Jeanne de BELLEVILLE (v.1300-1359)
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Le samedi 9 juillet 2022 fut dévoilée la fresque décorant un des murs de la mairie de Belleville et rappelant la mémoire de Jeanne de Belleville. Cela eut lieu au milieu d’une nombreuse assistance réunie autour des élus de la commune, de l’artiste réalisatrice de l’œuvre, et d’Astrid de Belleville, historienne et auteure d’une étude sur celle qui est son ancêtre à la 19e génération en ligne directe, et qui est à ce jour la seule à être rigoureusement sourcée et référencée1.

Le 9 juillet 2022, le dévoilement de la fresque commémorant Jeanne de Belleville,
avec Blandine Le Pallec, son auteure,
Astrid de Belleville, historienne biographe de sa célèbre ancêtre,
et Régis Plisson, alors maire de la commune de Bellevigny.
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Au début du XXIe siècle, Jeanne de Belleville : une héroïne de romans !
Les documents historiques permettant de connaître Jeanne de Belleville sont rares. Ils sont constitués essentiellement par les chroniques de son époque. Par contre, sa vie si exceptionnellement aventureuse a beaucoup attiré érudits et écrivains. Ceux-ci se sont le plus souvent laissés séduire et emporter par leur héroïne, et les biographies qu’ils ont laissées d’elle ont presque toujours versé dans le roman, voire dans la légende. Les dates y sont souvent sujettes à caution, les généalogies y sont d’une fiabilité incertaine, et surtout, leur vision de l’histoire y montre la France d’alors comme devant nécessairement devenir celle d’aujourd’hui. Une vision calquée sur l’histoire française officielle qui présente ce qui fut avant tout des conflits dynastiques accompagnés d’allégeances féodales, comme étant une opposition entre deux nations. Et, ainsi que le montrent les sources de l’époque, les qualificatifs de "traîtres" ou de "héros" attribuées aux uns ou aux autres découlent de cette interprétation et font dans l’anachronisme.
Cette fréquente erreur interprétative se retrouve dans des ouvrages à prétentions historiques tels que l’Histoire d'Olivier de Clisson, connétable de France d’Armand-Désiré La Fontenelle de Vaudoré en 1825, ou dans le Jeanne de Belleville, écrit en vers par Emile Péhant en 1868, et à plus forte raison dans les romans et ouvrages plus récents, comme ceux de Denise Paget (La Tigresse Bretonne, 2001), d’Élie Durel (Jeanne de Belleville, corsaire par amour, 2010), ou encore de Laure Buisson (Pour ce qu’il me plaist - Jeanne de Belleville, la première femme pirate, 2017)…
Curieusement, le "Jeanne de Belleville" d’Emile Péhant a eu une abondante postérité outre-Atlantique où ses éditions, rééditions et adaptations ne se comptent plus.

Quelques-uns des romans ou récits historiques récents en 2022 racontant parmi bien d’autres,
la vie de Jeanne de Belleville, qui était aussi "dame de Montaigu" et d’autres lieux,
et quelques-unes des multiples éditions nord-américaines, en anglais,
du livre qu’Emile Péhant lui a consacré en 1868.
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Les ancêtres et les enfances de Jeanne de Belleville
Jeanne de Belleville était descendante à la 5e génération d’Agnès Guarat "dame de Belleville"2 et de Brient II de Commequiers, lui-même fils de Maurice II de Montaigu. Ils avaient eu un fils, Maurice, qui hérita de sa tante Marguerite de Montaigu (sœur de Brient II) quand celle-ci mourut sans enfant en 1241, et il devint ainsi Maurice "III de Montaigu" et "Ier de Belleville".

Généalogie simplifiée des seigneurs de Montaigu et de Belleville,
ascendants et descendants de Jeanne de BELLEVILLE, "dame de Montaigu" ;
avec le blason des Montaigu / Belleville (gironné de gueules et de vair de douze pièces),
et celui des Clisson (de gueules au lion couronné d’or).
Deux générations plus tard, à la fin du XIIIe siècle, Maurice V "de Montaigu" (et III "de Belleville") eut d’un premier mariage un fils, Maurice, qui lui succèdera mais qui n’eut pas d’héritiers. Puis d’un second mariage avec Létice de Parthenay, il eut une fille, Jeanne, qu’il dota de la seigneurie de Belleville, dont le nom fut ajouté au sien. C’est elle qui dans l’Histoire est connue sous le nom de Jeanne de BELLEVILLE, dame de Montaigu.
Elle était née autour de 1300, fut d’abord mariée vers 1313 avec Geoffroy VIII de Châteaubriant. Devenue veuve vers 1328, elle se remaria, probablement en 1330, avec Olivier IV de Clisson (v.1300-1343), lui-même devenu veuf l’année précédente. De cette union, leur survivront Olivier V de Clisson (1336-1407) et Jeanne de Clisson (1340-av.1372). En 1337 elle avait hérité à la mort de son demi-frère, de la seigneurie de Montaigu et d’autres lieux.
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Jeanne de Belleville et Olivier IV de Clisson dans la guerre de Succession de Bretagne
La seigneurie de Belleville n’a pas eu une place importante dans les vies de Jeanne de Belleville et d’Olivier IV de Clisson qui se sont déroulées avant tout dans la guerre de Succession de Bretagne, opposant de 1341 à 1364 les partisans de Jean de Montfort à ceux de Charles de Blois, ne s’inscrivant que secondairement dans les débuts de la guerre de Cent Ans (1337-1453).
En 1341, la mort du duc Jean III de Bretagne entraîna une guerre de succession. Le choix était entre Charles de Blois († 1364), époux de Jeanne de Penthièvre, nièce germaine du duc défunt, et Jean de Montfort († 1345), demi-frère consanguin du même duc (cf. le schéma ci-dessous). Devait-on adopter une succession uniquement par les hommes, règle exhumée opportunément pour eux-mêmes en 1314 par les rois de la France voisine, où bien reconnaître un droit de succession par les femmes ? Olivier IV de Clisson prit le parti de Charles de Blois (soutenu aussi par le roi de France Philippe VI de Valois, son oncle) tandis que son frère cadet, Amaury de Clisson, prenait celui de Jean de Montfort (soutenu par le duc de Guyenne et roi d’Angleterre, Edouard III qui était en guerre depuis 1337 avec Philippe VI de Valois, pour des motifs, eux aussi dynastiques).

Les descendants d’Arthur II et la succession de Jean III de Bretagne :
les droits respectifs des maisons de Penthièvre et de Montfort.
Fin 1342, Olivier IV de Clisson fut fait prisonnier par les montfortistes devant Vannes et emmené en Angleterre, mais il obtint bientôt sa libération contre celle du comte de Stanfort. Poussé par des conseillers qui y avaient des intérêts, Philippe VI de Valois trouva que cet échange avait été trop facile, et estima qu’Olivier IV de Clisson avait pu changer de camp. Mettant à profit la trêve de Malestroit (janvier 1343) et prétextant d’un tournoi, il l’invita à venir à Paris où, traitreusement, il le fit arrêter. Et l’ayant fait décapiter sans jugement le 2 août 1343 avec plusieurs autres seigneurs bretons, il fit envoyer sa tête à Nantes pour qu’elle fût plantée sur une lance à une des portes de la ville. Une exécution rapportée et condamnée par le chroniqueur Jean Froissart (qui était bourguignon), et rapportée aussi (cf. ci-dessous) dans les "Grandes Chroniques de France" (une émanation du roi de France) mais là pour la justifier3.
"[…] Assez tost après, fu amené du Temple, là où il tenait prison en Chastellet, la teste toute nue et sans chaperon, et puis fu sentence donnée contre luy, et fu mis hors du Chastellet ; et d’ilecques, si comme l’en dit, fu trainé tout vif jusques en Champiaux [halles de Paris], et depuis fu monté ou monta en un grant et haut eschafaut, là où il povait estre veu de tous, et là ot la teste copée. Duquel le corps fu trainé jusques au gibet [de Montfaucon] et puis fu pendu par les esselles, au plus haut lieu du gibet, et son chef, du commandement du roy, en espoentement des autres, si fu porté en la cité de Nantes à laquelle il avait fait moult de maux et s’estait efforcié de la traïr, si comme l’en disait. Sa femme qui estait appellée dame de Belleville, tant comme coupable des devant dites traïsons, fu semoncée en parlement, laquelle n’osa comparoir ; pour ce, fu elle condampnée par jugement et bannie."

Miniature attribuée à Loyset Liédet, enlumineur flamand (v.1420-v.1483)
des "Chroniques du sire Jehan Froissart"
(BnF, département des manuscrits, ms français 2643, f°275),
avec écrit en rouge :
Comment le roy de France fist décapiter le sire de Cliçon
et plusieurs aultres chevaliers de Bretaigne et de Normandie.
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Jeanne de Belleville, courageuse veuve justicière
Jeanne de Belleville jura de venger son mari, tandis que Philippe VI faisait saisir tous leurs biens. Des chevaliers bretons la soutinrent lorsqu’elle prit les armes contre lui, sur terre et sur mer. Elle commença par s’emparer du château de Touffou, proche de Clisson, et, suivant les mêmes méthodes qu’utilisait le roi, elle en fit massacrer la garnison. Puis, ralliant les partisans de Jean de Montfort, elle attaqua les châteaux des partisans de Charles de Blois toujours soutenus par Philippe VI. Bannie, poursuivie sur terre, elle se procura plusieurs bateaux et continua le combat sur mer, et sera présentée ainsi par les uns comme ayant été "une pirate sanguinaire" et par les autres comme "une courageuse veuve justicière".
Suite à un arraisonnement par des vaisseaux du roi de France, ou suite à un naufrage, elle et ses deux fils se retrouvèrent pendant cinq jours dans une barque en perdition. Guillaume, le plus jeune, y mourut d’épuisement. Ayant fini par s’échouer près de Morlaix, elle fut secourue par des montfortistes qui la firent transporter à Hennebont, place forte défendue par la comtesse de Montfort, dont le mari Jean de Montfort avait été capturé (toujours traitreusement) et emprisonné par le roi de France en décembre 1341. Puis elle se réfugia en Angleterre où elle fut accueillie par Edouard III. C’est là que ses enfants Olivier, Jeanne et Isabelle ("de Clisson", par leur père) reçurent leur éducation. Quelques années plus tard, vers 1349, elle se remaria avec Gautier (Walter) de Bentley († 1359), un chevalier anglais qui s’illustrera, aux côtés des monfortistes et du futur duc Jean IV de Bretagne, dans de nombreux combats, où son rôle sera souvent déterminant, comme à Mauron le 14 août 1352.
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Les enfants de Jeanne de Belleville retrouvent leur seigneurie de Belleville
Ce ne sera qu’après la mort de Jeanne de Belleville en 1359 que ses enfants retrouveront les possessions qui leur avaient été confisqués par le roi de France au temps du bannissement de leurs père et mère.
A cette même époque et depuis 1337, pour des contestations de succession au trône de France, Philippes VI de Valois était en guerre contre Edouard III qui était à la fois roi d’Angleterre, et duc d’Aquitaine en tant que descendant des Plantagenets. Ce sera grâce aux défaites des Valois à Crécy en 1346 et à Poitiers en 1356, puis surtout d’une part au traité de Brétigny (1360) qui s’en suivit, et d’autre part à la défaite et à la mort de Charles de Blois à Auray en 1364, que cette restitution de leurs biens put avoir lieu.
A sa mort en 1359, Jeanne de Belleville laissait un fils, Olivier († 1407), qui se ralliera aux Valois et sera connu en tant que "connétable Olivier de Clisson".
Elle laissait aussi une fille, Jeanne de Clisson († av.1372). Suite à un partage familial, cette dernière reçut, entre autres possessions, les seigneuries de Belleville et de Montaigu. Et qui vers 1361 épousa Jean (Ier) Harpedanne, noble anglais originaire du nord de Londres. Celui-ci sera sa vie durant un des plus fidèles et actifs soutiens d’Edouard III puis de Richard II, tant sur les champs de batailles que comme sénéchal ou gouverneur dans leurs possessions du Poitou, de Saintonge et de Guyenne. C’est par leurs descendants (Jean II, Jean III... "Harpedane de Belleville") que s’est perpétué jusqu’au XXIe siècle, le nom des "Belleville".
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Le "Bréviaire de Belleville"
Le nom de Jeanne de Belleville est aussi attaché au "Bréviaire de Belleville", c’est-à-dire à un livre de prières suivant jour après jour le calendrier de l’année liturgique. Ce manuscrit sur parchemin, en latin et en français, est en deux volumes constitués de 446 et de 430 folios, et qui sont datés de 1323-13264. Il est connu pour ses enluminures attribuées à Jean Pucelle († 1334) et aux enlumineurs de son atelier à Paris. Jeanne de Belleville aurait reçu ce "Bréviaire" en cadeau lors de ses noces avec Olivier IV de Clisson en 1328, d'où son nom.
Tous les biens de ceux-ci ayant été confisqués en 1343 lors de leur condamnation par le roi de France Philippe VI de Valois, on retrouve le "Bréviaire de Belleville" quelque trente-cinq ans plus tard, en 1379-1380, dans l’inventaire que le roi Charles V fit faire de son "mobilier"5, qui en donne une description…
"Ung très beau Bréviaire très parfait, bien escript, très noblement enluminé et très richement ystorié. Lequel est en deux volumes, et est à l’usaige des Frères Prescheurs, et est appellé le Bréviaire de Belleville ; et se commance le second fueillet du premier volume et scitote, et du second volume justice, et en sont le fueillez par dehors ystoriez à ymages. Et sont les fermouers d'argent doré, esmaillez des armes de Belleville. Et sont en deux estuiz de cuir bouilly, ferrez."
Ses fermoirs "esmaillez des armes de Belleville" ont aujourd’hui disparu.

La 1re page du 1er tome du "Bréviaire de Belleville" et une de ses enluminures :
"la Résurrection : Christ sortant du tombeau" (t. 1, folio 375v)...
Après Charles V, le "Bréviaire de Belleville" fut offert par son fils Charles VI au roi d’Angleterre Richard II qui le légua à son fils Henri IV, avant qu’il revienne en France, donné au duc de Berry (frère de Charles VI)6. La fille de celui-ci, religieuse dominicaine, l’offrit à son monastère de Poissy où il resta jusqu’à la Révolution, pour se retrouver à la Bibliothèque nationale de France où il se trouve depuis lors.
Dans leur état actuel les deux tomes du "Bréviaire de Belleville" présentent de nombreuses lacunes, disparitions et mutilations (miniatures découpées), en particulier dans le deuxième tome. Selon ce qui était dit en 2024 par la Bibliothèque nationale de France, on ignore de quand datent les dégradations qu’ils ont subies : avant leur arrivée, lors de leur transfert ou depuis qu’ils s’y trouvent ?
Quelque 75 miniatures du "Bréviaire de Belleville",
avec sur la 15e un ange apportant une tunique à sainte Agnès lors de son martyre7 ;
une allusion possible mais un peu improbable à Agnès de Belleville,
qui vécut plus d'un siècle avant Jeanne de Belleville, dont elle est une quadrisaïeule.
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Prières à sainte Agnès ;
sainte Agnès au ciel entourée d’autres vierges, un agneau à ses pieds
(tome 1, folio 135 verso).
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Notes, sources et références…
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Belleville (Astrid de), Jeanne de Belleville, la Véritable Histoire, 2022, 208 p.
2 Pour les sources généalogiques sur les seigneurs de Belleville, de Montaigu et autres lieux, voir : Beauchet-Filleau (Henri), Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, t. 1, 1891, p. 426-428. Les incertitudes ou erreurs qu’il contient ont été précisées ou rectifiées par Gustave Mignen en 1904 dans Chartes de Fondations pour l'Aumônerie-Hôpital de Montaigu (Bas-Poitou), p. 6 à 14, des corrections qui ont été reprises par Georges Laronze dans Montaigu, Ville d'histoire (IVe-XXe s.), 1958, p. 15. Voir aussi la "Notice sur Commequiers et ses seigneurs", par Georges Loquet dans la Revue du Bas Poitou, 1904, p. 337-348 ; 1905, p. 143-149 et p. 348-361 ; 1906, p. 152-157.
En dépit ou en raison de la multiplicité de ces sources généalogiques, la fiabilité de celles-ci reste limitée pour ce qui concerne le XIIIe siècle et les siècles antérieurs.
3 Les relations des événements concernant la vie de Jeanne de Belleville et celle d’Olivier IV de Clisson se trouvent principalement dans : les Grandes Chroniques de France, tome 5 (portant sur les règnes de Jean (II) le Bon à Charles (V) le Sage, c’est à dire sur les années 1350 à 1380) ; la Chronique latine de Guillaume de Nangis et ses continuations, tome 2 (portant sur les années 1317 à 1368) ; la Chronique des quatre premiers Valois (portant sur les années 1327 à 1393) ; le Chronicon de Richard Lescot (portant sur les années 1328 à 1364) ; la Chronique des règnes de Jean II et de Charles V, de Pierre d’Orgemont, tome 1 (portant sur les années 1350 à 1364) ; la Chronique normande du XIVe siècle ; la Chronique du Mont-Saint-Michel, tome 1 (portant sur les années 1343 à 1432) ; les Chroniques de Jean Froissart, tome 2 (portant sur les années 1341 à 1350), tome 3 (portant sur les années1350 à 1359).
Les ouvrages historiques des XIXe et XXe siècles évoquant la mort d’Olivier IV de Clisson, tout en reconnaissant que l’accusation était sans preuve, que les faits qu’on lui reprochait étaient loin d’être établis, et que son exécution fut illégale... présentent cependant Olivier IV de Clisson comme ayant été "en esprit" un traitre avéré (...à la France) et qu’en conséquence il a connu un sort qu’il méritait, quoi qu’il ait pu faire ou ne pas faire. Ceci à l’exception de la majorité des ouvrages d’auteurs bretons de ces mêmes siècles, pour qui Olivier IV de Clisson fut la victime d’une injustice sans nom : qu’étant breton à une époque où la Bretagne était indépendante, il ne pouvant être accusé d’avoir trahi un pays (la France) qui n’était pas le sien, et que s’il fut déclaré coupable c’est uniquement du fait d’une décision inique et arbitraire de Philippe VI de Valois.
4 Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville, vol. 1 pour la partie hiver de l’année liturgique, vol. 2 pour la partie été (BnF, département des manuscrits, ms latin 10483-10484). Un "bréviaire" médiéval tel que celui "de Belleville", se rapproche plus d’un "livre d’heures" que d’un "bréviaire" dans son sens moderne ou que d’un "missel" (ou "livre de messe").
5 Inventoire général de tous les joyaulx... tant d'or comme d'argent... du roy Charles le Quint […], 1379 (BnF, département des manuscrits, ms français 2705). Transcription par Jules Labarte, 1879, p. 338 (cote 3294).
6 Jean duc de Berry (1340-1416), indépendamment de son rôle politique auprès de ses frère et neveu, les rois de France Charles V et Charles VI, est connu en tant qu’amateur d’art et bibliophile, en particulier pour avoir été le commanditaire des célèbres "Très Riches Heures du duc de Berry"… ce qui peut expliquer son intérêt pour le "Bréviaire de Belleville".
7 Cf. Voragine (Jacques de), La Légende dorée (1261-1266), éd. E. Rouveyre, 1902, trad. J.-B. Roze, tome 1 p. 191-196 :
"[…] Alors le préfet la fit dépouiller de ses vêtements, et conduire toute nue dans une maison de débauche. Mais Dieu lui fit pousser des cheveux en telle abondance que ces cheveux la couvraient mieux que tous les vêtements. Et, quand elle entra dans le mauvais lieu, elle y trouva un ange qui l’attendait, tenant une tunique d’une blancheur éclatante. Et ainsi le lupanar devint pour elle un lieu de prière, et l’ange l’éclaira d’une lumière surnaturelle […]".
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