Cugand
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Dans la zone géographique qui pourrait être appelée "le Pays de Montaigu", Cugand fait partie du canton traditionnel de Montaigu et donc de la Communauté de communes "Terres de Montaigu (et de Rocheservière)". La connaissance de le la vie actuelle de la commune passe essentiellement par son site officiel. Les pages qui suivent et celles qui suivront s’efforceront seulement de présenter certains des nombreux et divers aspects du patrimoine et de l’histoire de Cugand.
Parmi les descriptions anciennes de Cugand, on trouve celle faite en 1778 par Jean Ogée (1728-1789) dans son Dictionnaire historique et géographique, de la province de Bretagne, t. 1, p. 251 :
CUGAN ; à 6 lieues trois quarts au Sud-Est de Nantes, son Evêché & son ressort ; à 28 lieues trois quarts de Rennes ; & à 1 lieue de Clisson, sa Subdélégation. On y compte 950 communiants.
La Cure est présentée par le Roi ; les Chapellenies de Saint-Michel & de Saint-Jacques, par l’Evêque de Nantes ; cy la Chapellenie de Saint-Lazare par les Seigneurs de Clisson. Cette Paroisse est dans les hautes Marches. (Voyez Nantes, année 409, où se trouve l'Etablissement des Marches). Son territoire, arrosé des eaux de la rivière de Sèvre, est très exactement cultivé. Les habitants du pays sont très-laborieux, et excellents agriculteurs. Nous leur rendons justice avec plaisir : on ne voit point dans leur canton ces landes immenses qui défigurent quelques endroits de la Bretagne ; mais de belles moissons, & des vignes dont le vin est d'assez bonne qualité. Ils jouissent d'une honnête aisance, qu'ils méritent ; ils la doivent à leur activité & à des travaux opiniâtres. Il s'y trouve plusieurs moulins à papier.
On remarquera l’appartenance de Cugand (avec Gétigné, Boussay et la Bruffière) aux Hautes Marche communes de Bretagne et de Poitou, et que par "communiants", il faut entendre la population âgée de 12 ans et plus. La référence à l’année 409 de Nantes renvoie à un passage du long article que Jean Ogée consacre à l’histoire de cette ville dans le tome 3 de son Dictionnaire. Aux pages 12-13, il y fait remonter l’origine de ces Marches, attestées dès la fin du Xe siècle, à une époque qui est bien antérieure :
408, ou environ, Origine des Marches. L'Empereur Honorius, voulant arrêter les progrès des Bretons & empêcher les courses qu'ils faisaient sur les terres de l'Empire, mit des garnisons dans les lieux où sont aujourd'hui les bourgs de Getigné, Cugan, Clisson, Boussai, Legé, Bois-de-Cené, Saint-Etienne-du-Bois, & Tiffauge, qui était le quartier général. Ces garnisons, exposées à des dangers continuels, ne seraient pas restées longtemps dans le devoir, si on ne leur eût accordé des privilèges extraordinaires pour les dédommager de leurs travaux. En conséquence, Honorius leur donna des exemptions, qui furent confirmées plusieurs fois dans la suite par les Empereurs & les Rois de France. Les habitants des lieux en jouissent encore aujourd'hui. Ce fut aussi à cette époque que Tours, qui était sous la métropole de Rouen, devint, à son tour, métropole des provinces de Tours, du Maine, d'Anjou, & de Bretagne.
L'Empereur Honorius dont il est question, appelé aussi Flavius Honorius, mourut en 423, c’est–à-dire au temps du semi-légendaire Conan Mériadec († 421), fondateur et premier roi de la Bretagne. Pour l’histoire et les particularités des Marches de Bretagne et de Poitou, et plus spécialement pour les Marches communes, on se reportera aux autres pages les concernant : "843 / 844 : rivalités entre Bretons et Francs près de Montaigu", "1789 (mars/avril) - Assemblée des Marches communes du Poitou et de Bretagne", ainsi que fugitivement à "1637 - Dubuisson-Aubenay excursionne à Montaigu". On y trouvera les références bibliographiques les concernant. Lorsque vint la révolution de 1789, ces Marches communes envoyèrent leurs députés aux États généraux, avec pour mission de défendre leurs "libertés". Non seulement celles-ci furent supprimées avec l’abolition des privilèges lors de la nuit du 4 août 1789, mais elles-mêmes disparurent lors de la création des départements. Les habitants des Hautes Marches souhaitèrent alors faire partie de celui qui se créait autour de Nantes, mais les intérêts des décisionnaires primèrent, et si Gétigné et Boussay seront inclus dans celui de la Loire-inférieure, Cugand et la Bruffière seront inclus dans celui de la Vendée.
Cugand sur la Carte de Bretagne de 1771 de Jean Ogée.
Les Hautes Marches communes de Bretagne et de Poitou,
qui faisaient partie du diocèse de Nantes, y sont incluses dans les limites de la Bretagne,
ce qui n’est pas le cas des Basses Marches, "climat de Legé", au sud-ouest de la carte,
qui, elles, faisaient partie du diocèse de Luçon, en Poitou.
Dans les pages qui suivent, sont (seront) présentées :
• 1760-1788 : les "Observations" du recteur, Jacques Dechaille
• l'état des usages de la paroisse de Cugand en 1788
• Cugand en 1788, vu par M. Du Boûeix
• la vie mouvementée du Cugandais Gabriel Ouvrard
• quelques pages de Cugand, pages d'histoire, de Louis Delhommeau
• Mont-Gallien et le style clissonnais
• les anciens moulins à eau de Cugand et leurs activités
• les moulins de la Feuillée et le Manège enchanté
• …
Quelques vues de Cugand vers 1900-1910 :
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