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Montaigu-en-Vendée
patrimoine et histoire

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Pont-de-Vie

rappel : avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur.

 

"Pont-de-Vie"1 est essentiellement constitué des restes d’un château en contrebas duquel coule "la Vie". En dépit de son nom, il n’y a pas eu là de pont sur cette rivière avant le milieu du XIXe siècle. Jusqu’alors celle-ci se franchissait par un gué qui était bordé par "une planche" c’est-à-dire une passerelle pour les piétons que par extension on appelait parfois "pont". Quant à l’étymologie de ce nom on évoquera, avec les plus grandes réserves, certains philologues2 qui proposent de voir dans ce type de toponyme une subsistance de la préposition latine "pone" signifiant "derrière"3, que l’on retrouve au Moyen Age dans d’autres noms de lieux commençant par "pont" ou par "point", avec le sens de "borne, limite, frontière"4... Ainsi pourrait-on voir ici un souvenir de la limite entre la "principauté" féodale des Lucs au nord et celle de la Roche-sur-Yon au sud.

Poiré_Pont-de-Vie_MenV-1000

"Pont-de-Vie" et ses abords sur le plan cadastral de 1836,
et sur des vues aériennes du 16 mars 2005 (environ 770 x 565 m) et du  3 septembre 2014.


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Le logis de "Pont-de-Vie" à la fin du XVIIIe siècle

Avant la fin du XVIIIe siècle, ce que l’on connaît du logis de "Pont-de-Vie" se limite à ce que peuvent suggérer les éléments archéologiques et architecturaux qui en reste. Cependant, ayant été séquestré comme bien national sous la Révolution, en novembre 1798 il a été l’objet d’une estimation qui en a fait la description suivante...

"La maison principale consistant en une salle, salon plusieurs chambres basses et hautes, office, caves, boulangeries, deux pavillons, plusieurs greniers, écuries, latrine, toit à volailles, le tout se joignant (une cour au milieu des dits bâtiments) de longueur cent soixante-six pieds, de largeur cent dix-huit pieds, et de hauteur quarante pieds au principal corps de la maison, et environ vingt-cinq pieds ailleurs, tenant de toute part aux terres de la maison et à une basse-cour.
- Plus une basse-cour, de longueur cent vingt pieds, de largeur cent soixante pieds, avec une fuye dans la dite basse-cour.
- Plus les toiteries à bestiaux, la grange, une chapelle, un pressoir et plusieurs toits à cochons, les dits toits et chapelle se joignant à l’exception des toits à cochon, de hauteur quinze pieds, de longueur cent vingt pieds et de largeur vingt pieds, tenant de toute de toute part aux terres et à la basse-cour de la maison.
- Plus un chenil avec une petite cour et quatre chambres, le tout se joignant, de longueur quarante-cinq pieds, de largeur quarante pieds, et de hauteur dix pieds, tenant de toute part aux terres et jardin de la maison, tous les dits bâtiments en partie brûlés, et le reste en assez mauvais état.
- Plus le jardin médiocrement planté avec un affiage au bout, enfermée de murailles en assez bon état, contenant environ dix boisselées, tenant du levant au chemin du Poiré au Luc, des autres parts aux terres de la maison.
- Plus un parc entouré de murailles en mauvais état contenant vingt boisselées, tenant du levant au chemin du Poiré au Luc, du midi au chemin du Poiré à Beaufou, du couchant idem et du nord aux terres de la maison.
- Plus un étang au bas du parc d’environ soixante pieds de longueur sur quarante-cinq de largeur.
- Plus les deux pièces des glacières contenant quinze boisselées, tenant de toute part aux terres de la maison."

...suivent l’énumération des terres dépendant directement du logis de "Pont-de-Vie" et de sa borderie, puis celle des métairies constituant son amenage et de leurs terres : "la Nillière", "le Moulin", "la Maison Neuve", auxquelles s’ajoutaient "le Puy Chabot" et "la Faucherie"5. Pour mémoire, un pied valait 0,325 m, et une boisselée 0,114 ha au Poiré soit 1 ha pour 8,77 boisselées.

Pont-de-Vie_IGN_MenV-600

"Pont-de-Vie" au début du XXIe siècle selon la carte dite classique de l’I.G.N.
et les éléments disparus du château à la fin du XVIIIe siècle.
(environ 270 x 125 m)


Ces bâtiments et les parcelles voisines s’identifient plus ou moins facilement sur le plan cadastral levé en 1835-1836 et sur lequel sont distingués ceux étant en ruine et ceux restés en bon état ou ayant été relevés, certains ayant pu disparaître. On y voit qu’en 1798 les dimensions des terres semblent avoir été estimées approximativement, étant sous-évaluées en moyenne de 40 à 50 %, tandis que celles des bâtiments subsistants sont conformes à la réalité de 2025.

Ainsi la cour du château, avec les constructions l’entourant, mesure bien 52 x 38 m (130 x 118 pieds). Et le corps de logis actuel, dont une pierre porte la date de 1732, a bien une hauteur de l’ordre de 8,12 m (25 pieds), celui-ci ayant une pierre portant la date de 1732. Mais le bâtiment au nord de la cour, bordé par une terrasse (50 x 20 m) surplombant "la Vie", ne fut pas reconstruit, et c’est lui qui devait avoir la hauteur de 13 m (40 pieds) donnée dans l’estimation. Vu son orientation et sa localisation, il constituait la l’élément principal et le plus ancien du château, et en 2025, il en restait encore des soubassements. Enfin, de l’autre côté de la cour le pavillon d’entrée et les dépendances lui faisant suite sont à dater du XVIe siècle, comme le montrent les blasons sculptés du pavillon et les ouvertures géminées ou de forme ovale voisines qui ont leurs pendants au "Fief" ou à "la Millière".

Le nom des "pièces des glacières" bordant à l’ouest le château, se rencontre aussi près d’autres logis, tel celui de "Rochequairie" à Saint-Etienne-du-Bois. Des constructions enterrées destinées à conserver pour l’été la glace qu’on y stockait l’hiver, et qui n’apparaissent pas avant la seconde moitié du XVIIe siècle. Aucune trace n’a été trouvée de restes de ce type d’édifice, mais une rumeur ancienne prétend qu’un souterrain existerait en cet endroit6.

La présence de l’étang voisin est similaire à celle des étangs destinés à élever des poissons, que l’on trouve ou que l’on trouvait près d’autres ex-logis au Poiré : au "Fief", à "la Rételière", à "l’Eraudière", à "la Millière"... Leur création pourrait remonter au Moyen Age.

Quant à la chapelle, détruite par la Révolution, il n’en restait au début du XXe siècle "qu’un bénitier et une piscine [...] visibles dans la maison du fermier Gauvrit, dont un des murs semble avoir appartenu jadis à la chapelle même"7.

Cette description de "Pont-de-Vie" faite par ses estimateurs de 1798 et disant que "tous les dits bâtiments [sont] en partie brûlés, et le reste en assez mauvais état", montre combien les passages des troupes révolutionnaires avaient pu mettre à mal la commune du Poiré. Cependant le 13 mai 1797 la municipalité cantonale venant d’être élue avait envisagé d’y déplacer ses réunions, son administration ainsi que la justice de paix, tant l’état des locaux servant de "maison commune" dans le bourg y était encore plus dégradé8.

Pont-de-Vie_2022-11_MenV-1000

"Pont-de-Vie" début novembre 2022.


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Les "seigneurs de Pont-de-Vie" jusqu’à leur disparition

Contrairement à ceux d’autres villages du Poiré, le nom de "Pont-de-Vie" n’apparaît pas dans les Hommages d’Alphonse comte de Poitiers, frère du roi de France Louis IX / saint Louis, dans lequel sont récapitulés en 1260 ses domaines et ses droits. Ce n’est que vers 1345 qu’on rencontre un Pierre de Pont-de-Vie, et que l’on suit au hasard d’actes matrimoniaux ses successeurs jusqu’à ce que leur héritage au Poiré soit séquestré et vendu en tant que biens nationaux aux plus offrants sous la Révolution.

Cela peut donner de ceux étant dits "seigneurs de Pont-de-Vie", la liste incomplète et des plus incertaines suivante9...


Pierre de PONT-de-VIE (cité vers 1345)

Jean de PONT-de-VIE (cité vers 1400)

Aymery de PONT-de-VIE (cité en 1408)

Jean de PONT-de-VIE (cité vers 1454)

Jacques de PONT-de-VIE (cité en 1489)

Pierre de PONT-de-VIE (cité en 1526)

? d’AULNIS marié avec ? de PONT-de-VIE

Guyon d’AULNIS (cité en 1474)

Louis d’ AULNIS (cité en 1526)

Charles d’AULNIS (se marie vers 1564 avec Renée de Montausier)

Madeleine d’AULNIS (se marie vers 1590 avec François des NOUES)

Françoise des NOUES (se marie en 1603 avec Jean PIERRES)

François PIERRES (se marie en 1630 avec Marie Chappot)

François PIERRES (1636- ?  - se marie en 1666 Hélène Foucher)

Louis PIERRES (se marie en 1699 avec Marie Charlotte Cherbonnel)

Louise PIERRES (se marie en 1723 avec Jacques de LA SAYETTE)

Honoré de LA SAYETTE (1729-1814)

Antoine-Marie de LA SAYETTE (v.1759- ? )

Au XVe siècle un seigneur de "Pont-de-Vie", Vincent de Pont-de-Vie (n’apparaissant pas dans la liste ci-dessus), voulut contester au prieur de Saint-Lienne de la Roche-sur-Yon, le droit que celui-ci avait de mettre dans la paroisse du Poiré "un homme clerc et lettré pour tenir les écoles en icelle". Mais une sentence fut rendue, à Paris, en 1448, qui donna main levée des empêchements de Vincent de Pont-de-Vie et maintint le prieur dans tous ses droits, relativement à l'école du Poiré7... Une sentence témoignant aussi de l’existence "d’écoles" au Poiré à cette date, mais sans que l’on sache depuis quand.

Les d’Aulnis, comme toutes les familles nobles du Poiré à l’exception des Marchand,  rejoignirent la Réforme protestante dans la seconde moitié du XVIe siècle.

Les Pierres qui sont devenus "seigneurs de Pont-de-Vie" au début du XVIIe siècle, venaient du Plessis-Baudouin en Anjou, prétendant à une ancienneté suivie depuis les années 900, et ayant ses racines dans le nord de l’Angleterre.

Les La Sayette furent les derniers "seigneurs de Pont-de-Vie", qu’ils ne possédèrent que le temps de deux générations.

Pont-de-Vie_blason-1564_MenV-600

2012 : parmi les blasons décorant le pavillon de l’entrée du château de "Pont-de-Vie",
celui unissant les armoiries de Charles d’Aulnis et de Renée de Montausier
faisant dater ce pavillon du XVIe siècle.


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La fin du domaine de "Pont-de-Vie"

Les La Sayette ne semblent pas avoir beaucoup vécu à "Pont-de-Vie". Honoré de La Sayette (1729-1814) et son fils Antoine-Marie (né vers 1759) émigrèrent au début de la Révolution et combattirent en 1792 dans l’armée de Condé. Ils ont eu une descendance par les filles qui, par les de Clervaux puis les de Sanzac existe toujours au XXIe siècle sur Bordeaux et dans le Périgord.

En tant que possession d’émigrés leurs biens furent séquestrés puis mis en vente comme biens nationaux. Cependant lorsqu’en 1802 une loi d’amnistie permit à Antoine-Marie de La Sayette de rentrer en France, il put récupérer les métairies du "Puy-Chabot" et de "la Faucherie" pas encore vendues, mais pas le reste du domaine qui avait été adjugé trois ans plus tôt.

En effet, le 7 juin 1799 (9 pluviôse VII) le château de "Pont-de-Vie", ses bois et sa borderie, avaient été adjugés à Joseph Philippe Tireau qui avait acheté le même jour la métairie de "la Maison Neuve". Joseph Gibotteau, autre bourgeois nanti du Poiré, avait acheté celle du "Moulin"  tandis que celle de "la Nilière"  était achetée par les frères Louis, Mathurin et Antoine Crucy, architectes à Nantes. Ces derniers s’étaient lancés dans des opérations spéculatives à grande échelle d’achats de biens nationaux destinés à être revendus avec bénéfice seulement quelques années plus tard. Ce fut le cas pour "la Nilière" qu’ils revendirent peu après aux Tireau10.

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"Pont-de-Vie" et ses métairies au moment de leur dispersion en tant que biens nationaux,
sur la carte dite "de l’état major", vers 1840, les routes vers Palluau et vers Aizenay venant d’être tracées,
celle vers les Lucs s’arrêtant à "Pont-de-Vie", pour se poursuivre ensuite en chemin.
(environ : 3,500 x 2,250 km)


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"Pont-de-Vie" de la résistance à l’occupation    

Ses propriétaires ayant émigré, le château de "Pont-de-Vie" était inoccupé lors de la révolte populaire en mars 1793. Un "Comité / Conseil de la paroisse du Poiré" fut élu succédant aux municipalités de 1790 et des années suivantes. Avec un effacement durant l’hiver de 1794, il assura une administration locale qui fonctionnera jusqu’au début de l’automne 1795. En septembre 1794 malgré leur dévastation, il s’était établi dans les salles du logis de "Pont-de-Vie", et bien que par la suite les révolutionnaires aient fait disparaître systématiquement ses papiers lorsqu’ils reprirent localement le pouvoir, certains de ceux-ci ont subsisté : des actes clandestins d’état civil (jusqu’en 1800), un exceptionnel registre des contributions destinées à soutenir les insurgés (de mars 1793 à fin septembre 1795), des actes juridiques ou assimilables... qui ont été conservés dans les familles de ceux ayant survécu à ces événements, ou dans les minutes de diverses études notariales11.

Parmi les noms de membres qui se réunissaient dans "la chambre du Conseil du Poiré" (ou "Comité") à "Pont-de-Vie", on relève ceux de son président, le chirurgien Pierre Gilardeau († 12 nov.1796), du marchand André Arnaud du bourg, du meunier Pierre Raynard de "la Turquoisière", de Louis Duplessis (1760-1821), de Gabriel Favereau, Pierre Georget, Caradeuc, Joseph Augeron... et de nombreux autres dont Pierre Moreau (1728-1799), curé du Poiré.

De l’examen de ces papiers se dégage l’impression d’une administration ayant dès le début de la révolte vendéenne un souci de légalité, et qui fonctionna assez bien malgré la guerre. Ils montrent la mise en œuvre locale des règlements des 13 juillet et 12 octobre 1794, du 9 août 1795... destinés à assurer le fonctionnement "militaire, administratif et judiciaire"12 des régions libérées par les insurgés.

Ci-après, conservé en 2025 chez un de leurs descendants, le début et la fin de l'...

"Expédition du partage des biens de la succession de feu Jean Raynard
fait entre Pierre Raynard et Marie Anne Proust du 8 novembre 1794"

Raynard-Prousi_1794-11-08_MenV-800

"8 novembre 1794
Extrait du registre de délibération du Conseil de la Paroisse du Poiré sous la Roche-sur-Yon
Aujourd’hui huitième jour du mois de novembre mille sept cent quatre-vingt-quatorze l’an deuxième du règne de Louis dix-sept, ont comparu en leurs personnes établis en droit et duement soumis par devant le Conseil du Poiré sous-la Roche-sur-Yon,
Marie Anne Proust veuve et donataire universelle de défunt Jean Raynard meunier, son mari,demeurant au village de la Turquoisière en cette paroisse du Poiré d’une part,
et Pierre Raynard aussi meunier...

[.../...]

...Fait, arrêté et consenti en la chambre du Conseil du Poiré les dits jour, mois, an que dessus et s’est le dit Raynard avec nous président, membres et secrétaire du dit Conseil soussigné et quant à la dite Proust elle a déclaré ne savoir signer. De ce enquise ce XXX registre est signé Pierre Renard, Gilardeau président, Giraudin, Caradeuc, Favereau, Rousseau, Arnaud, et de moy secrétaire soussigné
(signature) Duplessis secrétaire du Conseil pour 1re expédition".


A l’été 1795, le non-respect programmé des accords de la Jaunaye avait obligé Charette à reprendre des combats qui avaient peu d’espoirs de victoire. En octobre il était obligé d’abandonner ce qui avait été son quartier général de Belleville. En même temps son administration locale prenait fin, et dans les derniers jours de janvier 1796 le général Travot vint occuper le château de "Pont-de-Vie" d’où il poursuivit pendant deux mois la traque de Charette. Capturé le 23 mars près de la Chabotterie vers les midis, c’est à "Pont-de-Vie" que celui-ci fut amené, y arrivant avant 7 heures du soir. Il dîna d’une soupe à l’oignon et fut enfermé dans un réduit du pavillon d’entrée du château13, tandis qu’une barrique de vin y était saisie pour fêter l’évenement13. Le lendemain Charette fut emmené à Angers, puis conduit à Nantes où on l'exécuta cinq jours plus tard. 

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( illustration provisoire !!! )

En 2025, le réduit près du pavillon d'entrée de "Pont-de-Vie"
où Charette passa sa première nuit de captivité.


Le "Conseil de la paroisse du Poiré" fut remplacé par une municipalité cantonale du Poiré constituée d’un président, et d’un agent pour chacune des communes de Beaufou, des Lucs et du Poiré, tous étant élus ainsi qu’un suppléant pour chacun des agents. Leur principal rôle était de faire rentrer les impôts et toutes ses décisions devaient avoir l’accord d’un commissaire nommé et payé (600 livres par an) par le "Directoire exécutif départemental". La fonction de ce commissaire était de surveiller leurs faits, gestes et façons de penser ainsi que ceux de la population, et d’en faire un rapport décadaire. Il était assisté par une troupe d’occupation qui, vivant sur le pays ne fut pas appréciée, et dont le commandant s’était installé à "Pont-de-Vie"16. 


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Le synode diocésain du 4 août 1795   

Le 4 août 1795 à "Pont-de-Vie" se tint une "assemblée de prêtres [...] du pays bas et du centre, diocèse de Luçon" réunis en synode...

A la veille de la révolte populaire de mars 1793, l’organisation de l’Eglise catholique était en train de connaître de profonds changements. Les limites des diocèses allaient désormais devoir correspondre à celles des départements créés en 1790,  et leurs évêques ne plus être nommés par le pape, En contrepartie de la session de ses biens à l’Etat, les membres du clergé allaient être payés par celui-ci, ce qui les assimilait à des fonctionnaires, et en tant que tels il leur fut demandé de prêter serment de subordination au pouvoir politique. Ceux qui l’acceptèrent furent dits "prêtres jureurs". Ceux qui s’opposèrent à cette main mise de l’Etat sur la vie spirituelle refusèrent de le prêter. Ils furent dits "prêtres réfractaires" ce qui fit qu’ils furent soit déportés ou poussés à un exil hors de France, soit contraints à la clandestinité pour éviter l’arrestation et l’incarcération. En Vendée, au final 71 % des prêtres refusèrent de prêter ce serment, en particulier dans le Bocage et le Marais breton, ou se rétractèrent15, et comme leur évêque Mgr de Mercy (1736-1811), le plus grand nombre d’entr’eux connut l’exil, pendant qu’une centaine choisissait de rester dans leur paroisse, cachés et protégés par leurs fidèles.

En 1795 Mgr de Mercy, soucieux de rappeler son autorité à ces prêtres demeurés en Vendée dans la clandestinité, leur délégua un de ses vicaires généraux (on dirait aujourd’hui "vicaires épiscopaux"), pour reprendre contact avec eux et leur délivrer ses instructions.

Jean Brumauld de Beauregard (1749-1841), venant d’Angleterre, débarqua nuitamment sur Saint-Hilaire-de-Riez fin juin 1795, il parcourut le pays insurgé, rencontra Charette à Belleville le 17 juillet, et le 4 août réunit en synode à "Pont-de-Vie", 56 prêtres de la partie nord de l’ancien diocèse de Luçon, ce qui incluait Legé et Saint-Etienne-de-Corcoué, et excluait le sud du diocèse et les secteurs de Mortagne, la Châtaigneraie et Fontenay dépendant du diocèse de Maillezais / la Rochelle. Après une messe dite dans l’église du Poiré, leur assemblée discuta des ordonnances de leur évêque, et on arrêta et rédigea des articles portant sur des éléments de liturgie, la gratuité des fonctions ecclésiastiques, la réhabilitation des baptêmes et mariages faits par les "intrus / jureurs", la subsistance et les besoins des religieuses... et on consigna les noms des 57 prêtres ayant fait partie de cette assemblée15.

On y tint à marquer la distance devant exister entre les questions religieuses et la cause défendue par Charette, qui n’y était évidemment pas présent. Cependant le 6 septembre celui-ci édicta une ordonnance visant à prendre soin du sort des religieuses vivant dans le pays relevant de son autorité.

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"Articles retenus à l’assemblée du clergé tenue au Poiré le 4 août 1795".
(Archives de l’évêché de Poitiers, Z3 1, 183/86)

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"Liste de Messieurs les prêtres catholiques
qui travaillent au st ministère dans les arrondissements des armées catholiques et royales
du pays bas et du centre, diocèse de Luçon",
provenant des Archives de l’évêché de Poitiers.


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Localisation des participants au synode diocésain du 4 août 1795 à "Pont-de-Vie",
sur une carte de la Vendée de 1975 ;
et Jean Brumauld de Beauregard (1749-1841) qui le réunit et le présida.


Trois mois après le synode de "Pont-de-Vie", Charette devait abandonner son quartier-général de Belleville, et cinq mois plus tard il était pris, puis tué le 29 mars 1796...

Jean Brumauld de Beauregard poursuivit une activité pastorale en Vendée jusqu’à la fin juin 1796 puis dut se cacher à Nantes et ensuite dans les environs de Poitiers d'où il était originaire, de fin septembre.1796 au 29 septembre 1797. Dénoncé, il fut alors arrêté et  emprisonné, puis de Rochefort déporté en Guyane où après un voyage de six semaines difficile et émaillé d’affrontement avec des navires anglais, il arriva fin mai 1798. Les changements politiques à Paris lui permirent de repartir pour la France le 25 août 1800, mais son navire fut pris par une frégate anglaise et il fut débarqué à Lisbonne. Traversant l’Espagne, il arriva le 21 janvier 1801 à Poitiers. Il se rallia au Concordat, tout en manifestant plus de compréhension que Mgr de Mercy et ses successeurs, vis à vis des dissidents qui le refusèrent et formèrent la Petite Eglise17. Il sera évêque d’Orléans de 1823 à 1839.

Quant aux autres participants au synode de "Pont-de-Vie", après que le Concordat eut mis fin aux percussions religieuses, on sait pour 51 d’entr’eux ce qu’ils étaient devenus. 15 avaient été tués ou étaient décédés entre temps. 9 avaient quitté la Vendée, certains en étant des plus réservés dans l’accueil du concordat18. Les 27 autres avaient été le plus souvent maintenus dans les paroisses où ils avaient exercé leur ministère dans la clandestinité, aucun n’ayant été appelé à remplir des fonctions plus importantes.

Si Mgr de Mercy et son vicaire général et bientôt successeur Gabriel Paillou furent pleins de compassion pour les misères des prêtres comme eux en exil, ils furent suspicieux vis à vis de ceux qui, restés en Vendée, avaient dû s’y adapter aux circonstances sans s’en référer à leur hiérarchie. Une suspicion liée à leur conception pyramidale de leur fonction, et à leur perception limitée de ce qui s’y passait durant leur absence19. Un Brumauld de Beauregard semble avoir mieux compris les réalités du moment, et eu plus d’empathie et de respect pour ses interlocuteurs.


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"Pont-de-Vie" : trésors mythiques et monument emblématique du Poiré

En 1799, "Pont-de-Vie" avait été acquis par l’avocat puis juge Joseph Tireau (1753-1815), "sieur de l’Ermière", un des principaux profiteurs de la Révolution au Poiré. Lui et ses héritiers utilisèrent les matériaux de certains des bâtiments pour des constructions ou reconstructions dans les villages voisins.

A l’époque où ceux-ci quittèrent le Poiré, ils vendirent le château à Louis Gendreau (né vers 1804). Complété par les métairies de "la Nilière" et de "la Maison Neuve", "Pont-de-Vie" passa au fils de celui-ci, Auguste Gendreau (né vers 1851), puis à son petit-fils Auguste Gendreau (né en 1895), puis à son arrière-petit-fils Auguste Gendreau (né en 1925), et enfin aux filles de ce dernier.

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Dans les années 2020, des vestiges de "Pont-de-Vie" intégrés dans des constructions voisines,
à "la Maison Neuve", à "la Nilière", à "la Maumernière".

On connaît moins les noms des métayers successifs de "Pont-de-Vie" que ceux de ses propriétaires. A la fin du XVIIIe siècle, ses deux métairies étaient exploitées par la famille Favrout et par la famille Bled. Au début des années 1870, on n’y compte plus qu’une seule métairie, tenue par la famille Gauvrit, qui y restera jusque dans les années 1950. Lui succèdera la famille d’Armand Friconneau qui sera le dernier agriculteur de la métairie de "Pont-de-Vie", dont il  cessera de cultiver les 28 hectares au milieu des années 1980.

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Vers 1897-1898, dans un de leurs champs bordant le chemin donnant accès à "la Nilière",
des membres de la famille des Gauvrit, alors métayers de "Pont-de-Vie", posent pour le photographe
(photo par Pierre Tenailleau, 1871-1938).
Et une vue de ce même endroit en juin 2017 :
le mur du pourpris de "Pont-de-Vie" y présente les mêmes brèches que 120 ans plus tôt.

Dans les années 1840, la création des "routes départementales" avait transformé celle reliant le bourg du Poiré à "Pont-de-Vie", ainsi que le chemin qui la prolongeait jusqu’aux Lucs. Afin d’en supprimer la forte pente de part et d’autre de "la Vie", on lui donna son actuel tracé sinueux, un pont étant alors édifié sur la rivière. Et lorsque une cinquantaine d’années plus tard, dans la nuit du 26 au 27 octobre 1909, des pluies diluviennes s’abattirent sur le Poiré et ses alentours, celui-ci fit preuve de solidité étant un des rares ponts à ne pas être emporté par la crue qui s’en suivit, tandis que la chaussée le précédant, côté "Pont-de-Vie", était coupée par les eaux.

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Le pont de "Pont-de-Vie" dans les jours suivant la crue du 26-27 octobre 1909,
avec au premier plan la brèche ouverte par les eaux.
La croix de "Pont-de-Vie" dans les années 1920 et en juillet 2025.

Faisant partie de la cinquantaine de croix, calvaires ou arceaux dispersés sur la commune du Poiré, celle en granit située à l’entrée du chemin menant au "château de Pont-de-Vie" fut érigée par la famille Gendreau, et elle a été bénie le 12 mai 191422.

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Cartes postales du château de  "Pont-de-Vie" autour de 1910 et dans les années 1920 provenant des fonds
d’Eugène Poupin (1859-1918) et de Raymond Bergevin / Ramuntcho (1878-1953).

Comme en d’autres lieux du Poiré et d’ailleurs, des rumeurs de la présence d’un improbable trésor courent sur "Pont-de-Vie".

Si on n’est pas trop exigeant sur ce qui peut être appelé un "trésor", il en a effectivement été trouvé un en bordure du village de "la Nilière", à 300 m de "Pont-de-Vie".

En 1978, en défrichant une haie, Eugène Rocheteau a découvert dans son talus un sceau en or (ou au sens strict, une "matrice de sceau"). Il mesurait 15,7 mm de long et 10,6 mm dans sa plus grande largeur, et il avait un poids de l’ordre de 4 g. De part et d’autre de son tenon qui se terminait en feuille de trèfle, étaient gravés : "amor meus" et "perennis" ("mon amour éternel"). Son empreinte qui mêle les lettres "F", "A" et "M", pourrait se rapporter à des seigneurs ayant vécu à "Pont-de-Vie" au XVIe siècle : Charles d’Aulnis et son épouse Renée de Montauzier. La valeur archéologique pourtant limitée de ce "trésor" l’emportant donc largement sur sa valeur financière.

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Le "trésor de Pont-de-Vie" :
très agrandi, le sceau trouvé en 1978 près de "la Nilière" par Eugène Rocheteau.
( photos de E.-M. Vincent )

Précédemment, dans les années 1960, Auguste Gendreau, de "Pont-de-Vie", avait fini par céder à la pression insistante des rumeurs prétendant à l’existence d’un "mythique trésor" sur les terres entourant sa demeure. Et c’est ainsi qu’il s’était décidé à faire des fouilles à un endroit où, disait-on, ce fameux "trésor" aurait pu se trouver. On creusa et, bien entendu, on ne découvrit rien. Assez mortifié de s’être laissé entraîné à prendre ses rêves pour des réalités, il fit boucher le trou qui venait d’être fait, et se promit qu’on ne l’y reprendrait plus... Ce qui n’a pas mis fin pour autant aux rumeurs qui l’avaient conduit à jouer les chercheurs de "trésor".

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Auguste Gendreau, à qui était donné familièrement le surnom de  "marquis de Pont-de-Vie",
en 1990 lors d’un banquet réunissant 22 "Auguste" du Poiré.23
 

Son statut de château et les événements historiques qui lui sont attachés ont valu à "Pont-de-Vie" de faire partie de la douzaine de monuments emblématiques du Poiré24, et d’attirer une foule de visiteurs les 15-16 septembre 2018 quand il fut ouvert lors des Journées du Patrimoine.

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"Pont-de-Vie", monument emblématique du Poiré mis à l’honneur les 15 et 16 septembre 2018,
lors des Journées européennes du patrimoine.

"Pont-de-Vie", a aussi bénéficié de l’établissement sur le Poiré de Raphaël Toussaint, le célèbre peintre des paysages vendéens. C’est ainsi qu’une de ses œuvres des années 1991-1996, en représente le château vu des bords de "la Vie" à la toute fin de l’automne25.

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"Pont-de-Vie" représenté dans les années 1990 par Raphaël Toussaint,
et le 23 décembre 2023 (photo de Dominique Mignet).

 

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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)

1 On dit "Pont-de-Vie", sans article, et non "le Pont de Vie", comme non loin de là on dit "Pont-Martin" et non "le Pont-Martin", ou ailleurs "Pont-l’Évêque" ou "Pont-Saint-Esprit"...

2 Pons (Jacques), "Promenade philologique…", Mémoires de l’académie d’Orléans, 1998, p. 149-153.

3 Tacite, Historiarum, Lib. III, LXXXV / Histoires, livre 3, chapitre 85 : "Ce fut un hideux spectacle de le voir (Vitellius) ‘vinctæ pone tergum manus’ (mains liées derrière le dos) […]".

4 Godefroy (Frédéric), Dictionnaire de l'ancien français, t. 6, p. 253.

5 Procès-verbaux d’estimations et d’adjudications des biens nationaux, sur la commune du Poiré (Arch. dép. de la Vendée : 1 Q 212, etc.). Voir aussi le contenu des actes notariés des années suivantes.

6 Entretiens en 1970-1980 d’E.-M. Vincent avec Armand Friconneau (1921-1998), celui-ci rapportant aussi que dans les années 1950 à proximité immédiate de "Pont-de-Vie", un effondrement s’était produit dans un champ de l’autre côté de la route du Poiré aux Lucs. Ce qui ne pouvait avoir été causé que par la présence d’un souterrain en cet endroit. Dans les années 1810, Frédéric Lemot fit construire une "glacière" toujours existante, près de son château de la Garenne de Gétigné, près de Clisson.

7 Boutin (Hippolyte), Chronique paroissiale du doyenné du Poiré, 1900-1901, p. 62-64. On sait qu’en 1375 il existait déjà "des écoles" au Poiré, mais sans qu’on sache depuis quand.

8 Délibérations de la municipalité cantonale du Poiré du 24 floréal an 5e / 13 mai 1797 (Arch. dép. de la Vendée : L-1238). Voir aussi le contenu des actes notariés de la même époque et des années suivantes.

9 Raigniac (Guy de), De châteaux en logis itinéraires des familles de la Vendée, t. 4, 1992, p. 88-91.

10 Les registres clandestins d’état civil subsistants sont conservés aux Archives départementales de la Vendée. Des actes notariés datées "du règne de Louis XVII", se trouvent dans diverses études, telle celle de Jean-Gabriel Delachèze à la Mothe-Achard (Arch. dép. de la Vendée, 3 E 74 29-1)... Le Cahier des réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré, est conservé à la Bibliothèque municipale de la Roche-sur-Yon (cote ms 19) ; à "Pont-de-Vie" les laboureurs François Favrout et Florent Pérauseau participèrent à ces soutiens.

11 Cf. Le Bouvier-Desmortiers, Vie du Général Charette, commandant en chef, les armées catholiques et royales dans la Vendée, 1809, Pièces justificatives, p. 601 à 630.

12 Service Historique de la Défense (SHD) à Vincennes, série B5 / 36-2...

13 La mémoire locale avait gardé le souvenir de ce réduit qu’après les Gauvrit (successeurs de celui qui avait dû fournir la barrique de vin), Armand Friconneau montrait dans les années 1950-1960.

14 Cf. les Délibérations de l’administration cantonale du Poiré, et les Rapports décadaires du  commissaire du Directoire exécutif départemental près de celle-ci (Arch. dép. de la Vendée, L 264 et L 1238). Le résultat des élections de mars 1797 n’ayant pas correspondu à ceux souhaités par le Directoire exécutif départemental, celui-ci les invalida six mois plus tard, ce qui entraîna une abstention massive - entre 96 et 98 % - lors des élections des années suivantes.

15 A propos des différences géographiques pour les prestations ou non de serment, dans les limites des cantons de 1975 le nombre de prêtres "jureurs" est de : 0 pour Montaigu, 1 sur 16 pour le Poiré, 3 sur 27 pour Mortagne, 3 sur 15 pour les Herbiers... mais 8 sur 13 pour Chaillé, 5 sur 15 pour Luçon, 7 sur 19 pour Sainte-Hermine, 9 sur 13 pour les Moutiers... (L. Delhommeau, Le Clergé vendéen face à la Révolution, 1992, 196 p.).

16 Voir les Mémoires de Mgr J. Brumauld de Beauregard, t.2, 1842, p.88-91, reprises par Gouttepagnon (Maurice de), "le Synode du Poiré-sur-Vie, 4 août 1795", Revue du Bas-Poitou, 1890, p. 177-187, avec une transcription approximative de la liste des participants. Les nouvelles limites des diocèses ne seront validées par l’Eglise qu’après le concordat de 1801, celui de Luçon étant inclus jusqu’en 1821 dans celui de la Rochelle.

17 Lorsque fin 1800 Jean Brumauld de Beauregard traversa l’Espagne, il passa à Guadalajara voir Mgr de Coucy (1746-1824), évêque de la Rochelle en exil. Leurs conversations portèrent sur la "différence entre promesse de fidélité  à la la constitution et de fidélité au gouvernement, que la première reconnaissait un droit, que la seconde ne reconnaissait qu’un fait...". La promesse demandée par le Concordat sera "de garder obéissance et fidélité au Gouvernement établi par la Constitution...", ce que refusa Mgr de Coucy, qui finit par s’y rallier quinze ans plus tard, et par désapprouver les fidèles de la Petite Eglise, que dans un premier temps il avait encouragés. En 1817 il fut nommé archevêque de Reims".

18 Baraud (Armand), Le Clergé vendéen victime de la Révolution française, t.1, 1904, 454 p. ; t.2, 1905, 477 p. ; t.3, 191910, 288 p. Pour les prêtres présents au synode du 4 août 1795 puis anticoncordataires, voir : Perrocheau (Hubert), Le curé Barbedette et le pays du Luc à la Révolution, 1993, 240 p. ; Bourlotton (Edgar), "Le clergé de la Vendée pendant la Révolution", Revue du Bas-Poitou, 1899, p. 321-330...

19 Marie-Charles-Isidore de Mercy, évêque de Luçon en Vendée, Lettres d'émigration (1790-1802), 1993, 875 p.

20 Entretiens en 2025 avec Brigitte Rouleau, une des filles d’Auguste Gendreau.

21 Recensements et dénombrements de la population du Poiré, de 1797 à nos jours (Arch. dép. de la Vendée, L 280, 6 M 280...).

22 L’Ange gardien du Poiré-sur-Vie (bulletin paroissial) n°20 du dimanche 17  mai 1914.

23 On reconnaîtra sur la photo... 1-Auguste Jauffrit, de la Xxxx ; 2-... ; 3-... ; 4-Auguste Guillet, de Montorgueil ; 5-... ; 6-... ; 7-... ; 8-... ; 9-Auguste Gendreau de Pont-de-Vie ; 10-... ; 11-Auguste Archambaud, de la Pampinière ; 12-Auguste Mollé, du bourg ; 13-... ; 14-... ; 15-... ; 16-... ; 17-(frère) Auguste Charaud, de la Jamonière ; 18-... ; 19-... ; 20-... ; 21-... ; 22-... .

24 Bien qu'ils soient souvent modestes, on s’accorde à considérer comme monuments ou lieux emblématiques du Poiré : le grand calvaire de la Jamonière et la grotte de Lourdes qu’il surplombe, le moulin à Elise sur le Ruth et le monument dit la Colonne situé au-dessus, l’église avec plus particulièrement son retable de la fin du XVIIe siècle, sur la place centrale la maison Caillé du début de ce même siècle et la peinture murale contemporaine des mariés du Poiré, la pierre à cupules de la Merlière remontant au néolithique, le château de Pont-de-Vie et celui de la Métairie, l’ancienne forge Cougnaud à la Guilletière... une liste qui n’est pas exclusive.

25 Catalogue raisonné de Raphaël Toussaint, galerie 15, 1991-1996, œuvre 709.

 

 

Pont-de-Vie-2000_MenV-600

"Pont-de-Vie" en 2012 (@ mairie du Poiré / RADdO)..

 

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