintenant les droits du second fut rendue par le Parlement de Paris en 1448. Le 20 octobre 1793 son instituteur (son "régent"), Pierre-Louis Bouguereau, fut guillotiné à Fontenay-le-Comte (cf. Louis de La Boutetière, La Justice révolutionnaire à Fontenay-le-Comte, en 1793, 1879, p. 7.). Il fallut attendre la Restauration pour que l’instruction primaire y fût durablement remise en place sur la commune. Il existait à cette époque, une controverse entre l’adoption d’un enseignement mutuel qui présentait l’avantage d’enseigner beaucoup d’élèves avec un seul maître et qui s’était progressivement établi à partir du milieu du XVIIIe siècle dans les paroisses populeuses, et l’adoption d’un enseignement simultané qui l’emportera bientôt.
16 Baudouin (docteur Marcel), "Découverte d’un vase mérovingien au Poiré…", dans le journal le Phare, vers 1930. Les nombreux loisirs dont disposait le docteur Marcel Baudouin, érudit local de Croix-de-Vie, lui ont aussi permis d’élaborer, sur le Poiré, d’étonnantes théories sur les gravures de la "pierre de la Merlière".
17 Informations et photo concernant ce vase transmises en 2016 et 2018 par Madame Sarah Chanteux, chargée des collections du Musée de la Roche-sur-Yon.
18 Entretiens en juillet 2018 avec Marthe Bernard-Archambaud, née en 1939 au "Chemin" et rapportant des souvenirs particulièrement marquants de son enfance. Voir aussi les Délibérations du Conseil municipal du Poiré-sur-Vie, 19 août 1945 (Arch. dép. de la Vendée : 178 D 15, vue 142/202). A la fin de 2018, la datation de ces ossements n’a pas donné de résultats.
19 Cette politique patrimoniale a débuté en 1978 quand la municipalité du Poiré fit restaurer le retable baroque de cette église. Elle s’est poursuivie au fil des ans avec, en particulier en 2000, le classement aux Monuments historiques de ses grandes orgues datant de la fin du XIXe siècle. La restauration de "l’église Saint Pierre" a été faite en grande partie grâce au mécénat d’Yves Cougnaud (1937-2022).
20 Echanges en janvier 2017 avec Madame Véronique Martin, directrice générale des services de la commune du Poiré-sur-Vie, que ses fonctions rendaient bonne connaisseuse du patrimoine de la commune et de sa préservation, disait-elle.
avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur
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