l'Aubonnière
rappel : avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur.
"L’Aubonnière", un village plein d’histoire(s)
"L’Aubonnière" a toujours fait partie du Poiré, mais en 1850 elle fut intégrée à la commune de Belleville1 dont le bourg n’est qu’à 1,2 km. Elle est le premier d’une vingtaine de villages s’égrainant en haut du versant nord de "la Vie", sur le Poiré. Après s’être brièvement resserrés entre "la Haute Sauvagère" et "le Petit Logis" de Belleville, les versants de la vallée se resserrent de nouveau à partir de "l’Aubonnière".
Les environs de "l’Aubonnière" sur une vue aérienne de 2014 (2,150 x 2,850 km),
et sur un extrait de celle-ci (280 x 310 m),
ainsi que sur le plan cadastral du Poiré en 1836 (environ : 170 x 270 m).
Localisation des moulins à eau d’avant 1770
sur le haut cours de "la Vie" (environ 4 x 1,2 km).
Effet de la Révolution, en l’an V (1797-1798), sa population ne réunissait plus qu’une trentaine d’individus qui, pour certains y avaient toujours des descendants un siècle et demi plus tard. Elle remonta à 50 personnes en 1851, et resta à ce niveau jusqu’en 1914, pour descendre à 34 en 19262. Le dernier siège d’exploitation agricole y a disparu au début des années 2000, tandis que les bâtiments anciens étaient depuis les années 1980 repris et restaurés, et qu’une vingtaine de nouvelles maisons étaient construites. En 2018, la population était de l’ordre d’une centaine d’habitants3.
Ce que l’on sait de "l’Aubonnière" dans les temps plus anciens est limité. Cependant, la tradition orale locale, confirmée ni par quelques découvertes, ni par quelques recherches que ce soit, prétend qu’au lieu-dit "les Jarries", à 500 mètres au nord-ouest du centre du village, existerait un souterrain (une "jarrie" étant originellement une sorte de taillis4). De même, un autre souterrain pourrait exister à la sortie du centre de "l’Aubonnière" en direction de "la Piglière", à proximité d’une maison dite "Bellevue", édifiée au début du XXe siècle5.
Localisation près de "l’Aubonnière" de deux souterrains-refuges présumés,
sur des vues aériennes de 2014 (© Géoportail).
( à gauche : environ 900 x 512 m ; à droite : environ 225 x 128 m )
------------------------------
Les moulins du Gueurnaud et du Fresneau, et les loups d'hier
La tradition orale ("les anciens disaient qu’au-trefois…") rapporte aussi qu’en contre-bas du village, un moulin à eau existait sur le cours de "la Vie", et qu’il portait le nom de "moulin du Gueurnaud" (ou simplement "le Gueurnaud")3.
On n’en trouve aucune trace en 1836 sur le plan cadastral, ni postérieurement dans les taxations diverses auxquelles aucun moulin ne pouvait échapper, ni antérieurement sur la carte de Cassini, levée en 1768-1770 et sur laquelle se trouvent indiqués en amont le moulin à eau de "la Haute Sauvagère" et en aval "le moulin Ragoiller". Cependant, à 500 mètres au sud-ouest du centre du village, non indiquée sur les plans ou les cartes, il existe une sorte de digue de plus de 3 mètres de haut, barrant le fond de la vallée, une brèche y laissant passer la rivière. En 1836, le cadastre donne le nom de "Gueurnaud" à la parcelle située à son amont, et celui de "pré du rava" aux deux parcelles successives situées à son aval6. Un "rava" était, en parler local, le nom que l’on donnait au canal de sortie de la vanne d’un moulin à eau4, De plus en bas du village, le pré occupant le fond de la vallée, porte le nom de "pré de l’étang", évoquant la retenue d’eau créé anciennement par cette chaussée.
Tous ces éléments confirment l’existence de ce moulin et font remonter sa disparition avant le milieu du XVIIIe siècle. Quant au nom de "Gueurnaud"… un (ou une) "goure", est le nom que l’on donne encore aujourd’hui le long de la Sèvre nantaise à la retenue formée par une chaussée de moulin à eau ; et le mot "naud / nau / neu" signifie "neuf / neuve" en parler local4…
La même tradition locale ajoute qu’un jour "le bonhomme du moulin a disparu, mangé par les loups ; et de ses restes ont été retrouvé dans le rava de son moulin". Elle rappelait les temps où les loups hantaient encore la contrée. En déclin au XVIIIe siècle, leur nombre connut une recrudescence après 1793, grâce à l’abondance de nourriture apportée par les massacres d’une partie du bétail et des habitants de la région par les troupes révolutionnaires, et dans le même temps par l’arrêt de leur chasse. En 1797, des primes pour les têtes de loups tués furent instituées :
"75 livres pour la tête d’une louve pleine, 60 livres pour celle d’une louve non pleine, 45 livres pour la destruction d’un loup et 30 livres pour celle d’un louveteau"7.
A la fin du XIXe siècle, ils avaient été en totalité éliminés du département de la Vendée8.
Caché sous la végétation, ce qui reste du moulin du "Gueurnaud" :
à gauche début mars 2019, l’amont de la chaussée
avec la brèche laissant passer "la Vie", élargie lors du remembrement ;
et à droite mi-mai 2020, celle-ci en aval, entre les deux anciens "prés du rava".
Au début du XIXe siècle à "l’Aubonnière" vivaient les Phelipeau, qui étaient des meuniers du "moulin du Fresneau", et qui, curieusement (ou pas), étaient aussi propriétaires de la parcelle appelée "le Gueurnaud". Ce moulin à vent, présent sur la carte de Cassini de 1768-1770, était situé à environ 1,5 km au nord-nord-ouest du village, dans ce qui était alors une zone de landes. Son isolement le fit abandonner dans la seconde moitié du XIXe siècle, et remplacer par un autre moulin à "l’Ardouinière". On prétend que lorsque ce "moulin du Fresneau" fut démoli, on trouva dans son mur, le "trésor", c’est-à-dire les économies, d’un de ses anciens meuniers3
"Le moulin du Fréneau" à 1,5 kilomètre au nord-nord-ouest de "l’Aubonnière" :
sur le plan cadastral en 1836, au milieu des landes
et avec les petits jardins de ses meuniers,
ainsi que sur des vues aériennes vers 1950 et en 2016
(environ 170 x 240 m).
Photo en 2019 du moulin à vent de "l’Ardouinière" qui l’avait remplacé.
------------------------------
Un village d'hommes attachés à leurs libertés...
A la fin des années 1790, "l’Aubonnière" se situait dans le secteur du Poiré d’alors, qui du "Deffend" au "Beignon-Jauffrit" et de "l’Orbreteau" à "l’Auroire", fut l’objet de tracasseries de la part de l’administration et des troupes occupant le pays à l’époque : visites domiciliaires, perquisitions, prises d’otages, impositions de garnisaires…9. De 1793 à 1795, ses habitants, avaient apporté leur soutien matériel à Charette10, et s’étaient battus à ses côtés, tels Pierre Buet, sabotier, Jacques Fort, laboureur, ou Jean-François Gautier, charpentier, qui furent blessés le 28 décembre 1795 au cours d’un combat près de "la Grande Roulière"11.
Vu sa localisation, c’est aussi "l’Aubonnière" qu’évoque quarante ans plus tard, Théophile Denieau-Lamarre quand il parle d’…
"un village de la paroisse du Poiré, du côté de Belleville, où l’on cuisait le pain de l’armée de Charette qui avait, comme l’on sait, son quartier général à Belleville même, un peu plus loin"12.
Extrait de la page 6 des "Notes et Remarques" de Théophile Denieau-Lamarre,
et un des six fours de "l’Aubonnière"
ayant servi à la cuisson du pain de la troupe de Charette.
------------------------------
...et ayant préservé son patrimoine architectural
A proximité immédiate de "l’Aubonnière" se trouvaient plusieurs carrières. La Chronique paroissiale les évoque quand elle parle de la nouvelle église de Belleville édifiée au début des années 1870 :
"construite toute entière pour la maçonnerie en moellons de l'Aubonnière, sur le territoire de la paroisse, elle est bâtie pour toute la taille tant intérieure qu'extérieure, comprenant contreforts, ouvertures, corniches, colonnes, chapiteaux, etc., presque toutes les nervures, en granit des Lucs"13.
Cette carrière aujourd’hui disparue était celle de "la Branchette", située à la sortie de "l’Aubonnière", le long du chemin conduisant à "l’Orbreteau".
En contrebas de l’emplacement de la carrière de "la Branchette",
les restes d’une autre carrière près du site de l’ancien moulin à eau du "Gueurnaud".
La croix située au carrefour en bas de l’ancien village de "l’Aubonnière", représentée sur le cadastre de 1836, disparut avant 1850. Au cours du XIXe siècle, le bâti se renouvela14 et les activités agricoles finirent par devenir les seules du village. Depuis le milieu du XXe siècle, celles-ci ont elles-aussi progressivement disparu, "l’Aubonnière" devenant désormais essentiellement résidentielle. Cela s’est traduit par l’édification de maisons nouvelles, construites suivant des règles urbanistiques dévoreuses d’espace, et aussi par la restauration du bâti ancien. C’est ainsi que le village de "l’Aubonnière" possède, avec son voisin de "la Haute Sauvagère", le patrimoine architectural local15 le mieux restauré de la commune de Belleville d’avant 2016.
Quelques constructions anciennes de "l’Aubonnière" en 2020 :
certaines ayant survécu à la Révolution (A),
d’autres ayant été rebâties après 1850 en s’inspirant du style clissonnais (B),
d’autres encore retrouvant pour leurs ouvertures
la couleur "sang de bœuf" traditionnelle16.
--------------------
"Beaupré", "la Piglière" et "le Guy nère" voisins
A quelque 450 mètres à l’est de "l’Aubonnière", se trouve un village chevauchant le chemin qui marquait autrefois la limite entre le Poiré et Belleville. C’est sur sa partie bellevilloise que se situait l’ancien logis seigneurial de "Beaupré". En 2020, il n’en restait que l’ancienne mare le bordant au nord, et quelques ruines dont les derniers encadrements d’ouvertures faits de pierres de taille chanfreinées se sont écroulés en 2019. Ces détails architecturaux le rapprochaient de ceux qui subsistaient encore, en 2018, dans d’autres villages de Belleville : au "Petit Logis", au "Petit Beaulieu", au "Bossé" et peut-être au "Deffend"…17.
On ignore tout de ceux qui purent y vivre à leur origine, qu’ils aient été nobles ou non. La multiplicité et les petites dimensions de ces demeures laissent à penser que ceux qui ont pu y habiter alors devaient n’y avoir qu’une vie bien modeste.
"Beaupré" en 1836 et en 2014 (environ 145 x 162 m),
et les ultimes vestiges de son logis et de sa mare multiséculaire, en 2019-2020.
A environ 150 mètres au nord de "Beaupré", au milieu du croisement avec le chemin allant du bourg de Belleville à "la croix Bouet", et au-delà jusqu’à Palluau, se trouvait en 1836 la "croix de Beaupré". On ne connait pas son origine, ni si elle était une rescapée des destructions systématiques révolutionnaires. Celle lui ayant succédé se trouve en bordure de ce carrefour auquel, curieusement, elle tourne le dos. Elle a une hauteur de 5 mètres dont 2 pour le socle, et a perdu la statue originelle de sa niche, qui a été remplacée par une autre, en plâtre polychrome de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Sur le socle lui-même, une inscription "Famille Guériteau-Violleau", non datée, rappelle les noms de ses donateurs : Pierre Guériteau (né en 1806) et son épouse Marie-Anne Violleau (née en 1816), qui habitaient à "Beaupré" en 18762, et dans les années suivantes.
En bordure du carrefour portant son nom :
la "croix de Beaupré" en janvier 2019,
avec la petite statue de remplacement qui occupe sa niche.
"Le Guy nère" ("le gué noir") est le nom qui était donné autrefois à l’endroit où, à 500 mètres au sud-est de "l’Aubonnière", "la Vie" traverse la route allant du Poiré au bourg de Belleville6. Ce même nom se rencontre en d’autres endroits du Poiré, ainsi le pont de "Sainte-Anne" fut construit dans la seconde moitié du XIXe siècle, sur l’emplacement d’un autre "guy nère". L’un et l’autre se trouvant sur des affleurements de phtanite, une roche généralement noire18.
Cet ancien gué a donné, à 200 mètres de là, le nom de "la croisée du guy nère" au carrefour des trois chemins allant vers "l’Aubonnière" (le "chemin des rochailles"), vers "Beaupré", vers "la Basse Sauvagère", et de la route menant du Poiré à Belleville, et se trouvait sur la limite d’avant 1850 entre ces deux communes. Au milieu de ce carrefour s’élevait en 1836 la croix dite "croix de la Piglière", qui a disparu suite à des modifications du tracé de la voierie, mais ce nom fut donné à la petite maison construite là autour de 1890, dans le style local de l’époque2.
A quelques centaines de mètres de "l’Aubonnière", l’ancienne croisée du Guy nère,
sur le cadastre de 1836 et sur une vue aérienne du 7 juillet 2019
( environ : 135 x 95 mètres ).
Le rappel de cette ancienne "croix de la Piglière" a peut-être joué en 1947 quand il fut question de savoir ce que serait le "souvenir de la mission"19 qui avait lieu cette année-là sur la paroisse de Belleville. C’est effectivement à seulement quelques mètres de là que fut érigé celui de cette mission : un calvaire monumental en ciment d’une hauteur de 11 mètres.
Le calvaire "souvenir de la mission" de 1947, avec ses ex-voto.
et les deux maisons contiguës qui relevèrent le nom de "la Piglière" autour de 1890.
(photos prises en 2019)
--------------------
Notes, sources et références
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Boutin (Hippolyte), Chronique paroissiale du Poiré, vers 1900, p. 7 et p. 151-152. Ces "Chroniques paroissiales" sont attribuées à Eugène Aillery (1806-1869) qui en fut l’initiateur et qui rédigea en son temps les ébauches de certaines. Elles ne couvrent qu’un tiers des cantons-doyennés de la Vendée de l’époque. Celle du Poiré et celle de Belleville sont pour l’essentiel l’œuvre d’Hippolyte Boutin (1851-1901) qui, pour les pages concernant la fin du XIXe siècle, fut secondé localement.
2 Dénombrements et recensements des communes du Poiré et de Belleville (Arch. dép. de la Vendée : L 288 et 6 M 54).
3 Entretiens de 2018 à 2020, avec Alphonse Potier (né en 1932) et avec sa famille, ainsi qu’avec Michel Bernard, originaires les uns et les autres de "l’Aubonnière", et y habitant.
4 Pour les termes de "goure" et de "jarrie", voir : Verrier (Anatole-Joseph) et Onillon (René), Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou, 1908, t.1., p. 442, et p. 496. On pourra aussi rappeler le nom du moulin à eau "du Gourgeau" ou "du Gourjaud" à Apremont sur "la Vie" ("un jau" étant "un coq" en parler local. Pour le terme de "rava", voir : Pivetea (Vianney), Dictionnaire français › poitevin-saintongeais, poetevin-séntunjhaes › françaes, 2006, p. 700.
5 Selon Triolet (Jérôme) et Triolet (Laurent), les Souterrains de Vendée, 2013, 168 p., ces souterrains-refuges seraient à dater le plus souvent entre les Xe et XIIe siècles (cf. extraits).
6 Plans et états de sections du cadastre du Poiré de 1836 (Arch. dép. de la Vendée : 3 P 178). Plans et états de sections du cadastre de Belleville de 1837 (Arch. dép. de la Vendée : 3 P 019).
7 Délibérations de la municipalité cantonale du Poiré, séance du 23 pluviôse an V / 11 février 1797 (Arch. dép. de la Vendée : L-1238).
8 Chevallier-Rufigny (Jean), "La chasse aux loups et la destruction des loups en Poitou aux XVIIIe et XIXe siècles", Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 1938, p. 575-608. On consultera aussi avec intérêt l’article de Pierre Libaud, "Le loup et la guerre de Vendée : une histoire des relations homme-animal dans un contexte de guerre", in Recherches Vendéennes n°25 (2020), p. 259-286 ; ou encore, de Frédéric Dumerchat, Claude Riboullault et Éric Nowak, Histoire et mémoire du loup en Poitou, Charentes, Vendée, 2013, 127 p.
Si les loups avaient disparu de Vendée à la fin du XIXe siècle, ce dernier ouvrage dit qu’il en subsista durant encore quelques décennies dans son voisinage : "Le 6 décembre 1927, dans le bois de Raganes sur la commune d'Aigonnay (à 16 km à l’est de Niort), Félix Morin tua, au fusil, un louvard (un jeune loup) qui venait d'attaquer une chèvre. Officiellement, c’est le dernier loup tué dans les Deux-Sèvres". Cependant ils seraient de retour, comme le prouverait la photo ci-dessous, prise le 14 mai 2021 au matin, à moins de 40 km de "l'Aubonnière", près de Talmont.
9 Délibérations de la municipalité cantonale du Poiré, séance du 7 thermidor an VI / 25 juillet 1798 (Arch. dép. de la Vendée : L 1238). En raison de leur état d’esprit manquant particulièrement de docilité et de sujetion au pouvoir politique du moment, les habitants de la partie est de la commune du Poiré furent l’objet de nombreuses tracasseries de la part des troupes qui occupaient le pays à cette époque. Ce fut aussi le cas pour les habitants de Beaufou et des Lucs, et pour ceux des cantons voisins.
Le système des "garnisaires" consistait à établir des soldats "en garnison" chez ceux qui étaient réticents à payer l’impôt, chez les parents des réfractaires à la conscription, et plus généralement chez ceux soupçonnés de "menées subversives". Ce système était l’héritier des dragonnades qui avaient été pratiquées un siècle plus tôt, avant et après la révocation de l’édit de Nantes (par analogie, c’est aussi le nom qui était donné à un ennemi occupant un pays conquis).
10 Cahier des réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré (Méd. mun. de la Roche-sur-Yon : ms 019), extrait : réquisitions à "l’Aubonnière" ; voir aussi de Lorvoire (Jean-Claude), "les Réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré-sur-Vie", in Recherches vendéennes, n° 3, 1996, p. 257-299.
11 Inventaire par Eugène-Marie Vincent, en 2019, des Archives militaires de la guerre de Vendée (Service historique de la Défense à Vincennes : SHD-XU…).
12 Théophile Denieau-Lamarre (1802-1847), né dans la Sarthe, devint prêtre en 1822 dans le diocèse de Laval. En 1835, il fut incardiné dans celui de Luçon, où il fut vicaire de Pouzauges puis du Poiré, et plus tard curé d’Avrillé. C’est là qu’il mourut prématurément, et c’est dans les archives municipales de cette commune que, vers 1990, on a trouvé quelques pages qu’il avait commencé à rédiger sous le titre de "Notes et Remarques".
Vu leurs tailles et leurs localisations, le seul autre village possible pour ces cuissons de pain, mais moins probable, serait celui de "la Haute Sauvagère".
13 Boutin (Hippolyte), Chronique paroissiale de Belleville, 1908, p. 648.
14 En 2020, à côté de maisons existant déjà sur le plan cadastral de 1836, on rencontrait aussi à "l’Aubonnière" une maison ayant des ouvertures en plein cintre et des entourages en briques : deux caractéristiques du style dit "clissonnais", qui se retrouvent aussi au Poiré, peu après 1850, à "la Gibretière", à "la Touche", à "la Bouchère"… A la fin de ce même siècle les maisons utilisèrent pour leurs entourages des pierres de taille provenant des Lucs. En 1997, lors de la restauration de l’une de celles-ci on découvrit en haut d’un mur de refend, à côté de la trace du traditionnel rameau de genet marquant la fin des travaux, une bouteille (photo ci-contre) dans laquelle les maçons, avaient laissé la date de la fin de ceux-ci (1889) et leurs noms : François Beignon de "l’Aubonnière", Auguste Favrou de "la Remaudière", Henri-Jean Louineau de "Lande blanche". Autour de 1900, lors de la construction de la maison appelée "Bellevue", on utilisa des briques au lieu de pierres pour les entourages des ouvertures.
15 Cf. de Jaunet (Patricia), Bien construire entre Boulogne, Maine & Vie, 2014, 90 p., publié par le Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement de la Vendée (C.A.U.E.-85).
16 Autrefois, quand on peignait les portails des bâtiments à usage agricole, on utilisait une peinture faite à partir de sang de bœuf, qui avait la réputation de protéger le bois contre les insectes et contre le pourrissement ; ce qui leur donnait une couleur rouge foncé.
17 Boutin (Hippolyte), Chronique paroissiale de Belleville, 1908, p. 578.
18 Chèvremont (Philippe), Carte géologique de la France, feuille 561 du Poiré-sur-Vie, et notice p. 25-26, 2008.
19 Une "mission" était un temps fort de prière et de réflexion pour une paroisse. Elle se déroulait durant trois semaines et en général en hiver, saison où les uns et les autres pouvaient plus facilement se libérer de leur travail. A la fin de la mission, et au terme de la cérémonie de clôture, on érigeait ou on rénovait une statue, un calvaire (ici, celui de "la Piglière")… qui était le "souvenir de la mission".
avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur
◄ page précédente : l'Arnaudière Haut ▲ page suivante : l'Aumère ►