Saint-Louis
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La transmission des prénoms familiaux
Formé jusqu’aux dernières années du XXe siècle d’une unique maison, le village de "Saint-Louis" a été rejoint depuis par les lotissements qui se sont multipliés autour du bourg du Poiré. Il a été créé vers 1890 par Louis Vrignon (1854-1925) de qui il tient son nom, ce prénom étant donné génération après génération dans la famille à l’un ou l’autre de ses membres, le plus souvent à l’aîné1. Joseph Vrignon (1896-1975), un des fils de Louis, vint par la suite s’installer avec son activité de négociant en grains et en engrais dans "le quartier de la Chapelle"2, et en 1981-1982 cette maison fut vendue. la statue en faïence de la Sainte Vierge (environ 18 cm de haut) qui était dans une niche sur la façade au niveau du premier étage, étant, comme il est fréquent, gardée dans la famille. Les nouveaux propriétaires la remplacèrent dans la niche par une statue de saint Louis.
La maison originelle de "Saint-Louis" en 2017,
et les statues de la Sainte Vierge et de saint Louis, occupant sa niche avant et après 1982.
Photos et dessins de la hache préhistorique trouvée à proximité.
Dans les années 1970, une "demi hache perforée, bipenne de type naviforme, roche indéterminée, du néolithique final" (soit d’environ 4000 ans)3, a été trouvée à proximité immédiate de "Saint-Louis". D’autres haches ont été découvertes dans le voisinage, ainsi que des traces d’enclos présumés être eux aussi du néolithique près du village tout proche du "Plessis"4.
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Une famille vendéenne dans la révolte de 1793 et le Comité de Libération en 1944
Le fondateur de "Saint-Louis", Louis Vrignon (1854-1925), était fils de Pierre Vrignon (1821-1876), meunier à "la Tirière" ; lui-même fils de Louis (1790-1858), qui y était laboureur ; lui-même fils de Louis (1764-18??), laboureur à "la Rételière" ; lui-même fils de Louis (1737-1775), maçon à "la Grande-Blanchère", lui-même fils de Louis Vrignon (1686-1749)5… En 1793, celui vivant à "la Rételière" rejoignit la révolte vendéenne comme la plupart des habitants du Poiré, à l’exception de quelques familles de bourgeois nantis (les Danyau, les Tireau…) qui, pour leurs plus grands profits, prirent alors le parti des nouvelles autorités politiques. Ce Louis Vrignon eut un beau-frère, Jean You, exécuté pour l’exemple en 1804 sur ordres de Napoléon, en 1809 il maria précocement son fils Louis (1790-1858) afin qu’il échappe aux conscriptions pour de vaines guerres sans fin, et il leur en est resté un fort et durable sentiment anti-bonapartiste rapporté par la mémoire familiale6.
En 1940, l’entrevue de Montoire (24 octobre) fit verser Joseph Vrignon (1896-1975) dans l’antipétainisme7. A partir de mars 1941 il fit partie du conseil municipal où, avec Marguerite Tenailleau, de "Sainte Marie", il fut en charge des démunis et des réfugiés, parmi lesquels plusieurs familles juives, et aussi des alsaciens-lorrains et prisonniers évadés… Son frère aîné, le chanoine Louis Vrignon, supérieur de l’institution Richelieu à la Roche-sur-Yon, cacha dans le couvent voisin des Clarisses des Résistants pourchassés… et fit partie en septembre 1944 avec un de leurs beaux-frères, Joseph Arnaud, du Comité départemental de Libération de la Vendée8. Deux autres de leurs beaux-frères furent impliqués dans la Résistance : Pierre Arnaud qui fut arrêté et déporté en Allemagne où il fut tué le 9 novembre 1944 dans le camp de concentration de Husum-Schwesing9, et Paul Arnaud qui échappa de peu à l’arrestation, et dut chercher refuge dans la clandestinité sur Paris.
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Cette tradition de transmettre les mêmes prénoms de pères en fils se retrouve localement dans la majorité des familles.
2 Cette maison a disparu avec ses dépendances qui abritaient l’activité de négoce en grains et engrais, au début des années 2000 pour être remplacée par les locaux du Crédit Mutuel.
3 Consultations du Groupe Vendéen d’Etudes Préhistoriques (G.V.E.P.) en 2017 (dessins par Eugène-Marie Vincent).
4 Voir sur Google earth, des vues aériennes du 13 août 2003 y montrant des structures anciennes.
5 Entretiens en 2017 avec plusieurs de leurs descendants.
6 En 1972, Joseph Vrignon a rapporté cette mémoire dans un écrit : Le soulèvement vendéen de 1815, dans lequel il a consigne les souvenirs légués par ses grands-pères Vrignon et Gendreau.
7 Entretiens en 2022 avec Paul Vrignon, fils de Joseph Vrignon. Dès avant la guerre, les opinions paroissiales locales nourrissaient plus que des préventions contre le nazisme, ainsi qu’en témoigne en page 6 du Bulletin paroissial de Saint-Etienne-du-Bois d’août 1938, un article intitulé "Folie furieuse", aux titre et contenu sans ambiguïté.
8 Sur la composition du Comité départemental de Libération de la Vendée en septembre 1944, voir : La Vendée libre, n°7 du 4 octobre 1944.
9 Sur ce beau-frère de Joseph Vrignon, voir : L’abbé Pierre Arnaud, par Joseph Villeneuve, 1947, 326 p. En 1944 face à la maison de Joseph Vrignon logeait aussi Guy Trajan (1922-2009), instituteur cette année-là à l’école Saint-Joseph de "la Jamonière" et logeant chez ses cousins Mignet-Martineau, et qui engagé dans la Résistance dès la première heure, s’activait à créer des groupes de sabotages, à recruter des combattants pour la libération à venir, mais qui en juin 1944 fut arrêté à la Roche-sur-Yon et déporté à Dachau.
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