la rue de la Messagerie
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Une rue ancienne au nom récent
"La rue de la Messagerie", partant de l’emplacement de le l’ancienne "église Saint-Michel" à l’angle nord-ouest de l’actuelle "place du marché" (et au-delà venant de la Roche-sur-Yon), pour aller vers Palluau, est certainement la rue la plus ancienne du bourg du Poiré.
"La rue de la Messagerie" sur le plan cadastral de 1836 du Poiré,
avant la réalisation vers 1850 du nouveau tracé de la route allant vers Palluau,
avec la localisation de quelques-uns de ses habitants en 18361 ;
et cette même rue 190 ans plus tard, sur une vue aérienne en mars 2021.
( environ 300 x 100 mètres )
De là son appellation de "route de Palluau" jusqu’en 1973, un nom qui de plus rappelait l’importance qu’avait eu Palluau jusqu’avant le XIXe siècle. Cette année-là, le Conseil municipal du Poiré décida d’attribuer systématiquement des noms officiels aux rues qui se multipliaient autour du bourg, et bientôt au "Beignon-Basset"2. C’est ainsi que "la route de Palluau" devint "la rue de la Messagerie" de "la place du marché" au départ de "la route des Lucs", et qu’elle devint "la rue des Ecoliers" au-delà. Ce nom de "rue de la Messagerie" fut choisi car c’était par là, a-t-il été dit alors, que passait autrefois le service du courrier.
Au XVIIIe siècle, le Poiré près de Palluau alors siège d’une "subdélégation"3,
avec les limites des subdélégations voisines,
et celles des paroisses dans leurs extensions de l'époque.
L’ancien château de Palluau, avant sa destruction le 8 février 1794 par les troupes révolutionnaires,
et ce qu’il en en subsistait dans les années 18404.
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Un commissaire politique aux activités contestées, mais gratifiantes...
Au XVIIIe siècle, quand on venait de Palluau, on arrivait au Poiré par la partie de "la Montparière" dite "la Grande Montparière", qui était séparée du bourg par un filet d’eau rejoignant "le Ruth" à l’endroit où celui-ci était traversé par la route conduisant à Aizenay.
La première maison à gauche en arrivant dans "la rue de la Messagerie"(actuel n°18) était celle d’une dynastie d’hommes de lois, celle des Danyau5. Cette maison a été démolie vers 1940 mais, outre ses dépendances, il en est resté un ancien linteau de porte avec l’inscription :
"Me Danyau de la Roullière,
notaire et procureur, 1757"
En 1989, l’emplacement de l’ancienne demeure d’André-Philippe Danyau
( photo Jean Bernard ).
Sous la Révolution, André-Philippe Danyau (1762-1813), "notaire de la principauté de la Roche-sur-Yon et de la baronnie de Belleville" comme ses père André-François (v.1716-1777) et grand-père Jean-François († 1752), aura un rôle politique important localement, faisant partie et étant représentatif de la petite demi-douzaine de familles du cru qui, défendant leurs nouveaux privilèges, collaborèrent durablement avec les nouveaux pouvoirs en place.
Faisant partie des nantis, du Poiré, il fut de ceux (1 pour 200 inscrits) qui en 1790 dans le canton d’alors (composé de Beaufou, des Lucs et du Poiré) eurent en plus du droit de vote, celui d’élire les onze "électeurs" (dont il sera), qui nommaient les administrateurs du département à Fontenay-le-Comte, et qui élisaient les députés de la Vendée à l’Assemblée législative, puis à la Convention nationale, à Paris… La réservation des fonctions électives de plus en plus élevées à ceux qui étaient les plus fortunés, était justifiée par le fait que, par leurs impôts plus importants ils contribuaient davantage au fonctionnement de l’Etat, et que le fait d’être riche était présenté comme un signe de compétence et d’intelligence, qualités indispensables pour assurer une bonne gouvernance du pays. Cela aboutissant à exclure les personnes plus modestes des prises de décisions qui étaient réservées aux plus fortunées.
Ces dernières furent rapidement soupçonnées de prendre leurs décisions suivant leurs intérêts particuliers et non suivant l’intérêt général. De plus, les mêmes furent de par leurs nouvelles fonctions dispensés des obligations militaires au moment où la guerre était déclarée par la France à de nombreux pays d’Europe, ce qui rendait une levée de soldats indispensable. Tout ceci fut à l’origine de l’exaspération qui entraîna la révolte de mars 1793. André-Philippe Danyau estima alors judicieux de se réfugier à Fontenay, où en juillet 1793 on le voit membre de la Société populaire locale et secrétaire du District de Fontenay, puis en septembre suivant être nommé directeur de l’hôpital militaire de Terre Neuve…6
Trois ans plus tard, la révolte ayant été réprimée de la façon que l’on sait, il revint au Poiré où en septembre 1796 sa proximité avec le pouvoir départemental lui valut d’être nommé et rétribué7 par celui-ci comme "commissaire du Directoire exécutif départemental, auprès de la municipalité cantonale du Poiré",. Sa correspondance administrative décadaire avec les autorités départementales est une des meilleures sources d’informations sur la commune de cette date à 18008. On l’y voit surveillant de près et dénonçant avec zèle les faits, gestes et façons de penser des habitants, élus inclusivement ; et elle montre les difficultés qu’il a pour obliger les uns et les autres à se soumettre à ses directives.
Il y décrit une situation devenue calme et, malgré le refus généralisé des habitants de collaborer avec les institutions, il finit par constituer le tableau des "citoyens actifs", afin de procéder aux élections des membres de "l’administration municipale cantonale"9 de mars 1797. Mais celles-ci ne donnèrent pas le résultat exigé par les détenteurs du pouvoir, dont l’objectif était de se maintenir en place afin de conserver les privilèges qu’ils venaient d’acquérir grâce à la Révolution. A défaut de pouvoir maîtriser le vote d’électeurs qui leur étaient défavorables, ils s’efforcèrent de décourager la participation électorale, sauf celle de leurs partisans. Mais contrairement aux autres cantons de la Vendée, où celle-ci ne fut le plus souvent que de l’ordre de 5 à 10 % voire moins10, elle fut de 53 % dans celui du Poiré (481 votants sur 904 inscrits). C’est cette élection houleuse, qu’il fit en vain trainer sur sept jours au lieu d’un, qu’André-Philippe Danyau rapporte dans son courrier à l’exécutif départemental, à commencer par celui du 5 germinal an V (25 mars 1797)…
"Notre assemblée primaire a commencé le premier de ce mois (21 mars 1797). Les votants ont été de cinq cents présents, tous en grande partie des communes du Luc et de Beaufou et peu du chef-lieu. J’étais prévenu quelques jours d’avance que Barbedette, prêtre, avait couru les villages des deux communes ainsi que deux ex-abbés, l’un Minaud et l’autre Rousseau, afin d’engager le peuple à nommer Mercier Gilardière ex-président du Comité rebelle pour juge de paix, et de nommer les électeurs et le président de l’administration ceux qui avaient été en ces Comités au commencement de la commune."
Les procédures électorales ayant été étirées sur toute la journée, l’élection fut repoussée au jour suivant (22 mars). Les 304 venus la veille s’y retrouvèrent 481, mais, pour les mêmes raisons, l’élection fut de nouveau repoussée au lendemain (23 mars). Ce jour-là, l’élection du président (équivalant de maire) de "l’administration municipale cantonale" finit par avoir lieu, mais Danyau la fit contester ce qui fit que…
"L’assemblée fut orageuse. Le président voulant avoir Rousseau, offrait sa démission dans le cas où il ne resterait pas au bureau, et les autres proposaient d’aller tous en votre commune en disant qu’on les trompait, qu’ils étaient bien libres de choisir qui bon ils voudraient pour mettre un bureau en remplacement de ceux qui ne se trouvaient pas dans le cas d’occuper cette fonction. Le désordre continuant toujours, le président qui était un instant plus tôt démissionnaire et un autre moment président, consulta l’assemblée pour le renvoi des opérations qui a été fixé au sept de ce mois (27 mars 1797), huit heures du matin."
Cette fois-là et dans une ambiance égale à celle des jours précédents, les élections aux différentes fonctions à pourvoir finirent par aboutir, et dans son courrier suivant, du 9 germinal an V (29 mars 1797), André-Philippe Danyau en donne les résultats qui, malgré tous ses efforts et manœuvres, n’étaient pas ceux demandés par le Directoire exécutif départemental…
"Vous trouverez ci-joint copie du procès-verbal qui vous mettra à même de connaître tout ce qui s’est fait et d’en donner connaissance au directoire.
Je vous observerai seulement que les personnes dévouées à Barbedette ont toujours tenu bon et que nonobstant l’arrêté du directoire exécutif, on a nommé du nombre des électeurs un nommé Augeron, un des premiers auteurs des troubles de ces contrées, qui pendant toute la guerre a toujours été commandant et qui ne s’est soumis en apparence aux lois de la république que lorsque le général Travot l’y a contraint.
Le deuxième Gauvrit qui a toujours occupé des places en les Comités, qui n’est pas aussi brave pour se mettre à la tête d’un parti, mais pas moins dangereux par ses propos que le premier.
Le juge de paix, Mercier Gilardière, homme d’un âge avancé ayant toujours occupé la place de président du Comité, tous les assesseurs, exceptés Dubois et Tireau, ont été précédemment membres des Comités ou chef de commune.
Le président de l’administration, un nommé Faveroul aussi ex-président de Comité et incapable de remplir les fonctions qu’il a accepté.
Voici les nominations qui ont été faites. Il y a eu des protestations sur toutes, mais la majorité de l’assemblée, c’est-à-dire le parti de Barbedette, a passé outre à toute représentation. Je suis persuadé de nos agents et adjoints qu’on va nommer (pour chacune des trois communes) seront de la même trempe que les premières nominations. En ce cas, si tout validé, nous devons espérer avoir une justice de paix et une municipalité bien montée, non pas en républicains, mais bien du sentiment de Barbedette et de ses acolytes."
Les agents et adjoints communaux furent bien de ceux que craignait André-Philippe Danyau, et dont il pense et dit le plus grand mal dans son courrier du 2 floréal an V (21 avril 1797)…
"- pour le chef-lieu Pizagou, ancien membre de Comité, incapable de faire la moindre chose ;
- en adjoint, le ci-devant chef de l’atelier des cordonniers de Charette, aussi incapable que le premier ;
- l’agent du Luc ex-recruteur de Charette ;
- l’adjoint membre de Comité, les deux de la même espèce des premiers ;
- pour Beaufou l’agent, ancien commandant de commune, celui-ci vaut le mieux de tous. Il a des connaissances. Il peut tenir à ses anciens principes, mais il m’a toujours paru vouloir le bien ;
- l’adjoint, membre de Comité, incapable d’aucune chose.
L’ancien secrétaire de l’administration a aussi été changé. Il n’a pas convenu aux membres de la nouvelle administration parce qu’il est patriote. Ils ont nommé l’ex-abbé Rousseau, intrigant, ancien membre président de Comité et absolument dévoué à Barbedette du Luc."11
Mais dès septembre 1797, il réussit à faire casser cette élection comme illégale. Aux suivan-tes de 1798 et de 1799, les nouveaux élus ne le seront plus que par 16 puis 21 votants12.
Cependant et malgré des élus dans la ligne exigée, la tenue des états civils et celle des recensements, et surtout les levées d’impôts, la principale préoccupation de l’administration, se firent toujours avec les pires difficultés. C’est vainement que pour les réaliser André-Philippe Danyau avec l’aide des troupes d’occupation reprit la pratique des "garnisaires", ayant été utilisée un siècle plus tôt contre les protestants, et consistant à placer des soldats chez les habitants jusqu’à ce qu’il viennent à résipiscence. Les résultats furent décevants, de même pour les visites domiciliaires, les perquisitions et les arrestations préventives, ce qui fit qu’il demanda à pratiquer des prises d’otages qu’autorisait une nouvelle loi du 23 messidor an VII (11 juillet 1799). Mais les rumeurs d’agitation augmentant, et le nouvel arbre de la liberté planté en février 1798 ayant été coupé pendant la nuit précédente, il quitta le Poiré le 1er novembre 1799 pour aller se réfugier aux Sables d’où il revint quatre jours plus tard.13
Les seuls restes de la demeure au Poiré d’André-Philippe Danyau en 2023…
- ses dépendances avec au-dessus d’une porte, la date de 1767 ;
- le linteau de son ancienne entrée avec l’inscription :
"Me Danyau de la Roulliere / notaire et procureur, 1757".
( photos Dominique Mignet ).
Après le coup d’état du 18 brumaire de l’an VIII (9 novembre 1799) de Bonaparte, André-Philippe Danyau rallia le nouveau régime, grâce à quoi il fut nommé en août 1800 maire du Poiré par le préfet Jean-Baptiste Lefaucheux des Aunois. Il exercera cette fonction jusqu’en 1808.
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…face à des habitants du Poiré rétifs aux injonctions révolutionnaires
Vers 1720 venant d’Auvergne, une famille de "chaudronniers" ou "poêliers" s’établit dans ce qui était alors "la route de Palluau". Un des siens, Jean-Jacques Gard (1772-1846) reçut en 1824 un "fusil de récompense", un des 2 remis au Poiré "comme prix de votre courage et de votre dévouement à la cause sacrée de la légitimité", l’autre l’ayant été à Jacques Arnaud dit Brissardière, originaire de "l’Aumère", et un des 86 qui furent remis en Vendée. Cette récompense lui fut saisie en 1832 par la police de Louis-Philippe, au moment où la duchesse de Berry faisait sa vaine tentative de restauration légitimiste, et qu’une vague d’arrestations s’abattait sur la Vendée.14
Ses descendants y exerceront le même métier jusqu'au milieu du XXe siècle.
Le "fusil de récompense" de Joseph Micheau de la Gaubretière (longueur : 1,42 m),
tel que celui qui fut attribué en 1824 à Jean-Jacques Gard,
et, en 1932, le dernier des descendants de celui-ci au Poiré, Albert Gard (1915-1976).
A l’extrémité de "la rue de la Messagerie" donnant sur "la place du marché" se trouvait durant la première moitié du XIXe siècle, la maison de Jean-François Babinot. Né à Saint-Etienne-du-Bois en 1767, il était percepteur au Poiré en 1789. Comme son voisin, le poëlier Jean-Jacques Gard, il fit partie des insurgés vendéens en 1793 et dans les années suivantes…
"Il a fait comme capitaine d'infanterie et de cavalerie les campagnes des armées vendéennes de 1793 à 1796 dans l'armée de Charette, a repris les armes comme adjudant-major en 1815. Blessé aux combats de Torfou, des Moutiers, de Saint-Colomban : coup de feu qui a traversé le métacarpe de la main gauche, coup de feu à la partie externe et moyenne du bras droit, coup de pointe de sabre à la région cervicale gauche, neuf coups de sabre sur la tête, dix-huit blessures, estropié ; a fait différentes actions d'éclat."15
Ses mérites et ses handicaps lui valurent une pension en 1816, et un secours dans les années suivantes. Après le renversement de Charles X en 1830, il fut avec d’autres surveillé par la police philippiste qui écrit sur eux qu’ils étaient…
"présumés être hostiles au gouvernement actuel non précisément par faits patents et légalement répréhensibles, mais par des dispositions à protéger et servir l'ancien ordre des choses si l'occasion s'en présentait."15
Jean-François Babinot mourut en 1855 dans le bourg du Poiré, et en 2023 sa pierre tombale pouvait toujours s’y voir, conservée dans le jardin proche d’un de ses lointains descendants.
La pierre tombale de Jean-François Babinot, en 2019 :
"Ici repose le corps de Jean-François Babinot décédé au Poiré le 29 juin 1855 dans sa 89 année.
Une prière S.V.P."
Dans une des maisons à mi-chemin entre la demeure de la dynastie de notaires Danyau et "la place du marché", a habité entre 1912 et 1987, le "1987, le "tonnelier-charpentier" Maxime Moinardeau qui au cours de son existence fut très présent dans la vie de la commune : dans les années 1930 capitaine de "l’Alouette", l’équipe de foot du patronage "la Jeanne-d’Arc"; puis membre du théâtre paroissial ; et à partir des années 1950 conseiller municipal et un adjoint du maire… Il était surtout fils, petit-fils, arrière-petit-fils de charpentiers qui avaient vécu auparavant au "Chêne vert". Il était aussi un arrière-arrière-petit-neveu d’Henri Moinardeau (né en 1782)16 qui, en 1803 et dans les années suivantes, se singularisa par son refus de participer à "la vie exaltante" que les soldats de Napoléon connurent, dit-on, dans des guerres où ils durent aller se battre à travers toute l’Europe.
En 1803 eut lieu la première levée d’hommes depuis que les Vendéens en avaient été dispensés en février 1795 par le traité de la Jaunaye. Cela donna lieu à des oppositions, à l’occasion fortes, et qui en huit endroits (Commequiers, Combrand, Saint-Fulgent…) donnèrent lieu à des arrestations et des passages devant des des tribunaux militaires. Les jugements de ceux-ci, sans véritables avocats ni appel, aboutirent à chaque fois à la condamnation à mort de ceux qui furent désignés comme ayant été les chefs des réfractaires.
Ce fut le cas pour le rassemblement agité qui eut lieu à Aizenay les 9-10 frimaire an XII (1er-2 décembre 1803) pour le tirage pour la conscription, et causa la mort d’un gendarme et d’un conseiller général du département. Parmi les huit participants qui finirent par être arrêtés et qui furent transportés à Bressuire pour y être jugés, se trouva Henri Moinardeau, né à Beaufou et habitant au Poiré. Contrairement à Jean You de "la Rételière" que la commission militaire condamna à mort et fit exécuter dès le lendemain matin, il fut envoyé avec deux autres du Poiré, Mathurin Grollier et André Guillet, en prison disciplinaire dans la forteresse de Luxembourg.
Durant l’été 1805, Henri Moinardeau réussira à s’en évader. Il reviendra se cacher au Poiré, mais on le retrouve ensuite dans les armées napoléoniennes où il finit sergent-major. On ne le revoit pas plus tard au Poiré ou dans ses environs.17
Possible vue devant l’atelier de la famille Moinardeau, autour de 1900.
( photo famille Tallonneau )
Ce sentiment de fidélité légitimiste un brin nostalgique s’est conservé dans bien des familles d’agriculteurs, artisans, commerçants du Poiré jusque dans les années 1950, avant de disparaître. C’est aussi parmi elles que l'on trouve ceux qui dès 1940 se positionnèrent contre l’occupant.18
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Du XIXe siècle au début du XXIe siècle
Si "la rue de la Messagerie" a accueilli des artisans et commerces du XIXe siècle à la seconde moitié du XXe siècle, ceux-ci se sont étiolés jusqu’à disparaître depuis. En 2023, on y voyait aussi une maison d’un style typique local du dernier quart du XIXe siècle, qui a été celle d’Eugène Tenailleau (1862-1944), maire de la commune de 1908 à 1919.
"La route de Palluau" vers 1910, avec au premier plan Antoine Tallonneau (1891-1914),
mort pour la France le 17 septembre 1914 à Berneuil-sur-Aisne (Oise).
C’est à l’angle de la "rue des écoliers" et de celle conduisant à "la Montparière" puis au "Puy Chabot" que fut inauguré le 18 septembre 1921, le monument commémorant les morts de la guerre de 1914-1918, après que son érection eut été décidée le 13 juillet 1919 par le conseil municipal, et grâce à un financement assuré à environ 60 % par une souscription publique.
Le tailleur de pierre Ferdinand Musseau, de Palluau, fut chargé de la taille des moellons de granit, il fut élevé par un maçon du Poiré qui avait perdu un fils durant cette guerre, et les plaques de marbre furent gravées par une maison de Paris. Y sont inscrits les noms de 190 soldats morts pour la France durant la guerre 1914-1918 (soit 4,5 % de la population du Poiré de 1911, contre 3,3 % pour ce qui est de la France entière). Plus tard y seront ajoutés ceux de 23 morts durant la guerre 1939-1945, d'1 durant la guerre d’Indochine, et d'1 durant la guerre d’Algérie19.
En 2010, il fut déplacé dans le quartier de "la Martelle".
La première localisation du monument aux morts pour la France,
inauguré le 18 septembre 1921,
sur un terrain donné par la famille Caillé,
avec, à droite, trois petites filles costumées représentant l’Alsace, la France, la Lorraine.
Dans les années 1930, dans l’angle avec "la rue des châteaux" menant aux Lucs, Léon Piveteau (1912-2013), né à "la Tirière", vint construire sa maison et son atelier pour les cycles, motos, machines agricoles, écrémeuses, machines à coudre… et abritant sa machine à battre. En 1956 son fils Yves (1935-2016) développa l’activité automobile, tout en assurant aussi le transport des gens pour aller ici ou là et faisant le service d’ambulance. En 1977, le petit-fils Pascal (né en 1959) rentrait comme apprenti dans l’entreprise, et en 1996 devenait l'associé de son père, auquel il succédera en 1996.
En 2020 faute d’espace, le garage a été délocalisé dans une des Zones d’Activités du "Moulin Guérin", et la famille Piveteau a passé la main.
Un buvard utilisé pour sécher l’encre des devoirs des écoliers, et destiné à informer leurs parents
sur les activités de Léon Piveteau (mise à part son activité de battages).
A droite, l’ancien garage Piveteau qui au bout de trois générations a déménagé.
A gauche, les ateliers et le salon d’exposition des Artisans d’art et du patrimoine.
( photo Dominique Mignet, juin 2023 )
C’est en mars 2022 que, après une préparation de plusieurs années, les Artisans d’art du patrimoine sont venus installer leurs ateliers et leur salon d’exposition (showroom) derrière l’ancien emplacement du monument aux morts. Les "artisans" d’alors étaient les huit suivants21…
- Emmanuelle BOUARD, doreuse ornementaliste ;
- Patrick BUTI, restaurateur de tableaux ;
- Blandine LE PALLEC, peintre en décor) ;
- Barbara PRÉAU, tapissière en ameublement ;
- Wilfried BOUDÉ, restaurateur du patrimoine sculpté ;
- Léonie GOINEAU, restauratrice de livres et d’œuvres graphiques ;
- Alain VERGER, vitrailliste ;
- Athanase SOULLIER, sculpteur sur bois.
Si les uns et les autres travaillent pour le patrimoine régional et national, ils s’adressent aussi à des particuliers. Certains d’entre eux proposent des cours ou des stages d’initiation à leur art.
Venant de l’ancienne "route de Palluau" et allant vers "la place du marché" :
la courte "rue de la Messagerie" en quatre vues, en juillet 2023.
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Des Danyau partis au bout du monde…
En 1905, alors qu’au Poiré le souvenir même d’André-Philippe Danyau avait presque disparu, ses anciennes métairies de "la Pallulière", de "la Jamonière", de "l’Idonière" (soit 82 ha au total) furent vendues par un certain Antoine / Antonio Danyau, qui demeurait à "Quirihue, département d’Itata, province du Maule (Chili)"a, c'est à dire à quelque 400 km au sud de Santiago du Chili...
Quand en août 1813 André-Philippe Danyau décéda au Poiré, sa veuve et ses deux filles partirent habiter à Fontenay-le-Comte qui avait gardé, en particulier auprès de ses habitants, son prestige d’ancienne capitale du Bas-Poitou. Elles y moururent sans descendant. Leurs biens allèrent aux descendants des frères d’André-Philippe Danyau, Hippolyte-Jean (1754-1789) et Alexis-Constant (1767-1848). Le second, après ses études de médecine à Paris, y était resté en 1803 et y était devenu un "médecin accoucheur" réputé, comme le sera son fils Antoine-Constant (1803-1871), tous deux ayant été membres de l’Académie de Médecine, l’un y étant élu en 1823, l’autre en 18506. Les branches de la famille s’étant réduites à une seule, ce fut à un fils d’Antoine-Constant parti tenter sa chance au Chili, Antoine Danyau, qu’échurent leurs métairies du Poiré...
En 1905, Antoine Danyau, citoyen chilien depuis quelques décennies déjà,
vend les biens hérités de ses ancêtres Danyau du Poiré22.
Trois quarts de siècle plus tard, César Ruiz Danyau, petit-fils de cet Antoine Danyau et héritier de l'esprit familial des Danyau du Poiré, eut un rôle politique important dans ce nouveau pays où une branche de leur famille était venue s’établir.
Né en 1918, il fit brillamment carrière dans l’armée chilienne : Directeur de l’Ecole d’Aviation en 1964, chef de la Région militaire Nord en 1967, chef de l’Etat-major général en 1969, il devint Commandant en chef de la Force Aérienne Chilienne (la "FACH") en 1970 sous le gouvernement de Salvador Allende. Le 9 août 1973, celui-ci le nomma ministre des Travaux publics et des Transports, avec la charge de mettre fin à la grève des camionneurs, qui devenait catastrophique pour le pouvoir en place. Ayant vite estimé que cette mission était impossible à réaliser, il présenta neuf jours plus tard sa démission, qui fut acceptée avec l’obligation d’abandonner aussi son poste de chef de la Force Aérienne. Ce qu’il fit. Quelques semaines plus tard il rejoignit le coup d’état qui venait d’être perpétré le 11 septembre par le général Pinochet.
Le général César Ruiz Danyau (1918-1990), descendant et continuateur au Chili
de la famille d’André-Philippe Danyau et d’Alexis-Constant Danyau :
- le 9 août 1973, ministre des travaux publics et des transports de Salvador Allende,
- en 1990, un des "sénateurs institutionnels" désignés pour huit ans par Augusto Pinochetd.
A la fin 1973 il devint recteur de l’Université du Chili, à Santiago, puis en 1975 ambassadeur du Chili au Japon. En 1990, au moment où la dictature arrivait à sa fin, il fut un des "sénateurs institutionnels" que le général Pinochet désigna afin de garder un certain contrôle sur le nouveau pouvoir, mais il mourut le 21 novembre de cette même année.24
Parmi les autres descendants d’Antoine Danyau au Chili, on trouve aussi Nicolas Danyau, photographe, guide de montagne, administrateur de projets d’écotourisme dans les régions reculées du sud-Chili, et qui est aussi connu pour être l’auteur d’albums d’art remarqués sur les paysages et sur la vie sauvage de ces contrées, dont en 2014 : Antarctica, et Torres del Paine.25
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Plans et états de sections du cadastre du Poiré de 1836 (Arch. dép. de la Vendée : 3 P 178). Fugitivement, sur la liste nominative du recensement de la population de 1851, cette rue est baptisée du nom de "grande rue"
2 Bulletin municipal du Poiré-sur-Vie, mars 1973, p. 6 : "L’agglomération très étendue compte plus de 1300 habitants. Les homonymes nombreux rendent la distribution du courrier difficile. Voici les noms des rues…", suivent les noms, anciens ou nouveaux, de 18 rues et places.
3 Avant 1790, les subdélégations étaient les subdivisions d’une Généralité qui était la principale circonscription administrative de la France d’alors. Leur taille correspondait plus ou moins à un demi-arrondissement actuel ; la future Vendée était principalement partagée entre celles de Fontenay, la Châtaigneraie, Montaigu, Palluau, les Sables, Luçon, Châtillon (Mauléon)...
4 Masse (Claude), Coupe, élévation et profil du château de Palluau, 1713 (SHD, bibliothèque du Génie, F° 131, feuille 65) ; Drake (Thomas), Album vendéen, 1856, gravure 72.
5 Dans les dernières années du XVIIIe siècle, les familles des bourgeois notables du Poiré étaient toutes domiciliées dans le bourg. Comme les Danyau, ceux-ci exerçaient des professions de juges, notaires, médecins… ou associées, pour lesquelles ils avaient été envoyés faire des études loin du Poiré. Ceci dès un très jeune âge (aux alentours de 10 ans) à partir duquel ils ne revenaient dans leurs familles au mieux que trois fois par an. Ce qui, ajouté aux spécificités de leurs professions, les coupait très tôt du reste de la population. Autres particularités : celle de ne marier leurs enfants que dans leur milieu, et aussi celle de faire suivre leurs noms de celui de terres leur appartenant ("sieur de la Roulière", "sieur de l’Aubonnière", "sieur de la Proutière", "sieur de l’Ermière", etc.) ce qui leur donnait des allures aristocratiques flattant les vanités et favorisant l’entre-soi. Cette coutume ostentatoire disparaîtra après la Révolution, mais les distanciations perdureront. Si à l’époque la perspective de changements avait d’abord fait l’unanimité, par la suite c’est parmi ces notables que l’on rencontre ceux qui seront durablement partisans d’un nouveau système politique qui, au moins localement, se trouve avoir été tout à leur avantage et avoir exaspéré les oppositions sociales.
6 Dictionnaire des Vendéens : notices biographiques d’André-Philippe Danyau, d’Alexis-Constant Danyau et d’Hippolyte Danyau, 2017 (Arch. dép. de la Vendée).
7 Les "Commissaires du Directoire exécutif départemental auprès de la municipalité cantonale de N…" recevaient une rétribution annuelle de 600 livres, qui s’ajoutaient à leurs autres revenus de notables qu’ils étaient. Par exemple pour André-Philippe Danyau : à ses revenus de notaire et aux revenus de ses biens patrimoniaux soit, sur la seule commune du Poiré, de trois métairies de 27 ha chacune, à une époque où une métairie de 20 ha rapportait en temps normal dans les 300 livres par an (cf. les travaux sur la région de l’historien ruraliste du XVIIIe siècle, Philippe Bossis). Tout ceci à une époque où un journalier recevait 1 à 1,25 livre pour une journée de travail, suivant qu’il était nourri ou pas (cf. les Arrêtés et Délibérations municipales de Montaigu de cette même époque – Arch. dép. de la Vendée : AC 146 1 et 2).
8 Les sources sur les années 1796 à 1800 au Poiré et André-Philippe Danyau sont principalement ses rapports théoriquement décadaires de commissaire du Directoire exécutif du Département auprès de la municipalité cantonale du Poiré, d’octobre 1796 à janvier 1800 (Arch. dép. de la Vendée : L 264) dont il ressort, qu’en dehors de lui-même, il existe peu de personnes fiables et compétentes sur tout le canton. S’y ajoutent : les Délibérations de la municipalité cantonale du Poiré, de juillet 1796 à août 1800 (Arch. dép. de la Vendée : L 1238) ; le Courrier de l’administration municipale du canton du Poiré, de juillet 1796 à septembre 1799 (Arch. dép. de la Vendée : L 1239) ; les Procès-verbaux des réunions des assemblées primaires […], de mars 1797 à septembre 1798 (Arch. dép. de la Vendée : L 1240).
9 En 1790, prenant la suite des paroisses, les communes furent administrées par un conseil municipal et un maire, élus par un suffrage censitaire destiné à favoriser les notables locaux. Le premier maire du Poiré aurait été l’avocat Joseph Tireau. Elles prenaient la suite des paroisses et de leurs assemblées élisant pour deux ans la douzaine de membres de "la fabrique" et leurs deux "syndics". Germain Pizagou fut l’un des derniers de ceux-ci. Dès les débuts de l’insurrection en mars 1793, ces "municipalités" furent remplacées par des "Comités" (dit aussi "Conseils") élus sans distinctions censitaires et dont le nombre de membres était fonction de la taille de la commune (une quinzaine pour le Poiré). Celui du Poiré fonctionna jusqu’à l’automne 1795, avec un "président" : Gilardeau ; des membres dits "administrateurs" : Gabriel Favreau de "l’Auroire" ; André Arnaud, marchand au bourg ; Pierre Raynard, meunier à "la Turquoisière" ; Louis Faveroul du "Beignon-Jauffrit" ; Remaud, cabaretier au bourg… avec secrétaires, etc. Leurs assemblées se tenaient à "Pont-de-Vie". Avec l’avènement du Directoire, les "municipalités" devinrent cantonales, leurs élections reprirent le principe censitaire, et leurs résultats furent étroitement contrôlés par par les émanations du pouvoir.
10 Cf. la participation aux élections municipales de 1797, 1798 et 1799 dans différents cantons de parties différentes de la Vendée (Arch. dép. de la Vendée : série L) :
11 Les élections précédentes, en 1796, n’ayant pas eu lieu, la municipalité sortante et autres membres de l’administration locale avaient été nommés par les autorités départementales. Sa composition, comportant des anciens membres des "Comités" des années 1793 à 1795, montre la difficulté à trouver des personnes du lieu attachées au pouvoir en place, et la nécessité pour celui-ci de les faire surveiller. De 1796 à 1800, ce fut le rôle d’André-Philippe Danyau. Les élections de 1797 devaient décidées de qui ceux qui seraient… le juge de paix, ses six assesseurs, les quatre "électeurs" (destinés à élire l’administration départementale et les députés aux assemblées nationales), le président de l’administration municipale (équivalent de maire), et un agent et son adjoint pour chacune des trois communes du canton. Outre ceux nommés par André-Philippe Danyau dans son courrier du 9 germinal an V (29 mars 1797), le président fut Louis Faveroul, les agents et adjoint pour le Poiré Germain Pizagou et Joseph Pilâtron, pour Beaufou Louis-Clément Sapin et Jean Bled, pour les Lucs Pierre Blays et Lucas Simonneau. A l’exception de G. Pizagou, de J. Pilâtron et de L. Simonneau, ils furent démissionnés ainsi que le secrétaire Etienne Rousseau le 11 septembre 1797.
12 Les registres des élections de mars 1798, où il y eut 16 votants ont été conservés, mais pas ceux de mars 1799 où il y eut 21 votants. Le faible nombre de ceux-ci aboutit à des cumuls de fonctions. En 1798, le juge de paix fut Joseph Tireau et ses assesseurs : Fumoleau, Gaspard Caillé et Jean Caillé-Fontaine pour le Poiré ; François Renaudin et Pierre Pérotteau pour les Lucs ; Raffin pour Beaufou. Les "électeurs" furent Henri-Jean Caillé, Pierre Pérotteau, Pierre Faveroul et Pierre Gibotteau. L’agent et l’adjoint de chaque commune varièrent en raison de fréquentes démissions et remplacements par cooptation ; parmi eux on trouve les Germain Pizagou et Faveroul-Laubonnière au Poiré, les Olivier Mercier et Texier aux Lucs, les Orceau et Morilleau à Beaufou. Par contre la présidence fut stable et détenue par Henri-Jean Caillé jusqu’au retour à des municipalités communales le 30 août 1800.
13 Courriers envoyés par André-Philippe Danyau au Directoire exécutif départemental les 18 et 19 thermidor de l’an VI (5 et 6 août 1798), et les 25 vendémiaire et 2 brumaire de l’an VIII (17 et 29 octobre 1799) (Arch. dép. de la Vendée : L 264). Voir aussi les Délibérations municipales et Courriers municipaux de ces mêmes périodes (Arch. dép. de la Vendée : L 1238 et 1239).
14 Gréau (Pierre) et Leroy (Pierre), Les armes de récompense aux vétérans des armées de l’Ouest, 2019, 272 p.
15 Sur Jean-François Babinot voir les Archives militaires de la guerre de Vendée conservées au Service historique de la Défense à Vincennes (Arch. de la Vendée : SHD-XU 16-38-39, 29-6, 33-1-2-3-4-5-6-7-8-11-12, 36-1, 39-3-4-5-7-8-9-10), en particulier dans les actes décidés en faveur des anciens combattants vendéens au moment de la Restauration, et l’inventaire inédit qui en a été fait en 2019 pour ceux du Poiré par Eugène-Marie Vincent
16 Henri Moinardeau né à Beaufou en 1782 (fils de Louis-Henri Moinardeau né à Beaufou en 1748, lui-même fils d’Henri Moinardeau…) avait un frère Louis (né à Beaufou en 1785, décédé en 1817 au Poiré) d’où est issue la lignée suivante : Jean Moinardeau au Poiré (1813-1888), Pierre Moinardeau au Poiré (1857-1925), Maxime Moinardeau au Poiré (1881-1964), dont est issu Maxime Moinardeau (Louis de son premier prénom, 1912-1987). Recherche généalogique faite par J. D. en 2023.
17 Les sources de ces événements de frimaire de l’an XII à Aizenay proviennent toutes de ceux ayant arrêté et condamné Henri Moinardeau et ses compagnons : un procès-verbal de la justice de paix du canton du Poiré du 3 décembre 1803 (Arch. dép. de la Vendée : 4 U 20-2, acte n°14) ; un article du Journal des Sables du surlendemain, relayé par un article dans le "Journal des débats et des décrets" du lundi 12 décembre 1803 ; une des affiches diffusée par la commission militaire afin de faire une publicité sur le jugement rendu, et conservée jusqu’au début du XXIe siècle dans une famille du Poiré à l’époque amie des condamnés ; les Archives du préfet Merlet (copie aux Arch. dép. de la Vendée : 1Num 110)… Voir aussi les registres des régiments au Service historique de la Défense à Vincennes. Voir aussi les registres des régiments napoléoniens au Service historique de la Défense à Vincennes.
18 Trois quarts de siècles plus tard, cet état d’esprit plus sentimental que politique et fortement imprégné des mémoires locales populaires et familiales, est devenu difficilement compréhensible voire seulement audible sans être déformé et trahi. Parmi ses derniers porteurs, Georges Hillairiteau (1901-1998) d’Aizenay, en a été un des plus connus et des plus représentatifs.
19 Cf. le Mémorial du Poiré-sur-Vie, animé par Daniel Aubret ; les 190 noms de la guerre 1914-1918 incluent ou non tous les nés sur la commune ayant été recensés aux conseil de révision du Poiré, et ceux y étant domiciliés... Voir aussi les Délibérations municipales du Poiré-sur-Vie des 13 juillet 1919 et 6 février 1921 (Arch. dép. de la Vendée : AC 178 14).
20 Cf. "Trois générations au garage Piveteau", Ouest-France, 19 décembre 2019 ; et entretiens en 2023 avec Pascal Piveteau.
21 Parmi les nombreuses références dans la presse et sur la toile, voir plus localement : "Remise de clés de cinq ateliers pour les artisans d’art", Ouest-France, 12 décembre 2020 ; "JEMA 2022 - les artisans d’art prêts à partager leur passion", Ouest-France, 11 mars 2022 ; etc.
22 Registres des mutations des propriétés cadastrales du Poiré-sur-Vie (Arch. dép. de la Vendée : 3P 2042 - 84).
23 Dans Historia de Concepción – 1550 / 1988 (4e éd., 1989, 438 p.), Fernando Campos Harriet cite les Danyau parmi les familles d’origine française venues s'installer localement au XIXe siècle (Quirihue étant situé à seulement 80 km de Concepción).
24 Voir de Falcoff (Marc), Modern Chile 1970-1989, a Critical History, 1989, p. 282 sq., dont photos ; ou encore le résumé de la biographie de César Ruiz Danyau proposé par la Bibliothèque du Congrès National du Chili.
Selon Róbinson Rojas, The Murder of Allende and the end of the Chilean Way to socialism (1976, 255 p.), c’est pour le neutraliser qu’Allende aurait vainement intégré en août 1973 César Ruiz Danyau dans son cabinet ministériel, alors que celui-ci faisait partie du complot se fomentant contre lui… et aura un rôle majeur dans le coup d’État du 11 septembre suivant.
25 Enquête au Chili en août 1991, sur les descendants des Danyau du Poiré. Echanges en 2021-2023 avec Maria Cecilia Danyau Fernández et Alejandro Manuel Danyau Raby, de Valparaiso et de Viña del Mar, et avec Carlos Danyau Vega, de Puerto Varas.
Août 1991 : le môle Vergara à Viña del Mar, station balnéaire voisine de Valparaiso
et fréquentée alors par des membres de la famille des Danyau du Chili…
A gauche : derrière le pilier central, la pointe des Anges fermant au sud la baie de Valparaiso.
A droite : au loin vers le nord au-delà du cargo, la pointe de Concón.
(en 2020, suite à des incendies criminels d'avril 2009,
le môle Vergara avait perdu ses kiosques, tables, bacs à fleurs, réverbères… qui faisaient son charme)
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