la Moissandière
rappel : avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur.
"Le village des sorciers" !...
Longtemps, au Poiré et aussi au-delà, il était fréquent de dire de "la Moissandière" qu’elle était "le village des sorciers". Un qualificatif sur lequel ses habitants se plaisaient à laisser entendre que ce pouvait être une réalité. Cependant, ni les mémoires locales, ni aucun écrit n’a rapporté que l’un (ou l’une) d’entre eux ait pu être soupçonné à un moment ou à un autre de quelque pratique ayant pu le justifier. "La Moissandière" n’étant accessible que par "Barrot" ou, plus difficilement, par "la Micherie" est un village peu fréquenté. Il est possible que ce soit cet isolement qui a valu à ses habitants une réputation un peu mystérieuse, et donc inquiétante.
"La Moissandière" en 1836 sur le plan cadastral du Poiré (environ 230 x 140 m)
et sur une vue aérienne du 28 mai 2022 (environ 380 x 360 m),
avec quelques localisations de faits et lieux restés dans les mémoires locales.
"La Moissandière" a été autrefois un des villages les plus peuplés du Poiré. En 1797 on y a compté 57 habitants de plus de 12 ans1, en 1836 un total de 75, et de 82 dix ans plus tard ; seules "l’Aumère" et "la Grande Roulière" étaient alors plus importantes. Puis en 1861 on n’y trouvait plus que 36 habitants, et de nouveau une soixantaine de 1886 à 1911. Un nombre qui oscillera entre 40 et 50 personnes de 1921 à 1968, et toujours réparties entre 12 et 15 foyers.
L’effondrement généralisé de la population des villages à cette époque y fut moindre que dans d’autres : en 2022 on y comptait encore 26 habitants, dans 14 habitations2.
------------------------------
Une histoire se perdant dans un passé brumeux et incertain
Situé non loin de "la Vie" et dans la partie ouest du Poiré, "la Moissandière" est près du secteur de la commune où ont été découverts de nombreux outils microlithiques préhistoriques attribués au mésolithique (9700 à 5000 av. J.-C), et où on trouve plusieurs pierres à cupules, la plus connue étant celle dite de "la Merlière"3.
De l’autre côté de la rivière, à 350 mètres au nord de "la Moissandière" se trouve "la pierre des Côtières", un affleurement granitique où on relève une quinzaine de cupules simples et plus ou moins visibles. La plupart ont environ un diamètre de 6 cm et une profondeur de 1,5 cm. Deux sont plus grandes, ayant des parois verticales, un fond plat, un diamètre de 12 et de 15 cm environ, et une profondeur de l’ordre de 5 cm.
"La pierre des Côtières" le 23 septembre 2023 (photo J.-M. Archambaud),
et sur une carte des vestiges préhistoriques significatifs connus au Poiré au 4 février 2019 (environ 4 x 2,8 km)
(DRAC Pays de la Loire – PLUi-H de la Com-Com Vie et Boulogne, 2021).
Autour de 1950 près de ce qui était alors à la limite nord du village, un effondrement se produisit, mettant en évidence la présence d’un souterrain en cet endroit. Comme pour les nombreux autres souterrains existant sur le Poiré, aucune datation de son origine ne peut être donnée, les Xe-XIIe siècles étant l’époque la plus souvent proposée4. Comme il ne menait nulle part et pour éviter tout accident, le trou fut comblé et un pom-mier fut planté5 ; mais. soixante-dix ans plus tard, il a disparu.
Enfin, en 1260 dans les Hommages d’Alphonse comte de Poitiers (frère de saint Louis / Louis IX), registre faisant l’inventaire des droits et des redevances dues à ce dernier, en mentionne certaines dues sur la "Mynsenderia", qui pourrait hypothétiquement correspondre à "la Moissandière", seul lieu ayant un nom pouvant s’en rapprocher dans le secteur concerné.
Au total, avant la fin du XVIIIe siècle et à l’exception d’actes d’état civil, on n’a rien d'autre se rapportant à "la Moissandière".
------------------------------
"La Moissandière" aux temps héroïques
Comme partout en France, les habitants du Poiré et de "la Moissandière" avaient partagé l’unanimisme qui en 1789 avait accueilli la perspective de temps nouveaux. Trois ans plus tard, les changements s’étaient faits localement avant tout au profit de nouveaux privilégiés, entraînant un mécontentement populaire qui devint exaspération quand en mars 1793 la levée de troupes se trouva réservée aux plus modestes… Un an plus tard la révolte qui s’en suivit était matée, et les troupes du gouvernement révolutionnaire pacifièrent la région, dont la commune du Poiré, de la manière qu’a consignée dans son journal André Collinet (1739-1806), riche et très républicain armateur sablais…
"Vendredi dernier, 14 nivôse [3 janv. 1794], les patriotes, au nombre de mille huit cent hommes, sous les ordres de l'adjudant-général Dufour, ont attaqué les brigands près du Poiré et leur ont tué quatre-vingts hommes et pris près de trois cents fusils, que ces malheureux ont jetés en prenant la fuite en les bois voisins. Jamais guerre n'a été plus cruelle et plus désastreuse. À mesure que nos armées s'avancent en le pays occupé par les scélérats, ils mettent le feu en les bourgs après en avoir enlevé les lits, les linges, fer et cuivre et brisé le reste. Ils en font de même en les campagnes, mais ils respectent les maisons, les granges et les étables. Ayant pris ce qu'ils peuvent emporter, ils mettent les autres meubles et effets dehors pour les briser. Ils enfoncent portes et fenêtres et renversent les moulins à blé et les fours et les cheminées. Ils ont le feu et la torche à la main, et l'on peut croire que ce malheureux pays n'offre plus qu'un désert affreux. Les patriotes [ayant trouvé] au Poiré […] en une métairie des hommes, des femmes et des enfants, égorgèrent impitoyablement tous ceux qui s'y trouvèrent et y mirent le feu sans permettre à aucun de se sauver. Par tous les chemins, on ne voit que des cadavres mangés en partie par les loups. Ces malheureux, pieds nus, sans vêtements, périssent de blessures, de froid et de faim au milieu de leurs bois où ils se retirent. Les vieillards, les femmes, les enfants qui les suivent éprouvent un pareil sort"7.
Des habitants qui subirent cette pacification – les "brigands" et "scélérats" d’André Collinet – on ne possède que ce qu’a pu en rapporter une mémoire locale désormais en bonne partie effacée par le passage du temps. A "la Moissandière" il en est resté le récit suivant…
"Un jour est arrivé dans le village un Bleu, seul, blessé, et demandant à être secouru : ‘Ne me faites pas mal, j’ai une femme et des enfants’. Il fut reçu par une grande et forte femme Salmon, qui lui dit que lui et les siens n’avaient eu aucune pitié quand quelque temps avant ils étaient venus et avaient massacré dans le village. Et elle le frappa et le tua à coups de pelle. On l’enterra dans un jardin voisin."8
Le dénombrement de l’an V (1797) donne dans le village les noms de deux femmes Salmon susceptibles d’avoir été auteur de ce règlement de compte : Françoise et Louise, âgées respectivement de 36 et de 35 ans1. Quant au "Bleu" et à ses restes… pendant longtemps leur souvenir en était rappelé aux enfants chaque fois qu'en retournant les jardins du village on y trouvait un os, quel qu’il soit8. En 2008, les nouveaux propriétaires de celui où, disait-on, il avait été enterré, y découvrirent par hasard une pièce en cuivre, à l’effigie de Louis XVI9 : la seule chose pouvant être en rapport – mais sans plus – avec cette époque où un massacreur fut massacré à "la Moissandière".
Dans ces années 1793, 1794, 1795, les familles de Jean Salmon, de Louis Salmon, de Pierre Calleau… apportèrent leur soutien matériel à la petite troupe de Charette et des siens10.
Face à une maison des Salmon, le jardin où un "Bleu" connut ce qu’il avait mission de faire subir à la population locale,
et une pièce en cuivre datant de Louis XVI, telle que celle ayant été mise au jour en 2008 en cet endroit.
------------------------------
Un village de "bordiers"
Au début du XIXe siècle "la Moissandière" était habitée par une douzaine de familles au sens large, c’est-à-dire regroupant au moins grands-parents, enfants, et petits-enfants. C’était avant tout des agriculteurs propriétaires de leurs terres : des petites exploitations, dix ayant de 2 et 7 ha, et deux ayant 12,5 et 27,6 ha. Elles étaient dites des "borderies" constituées de parcelles nombreuses, petites et dispersées, qui se différenciaient des "métairies", ayant de 20 à 30 ha, avec des parcelles plus grandes et groupées, mais n’appartenant pas à ceux qui les exploitaient11.
Sur une vue aérienne de 1950, l’extension approximative des terres exploitées par les habitants de "la Moissandière",
qui avait peu changée de 1836 à 1970 (environ 1,50 x 1,50 km ; avec l’hydrographie de 2022)..
Certains pratiquaient en même temps d’autres métiers, et en 1866 on y trouvait deux sabotiers et aussi deux meuniers. En effet, le 20 frimaire de l’an V (10 décembre 1796), Louis Buton avait acheté à Jacques Phelippeau, tous deux étant dits propriétaires à "la Moissandière", un morceau de terre pour y construire un moulin à vent, en un temps où la plupart de ceux-ci avaient été détruits par les troupes républicaines. Ce moulin situé près du village aujourd’hui disparu de "l’Ebrière", sera connu sous le nom de "moulin de la Moissandière", et cessera son activité en 1862. Il sera démoli en 1920, et ses restes serviront à empierrer le chemin voisin12.
Comme pour toute la commune, la Première Guerre mondiale y a été particulièrement marquante. Son souvenir était rappelé soixante ans plus tard par Emilienne Potier (1897-1984) qui évoquait toujours avec émotion ce jour de début 1916 où, conduisant son frère Arsène à la gare, celui-ci lui reprocha de n’avoir pas fait plus d’efforts de toilette alors qu’ils se voyaient peut-être pour la dernière fois… et que le 29 février suivant il était tué dans les premiers jours de la bataille de Verdun. Dans le village qui comptait 61 habitants en 1911 et n’en comptait plus que 46 en 1921, ce fut aussi le cas d’Alphonse Phelippeau et de Pierre Phelippeau13.
Durant les années 1920, une croix en pierre et une colonne surmontée d’une statue de la Vierge furent élevées près de "la Moissandière". La première, déplacée d’un peu plus loin et appelée localement "la croix robine", est située près de l’entrée du village, et la seconde à 350 m avant d’y arriver. Les cérémonies de leurs érections ont été consignées dans les comptes rendus annuels sur la vie de la paroisse, tenus par les curés du Poiré des années 1900 aux années 1960 :
"Le 2 mai 1922 après les vêpres : bénédiction d’une croix en granit érigée par la famille Robin d’Aizenay au village de la Moissandière. Allocution de M. le curé. M. l’abbé Guibert, vicaire à Aizenay, y assistait avec le clergé du Poiré. Cette croix, tombée quelques années auparavant s’élevait alors aux querreux de Barrot. Elle porte les noms Buton-Robin".
"Le 25 mars, le dimanche des Rameaux [1923], les RR. PP. missionnaires ont béni une statue de la Sainte-Vierge et une colonne en granit, près du village de la Moissandière. Le monument a été érigé par les familles Phelippeau-Calleau et Loué-Rabiller. Le sermon a été donné par le R. P. Grelier. Environ 400 personnes assistaient à cette cérémonie"14.
Le 1er mars 2010 près de "la Moissandière", la Croix dite "la croix robine" – portant la date de 1860,
mais déplacée en ce lieu en 1922 (hauteur avant sa chute : environ 3,50 m) ;
et, sur sa colonne, la Vierge des Rabiller-Loué et des Phelippeau-Calleau – de 1923
(hauteur : environ 5 m, plus la hauteur de son enclos)..
Malgré son isolement, l’arrivée de l’électricité à "la Moissandière" se fit avant la Seconde Guerre mondiale. Elle fut précédée par celle des gazinières et, au cours des trente ans qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, par successivement celles des réfrigérateurs, des tracteurs et des voitures, de l’eau courante et des lave-linges, puis des téléphones (fixes) individuels. Pour atteindre ce niveau de vie modeste et ne disposant que de faibles surfaces, huit des agriculteurs du village se mirent à la culture du tabac. Ceci permit de retarder la fin des exploitations de seulement quelques hectares qui disparurent cependant progressivement : en 1970, le nombre d’agriculteurs du village n’était plus que de 6 (dont un passant à la retraite) exploitant un total d’environ 80 hectares15.
Scènes de vie quotidienne à "la Moissandière" au milieu des années 1960 :
- vu les faibles dimensions de sa ferme, Auguste Phelippeau (né en 1905) doit se limiter à atteler ses vaches ;
- dans une des deux pièces de sa maison et au feu de cheminée Ernestine Giraud (née en 1906) fait sa cuisine ;
- le jardin de Marie Calleau (née en 1896) fournit tous les légumes consommés par sa famille élargie ;
- le séchoir à tabac d’Albert Blanchard est une "loge", c’est-à-dire une sorte de hangar en bois couvert de paille…
(photos J. Dannenhoffer)16
------------------------------
"La Moissandière" et le changement de siècle et d’époque
Depuis 1993 l’activité agricole s’y trouve réduite à une exploitation au lieu de la douzaine qui y existaient quelque deux siècles plus tôt et au-delà. En 2017, elle s’étendait sur environ 140 ha, s’étant agrandie de parcelles venant de villages voisins. En 2022 son agriculteur, Denis Oliveau, arriva à l’âge de la retraite et ses terres furent reprises par celui de "la Mégrière" d’Aizenay.
En 2003 "la Moissandière" fut directement concernée par la création de la Zone Naturelle d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (Z.N.I.E.F.F.) qui, s’étendant sur les vallées de "la Vie", de son affluent "le Courtin" et de son sous-affluent "le Duchet", la borde sur trois côtés. Elle a permis de protéger des plantes et des animaux menacés, et aussi d’en voir proliférer d’autres, tels les sangliers mettant à mal les terres cultivées..
Le 28 mai 2022, les terres entourant "la Moissandière",
avec l’indication des limites de la Zone Naturelle d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (Z.N.I.E.F.F.)
de la vallée de "la Vie" et du "Courtin" (lequel y est appelé "ruisseau de la Micherie") ;
et carte de l’extension de son exploitation agricole en 2014
(environ 1,95 x 1,75 km – le positionnement du tracé des cours d’eau y est approximatif)17.
Le tournant du XXe au XXIe siècle a vu la population agricole des villages réduite à peu de chose. A "la Moissandière" l’usage des bâtiments en a été profondément modifié : abandonnés, certains sont devenus des ruines ou ont été démolis, d’autres ont été restaurés, sont devenus des locations ou ont été vendus à des personnes de l’extérieur. Au total, si la population du village a baissé, elle est aussi faite de nouveaux venus. Parmi ceux-ci, Stan et Moray Coughtrie arrivés d’Ecosse, d'autres arrivant du comté anglais du Surrey. Si certains venant de moins loin mettent un point d’honneur à ne pas se mêler à la population d’origine, ce n’est pas leur cas, ainsi c’est aussi par eux que des éléments de la mémoire locale ont été transmis : "Les gens du village nous ont dit que durant la guerre de Vendée une petite fille a été massacrée à l’endroit où nous habitons, et que son souvenir est toujours là"9. Ce quasi fantôme y est cependant moins présent aujourd’hui que chevreuils ou autres sangliers amateurs de champs de maïs.
"La Moissandière" et ses visiteurs du matin, les 16 mai et 28 novembre 2023.
(photos Gilles Blanchard)
--------------------
Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Dénombrements et recensements de la population du Poiré (Arch. dép. de la Vendée : L 233, 6 M 280-281-282, 497 W). Pour l’année 1797 (An V), la population totale pourrait être au plus de l’ordre de 70 habitants.
2 Enquête sur place en décembre 2023, auprès de Gilles Blanchard, né en 1962 à "la Moissandière"..
3 Un bilan sur ces pierres a été fait en 2023 par Large (Jean-Marc) et Vincent (Eugène-Marie), du Groupe Vendéen d’Etudes Préhistoriques (GVEP), dans Les pierres à cupules de la Haute vallée de la Vie, 47 p., comportant une bibliographie complète sur la question.
4 Sur les souterrains et la datation de leurs origines, on se reportera à Les Souterrains de Vendée, de Triolet (Jérôme) et Triolet (Laurent), 2013, 168 p.
5 Entretien vers 2016 avec Yves Oliveau (1935-2024), né à "la Moissandière" et y ayant toujours vécu.
6 Hommages d'Alphonse, comte de Poitiers, frère de saint Louis. État du domaine royal en Poitou (1260), manuscrit conservé aux Archives nationales, qui a été transcrit par Abel Bardonnet et a été l’objet d’une publication de 142 pages en 1872 ; c’est à sa page 4 de celle-ci que l’on trouve cité la "Mynsenderia" :
"[…] Ibi denominata est terra quam terram dominum Hugo de Alona, miles, possideta domino de Rocha super Oyum ; in qua terra sunt 11 quarteria denominata, videlicet : 4 in masura Guitum ; in Arestellere, 2 ; in Rosseria, 1 ; in Mynsenderia, 1 ; in Roortey, 2 ; in Forberia, 1. Item habet in collecta bestiarum, 2 solidos et 6 denarios, quando est facta de omnibus, et la despense de la jornee a mei, doit rachat haut et bas e estage au Luc."
Au total y sont cités une vingtaine d’autres lieux du Poiré (qui y est dit : Pere, Perre, Peyre, Pereio, Pereyo, Pareyo). On retrouve pour la plupart leur nom d’aujourd’hui, malgré les changements d’orthographe et les possibles homonymies avec des lieux de communes voisines.
7 Manuscrits de Collinet (1788-1804), éd. du Centre Vendéen de Recherches Historiques, 2003, p. 197. Toujours sur le même genre d’actions sur le Poiré, y lire aussi les pages 183 (23 novembre 1793), 210 (9 et 12 février 1794), 291 (16 août 1794)… Et par ailleurs l’état de la commune, dressé, le 5 floréal de l’an V (24 avril 1797), par la municipalité cantonale nommée à l’époque pour "le Poiré-sous-la Roche" (Arch. dép. de la Vendée : L 1238), ainsi que de Hippolyte Boutin, dans la Chronique paroissiale d’Aizenay, 1901, les pages 288 à 294.
8 Entretien en 2020 et en 2023 avec Marie-Thérèse Praud et Marie-Reine Praud, descendantes des Calleau qui vivaient autrefois à "la Moissandière", et qui en rapportaient une des mémoires familiales. On pourra la mettre en relation avec une mémoire de la même époque de la famille Gendreau de "la Micherie", rapportée dans Le soulèvement vendéen de 1815, manuscrit inédit de 53 pages rédigé en 1972 par Joseph Vrignon (1897-1976), en descendant.
9 Rencontres et entretiens en 2023 avec les propriétaires depuis 1990 de ce jardin qui, autrefois, était partagé en plusieurs planches appartenant et étant cultivées par différents habitants du village. En février 1958 alors que dans sa cuisine il s’activait en famille à son tabac, René Praud (1915-1958) eut à faire à "l’hantité" (selon ses mots) de cette petite fille massacrée par les Bleus (la tradition orale disant précisément : "violée et massacrée...". Il en fut très marqué ainsi qu’en ont témoigné sa famille, et son voisin Auguste Oliveau (1911-1997) à qui il donna des détails peu avant de mourir trois mois plus tard.
10 Cahier des réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré (Méd. mun. de la Roche-sur-Yon : ms 019), extrait : réquisitions à "la Moissandière" ; voir aussi de Lorvoire (Jean-Claude), "les Réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré-sur-Vie", in Recherches vendéennes, n° 3, 1996, p. 257-299.
11 Sur les différences existant jusqu’au milieu des années 1970 entre les structures d’exploitation des "borderies" et celles des "métairies", voir de Jean Renard : Les évolutions contemporaines de la vie rurale dans la région nantaise (Loire-Atlantique, Bocages vendéens, Mauges), 1976, p. 93 à 99.
12 Cf. en 1796, les actes notariés de l'étude d'André-Philippe Danyau : et pour 1920, la séance du Conseil municipal du 31 octobre (Arch. dép. de la Vendée : 3 E 24/34 t AC 178/14) ; ce chemin conduisant plus directement au bourg prendra la suite de celui utilisé jusqu'alors habituellement, venant de "Barrot", "la Mignardière", etc. et continuant vers "la Micherie". Voir aussi "les Moulins du Poiré-sur-Vie", d’Eugène-Marie Vincent, 2012, 42 p.
13 Entretien avec Daniel Aubret, créateur et animateur du "Mémorial du Poiré-sur-Vie" : Alphonse Phelippeau (1893-1916 à Douaumont), Pierre Phelippeau (1891-1915 aux Eparges), Arsène Potier (1895-1916 près de Verdun).
14 Archives paroissiales du Poiré-sur-Vie. Pour la croix bénie en 1922, on ignore où se trouve le "querreux de Barrot" où il est dit qu’elle s’élevait précédemment, et quoi que dise le compte rendu d’Alphonse Dronneau alors curé de la paroisse du Poiré, on y lit la date de "1860", et l’inscription "Louis Buton, Marie Caleau, Louise Caleau". En 1861 on trouve à "la Moissandière" la famille de Louis Buton (sabotier) et Marie Calleau, mariés en 1818 et qui y sont nés en 1798 et en 1799, semble-t-il, la mère du premier étant née Louise Calleau.
15 Recensement Général de l'Agriculture (R.G.A.) de 1970 (Arch. dép. de la Vendée : 1185 W 103-104-105). Pour les terres en fermage, il s’agissait le plus souvent de fermages aux origines familiales.
16 Ces photos sont extraites d’une série d’une vingtaine, prises à "la Moissandière" par J. Dannenhoffer vers la fin des années 1960. Auguste Phelippeau y apparaît ici trois fois menant ses vaches attelées à un tombereau sans doute d’emprunt ; Marie Calleau est l’épouse de Louis Brethomé ; Augustine Locteau (née en 1888) est l’épouse de Pierre Oliveau et donc la mère d’Auguste, une grand-mère d’Yves et une arrière-grand-mère de Denis Oliveau ; Ernestine Giraud, veuve Charrier, fait partie de la famille d’Alfred Morinière ; quant aux bœufs charolais et leur charrette, ils appartiennent très probablement à Auguste ou à Yves Oliveau.
17 Cf. le Diagnostic agricole du PLUi-H de la Communauté de Communes Vie et Boulogne : Atlas cartographique : commune du Poiré-sur-Vie, 2017 (à partir de données de 2014), 15 p.
avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur
◄ page précédente : la Micherie Haut ▲ page suivante : le Moulin Guérin ►