le Chiron
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Un nom de lieu remontant à la préhistoire
Les linguistes admettent communément que le terme "chiron" indiquait anciennement la présence de rochers ou d’affleurements rocheux au milieu de champs1. Au Poiré, le site du village du "Chiron", en haut de versant, se prête à cette interprétation toponymique.
Le village du "Chiron" et son environnement vers 1950 et vers 2016 (environ 830 x 830 m),
et une pierre polie avec le lieu où elle a été trouvée dans des gravats.
Entre 1975 et 1980, la découverte à proximité d’une pierre polie (longueur : 105 mm) confirme une présence humaine remontant localement au moins au néolithique. Les terres localisées immédiatement à l’ouest du village et en versant nord de la vallée de "la Vie" ont été classées en zone archéologique : des vestiges d’un dolmen, dissimulés sous un petit monticule et sans table sommitale, ainsi que des traces d’un enclos à la datation indéterminée, y ont été repérés2.
Le site archéologique du "Chiron" sur unes vue aérienne vers 2016 (environ 870 x 500 m),
et vues en décembre 2020 des vestiges de son dolmen, de sa localisation,
ainsi que de blocs de pierre traînant dans les haies voisines.
( en violet : tracé du sentier pédestre passant par "le Chiron" )
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"Le Chiron" et "la Vie" passant à ses pieds
En contre-bas du "Chiron", coule "la Vie" sur laquelle se trouvent les vestiges d’un moulin à eau d’origine immémoriale. Il était appelé originellement "moulin du Fief", du nom du logis du "Fief" tout proche, dont il dépendait autrefois. Depuis, il est plus souvent nommé le "moulin du Chiron", village à partir duquel on y accède plus aisément.
Comme tous les moulins du pays il fut ruiné sous la Révolution par les troupes républicaines afin d’affamer la population locale, comme le rapportent de multiples témoignages3. Aussi durant l’hiver 1794-1795, Charette dut le faire réparer par des maçons et des charpentiers de "la Maumernière", de "la Gobinière" et de "la Marinière", qui y consacrèrent près d'une centaine de journées de travail, pour un salaire conventionné journalier de 1,5 livres4.
Les restes du "moulin à eau du Fief", dit désormais "du Chiron",
le 6 avril 2017 avec "son rava" (canal de sortie d’eau) ; le 19 décembre 2023, bordé par un sentier pédestre ;
et sur le plan cadastral de 1836 (environ 180 x 240 m).
Ce moulin à eau a cessé son activité en 1928 et, peu à peu, est tombé en ruine.
Quelque cent ans plus tard, sa retenue d’eau a été aménagée en frayère à brochets par "le Dard", la société de pêche du Poiré. Une aire de pique-nique y était aussi établie, le long d’un sentier pédestre créé dans le même temps. C’est aussi un lieu de contrôles de la qualité de l’eau, comme en amont à "l’Orbreteau" ou en aval, au pont de la Chapelle-Palluau.
Carte postale du début des années 1970 présentant "la plage du Chiron",
du sable venant alors naturellement se déposer en bordure de la retenue du moulin.
L’été, les enfants du village et de ses environs immédiats (ici, ceux de "la Guilletière")…
venaient s’ébattre sur cet espace qui, remblayé, a été depuis transformé en aire de pique-nique.
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Les métairies du "Chiron" de la fin du XVIIIe à la fin du XXe siècle
A la veille de la Révolution les deux métairies du "Chiron" était tenues par Louis Grolier et par Pierre Gillaizeau, qui participèrent à la révolte vendéenne4. L’une appartenait aux Beauregard, l’autre à Constant Guinebaud. Ce dernier ayant émigré, ces biens furent séquestrés comme biens nationaux, ce qui permet d’avoir une description de sa métairie du "Chiron". En février 1798 elle était dans l’état suivant :
"La maison principale consistant en 2 chambres basses, le toit à vaches, le toit à brebis et un toit à cochons, le tout se joignant, de longueur 56 pieds, de largeur 30 pieds et de hauteur 10 pieds, tenant de toutes parts aux ruages et terres de la métairie. Ne restent des dits bâtiments que les murs, encore en est-il de tombés.
Plus la boulangerie et un petit toit se joignant, de longueur 30 pieds, de largeur 16 pieds et de hauteur 7 pieds au pignon, tenant de toutes parts aux terres et ruages de la métairie, le tout en médiocre état.
Plus une chambre basse, un grenier au-dessus, le toit à bœufs avec un grenier au-dessus, le tout se joignant, de longueur 45 pieds, de largeur 24 pieds et de hauteur 20 pieds, tenant de toutes parts aux terres et ruages de la métairie, le tout en médiocre état."5
Suivait l’inventaire de ses parcelles. Elle finit par retourner à ses anciens propriétaires ; en 1836 elle était la possession de Constant Guinebaud, de Pont-Saint-Martinet et elle resta dans sa famille jusqu’en 1892. En 1836 l’autre métairie appartenait à Jacques Gendreau du "Petit logis"6.
Sur le plan cadastral de 1836 (environ : 475 x 175 m), les deux métairies du "Chiron" de 1798 :
- celle des Guinebaud, tenue par Pierre Gillaizeau ;
- celle des Beauregard, tenue par Louis Grolier.
Et ce qu'était le paysage du cœur du village en 1950 et en 2019 (environ : 375 x 230 m).
En 2021, le plus ancien bâtiment du "Chiron",
dont certains éléments remontent à plus de deux siècles et demi.
Au cours des XIXe et XXe siècles, les fermes du "Chiron" passèrent de 2 à 3, changeant de familles d’exploitants et de familles de propriétaires, tandis que presque tous les bâtiments anciens disparaissaient pour être remplacés par de nouveaux entre 1875 et les années 1900. En 1970, ces fermes étaient tenues par les Praud, les Bourmaud et les Paré qui cessèrent leur activité dans cet ordre, les derniers un peu avant 2000.
La population du "Chiron" est restée stable tout au long de cette période, comptant 26 habitants en 1836, 23 en 1896, 22 en 1936 et 19 en 1968. A partir de 1980, la construction d’une demi douzaine de maisons nouvelles fut autorisée, suite aux errements des règlementations urbanistiques, le long de la route menant du "Chiron" à "la Guilletière" voisine, ce qui a rendu les deux villages jointifs7.
En 2020, quelques-uns des bâtiments agricoles ou d’habitation du "Chiron",
restaurés un siècle environ après leur construction.
Alors qu’à cette même époque la majeure partie des haies étaient arrachées à l’occasion du remembrement des terres, un peu plus de 10 ha de celles-ci furent distraits de leur activité agricole par un de leurs propriétaires, pour être plantés en partie en pins laricios et en partie en feuillus.
Un peu plus d’une trentaine d’années après leur plantation :
les pins laricios du bois du "Chiron", en 2020.
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Une famille ordinaire du Poiré dans les deux guerres mondiales
En 1914 vivaient au "Chiron" les familles de Marie Bernard, de Pierre Buton, d’Henri Rabiller et de Pierre-Aimé Perraudeau8. Ce dernier, né en 1851, mourut en 1934 au Poiré où ses ancêtres vivaient depuis au moins cinq générations. Son arrière-grand-père Mathurin Perraudeau (1765-1822), métayer à "la Durantière"9, avait soutenu Charette en son temps. Il eut cinq enfants :
- Alphonsine (1878-1952),
- Aimé (1883-1949),
- Alphonse (1887-1967),
- Henri (1889-1918),
- Fernande (1892-1929).
Quand il cessa son activité agricole, il se retira auprès de sa fille aînée qui était veuve et habita dans le bourg, près du "pont" (de la route d’Aizenay) une maison faisant face à celle d’Henri Tenailleau (1865-1941), maire du Poiré de 1919 à 1941, dont il partageait les sensibilités et les opinions politiques, ayant été colistiers quand Pierre-Aimé Perraudeau avait siégé au Conseil municipal, entre mai 1904 et novembre 19198.
Extrait simplifié de l’arbre généalogique de Pierre-Aimé Perraudeau,
avec ceux de ses enfants et de ses petits-enfants
ayant été directement impliqués dans la Première ou la Seconde Guerre mondiale.
Quand éclata ce qui sera la Première Guerre mondiale, ses deux gendres (Jean-Baptiste Bled époux d’Alphonsine, et Fernand Sévajols époux de Fernande) furent mobilisés ainsi que deux de ses fils (Aimé ayant une déficience visuelle).
En 1915, Jean-Baptiste Bled qui était agriculteur à "la Piltière"9 et qui faisait partie du 120e régiment d’infanterie, fut tué (porté disparu) le 28 février au Mesnil-lès-Hurlus (Marne). Il laissait deux enfants de 5 et 2 ans : Anne et René.
En 1918, Henri Perraudeau qui faisait partie du 57e régiment d’infanterie et qui avait été blessé en mai précédent à Vauclerc (Aisne), fut tué le 2 avril à Chiry (Oise).
Début mars 1919, Fernand Sévajols fut démobilisé. Quand il était parti en 1914 avec le 72e régiment d’infanterie, son épouse était revenue au "Chiron" et y avait donné naissance à leur premier enfant, Maurice. Ils repartirent dans la région parisienne où ils étaient enseignants libres, et où ils auront six autres enfants.
Fin mars 1919, Alphonse Perraudeau qui avait combattu dans le 3e puis dans le 33e régiment d’infanterie coloniale, et avait été blessé en 1917., revint au Poiré. Il se maria cette même année avec Emilienne Potier. Devenu négociant en grains dans le bourg, route de Palluau, il aura 2 filles puis un garçon en 1920, 1923 et 1926.
En 2020, l’ancienne maison restaurée de Pierre-Aimé Perraudeau au "Chiron",
avec sa statue familiale en terre cuite émaillée de Malicorne, portant la date de 1812,
qui occupa la niche en haut de la façade,
et qui, au début du XXIe siècle, se trouve chez un de ses descendants.
Vingt ans plus tard quand éclata la Seconde guerre mondiale, ce fut au tour de la génération suivante d’être mobilisée : René Bled, fils d’Alphonsine ; Henri, fils d’Aimé ; Maurice, fils de Fernande. Lors de la défaite de juin 1940, ils eurent la chance d’échapper à la captivité, Le 17 juin 1940, l’intervention à la radio du maréchal Pétain fit réagir violemment au Poiré Alphonse Perraudeau qui refusait d’admettre la signature de l’armistice10.
Le 11 novembre 1940 : Robert Perraudeau (1921-2007, fils d’Aimé et petit-fils de Pierre-Aimé Perraudeau) fit partie des étudiants venus manifester sur la tombe du soldat inconnu, à Paris. Son cousin Jean Sévajols rapporta le lendemain dans son "Journal de guerre" :
"Les facultés de Paris sont fermées à cause de la manifestation d’hier, à laquelle Robert assistait. Ce sont les Allemands qui l’ont provoquée. Robert ne doit pas aller travailler. Il doit aller tous les jours à Livry faire signer et pointer une carte par le commissaire de police".
Soixante ans plus tard, en août 2001, Robert Perraudeau se remémorait cette journée :
"A un moment les Allemands ont commencé à tirer dans le tas et la panique s’est installée. Avec les autres manifestants, je suis parti en courant le plus vite possible. On détalait comme des lapins !"8.
Le 18 août 1944, Henri Perraudeau (1913-2000, frère aîné de Robert), qui avait été dans l’artillerie lourde en 1939-1940 et était depuis peu notaire à Limours (Seine-et-Oise), fut pris en tant que tel comme otage par les Allemands, avec le chanoine Fage, curé de cette paroisse, et Maurice Béné (1884-1960), le maire. Ils furent mis devant un mur pour être fusillés, mais le maire s’étant évanoui, les Allemands sursirent à l’exécution afin qu’ils se voient mourir… tandis que la situation environnante devenait très confuse. Profitant du désordre, les otages réussirent à s’échapper. Bien plus tard, après 1959, cela vaudra à Henri Perraudeau de prendre à la mairie de Limours la suite de Maurice Béné, qui avait été élu député en 1946, et le restera jusqu’en 19588.
Le 28 août 1944, René Bled (1913-1985) alors instituteur libre à Vaujours (Seine-et-Oise) qui venait d’être libéré la veille par des troupes américaines, s’engagea avec une vingtaine d’autres dans les F.F.I. Le 9 septembre, ils rejoignirent l’armée régulière au centre d’instruction du fort de Chelles (Seine-et-Marne). René Bled, qui avait participé aux combats en 1939-1940, y devint sergent-instructeur8.
En août 1944, Georges Perraudeau (1926-2008), le fils d’Alphonse, rejoignit, à 18 ans, "le maquis du bois des Gâts" (appelé par ses membres "le maquis de Charette") sur Dompierre.
Le 19 août 1944 Maurice Sévajols (1915-1944), autre petit-fils de Pierre-Aimé Perraudeau, avait été tué par les Allemands11. En mai 1940, alors qu’affecté au 23e régiment de tirailleurs algériens il suivait une formation d’officier d’active, il avait été dirigé dans la région de Paris, pour faire face à l’invasion allemande, et avait permis d’y "retarder de plusieurs heures sa marche en avant"12. Après le 22 juin 1940, il avait fait partie de l’armée de l’armistice puis avait intégré l’école militaire d’Aix-en-Provence. Nommé sous-lieutenant au 8e régiment d’infanterie de Montpellier sous l’autorité du général de Lattre de Tassigny, il fut reclassé dans l’administration à Perpignan après l’occupation de la zone libre en novembre 1942. Il y fit partie de l’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A.), relevant, en prévision d’un futur débarquement allié dans le sud de la France, les défenses côtières du Roussillon, et les faisant parvenir à la France libre. Le 7 août il avait été arrêté par la Gestapo à Perpignan, interrogé, puis transféré le 16 août à Carcassonne. De là, avec 13 autres résistants il fut conduit à Baudrigues (commune de Roullens, Aude), où il fut exécuté.
Maurice Sévajols à l’école militaire d’Aix-en-Provence, le 29 mars 1942 ;
et, en mai 1996, le monument commémoratif de sa mort et de celles de ses compagnons
dans la clairière du château de Baudrigues, dans l’Aude.
( documents de sa sœur Marie Sévajols )
C’est ainsi que la famille de Pierre-Aimé Perraudeau traversa les deux guerres. Une époque dont le souvenir des événements et des acteurs tend à s’effacer avec le temps, et un cas familial qui peut se retrouver chez bien d’autres familles du Poiré.
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Cf. Roquefort (Jean-Baptiste), Dictionnaire de Langue romane, tome 1, p. 256. Pour les linguistes spécialistes de la toponymie, Charles Rostaing (Les Noms de lieux, 1965, p. 24 à 29), Albert Dauzat ou Pierre Fouché, le terme "chiron", au sens d’endroit pierreux, aurait une origine pré-indo-européenne, ce qui lui donnerait une ancienneté supérieure à quatre mille ans.
2 Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.) du Poiré-sur-Vie, 2005 : plan de zonage p.1. Voir aussi les travaux et documentation de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) des Pays de la Loire, qui ont identifié ces vestiges comme étant des restes d’un dolmen.
3 Sur ces ces ravages causés par les troupes républicaines sur le Poiré, voir les Manuscrits de Collinet (1788-1804), éd. du C.V.R.H., 2003, p. 183 (23 novembre 1793), p. 197 (3 janvier 1794), p. 210 (9 et 12 février 1794), p. 291 (16 août 1794)… ou encore ce qu’écrivit en 1798 dans ses Mémoires sur la guerre de Vendée, Lucas Championnière (1769-1828), réédition de 1994, p. 88.
4 Cahier des réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré (Méd. mun. de la Roche-sur-Yon : ms 019), et aussi de Lorvoire (Jean-Claude), "les Réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré-sur-Vie", in Recherches vendéennes, n° 3, 1996, p. 257-299.
Pour les journées de travail consacrées aux réparations du "moulin du Fief" et à leurs rétributions, voir les réquisitions des villages cités : nos 164, 275, 308, 320.
Voir aussi les réquisitions du Chiron, auxquelles participèrent Pierre Gillaizeau et Louis Grolier.
5 Procès-verbal d’estimation de biens nationaux du Poiré des 21-22-23-24 pluviôse de l’an VI / 9-10-11-12 février 1798 (Arch. dép. de la Vendée : 1 Q 212). Par rapport au cadastre du Poiré levé en 1836, on y constate que les surfaces estimées, que ce soit au "Chiron" ou ailleurs, y sont sous-évaluées de l'ordre de 40 à 50 %. On ne peut pas penser que les estimateurs, rétribués pour cela, propriétaires nantis et se présentant comme experts, soient devenus tout à coup incompétents, vu leurs professions et statuts : H.-J. Caillé (1753-1804), membre omniprésent de l’administration municipale cantonale d’alors du Poiré, et le notaire A.-Ph. Danyau (1762-1813), qui y était le commissaire de la République. Peut-être n’est-ce à chaque fois que le résultat d’un travail effectué à la va vite, ou encore celui "d’erreurs intentionnelles" faites pour le plus grand profit des potentiels acquéreurs de ces biens. Le prix d’estimation de cette seule métairie du "Chiron", appartenant initialement à "Constant Guinebaud, chevalier de l’Ordre de Malte", fut fixé à 9000 livres, à une époque où le salaire journalier de base était de l’ordre de 1 livre. Pour rappel, un "pied" en France à l’époque, correspond à 32,48 cm.
6 Plans et registres cadastraux de 1836 du Poiré (Arch. dép. de la Vendée : 3P 178).
7 Voir les recensements du Poiré à ces dates (Arch. dép. de la Vendée : 2 Mi 21).
8 Les sources sur la famille Perraudeau du "Chiron" proviennent principalement de nombreux entretiens avec des descendants de Pierre-Aimé Perraudeau, et du Journal de guerre de Jean Sévajols, 1er septembre 1939 au 18 juin 1945, inédit. Dans ce "journal", Jean Sévajols (1925-1990), petit-fils de Pierre-Aimé Perraudeau, consigna jour après jour les événements familiaux et les échos qu’il avait de la guerre par les journaux, les stations radios et le bouche-à-oreille.
On notera que le prénom d’usage de Pierre-Aimé Perraudeau était "Aimé" (d’où son soulignement), ce qui peut parfois entraîner des confusions avec l’aîné de ses fils portant ce même prénom (recherches généalogiques effectuées par Joël Durand).
Pour ce qui est des relations entre Pierre-Aimé Perraudeau et Henri Tenailleau au sein de la municipalité du Poiré, on consultera les Délibérations du Conseil municipal durant la période concernée (Arch. dép. de la Vendée : AC 178 12-17).
9 Cahier des réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré (Méd. mun. de la Roche-sur-Yon : ms 019), réquisitions à la Durantière.
10 Quatre jours après ce 17 juin 1940, des soldats français venant de la Roche arrivèrent en camion au Poiré et y établirent 4 barrages faits de troncs d’arbres enfoncés obliquement dans le sol près du monument aux morts, alors en bas de la route de Palluau. Le lendemain 22 juin à 11h 45, un avion allemand survolait le bourg à basse altitude ; à 14h 15, une moto et un side-car allemands arrivaient de Palluau et rebroussaient chemin en apercevant les barrages, tandis que les soldats français préféraient quitter le Poiré ; à 18h 35, des soldats allemands revenaient plus nombreux (cf. note 8)... Ils ne repartirent du Poiré que le 30 août 1944.
11 Pour l’activité de résistant de Maurice Sévajols, on peut se référer au Républicain des Pyrénées-Orientales et du Midi, de Perpignan et organe du Comité Départemental de Libération, du 18 octobre 1944, ainsi qu’à : Gual (Ramon) et Larrieu (Jean), Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, II b, De la Résistance à la Libération, 1998, p. 953-954 ; Maury (Lucien), La Résistance audoise (1940-1944), le tome 2, Carcassonne, 1980, p. 344, 396 ; Dainville (colonel A. de), L'ORA, la résistance de l'Armée / guerre 39-45, 1974, 344 p. ; Allaux (Julien), La 2e guerre mondiale dans l’Aude, 1986, p. 197-202 ; Andrieu (Martial), Baudrique, 19 août 1944 – le récit de l’horreur, 2023, 151 p. On peut lire aussi dans la Trilogie du Languedoc, succès littéraire de l’écrivaine britannique Kate Mosse, le 3e volet : "Citadelles", p. 486 à 588 de sa traduction en français de 2014.
A titre posthume, Maurice Sévajols devint le 25 février 1946, Chevalier de la Légion d'honneur ; il reçut la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile et palme, et la King's Commendation for Brave Conduct, de Georges VI d’Angleterre ; et fut promu rétroactivement au grade de capitaine. Son souvenir est rappelé chaque année lors des cérémonies commémoratives du 19 août à Baudrigues et à Carcassonne, relayées par les journaux de la région (cf. le Midi libre du 20 août 1994 couvrant la cérémonie du cinquantenaire).
12 Extrait de la citation à l’ordre de son régiment du 30 juin 1940.
avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur
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