1637, François-Nicolas Dubuisson-Aubenay excursionne par Clisson
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François-Nicolas Baudot, seigneur du Buisson et d’Ambenay, dit "Dubuisson-Aubenay" (1590-1652) fut ce qu’on appellerait aujourd’hui un haut fonctionnaire. Etant un des secrétaires du commissaire du Roi, Jean d'Estampes de Valençay, il accompagna celui-ci à Nantes pour assister à l'assemblée des Etats de Bretagne qui s'y tint du 17 décembre 1636 au 1er février 1637. Il profita de ce séjour pour effectuer plusieurs déplacements dans la province, dont quatre "excursions" au sud de la Loire. Lors de celle qu’il fit, du 6 au 10 février 1637, "sur le Chemin de Nantes aux Marches de Bretagne, Poitou et Anjou", il passa par Vieillevigne, Montaigu, Tiffauges, pour arriver le lundi 9 à Clisson, et il fut de retour à Nantes le lendemain en fin de journée.
Plus tard, il fit une relation de ce déplacement en Bretagne1. On retrouvera in extenso ce qui concerne cette "excursion" du début février au sud de la Loire, dans la page "1637 - Dubuisson-Aubenay excursionne à Montaigu"2, dont la description de Clisson qui suit...
[...] avant qu'arriver à Montfaucon, venant de Torfou, vous trouvez quatre ou cinq maisons qui sont en marche3 et ne payent point de salage. Entre ces maisons et la ville ou bourg de Montfaucon qui est sur le ault, passe, au pié du costau, la rivière de Mayne4 qui sépare la marche d'avec le vray Anjou. Elle vient de 5 ou 6 lieues plus ault et de Maulévrier5 en Poitou, apartenant au duc de Rouanois6, et se va rendre en Sèvre à Clisson, deux lieues de Montfaucon, comme nous dirons cy-aprez. Elle ha un pont, pour passer du fauxbourg de la marche en la ville et fauxbourg d'Anjou7, qui est de pierre à 4 ou 5 belles arches, sans gardefous. Elle est pleine et grosse et non guéable en cest endroit-là, comme Rille au grand pont de Lyre.
De Montfaucon à Tillères, meschant bourg au sieur des Aubiers du nom Le Roux8, demeurant à une lieue et demie de là, à Orvoye9. Les armes des Roux sont : gyronné d'argent et de sable de huit pièces, avec ceste devise : Deo juvante [ avec l'aide de Dieu ].
On pourrait avoir appellé ce bourg Tuillières à cause des tuilleries qui y sont encor à présent10. C'est vrayment Anjou11, avec taille et salage, et pourtant évesché de Nantes, quoy que ce ne soit pas marche. Il y a pourtant un bureau des traites foraines.
De Tillières à Clisson12, deux lieues. Fauxbourg bien gros de la Vallée13, à cause qu'il est bas, paroice de la Trinité14.
Clisson au XVIIe siècle (nord à droite) avec :
- le château des débuts du XIIIe près de la Sèvre,
- ses extensions et les nouvelles fortifications du XVe à l’ouest,
- et au nord, les bastions de la fin du XVIe au sud.
(d’après Paul Berthou, Clisson et ses monuments, réédition 2010, p. 286 ;
environ 460 x 400 m).
Cordeliers15, où il n'y ha aucune marque des fondateurs anciens, mais seulement des comtes de Vertus16, qui y ont un enfeu ou charnier sans tombeau ; et ès vitres et portaus sont leurs armes : équarteléës au 1er et 4e de Bretagne, qui sont cinq ermines, 3, 2, au 2 et 3 d'Orléans ; sur le tout d'Avaugour17. Le cloistre est chétif.
En ce maisme fauxbourg est une chapelle ou prieuré Saint-Antoine18 situé à la pointe de terre entre la Sèvre et la Mayne qui confluent là. C’est de cette Mayne19, non de celle de Montaigu et bien moins de celle d’Angers, que se doibt entendre le proverbe allégué par Papyre Masson en la Mayne d’Angers :
Au lieu de Clisson
Mayne perd son nom.
Ceste Mayne est différente des Maynes de Saint-Georges-de-Montaigu cy-dessus, et vient, comme j'ay naguères dit, de Maulévrier par Monfaucon. Et arrivant au bas du fauxbourg de Vallée, elle passe, grosse comme Rille dans Rugles ; sous un pont de pierre à deux grandes arches sans gardefous, dit le pont Saint-Antoine à cause de la chapelle susdite de Saint-Antoine20 située joignant ce pont, à la pointe de terre entre Mayne et Sèvre qui confluent trente pas au-dessous de ladite chapelle et dudit pont, et vis-à-vis du fossé extérieur et de derrière le chasteau. Tellement que Sèvre, grossie de Mayne et fort large, comme Marne au pont Saint-Maur21, baigne tout le costé bas dudit chasteau, jusques à la porte de la ville22 qui joint à iceluy chasteau et à laquelle se rend le pont de pierre sans garde fous, à cinq grandes arches rondes et deux qui sont à pont levis, le tout de 80 pas de long23. Puis Sèvre arrouse tout le bas costé de la ville24, et, à une lieue de là, n'ayant plus de chaucées ni rétentions25, porte bateaus, va au port ou passage de la Ramée26, à Portillon27, à Saint-Fiacre et au Coin, gentilhommière au-dessous de laquelle (située au coin, in cuneo seu angulo inter amnes [ dans le coin ou l'angle entre les cours d'eau ]) Sèvre reçoit une autre Mayne qui vient de Montaigu et de Saint-Georges, cy-dessus descrite, et la charrie, demi lieue par devant Vertou, au pont Rousseau de Nantes (encor deux lieues), en Loire où assez loin elle garde son nom, jusques vers Rezay que l'on appelle ce bord-là de Loire, qui est le gauche, l'æstier de Sèvre.
Le chasteau de Clisson28 est dongeonné et tourrelé et retranché, ce m'ha-t-on dit. C'est au comte de Vertus29 par donation à l'auteur de son nom, le sieur d'Avaugour, du duc François II, son père naturel, qui luy donna ces seigneuries-là, auparavant confisquées pour félonnie sur la maison de Peinthièvre qui s'estoit révoltée contre le duc Jean V et l'avait maisme emprisonné à Chantoceaux.
La ville est petite et sur le penchant du costau tombant à la rive gauche de la rivière de Sèvre. Il n'y a dans l'enceinte de ses murailles qu'une seule église, nommée Nostre-Dame30, qui est et paroice avec fonts baptismaux, et collégiale de six prébendes et six demi-prébendes, six serviteurs sans le sacriste et les choristes, et par-dessus tout le doyen. Ce sont en tout plus de vingt déservans à l'église.
L'église est de médiocre grandeur. Au milieu du chœur il y ha un enfeu ou charnier, et par-dessus un cœnotaphe ou monstre de bois, comme un grand coffre quarré. C'est l'enfeu des fondateurs qui y travaillèrent vers l'an 1390 ou 140031. C'estoit le connestable Olivier de Clisson, de Cliceio, dont les armes sont partout au lambris de l'église : de gueules à un lyon d'argent coronné d'or, avec une " M " coronnée d'or et un travail32, qu'ils appellent, qui est un trauil ou rhombe dévidoir d'argent et de sable, pour chifre et devise, comme les chanoines expliquent. Mais on pourrait dire que " M " signifie Marguerite, et le trauil ou dévidoir les armes d'une femme, et que ce sont marques de Margot de Clisson, fille de ce connestable, qui fut celle, avec son mary, qui par félonnie, comme dit est, ruina sa maison.
Dans le grand vitrail aussy, tout au bas, sont cavaliers armés priants, ayant les armes de Clisson à costé d'eux, et une dame au dessous de laquelle est escrit :
Jehanne de Clissum33.
Hors la ville, il y ha le fauxbourg de Saint-Gilles, ainsy dit à cause de l'église paroiciale de Saint-Gilles34 qui y est ; et le fauxbourg du Temple, où est l'église de la Magdelaine du Temple35, ainsy surnommé à cause d'une commanderie. Enfin il y ha aussy le fauxbourg de Saint-Jaques, où est une paroice de ce nom36.
La Madeleine et Saint-Jacques autour de 1900
(P. Berthou, Clisson et ses monuments, réédition 2010, p. 113 et 57).
De Clisson on retourne à Nantes par les charoys, par Saint-Lumine et puis par le pont d'Idreau37, à quatre arches rondes de pierre et une couverte d'un pont de planches, sous lequel passe la Mayne de Montaigu, tournant en cest endroit le long du costau sur lequel est posé le bourg d'Aigrefeuille, à deux lieues et plus de Cliçon, où se rencontre aussy le chemin de la Rochelle et de Montaigu à Nantes, sur lequel il ne se rencontre aucun vestige ou marque de chaucée romaine, si ce n'est à trois quarts de lieue de Nantes et le long du village des Sornières et de la forest, comme nous avons dit au commencement de ce voyage des marches.
Mais il y ha un autre chemin plus court38 et qui n'est que de cinq lieues, qui va passer la Sèvre au port de la Ramée39 où il y ha bac ; et encor un autre plus court, qui va passer la Sèvre bien prez de Clisson-maisme, puis laissant Saint-Fiacre et Vertou bien loin à main gauche, va rendre droit au bout de la rue de Saint-Jaques-de-Piremil. Et je ne scay si ce serait par ce chemin ou par l'autre qu'irait le chemin romain mainant de Portu Nannetum qui est Nantes, à Lemunum qui est Poitiers, qui passe aujourd’huy de Nantes par Clisson et Torfou, comme cy-dessus est dit, et sur lequel nous avons dit aussy y avoir une place appellée Segora, à 18 milles de Nantes, qui pourrait estre la mazure encor restante de Ru-Chèvre, prez de Torfou, ou la rivière de Sèvre maisme, en cest endroit éloigné de sept lieues de Nantes, qui font environ 18 mille pas. Car dans les Itinéraires ancians, souvent les rivières sont mises avec les places, comme en celuy d'Antonin Mosa, Basilia etc. Et ainsy, dans celuy de Théodose ou Table Peutingeriane [ de Peutinger ] Segora pourrait estre la rivière de Sèvre, sur le passage de laquelle les Romains auraient eu quelque fort ou garde.
Toutesfois ces Itinéraires et le mot de Segora sont plus ancians que saint Martin de Vertou qui mourut l'an 589 ou environ, auquel temps ceste rivière ne s'appelait pas encor Sèvre, que l'on ha dit depuis en latin Separis ou Sépara. Car la vie manuscripte de saint Martin de Vertou, qui est à Saint-Jaques-de-Piremil, porte que, comme il fut mort à Durivum qui est à présent Saint-Georges-de-Montagu, au monastère par luy fondé, les moynes de Vertavus qui est Vertou, par luy aussy fondés, emportèrent à la desrobée son corps et s'enfuyrent la nuit avec, estans poursuivis par ceux de Durin jusques à la rivière de Sèvre qui se sépara, comme jadis la Mer Rouge aux Israélites, afin de donner passage aux Vertavois, et se referma aussy tost, laissant les Durinois fort arrestés et estonnés, ce qui arriva au lieu dit Portillon, quasi porticellus [ comme pour petit port ] et port Atarde40, quia tarde ad portum venerunt Durinenses [ parce que les Durins vinrent tardivement au port ], et que depuis ce temps-là la rivière fut appellée Sèvre, Separis, ab eventu separationis suæ, cum antea Laudosa diceretur [ depuis qu'a eu lieu sa séparation quand auparavant elle était appelé Laudosa ].
Voilà ce que j’ai veu des marches de Bretagne et de Poitou et aussi d’Anjou, par-delà la rivière de Loire.
[…]
Le soir du mardi 10 février 1637, François-Nicolas Dubuisson-Aubenay rentrait à Nantess…
(gravure du port, de la ville et des ponts de Nantes,
chez Frédérick de Wyt, Amsterdam, 1657, musée Dobrée à Nantes).
Cette excursion dans les Marches de Bretagne et de Poitou marquait la fin du séjour de François-Nicolas Dubuisson-Aubenay en Bretagne, et, dans le chapitre suivant qui est le dernier de son journal, on le voit repartir vers sa demeure normande, par le chemin de Nantes à Laval, puis par Alençon et par Sées…
Quand dix ans plus tard il rédigera à partir de ses notes et de ses souvenirs son Itinéraire de Bretagne en 1636, François-Nicolas Dubuisson-Aubenay le complètera par des "Documents et Remarques". L’un d’eux, qu’il intitula "Des Marches et limites de Bretagne, Poictou et Anjou"41, est un bilan, court mais se voulant exhaustif, des statuts juridiques particuliers de ces "Marches séparantes de la Bretagne et du Poitou" qu’il avait visitées au début de ce mois de février 1637, alors que la tenue biannuelle de 1636-1637 des Etats de Bretagne venait de s’achever.
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1 En 1646-1647, François-Nicolas Dubuisson-Aubenay rédigea son "Itinéraire de Bretagne en 1636" à partir de ses notes, un récit des différents voyages qu’il avait fait à travers le duché, complété par des "Documents et Remarques". Ce manuscrit sera édité, pour la première fois et en deux temps, en 1898 et en 1902 dans deux numéros de la revue nantaise Archives de Bretagne, par l’archiviste Paul de Berthou, l’historien de Clisson. Une nouvelle édition, abondamment et judicieusement illustrée, en a été réalisée en 2006 : "la Bretagne d'après l'Itinéraire de Monsieur Dubuisson-Aubenay".
2 Les quelques traductions, insérées entre crochets, sont empruntés à la réédition de 2006.
3 C’est-à-dire en Marche d’Anjou et Poitou.
4 On dit aujourd’hui : la Moine.
5 Maulévrier en Anjou et non pas en Poitou.
6 Henri Gouffier, duc de Rouanois (dont le chef-lieu était Roanne dans le Bas-Forez), pair de France, marquis de Poisy, comte Maulévrier, seigneur d’Oiron,, né en 1605, tué au combat d’Iberquerque, le 24 août 1639, épousa Marie Hennequin. Son fils, Artus, mort en 1696, se fit prètre et vendit le duché de Rousnois à François d’Aubusson, comte de la Feuillaie. Henri Gouffier descendait de Guillaume, baron de Rosnois, décédé en 1495. La baronnie de Maulévrier, érigée en comté en 1542, fut vendue en 1664 par Charles Gouffier à Edmond-François Colbert, 3e frère du ministre, qui épousa en 1668 Madeleine de Bautru.
7 Montfaucon, avec Saint-Crépin, Tilliers et la Renaudière, composait les Hautes Marches des Mauges. Le pont conduisait de l’autre côté de la Moine, dans les Marches d’Anjou et Poitou. Voir Chénon, p. 29, 32 et carte des Marches.
8 Emmanuel Le Roux de la Roche des Aubiers, époux d’Elisabeth de Thoroise, premier écuyer du prince de Condé, cité en 1629 et 1633, était, en 1624, seigneur de Tilliers. Les Aubiers sont un manoir de Blos, près de Longué, d’abord à la maison des Aubiers puis aux Le Roux, au XVIIe siècle.
9 Lire : Orvoire, village en Tilliers.
10 Tilliers se trouve au XIIIe siècle sous la forme de Teillières. Nous croyons que ce mot vient de tiliaria, endroit planté de tilleuls.
11 Nous avons déjà dit que Tilliers faisait partie des Hautes Marches des Mauges.
12 On a beaucoup écrit sur les monuments de Clisson dont le site pittoresque est célèbre et où Nicolas Poussin vint faire des croquis et des études qui se retrouvent dans ses tableaux. Nous citerons seulement : Voyage pittoresque dans le Bocage de la Vendée, ou vues de Clisson et de ses environs, dessinées d’après nature et publiées par C. Thiénon, peintre ; gravées à l’aqua-tinte par Piringor (Paris, Didot, 1817, 1 vol.in-4° de 118 p., avec frontiscipe et 30 planches) ; - Voyage en Bretagne, par Nodier, Taylor et Ad. de Cailleux (Firmin-Didot, 1846, avec magnifiques lithographies par Dagnan, 1829) ; - "le Château de Clisson", avec gravure par Augustin Douillard ( Echo du Bocage Vendéen, I ) ; - Guide de Clisson, par Auguste Amaury ; - Travers, I, notes de Savagner, p. 472-498 ; II, p. 5, 136, 160 ; III, p. 18, 38, 39, 44, 45 ; - "Grandes seigneuries de Haute-Bretagne : Clisson, sa châtellenie", par M. Guillotin de Corson ( Société archéologique de Nantes, 1895 ), et Rennes, Pilhon et Hervé, III) ; - "Topographie de la ville de Clisson et des communes environnantes, par le dr Michel Du Boueix", par Dugast-Matifeux ( Société académique de Nantes, 1868 ) ; - généalogie des seigneurs de Clisson dans le P. Anselme, VI, dans la Bio-bibliographie bretonne de M. de Kervillers et dans le Dictionnaire des familles de l’ancien Poitou par MM. Beauchet-Filleau, 2e édition ; - Clisson et ses monuments, par Paul Berthou.
La ville de Clisson fut complètement détruite et réduite à un monceau de ruine pendant la guerre de la Vendée. Au début du XIXe siècle, les frères Pierre et François Cacault (ce dernier avait été ambassadeur à Rome et à Florence en 1793 et 1796) et le sculpteur Lemot, revenant tous trois d’Italie, contribuèrent grandement à sa reconstruction et y apportèrent le style de la campagne romaine que présentent la plupart de ses maisons et qui lui ajoute un grand attrait. Le baron Lemot acheta, pour les conserver, les ruines du château, la chapelle de la Madeleine du Temple et la garenne des seigneurs de Clisson où s’élève aujourd’hui la belle habitation à l’italienne bâtie par son fils. Ces diverses propriétés sont toujours aux mains de ses descendants. Voir la "Notice sur le baron Lemot, 1773-1827", à la suite du Voyage à Clisson par E. Richer, édition in-12, 1828 ; - "Souvenirs du statuaire Lemot et de Clisson", par Ch. Marionneau ( Société archéologique de Nantes, 1896 ).
13 A Clisson, le faubourg en forme de large rue, descendant le coteau de la rive droite de la Sèvre, au-dessous de la Trinité, et conduisant au pont de la ville, en face le château, s’appelle la Vallée.
14 La Trinité est une église paroissiale, jadis prieuré bénédictin dépendant de saint-Jouin-de-Marnes, cité dès 1105, occupé par des religieuses du même ordre depuis, depuis le 2 juin 1645.
C’est un monument de la fin du XIIe siècle, malheureusement fort mal restauré en 1867, avec quelques arceaux du XIe siècle contre le flanc nord du chœur, une tour de transept du XIIIe siècle et un chœur avec sacristie et beau retable du XVIIe siècle. Voir Travers, I, p. 235 ; III, p. 329 ; - Archives de la Loire-inférieure, H 175 ; - "Etudes archéologiques dans la Loire-inférieure", par M. Orieux ( Société académique de Nantes, 1864 ) ; - description détaillée de la Trinité dans Clisson et ses monuments.
15 Il ne reste plus aujourd’hui que quelques débris de la façade de l’église des Cordeliers, et ils ne paraissent pas antérieurs au XVIe siècle. Voir Archives de la Loire-inférieure, H 282 ; - dans Clisson et ses monuments.
16 Le comte de Vertus, en Champagne fut donné en dot, vers 1433, à Marguerite d’Orléans, femme de Richard de Bretagne, comte d’Etampes (frère du duc Jean V). Leur fils, le duc François II, en hérita, en 1466, à la mort de sa mère, et, en 1485, le donna à son fils naturel, François de Bretagne, baron d’Avaugour depuis 1480, seigneur de Clisson depuis 1481, dont la descendance le posséda jusqu’en 1791. Clisson avait été confisqué en 1420 par Jean V sur les Penthièvre, et donné par lui à son frère, Richard comte d’Etampes. Le duc François II le donna en 1481 à son fils naturel, François. Voir "Seigneuries des ducs de Bretagne hors de Bretagne", par M. le président J. Trévédy ( Revue de Bretagne et de Vendée, 1896 ) ; - Grandes seigneuries de Haute-Bretagne, III : Clisson, châtellenie, par M. Guillotin de Corson ; - Bio-bibliographie bretonne, article Avaugour.
17 C’est-à-dire : d’argent au chef de gueules.
18 L’emplacement de ce prieuré-aumônerie, fondé en 1433, par Richard comte d’Etampes, seigneur de Clisson, est aujourd’hui occupé par l’hôpital. Voir Archives de la Loire-inférieure, H 479.
19 Lire : la Moine.
20 Le pont Saint-Antoine, jeté sur la Moine et conduisant du faubourg de la Vallée à l’hôpital Saint-Antoine, existe encore. Composé de deux arches en arc brisé, de grandeur inégale, et d’une remarquable élégance. Il peut remonter à la fin du XVe siècle.
21 Saint-Maur est un bourg près de Paris, à l’entrée de la boucle de la Marne. Le pont de Saint-Maur sur cette rivière, donne accès à une route qui traverse le bois Vincennes du sud au nord et conduit au château de Vincennes.
22 Cette porte à pont-levis entre deux tours carrées, à l’extrémité (rive gauche) du pont de la ville, sur la Sèvre, se voit sur une ancienne peinture, reproduite dans Clisson et ses monuments. Voir le même ouvrage sur les remparts de Clisson dont une partie, bordant la Sèvre, remontait au Moyen Age, et dont l’autre partie, composée de bastions bas, aigus et à oreilles arrondies, datait de l’époque de la Ligue. Quelques-uns de ces bastions existent encore.
23 Le pont de la ville qui subsite encore, conduit des faubourgs de la Vallée et de saint-Antoine au pied du château. C’est un beau modèle de pont du Moyen Age, à 6 arches (y comprit celle remplaçant le pont-levis de la porte de la ville) de largeur différente et dont plusieurs fort basses, avec éperons sur chaque pile, du côté amont. Deux passerelles de bois qui le coupaient à ses extrémités, ont été remplacées par deux arches de pierre. Voir Clisson et ses monuments, 1910.
24 Voir les trois anciennes vues reproduites dans Clisson et ses monuments, 1910.
25 La Sèvre est navigable de son embouchure jusqu’à hauteur environ du bourg de Monnières. De Monnières à Clisson, elle est coupée de cinq anciennes chaussées garnies de moulins.
26 La Ramée est un village de Saint-Fiacre, avec ancien gué (aujourd’hui pont) pour le passage de la route de ce bourg à Vertou.
27 Portillon est un village de Vertou, sur la Sèvre, en dessous de l’embouchure de la Maine dans cette rivière.
28 Le château de Clisson présente seulement quelques fragments du milieu du XIIIe siècle. Trois de ses tours semblent remonter à la fin du XIIIe s. ; la plupart de ses bâtiments et le donjon carré du XIVe s., avec de nombreux remaniements des XVe, XVIe, et XVIIe siècles, ce qui en rend l’étude fort difficile. A ce château a été accolée du côté nord-ouest, par le duc François II et postérieurement à 1466, une grande enceinte flanquée de tours, second château séparé du premier par un fossé intérieur et un ouvrage fortifié. Voir la description détaillée de ce château dans Clisson et ses monuments, 1910, avec plan par M. Clément Josso.
29 Claude d’Avaugour, gouverneur de Rennes, Saint-Malo et Vannes, décédé à Paris le 6 août 1637. Son fils Louis, décédé en 1669, fit de Clisson sarésidence habituelle et restaura le château. Voir Bio-bibliographie bretonne, article Avaugour ; - Grandes seigneuries de Haute Bretagne, III : Clisson, châtellenie.
30 L’église Notre-Dame de Clisson a été érigée en collégiale, en exécution du testament du connétable Olivier, en 1412. Elle contenait l’enfeu des seigneurs de Clisson. Brulée pendant la guerre de la Vendée, elle fut rébâtie au début du XIXe siècle, dans le style italien qui caractérise les constructions de cette époque à Clisson, et remplacée dans ces dernières années par une église du même goût, à clocher carré et d’un style roman très bien choisi, qui ne change rien à l’aspect italien devenu classique que présente le coteau de la ville de Clisson. Voir Archives de la Loire-inférieure, G 345 et 379 ; - "Excursion archéologique à Clisson et à Tiffauges", par Ch. Livet ( Association bretonne, 1852 ) ; - "la Collégiale Notre-Dame de Clisson", par M. Grégoire ( Revue historique de l’Ouest, 1886 ) ; - Alain Bouchard, édition des Bibliophiles bretons, folio 172 ; - Travers, I, p. 472 ; - Dom Morice, Preuves, II, coll. 375.
31 Le connétable avait préparé la fondation de la collégiale en 1390 ; mais elle ne fut définitivement érigée qu’en 1412, par sa fille Margot.
32-109 Dans le pays, on appelle travouil le dévidoir des fileuses.
33 Peut-être était-ce Jeanne de Belleville, seconde femme d’Olivier IV de Clisson et mère du connétable ; peut-être Jeanne de Clisson, fille de cette dernière, qui épousa Jean Harpedane et fonda ainsi la deuxième maison de Belleville.
34 Saint-Gilles était une petite paroisse comprenant un faubourg de Clisson, hors de la ville, vers le sud. L’emplacement de l’église, brûlée pendant la guerre de la Vendée, est aujourd’hui exactement occupée par le tombeau monumental, de style grec, du baron Lémot, qui domine la rive gauche de la Sèvre, non loin xdu château, et en face la célèbre garenne tant admirée, depuis près d’un siècle, par les artistes et voyageurs qui visitent Clisson. Le cimetière Saint-Gilles sert aujourd’hui de cimetière à la paroisse Notre-Dame. Dans Clisson et ses monuments, on verra la reproduction de deux anciennes peintures dans lesquelles la petite église Saint-Gilles se trouve représentée.
35 Le faubourg du Temple, situé un peu au sud de celui de Saint-Gilles et non loin de la Sèvre, tire son nom de la commanderie de la Madeleine du Temple dont l’église existe encore, assez bien conservée. C’est un très précieux monument roman, voûté avec chœur, abside et remarquable façade, le tout de la seconde moitié du XIIe siècle, d’un style sobre et sévère. Contre la façade romane, une avant-nef a été ajoutée au XVe siècle. On trouvera la description détaillée de la Madeleine dans Clisson et ses monuments, 1910. Une ancienne peinture, reproduite dans le même ouvrage, donne la vue lointaine de la templerie ou maison du commandeur, ormée de tourelles, qui touchait à l’église, mais qui a disparu. Voir "les Commanderies du comté Nantais : le Temple de Clisson", étude historique très complète par M. Guillotin de Corson (Association bretonne, 1899) ; - "la Madeleine de Clisson", par Auguste Amaury, eau forte d’Augustin Douillard ( Echo du Bocage Vendéen, I ) ; - lithographie exécutée vers 1820, signée : Thiénon ; - lithographie de C. de Lasteyrie représentant l’église de la Madeleine.
36 Le faubourg Saint-Jacques, hors la ville, vers le nord-ouest, tire son nom d’un ancien prieuré bénédictin, dépendant de St-Jouin-des-Marnes, dont la chapelle existe encore. C’est un petit bâtiment rectangulaire gtrès simple, sans voûtes, de la fin du XIe siècle, avec charpente portant la date de 1384. Le chœur et l’abside qui étaient voûtés, ont malheureusement disparu. La nef sert aujourd’hui de magasin de chiffons. Voir description détaillée de Saint-Jacques dans Clisson et ses monuments, 1910 ; - "Etudes archéologiques dans la Loire-inférieure", par M. Orieux ( Société académique de Nantes, 1884 ).
37 Lire : le Pont-Guidreau.
38 C’est la grande route de Clisson à Nantes par le Pallet. Elle passe par la Trinité de Clisson (rive droite de la Sèvre), et vient de Torfou.
39 Sur la Sèvre aux pieds de Saint-Fiacre.
40 Ce lieu ne se retrouve point sur les bords de la Sèvre, près de Vertou. Il doit être identifié, sans doute, avec un lieu Nommé Terdus au XIe siècle (dont on a fait Tertre), près de Lavau, sur la Loire, et où saint Martin aborda pour se rendre à Savenay. Un biographe ignorant, utilisant pour la composition de sa légende, des matériaux authentiques qu’il ne comprenait pas, l’a placé sur les bords de la Sèvre, en lui donnant une étymologie tirée de son imagination. Voir "les Villes disparues", II, p. 176-178.
41 Voir, cette analyse des statuts juridiques des Marches, seizième de ces "Documents et Remarques", dans les Archives de Bretagne, 1902, p. 238 à 241. Une transcription, annotée et illustrée d’une carte, en a été faite en 2016 dans le n° 14 de la revue Le Marcheton, p. 8 à 12.
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