Sainte-Anne
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Un village et un pont
"Sainte-Anne" est un village situé à l’endroit où le chemin allant vers "Montorgueil" quitte la route menant à "la croix Bouet" et à "la Remaudière". Il est constitué d’une seule maison, avec son puits de l’autre côté de la route. Ce n’est qu’en 1906 qu’on le voit apparaître dans les recensements. La première famille a y habiter est celle du meunier Louis Fillâtre et de son épouse, Marie-Anne, à laquelle "Sainte-Anne" doit son nom. Jusqu’alors, leur famille était comptée parmi les habitants de "Montorgueil".
"Sainte-Anne", son puits et son pont sur "la Vie", le 17 avril 2022,
et les particularités géologiques à l’origine du nom du "guy nère"
( environ 1150 x 1100 m ).
C’est à la fin du XIXe siècle qu’a été construit le pont voisin sur "la Vie", dit "pont de Sainte-Anne". Il fut un des rares à ne pas avoir été emporté par la crue de la nuit du 26 au 27 octobre 19091. Dans les années 1970, il fut élargi et passa d’une à deux arches ; seuls ses parapets datent de son origine. Auparavant la rivière se franchissait là par la "planche de la Bardinière" et par un gué dit le "guy nère" (le "gué noir"), un nom se retrouvant en d’autres endroits de la commune, comme à "la Piglière" près de "l’Aubonnière". Dans ces différents endroits affleurent des filons de phtanite, une roche généralement noire2.
Louis Fillâtre (né en 1860) abandonna son activité de meunier entre 1918 et 1939, et dans les années 1950 sa petite dizaine d’hectares furent repris par Eugène Gauvrit (1924-2003), venant de "la Proutière" et qui fut le premier et dernier agriculteur à temps plein de "Sainte-Anne".
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Un maquisard ordinaire
Eugène Gauvrit fit aussi partie de ceux qui, durant l’été 1944, rejoignirent le maquis du bois des Gâts, dit "le maquis de Charette", sur Saligny / Dompierre. Il y avait été amené par un des instituteurs de l’école Saint-Joseph de "la Jamonière", avec André Richard du "Chêne vert", Martial Moreau du "Beignon-Jauffrit", Jean Chéneau et Henri Leignel du haut de "la place du marché", et d’autres du Poiré et des communes voisines. Après la Libération de la Vendée en septembre 1944, et avec la plupart d’entr’eux, il s’engagea dans l’armée régulière et alla combattre du côté de Machecoul, sur le front sud de la poche de Saint-Nazaire, jusqu’en mai 19453.
Sur les 10 h 10, un dimanche matin autour de 1970 :
Jean Cornu de "la Pampinière" et Eugène Gauvrit de "Sainte Anne" au café des chasseurs.
( photo J. Dannenhoffer )
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Sur la crue brutale d’octobre 1909, voir les journaux de l’époque, telle l’Etoile de la Vendée du 31 octobre 1909 (en y corrigeant les erreurs de dates et lieux), ou l’article de Samuel Guiet dans l’Annuaire de la Société d'émulation de la Vendée, 1941, p. 19-24.
2 Chèvremont (Philippe), Carte géologique de la France, feuille 561 du Poiré-sur-Vie, et notice p. 25-26, 2008. A 300 mètres en amont de ce "guy nère", la rivière coule sur le rocher.
3 Sur ce maquis du bois des Gâts, voir : Historique du Maquis R-1 de Dompierre-sur-Yon et du 2e bataillon vendéen FFI du 93e R.I. – 1944-1945 (1994, 48 p.), de Gaston Lorioux, qui en fut le commandant. Le nom "maquis de Charette", lui vient de ce que le bois des Gâts avait abrité en son temps des gars de Charette, dont les maquisards de 1944 reprenait l’esprit de résistance (cf. le refrain de leur chant : "Debout les Chouans, partons le cœur en fête, / V’la les enfants du Maquis de Charette. / […] Pour que la Vendée renaisse / Chassons les Allemands"). On retrouve cet état d’esprit au maquis des Bouillères à Boufféré, ou au maquis de la Rairie à Bazoges-en-Paillers… et encore dans des discours, fin septembre 1944, du Comité Départemental de la Libération de la Vendée (cf. la Vendée libre, n°7, du 4 octobre 1944).
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