la Vie (rivière)
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Un "fleuve" côtier appelé "la Vie"
La terminaison "-sur-Vie" du nom du Poiré ne date que de 1870. S’appelant le Poiré-sous-la-Roche jusqu’au Premier Empire, il a dû suivre les huit modifications que le nom de la Roche a connues au gré des changements politiques entre 1804 et 1870 : Napoléon (ou Napoléon-Vendée), la Roche-sur-Yon, Bourbon-Vendée... Pour faire cesser ce va-et-vient de noms, fin 1870 / début 1871, on l’a fait devenir le Poiré-sur-Vie en ajoutant à son nom celui du cours d’eau le traversant dans sa plus grande largeur1.
Le haut cours de "la Vie" sur les communes du Poiré et de Belleville,
la limite de son bassin-versant (trait rouge)2,
les anciens moulins à eau (carrés rouges)3,
et les noms de ses principaux affluents sur ces communes.
Le graphique du débit moyen mensuel de "la Vie"
mesuré de 1994 à 2017 au pont de la Chapelle-Palluau4.
"La Vie" prend sa source à 78 m d’altitude, près du village du "Deffend" qui, jusqu’en 1850, se trouvait sur le Poiré. Son bassin-versant couvre 780 km², et elle se jette dans l’océan Atlantique entre Saint-Gilles et Croix-de-Vie, après un cours de 62,27 km, et après avoir reçu comme principaux affluents : "le Jaunay" (45,52 km), "le Ligneron" (29,54 km) et "la Petite-Boulogne" (22,86 km). Son débit présente de fortes irrégularités saisonnières avec des étiages sévères. En 1966 un barrage a été établi à Apremont, créant une retenue d’eau d’une surface et d’une longueur maximales de 167 ha et de 10 km.
Elle reçoit sur la commune de Belleville "le Godivaud" (1,44 km) qui en traverse le bourg. Sur celle du Poiré, qu’elle traverse sur 15 km environ, elle reçoit principalement : sur la rive droite "la Jaranne" (ou "ruisseau de la Morandière" ou "ruisseau de la Remaudière", 8,5 km), "le Sermarin" (2,25 km) ; et sur la rive gauche le "ruisseau de la Bouchère" (5,08 km), "le Ruth" (10,06 km) et "le Courtin" (ou "ruisseau de la Micherie", 7,88 km). Ces affluents ayant eux-mêmes des sous-affluents tels "le Roc" ou "la Liée" se jetant dans "le Ruth". La mesure de leurs longueurs varie suivant que l’on prend ou non en compte toutes leurs sinuosités.
A sa sortie de la commune du Poiré, "la Vie" est à environ 15 m d’altitude5, en aval sa pente est de l’ordre de 0,4 m pour 1 km, alors qu’elle est de 4 m pour 1 km en amont.
Le bassin-versant de "la Vie", avec les points de suivis quantitatifs, qualitatifs et piscicoles de ses eaux
selon, en 2005, le S.A.G.E. du bassin de la vallée de la Vie et du Jaunay2.
Et, d’après Mireille Ters6, un profil topographique schématique du cours de "la Vie"
avec en tireté, l’altitude moyenne des terrains environnant, et, représentés par des carrés rouges,
les anciens moulins à eau s’y étant échelonnés à une époque ou à une autre
(ceux établis sur ses affluents n’ont pas été représentés).
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Les moulins à eau sur le cours de "la Vie"
Au moins neuf moulins à eau ont existé sur la Vie (ceux sur ses affluents étant exclus), dont pour certains il ne reste que des traces.
En amont, le faible débit nécessitait de créer sur la rivière une réserve d’eau qui se remplissait la nuit et pouvait faire tourner le moulin durant la journée. Celui de "la Sauvagère", présent sur la carte de Cassini (1768-1770)7 n’est plus sur le cadastre de 1836, et en 1866 son emplacement a été recouvert par la voie ferrée. Celui dit "le Gueurnaud", dont il subsiste un morceau de chaussée, n’existait déjà plus en 1768, la mémoire locale a seulement gardé le souvenir de son nom et celui de son "meunier disparu mangé par les loups"8. En 1830 fut créé dans le bas du village de "Montorgueil", celui dit "du Chemin", qui fut démoli en 1872, et dont les traces en 2019 n’étaient plus que très ténues.
Le "moulin du Chiron" (dit autrefois "moulin du Fief", village dont il dépendait), dont il subsiste quelques ruines, existait déjà en 1768. Détruit par les troupes républicaines durant la Révolution, il avait été relevé par Charette en 17959.
Plus en aval, celui de "la Petite Rolandière" de Maché, présent en 1768, a été ennoyé en 1966 par les eaux du barrage d’Apremont.
En 1542, le "rouleau d’Apremont"10 indique près du château du même nom la présence d’un moulin qui n’existait plus en 1768, alors que ceux de "Gourgeau" et de "Dolbeau", déjà présents en 1542, le sont encore en 1768, et toujours en 2019. Le même montre en 1542 un "moulin du Payré" (ou "du Poiré") qui, vu sa localisation, à quelque 8 km de l’embouchure de "la Vie" et à 2 m d’altitude, était un moulin à marée. En 1768, il n’apparait plus sur la carte de Cassini.
A gauche : la source officielle de "la Vie" en avril 2017, auprès du "Deffend",
village de la commune du Poiré jusqu’en 1850.
A droite : à la même date, "la Vie" près de sa sortie de la commune du Poiré,
à la "planche" mégalithique de "la Boutière", détruite en 198911.
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"La Vie" dans les textes médiévaux
Les "érudits locaux" de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ont voulu voir dans "Vie" un dérivé du latin "Via", avec le sens de voie, rivière navigable. Pour d’autres, on pourrait y voir une racine pré-latine "vig", qui aurait le sens de "humide", et que l’on pourrait aussi trouver dans "Vienne"12.
Le texte le plus ancien connu citant "la Vie", est le Cartulaire de l’abbaye Saint Cyprien de Poitiers, écrit en latin et remontant aux alentours de l’an 1025. Y est cité une "aqua vocitatam Vie" lors de la donation de l’église de Saint-Hilaire-de-Riez faite à l’abbaye Saint Cyprien de Poitiers par Ramnulfe, chevalier, avec le consentement de Guillaume de Parthenay, son seigneur13.
En 1248, elle apparaît sous le nom de "Via" dans le Cartulaire de Bois-Grolland14.
En 1260 dans "les Hommages d'Alphonse, comte de Poitiers", registre énumérant tous ses fiefs, il est question de "l’aigue de la Vie" dans un passage concernant la paroisse du Poiré et rapportant que "Jean Ratier, seigneur de la Millière et vassal du seigneur de la Roche, tient de lui des terres et revenus, dont la garenne et la pêcherie du Fief, ainsi que des pouvoirs de justice et police dans la paroisse du Poiré et sur la Vie et son affluent le Maroil". Bien que la correspondance avec les noms de lieux actuels soit délicate, ce dernier pourrait être un ancien nom du "Ruth", et "la Taillée" et "l’Abumparère", qui suivent, ceux de "la Tailleferrière" et de "la Montparière"15.
A gauche : extrait du Cartulaire de Saint-Cyprien de Poitiers vers 1025.
A droite : extrait des Hommages d'Alphonse, comte de Poitiers, frère de saint Louis
État du domaine royal en Poitou ( 1260 )
En 1872, son transcripteur soulignait les difficultés rencontrées
pour trouver la correspondance entre les lieux cités dans le texte et les lieux actuels.
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"La Vie" sous la protection de son SAGE
Le bassin versant de la vallée de "la Vie" est couvert par un "Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux". Le "SAGE" du bassin de la vallée de la Vie et du Jaunay16 est l’un des huit couvrant la totalité du département de la Vendée (à l’exception de l’île d’Yeu). Il a été démarré en 2004, et approuvé en 2011, à la satisfaction des riverains, des pêcheurs du Poiré et d’ailleurs, et de tous ceux concernés par la protection des ressources en eau et de leurs différents usages.
Extrait d’une carte de 2006 sur la qualité des eaux
dans la partie amont du bassin de la vallée de "la Vie" (environ 24,1 x 16,8 km),
et localisation de la ZNIEFF de "la Vie" et du "Courtin" (environ 8,3 x 4,8 km).
Sur la commune du Poiré "la Vie" a connu pendant longtemps des pollutions récurrentes ayant, entre autres origines, des déversements alors incontrôlés venant des zones d’activités en amont de son cours17. En 2005, la qualité des eaux laissait encore fortement à désirer. Une douzaine d’années plus tard la situation s’était améliorée, comme le montre l’évolution des analyses des prélèvements effectués au pont de "l’Orbreteau", au moulin du "Chiron", ou au pont de la Chapelle-Palluau. Ils sont passés globalement de "médiocre" à "moyen", avec l’espoir de passer à "bon" voire "très bon". L’état de l’eau de "la Vie" restant plus mauvais à son entrée sur la commune du Poiré qu’à sa sortie…
L’actuelle amélioration de l’état des eaux sur le Poiré a été obtenu par l’établissement d’une collaborations entre le SAGE et les acteurs concernés, dont les agriculteurs, tels ceux du "Chemin", "la Tirière", "la Faucherie" et autres...
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La Zone naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (Z.N.I.E.F.F.)
de la vallée de "la Vie" et du "Courtin"
Le long de "la Vie", sur le Poiré entre la planche de "la Braconnerie" et celle du "Douin" avec un prolongement le long de la vallée du "Courtin", l’Inventaire National du Patrimoine Naturel a délimité une Z.N.I.E.F.F. (Zone Naturelle d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique)18, dite "de la vallée de ‘la Vie’ et du ‘Courtin’ (ou de ‘la Micherie’)" couvrant 476 ha.
On y relève la présence de 101 espèces végétales et de 37 espèces animales remarquables, comptant parmi ces dernières : la genette et le très commun campagnol amphibie ; ou parmi les oiseaux : la bergeronnette des ruisseaux et la pie-grièche écorcheur… ou encore parmi les insectes : le cordulégastre annelé, la cordulie bronzée, le grand capricorne19...
Quelques espèces remarquables de la flore19 présentes en 2017 sur la
Zone Naturelle d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique de la vallée de la Vie :
(de gauche à droite et de haut en bas)
Callitriche des marais (Callitriche stagnalis), Cirse des prairies, (Cirsium dissectum),
Croisette commune, (Cruciata laevipes), Bourdaine (Frangula dodonei),
Cuscute à petites fleurs, (Cuscuta epithymum), Vesce cultivée (Vicia sativa),
Grande Berce (Heracleum sphondylium), Iris des marais (Iris pseudacorus),
Jonc épars (Juncus effusus)...
…ou, pour la faune19 : le blaireau (Meles meles) et la loutre (Lutra lutra) qui avaient presque disparu,
et dont des traces peuvent de nouveau se rencontrer ici ou là.
Ci-dessous et en 138 vues, un diaporama des espèces remarquables
répertoriées dans la Z.N.I.E.F.F. du haut bassin de la Vie :
Cliquer sur l'image pour ouvrir le diaporama
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"Le Rouleau d'Apremont" (1542)
"La Vie" a été utilisée autrefois pour la navigation en aval du "Pas Opton" (entre le Fenouiller et Commequiers) et jusqu’à la mer. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui encore cette partie de son cours est classée d’abord dans le "domaine public fluvial", puis ensuite dans le "domaine public maritime".
Au début du XVIe siècle le transport par eau, quand il était possible, était alors de loin le plus efficace des moyens de transport. Philippe Chabot (1492-1543)20, seigneur d’Apremont et personnage politique et militaire de premier plan durant le règne de François Ier, souhaita prolonger localement cette navigation sur "la Vie" jusqu’au pied de son château, qu’il avait fait reconstruire après 1534. De ce projet il est resté un "Plan figuratif du château d'Apremont et du cours de la rivière de Vie", dessiné et commenté par Jehan Florentin, daté de 1542, et connu sous le nom de "Rouleau d’Apremont"10.
Ci-dessous, une vision panoramique du
"Plan figuratif du château d'Apremont et du cours de la rivière de Vie".
(déplacer l'image à l'aide du curseur en bas)
Ce "Plan figuratif" est suivi par un texte de présentation que son auteur, Jean-Baptiste Florentin, adresse à son commanditaire Philippe Chabot. Y est fait le bilan du projet, et y est repris une partie de ce qui est écrit sur le plan lui-même : les distances, les travaux à envisager sur chacun des moulins se trouvant sur le cours de "la Vie" d'Apremont à la mer, une proposition pour améliorer l’accès au port de Saint-Gilles, et un chiffrage des dépenses. Une échelle graphique indique que 1,6 cm y vaut 100 pas, ce qui donne au plan 29 750 pas de long (soit près de 19 km)21.
A messire Jehan de Bretagne, illustrissime duc d’Etampes
Monseigneur, pour m’acquitter de la promesse que je vous avais faite en Apremont de vous montrer par figure comment la rivière nommée la Vie pouvait porter les bateaux d’Apremont jusqu’à la mer, Monseigneur, vous trouverez par la présente figure tous les moulins et là où il faudrait faire des réparations. Vous trouverez au long de la dite rivière toutes les paroisses et villages qui sont sur la vue quand un homme voudrait suivre le bord de la dite rivière depuis Apremont jusqu’à la mer, comme aussi vous pourrez les voir par la présente figure, Monseigneur. Aussi vous pourrez voir l’empêchement qui est au havre de Saint-Gilles, et vous pourrez voir comment le vent du sud et le vent du nord engendrent tout le mal qui est au lieu nommé la barre où sont contraint de passer les navires pour entrer dedans le dit havre de Saint-Gilles. Et aussi vous verrez au travers du dit sable où il serait nécessaire de couper pour adresser le dit havre. Et vous verrez comme par nature des dits vents se pourrait entretenir de lui-même. Monseigneur, vous trouverez que du côté de Saint-Gilles jusqu’au Plessis Mauclerc, que du dit Saint-Gilles jusqu’au dit lieu en suivant la rivière y a trois mille deux-cents soixante pas. Et aussi vous trouverez en suivant le bord de la dite rivière pour monter en Apremont de Saint-Gilles jusqu’au dit lieu d’Apremont trente et un mille et huit cents pas. Et parce que le pas est fort y peut avoir environ de six lieues et demi françaises en comptant par chacune des lieues cinq mille pas. Monseigneur, pour faire porter les bateaux à la dite rivière il faudrait faire au premier moulin, qui est un moulin de marée, une simple porte, et aux autres deux moulins, faire deux doubles portes. Et aux moulins près du château d’Apremont, il faudrait les remonter et les mettre où les montre la figure. Et en faisant les dites portes, ils vaudront beaucoup mieux ces moulins que ils ne sont de présent. Et ce peut faire le tout pour deux mille francs sans compter les dépenses qu’il faudrait faire au havre de Saint-Gilles. Fait par votre humble serviteur Jehan-Baptiste Florentin, le 8e de septembre mille cinq cents quarante-deux.
Sur le plan lui-même, Jehan Florentin, partant de l’aval, commence par se pencher sur la question du périlleux franchissement de la barre se formant en mer au débouché de "la Vie", "et où se perdent beaucoup de navires et de gens". Il propose comme solution de couper la "dune de la Garenne" pour donner aux bateaux un accès direct à la mer. Une proposition qui ne fut pas exécutée… et qui n’aurait fait que que déplacer la localisation de cette barre.
La confluence de la Vie et du Jaunay près du bourg de Saint-Gilles
( Croix-de-Vie ne surgira sur la rive opposée qu’un demi-siècle plus tard ).
A gauche de l’embouchure, la flèche dunaire de la pointe de la Garenne
et le projet de coupure qui aurait permis aux bateaux
d’éviter les problèmes posés par le franchissement de la barre,
qui reste aujourd’hui encore, toujours délicat par gros temps.
Puis, remontant le cours de "la Vie", il annote le plan en y indiquant les distances parcourues d’un endroit à l’autre "en suivant la rivière" et, dans des phylactères, les changements à apporter pour que les bateaux puissent passer les chaussées des trois moulins à eau s’y trouvant...
Les aménagements envisagés par Jehan Florentin afin d’instaurer une continuité de navigation sur "la Vie" :
- au "moulin du Payré", moulin à marée près de Notre-Dame de Riez,
avec l’installation d’une "porte" (écluse) simple ;
- au "moulin de Dolbeau", où un phylactère propose
celle d’une "porte" double et de son sas.
De Saint-Gilles au "Plessis Mauclerc", logis aujourd’hui disparu, il indique que la distance est de "trois mille deux cent soixante pas en suivant la rivière".
De là, il compte (8800 ?) pas jusqu’au "moulin du Payré" (ou "du Poiré"), moulin à marée, auquel il y aurait à
"…faire une et simple porte de douze pieds de large et huit pieds de haut. C’est pour passer le bateau sans faire aucun dommage au dit moulin comme démontre la figure."
C’est après cinq mille neuf cents autres pas qu’il atteint le village du "Pas Opton", où un gué permettait de traverser "la Vie".
Puis il arrive cinq mille vingt pas plus loin au "moulin de Dolbeau", où
"à ce moulin faudrait faire une double porte pour monter et descendre le bateau et hausser la chaussée du dit moulin de deux pieds, et aussi faudrait hausser les roues d’autant. Et en ce faisant les moulins seront meilleurs qu’à présent comme se peut voir par la figure."
Ensuite se trouvait à deux mille cent soixante pas, la maison noble de "la Musanchère", elle aussi aujourd’hui disparue.
Au "moulin du Gour Jaud", trois mille six cents soixante pas plus loin, il
"faudrait faire une double porte pour monter et descendre le bateau, et hausser la chaussée du moulin de deux pieds plus qu’elle n’est de présent. Aussi faudrait hausser les roues du dit moulin de hauteur susdite. Et en ce faisant les moulins seront meilleurs qu’ils ne sont à présent."
Trois mille pas plus loin en amont, le projet pour rendre "la Vie" navigable se terminait au pied du château d’Apremont et de son moulin, après avoir parcouru 31 800 pas depuis Saint-Gilles.
En 1542, le château d’Apremont, reconstruit à partir de 1534
dans le style du début de la Renaissance française
par Philippe Chabot (1492-1543),
amiral de France,
seigneur de Brion et d'Aspremont, comte de Charny et de Buzançais, et duc d’Etampes,
chevalier des ordres de Saint-Michel et de la Jarretière, gouverneur de Bourgogne et de Normandie…
…avec en premier plan, le futur port fluvial d’Apremont, projeté mais jamais réalisé.
En 1743, le château sera démoli à l’exception de ses deux tours
et de sa "voute cavalière" dont on n’aperçoit ici que l’entrée.
En 1538-1540, des rivalités entre politiques proches de François Ier conduisirent à une mise en accusation de Philippe Chabot20 pour malversations diverses, et même trahison. Déchu, jeté en prison, ruiné, il ne fut réhabilité et ne connut un retour en faveur auprès du roi qu’en mars 1541. Mais sa santé s’était dégradée, peut-être suite à sa détention, et il mourut peu après. Ce qui fit que le projet de rendre "la Vie" navigable de son embouchure à Apremont fut abandonné.
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Ce nouveau nom pour le Poiré a été officialisé le 27 septembre 1870 et le 20 janvier 1871, par des décrets du Gouvernement de la Défense Nationale, qui avait succédé au Second Empire après la défaite de Sedan (1er septembre 1870), ayant en charge la défense du territoire mais où certains politiciens se souciaient autant de revanches politiques.
2 Sources de la carte : le "Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux de la Vie et du Jaunay", et les plans cadastraux du Poiré et de Belleville (Arch. dép. de la Vendée : 3P 178 et 3P 019).
3 Sources et enquêtes diverses et, pour les moulins sur le Poiré, voir d’Eugène-Marie Vincent : les Moulins du Poiré-sur-Vie, 2012, inédit, 42 p.
4 Banque Hydro - Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer : "Synthèse des données hydrologiques de la Vie à la Chapelle-Palluau (N1001510)".
5 Cartes et relevés de l’Institut géographique national en 1989.
6 Mireille Ters, La Vendée littorale, étude de Géomorphologie, thèse d'Etat, faculté de lettres, Rennes, imprimerie Oberthur, 1961, 578 p.
7 Pour la présence, ou non, des moulins : Carte générale de la France (dite de Cassini), feuille 132 (ou 93), "les Sables-d'Olonne", 1768-1770 ; ainsi que les plans cadastraux dit "napoléoniens" du début du XIXe siècle (Arch. dép. de la Vendée : 3 P…).
8 Le moulin "le Gueurnau" n’est présent ni sur les cartes, ni sur les plans cadastraux. Son souvenir n’a subsisté jusqu’à aujourd’hui que dans la mémoire locale recueillie en 2018 auprès des familles Potier et Bernard, de "l’Aubonnière", le village qui en est le plus proche, confirmée par des traces évidentes sur le terrain.
9 Cahier des réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré (Méd. mun. de la Roche-sur-Yon : ms 019) ; voir aussi de Lorvoire (Jean-Claude), "les Réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré-sur-Vie", in Recherches vendéennes, n° 3, 1996, p. 257-299.
10 Le "Rouleau d’Apremont" (Bibliothèque nationale de France, département des cartes et plans ( GE A-364 (RES) ). On remarquera à propos du moulin actuellement écrit "de Gourgeau", que sur "le rouleau" il est écrit "de Gour Jaud", ce qui rend son étymologie transparente : un/une "goure", dans le sens où on l’emploie toujours le long de la Sèvre nantaise, désigne l’espace de rivière compris entre deux chaussées de moulin ; et en parler local, un "jau" est un coq (A.-J. Verrier et R. Onillon, Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou, 1908, t.1, p. 442 et 497). Ce qui donne pour "le moulin de Gour Jaud" : "le moulin du bief du coq" ; avec une orthographe qui, de plus, respecte la prononciation traditionnelle en "ao" de sa syllabe finale, par opposition à celle en "ia" des noms se terminant par "eau", tel que "Dolbeau". Cependant, en parler maraichin, "Dolbeau" se prononce "Dolbére".
11 Cette "planche de la Boutière" était formée autrefois de longues dalles de granit. Suite à des réclamations véhémentes d’utilisateurs des sentiers de randonnée ("de la Boutière", "des Mégalithes" et "de la Vie"), et plus particulièrement de cyclistes, elle fut détruite par les services techniques municipaux et remplacée par une dalle de béton qui a rendu le passage plus confortable.
12 Rouillé (Joseph) et Couton (Marcel), Au fil de la Vie : Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 1966, 114 p. ; Le Quellec (Jean-Loïc), Dictionnaire des noms de lieux de la Vendée, 2006, p. 411.
13 "Cartulaire de Saint-Cyprien, vers 1025", in Arch. historiques du Poitou, t. III, 1874, p. 338-339. Parmi les signataires : Geoffroy II (v.990-1055) vicomte de Thouars, Guillaume Ier de Parthenay († 1058) et son fils Guillaume, Guillaume Ier le Chauve de Talmond (v.984-1049) et son fils Guillaume II le jeune (seigneur de Talmond de 1049 à 1058).
14 "Cartulaire de Bois-Grolland", in Cartulaires du Bas-Poitou, publiés par Paul Marchegay, 1877 (Arch. dép. de la Vendée : BIB B 1366) ; "Bois-Grolland" étant situé à (/ au) Poiroux.
15 Hommages d'Alphonse, comte de Poitiers, frère de saint Louis. État du domaine royal en Poitou (1260), manuscrit des Archives nationales publié par Abel Bardonnet, 1872, p. 11-12.
16 Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) de la Vie et du Jaunay ; Lettre du Sage de la Vie et du Jaunay, 2009, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2019, 2020, 2021, 2022... Pour plus de détails, on se reportera à l’Etat des lieux actualisé du bassin versant de la Vie et du Jaunay (2020, 123 p.) par exemple aux pages 52 à 75 pour ce qui est de la qualité des eaux.
17 Témoignages recueillis en 2017 auprès de Jean-Luc Perrin, du village de "la Métairie", près duquel coule "la Jaranne", et de Félix Fleury, du village du "Deffend", où se trouve la source de "la Vie".
18 Voir dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (I.N.P.N.) : la Zone naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique de la vallée de "la Vie" et du "Courtin" au Poiré-sur-Vie. Cette Z.N.I.E.F.F. est de type II, c’est-à-dire qu’elle recouvre "des espaces intégrant des ensembles naturels fonctionnels et paysagers, possédant une cohésion élevée et plus riches que les milieux alentours".
19 Cf. la liste des 138 espèces animales et végétales particulières "déterminantes", "autres" et "à statut réglementé" inventoriées dans la Zone naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique de la vallée de "la Vie" au Poiré-sur-Vie ; contrairement aux autres photos des notices toponymiques du Poiré et de celles de Montaigu, celles illustrant cette liste sont d’origines diverses et, a priori, libres de droits d’auteur.
20 Voir la biographie de Philippe Chabot par Robert Jean Knecht dans "Les Conseillers de François Ier", 2011, p. 463-480. L’innocence de Philippe Chabot dans les malversations dont il fut accusé, semble ne pas être aussi simple que sa réhabilitation et son retour en faveur pourraient le faire penser.
21 Ce parchemin, dit "le Rouleau d’Apremont", est composé de plusieurs éléments assemblés, et a une longueur de 524 cm, dont 476 cm pour le plan à proprement parler, et 48 cm pour le texte de présentation du projet proposé.
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