Clisson et la mise en valeur du Patrimoine architectural
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En 1994, à la demande de la Municipalité de Clisson, le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) de Loire-Atlantique a réalisé un dossier de 15 pages destiné aux Clissonnais, afin de les convaincre du caractère patrimonial de leur ville, et des mesures que cela implique. Ce travail remarquable et désormais introuvable, était intitulé...
Clisson : Mise en valeur du Patrimoine, une œuvre collective
En 2014/2017 de nouveaux documents, portant sur certains de ces aspects patrimoniaux, ont été produits. Ainsi le dossier de synthèse pour la commune de Clisson, proposé en 2014/2017 par la DRAC sur l'AVAP valant SPR (33 p.), ou bien en 2019 la décision E19000071/44 du tribunal administratif de Nantes sur l'enquête relative à la révision de la ZPPAUP en AVAP valant SPR (118 p.) ; des documents qui ont des visions plus administratives et technocratiques que pratiques et participatives.
C'est le dossier de 1994, et ses illustrations, qui se trouve en ligne ci-après...
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Campé sur les bords de la Sèvre, porte du vignoble nantais et de la Bretagne, Clisson impose sa personnalité et son pittoresque parce qu'il est né d'une juxtaposition des modes de vie d'hier et d'aujourd'hui. Le patrimoine clissonnais tient sa richesse de sa diversité, qu'il soit architectural ou paysager.
Afin de préserver cet héritage, la mise en valeur de ce patrimoine ne peut être seulement le souci et le travail de la collectivité mais aussi l'œuvre de chaque habitant. En effet, chaque maison, ses abords, ou bien encore chaque commerce, sont autant de d'éléments qui créent le paysage et influencent sa qualité.
Comment harmoniser la maison à son environnement, aux autres maisons, à la rue, à la place ?
Harmoniser une maison à l'environnement, la rue, la place, le quartier, auxquels elle appartient ne signifie pas pour autant reproduire ou copier un ou plusieurs éléments qui composent cette rue, cette place ou ce quartier : la façade, fenêtre…
Cela signifie plutôt participer ou répondre à l'ambiance qui caractérisent ces lieux :
- la topographie ou "relief" : ci-dessous la perspective montre une rue en pente,
- le volume des constructions, leurs proportions : rue de la vallée, les façades sont plus hautes que larges.
- le nombre d'ouvertures et leur composition en façade.
Harmoniser les ouvertures suppose de prendre en compte le nombre d'étages de la maison, c'est-à-dire ses niveaux afin de disposer les ouvertures en fonction des proportions de la façade. Cette composition des portes et fenêtres créé un "jeu"de pleins et de vides.
Comment mettre en valeur les ouvertures : portes et fenêtres ?
Portes et fenêtres, par leur composition en façade, mais aussi par leurs formes, leurs proportions, la qualité de leur ouvrage et de leurs matériaux personnalisent la rue clissonnaise. En ce sens, ce sont des éléments qui demandent un soin et un entretien particuliers.
Charme et diversité des fenêtres clissonnaises
Comment composer les ouvertures ? comment percer ou agrandir une baie ?
A Clisson, le jeu des ouvertures, les "pleins et les vides" décident d'un rythme de façade qui influence largement le charme et l'identité du site.
Ce rythme est en particulier déterminé par des règles de proportions harmonieuses qui caractérisent les portes et fenêtres clissonnaises. Ouvrir ou agrandir une baie suppose de comprendre ces règles de proportions.
Exemple de la fenêtre type clissonnais :
Son dessin repose sur un rapport de hauteur H = 2 x 1,1 ;
la largeur étant caractérisée par un maximum de 90 cm, au-delà duquel il est conseillé de doubler la baie.
Les proportions des portes répondent à ce rapport H = 2 x L ; l'imposte vitrée du haut n'étant pas comprise dans cette mesure.
Comment protéger et mettre en valeur l'encadrement et les menuiseries des portes et fenêtres ?
La baie, son cadre
A Clisson, le charme et la diversité des portes et fenêtres sont remarquablement soulignés par la qualité des matériaux qui les encadrent.
A la qualité du granit, du tuffeau et de la brique vient s'ajouter celle de leur mise en œuvre qui répond à des compositions variées et créatives.
Professionnels, ce travail mérite qu'on lui accorde une attention particulière. Voici donc des exemples simple pour rappeler le sens des pierres dans un appareillage, et la qualité de leur mise en en œuvre, qu'elle soit ancienne ou actuelle.
En particulier pour les encadrements en briques, il faudra éviter des profils trop maigres. L'encadrement est de 22 cm environ. Il est constitué d'un appareillage de briques le plus souvent alternées comme le montre la plupart des exemples clissonnais.
La baie, ses menuiseries
De même que l'appareillage des pierres, la qualité des menuiseries détermine le charme et l'authenticité de la fenêtre ou de la porte clissonnaise. Des prescriptions à ce sujet sont nécessaire :
- Tout d'abord, le dessin de ces menuiseries doit respecter la forme de la baie (particulièrement celle de l'arc).
- De plus, la qualité des matériaux et la mise en œuvre des volets et menuiseries dépendent du règlement de la Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager (Z.P.P.A.U.P.).
En général. Quelle que soit la valeur architecturale d'une construction, il est toujours préférable de reprendre les techniques de construction d'origine. Ces principes s'appliquent aussi aux menuiseries qui devront être refaites à l'identique et en bois. Ce n'est que dans certains cas que des vitrages modernes avec des menuiseries métalliques pourront être introduits. Les couleurs de ces menuiseries sont variables avec leur contexte. Ceci dit, les menuiseries en plastique de couleur trop blanche sont interdites. Les contrevents sont rares ; s'ils doivent exister, ils seront en lames de bois verticales simples. Les volets roulants plaqués au nu extérieur de la façade sont proscrits.
En ce qui concerne les volets, l'usage du bois essentiellement, et du métal en second lieu est plus que conseillé.
Comment souligner des éléments qui personnalisent la façade ?
Le soin accordé au traitement des baies révèle déjà le rôle essentiel que joue le décor de la façade.
A Clisson le décor est riche en composition. Il décline un jeu de matières quoi fait très souvent l'unicité et l'identité de la maison.
Pour que la maison soit ainsi personnelle et reconnaissable, il faut mieux comprendre les "clés de voûtes" du décor clissonnais. Ce sont le chaînage d'angle, la génoise, les corniches ou bien encore les lambrequins. Plus que précieux dans leur ouvrage et par les matériaux qui les composent, ces éléments valorisent le charme si particulier du site.
C'est pourquoi ils nécessitent :
- d'une part une protection et un entretien sérieux,
- d'autre part, un usage plus fréquent et de qualité, particulièrement dans le centre-ville.
Comment marier la tige de botte à ses compagnons ?
"La tige de botte"
Présentée par la Z.P.P.A.U.P. (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager), la "tige de botte" ou tuile canal s'impose à Clisson.
"De tons variés, mais relativement soutenus (par opposition à la tuile vendéenne plus claire), elle constitue le complément indispensable de la brique."
Le règlement prévoit par ailleurs que "toute réfection d'une couverture de tuiles traditionnelles suppose le choix d'un matériau aux couleurs variées, afin d'éviter la monochromie d'une tuile industrielle."
A ce titre le réemploi des tuiles est conseillé pour celles du dessus.
La récupération des eaux de pluies
Anciennement, l'eau des toits était projetée le plus loin possible des façades au moyen de débords de toitures (corniche, génoise ou simple tuile d'égout). L'eau tombant au pied des murs s'écoulait mal et provoquait ainsi une humidité latente.
La récupération des eaux de pluies en toiture est aujourd'hui possible (dalle nantaise ou dalle pendante demi-ronde de préférence en zinc "prépatiné"). Elles posent cependant le double problème de technique (pour les supports) et d'esthétique. Non prévues à l'origine, les gouttières et les descentes d'eaux pluviales s'intègrent donc rarement à la façade. Le chéneau caché est satisfaisant d'un point de vue esthétique. Il permet entre autre de montrer le décor des génoises, frises et corniches. Cependant, sa mise en œuvre doit être rigoureuse.
Qu'entend-on par coloration ?
La coloration est donnée par les éléments minéraux (pierres, enduits, tuiles, ardoises) et végétaux. Les perceptions de cette image colorée n'est pas figée puisqu'en fonction de la lumière et du temps (heures, saison, années), les teintes changent.
La végétation décline sa gamme de coloris, les matériaux se patinent.
Une palette qui s'affine en fonction des échelles de lecture
La palette générale clissonnaise est donnée surtout par les toits, les enduits clairs et les décors en briques.
A l'échelle de la rue, puis de la façade, la palette s'enrichit. Par leurs combinaisons dans la composition de la façade, les matériaux et le végétal créent de multiples modèles de coloration.
Chaque façade est un élément du décor clissonnais ; il est donc important en matière de coloration de respecter certaines règles simples :
Tenir compte de l'époque de construction de la maison car la couleur doit mettre en valeur l'architecture de la façade, mais ussi tenir compte aussi de :
. l'orientation qui fait varier la lumière,
. la surface considérée,
. l'environnement (jeux des couleurs les unes par rapport aux autres),
. la texture (surface lisse ou non).
Ces facteurs induisent des changements dans la perception visuelle des couleurs, aussi doit-on :
- Éviter la répartition des mêmes modèles de coloration d'enduits, menuiseries, soubassements pour les maisons mitoyennes.
- Mettre en valeur les éléments qui rythment la façade :
. en évitant de badigeonner les décors en brique ou en pierre,
. en mettant en relief les soubassements lorsqu'ils existent,
. en diversifiant les couleurs des menuiseries.
- Éviter donc la diffusion systématique des volets de PVC blancs et les teintures bois naturel ; les volets et les portes sont en effet souvent les seules taches de couleurs qui ponctuent les façades peu riches en modénatures.
Le choix et la répartition des teintes ne répondent donc pas seulement à une nécessi-té d'ordre pratique. Chaque propriétaire décide de la mise en couleurs de sa façade ; mais il participe aussi à la construction d'un ensemble dont le caractère unitaire mais non uniforme est synonyme de cohérence à l'échelle de la rue, du quartier, de la ville.
Comment choisir et utiliser les matériaux et les enduits pour respecter et affirmer l'identité géographique, historique et culturelle de Clisson ?
Si l'identité de la ville de Clisson est donnée par un style, des formes et des volumes, sa spécificité est fortement liée également à l'utilisation de matériaux locaux qui permettent d'affirmer qu'existent dans cette ville une relation privilégiée entre le bâti et la géographie des lieux. Le matériau est un élément du paysage dont il convient de comprendre les caractéristiques et les usages.
Remarquable à Clisson, la brique "Chantignole" de couleur rosée et de dimensions particulières (3,5 cm d'épaisseur, 11 cm de largeur et 22 cm de longueur).
Son rôle est essentiel dans le décor de façade : corniches, chaînes d'angle, génoises. Sa fonction ornementale est exprimée parfois en "trompe-l'œil" en particulier dans l'entourage des baies. Les règles énoncées dans la Z.P.P.A.U.P. soulignent le soin à apporter lors de toute opération de restauration : "Toute restauration passera par le recours à ces matériaux de couleur rose et qui doit faire l'objet d'une production spécifique lorsque les briques sont trop dégradées pour être maintenues en place. Le dessin précis des appareillages sera refait à l'identique" (Z.P.P.A.U.P. art. 11.1.2)
Le granit beige (et non gris), appareillé ou non, reflète la géologie du lieu, dans les encadrements de portes et fenêtres, certaines corniches et quelques soubassements.
"Sa restauration doit être faite à l'eau acidulée ou à l'aide d'une fine boucharde lorsqu'il faut en redresser le parement ou à l'aide d'un léger sablage. Son remplacement est rare, il vaut mieux le conserver sur place même s'il a des défauts". (Z.P.P.A.U.P. art. 11.1.1)
La tuile, tuile canal plutôt rouge, matériau privilégié de Clisson :
Le relief accidenté sur lequel s'est implantée la ville fait des toitures un élément fondamental de lecture du paysage. Il convient donc d'être particulièrement vigilant lors de leur réfection.
L'ardoise pour les toitures et le calcaire dans les encadrements de baies sont deux matériaux épisodiques de la construction à Clisson.
Leur utilisation dans les constructions bourgeoises et dans les édifices publics rappelle que l'usage des matériaux a aussi une valeur historique et culturelle.
Les enduits, mariés à la brique, caractérisent l'architecture clissonnaise par leur couleur et leur texture. Utilisés à "pierre vue", ils sont la liaison entre le minéral et le végétal dans de nombreux murs et clotures.
Réaliser un enduit permet de répondre à de multiples fonctions : protection, assainissement, consolidation des murs, mais aussi décor de la façade et donc valorisation du patrimoine clissonnais. La réussite du projet suppose évidemment de respecter quelques règles. Mariés à la brique ou à la pierre, les enduits caractérisent l'architecture clissonnaise par leur couleur et leur texture. Utilisés à "pierre vue", ils font la liaison entre le minéral et le végétal dans de nombreux murs et clôtures.
Quels types d'enduits pour quels murs ?
Un enduit ciment est adapté à un mur en parpaings, en ciment ou en béton.
Par contre, les enduits en 3 couches (gobetis, dégrossi, finition) à la chaux aérienne vive ou éteinte pour le bâtiment (C.A.E.B.) sont seuls capables de respecter les caractéristiques des murs anciens qui doivent respirer pour évacuer l'humidité tout en résistant au vent et à la pluie.
L'art. 11.1.4 de la Z.P.P.A.U.P. : "Les enduits de Clisson sur les maçonneries anciennes sont constitués de chaux grasse, de sable de Loire non tamisé, de sable de carrière et d'un peu de tuileau écrasé… Il est déconseillé de recourir pour dégrossi à la chaux de pabviers et d'utiliser pour la finition de la chaux de Naux ou de la chaux grasse en pâte (Batidol). C'est le même mortier qu'il conviendra d'utiliser pour faire les joints des briques ou du granit."
Attention : Un enduit ciment asphyxie un mur ancien. De même des joints en ciment accélèrent le vieillissement des matériaux à leur contact.
A éviter : Les enduits en surépaisseur sur les pierres de taille, sur les corniches et les effets de truelle trop importants.
Pour les murs de Clisson, les enduits à la chaux aérienne sont l'occasion de décliner à l'infini couleurs et patines en fonction de leur caractéristiques (granulométrie) et du dosage du sable lavé, du sable de carrière et des fines d'argile. D'autre part ces enduits autorisent toutes les finitions recherchées : recoupe à la truelle, lavé à l'éponge, brossé, taloché, feutré, gratté…
Pour valoriser le patrimoine
Les joints "seront grattés ou lavés à fleur de parement de granit. L'objectif est que le joint se face oublier, il convient de ne pas trop le marquer". (Z.P.P.A.U.P. art. 11.1.4)
La bonne maîtrise des règles de l'art (cf. DTU n°26.1), la préparation correcte du support, la prise en compte des conditions climatiques : tous ces éléments conditionnent la réussite d'un enduit et son bon vieillissement dans le temps. Grâce au savoir faire du maçon, l'architecture clissonnaise sera mise en valeur, les enduits apportant une plus-value indiscutable à l'ensemble du patrimoine.
Comment créer un dialogue entre devantures, enseignes et façades des commerces ?
Le commerce et la rue, l'harmonie dans la diversité
Par leurs devantures, vitrines et enseignes, les commerces animent la rue et bien souvent créent son ambiance. S'intégrer à l'esprit et au charme clissonnais, c'est jouer la diversité. Ainsi le commerce devra-t-il s'imposer par sa qualité et son pittoresque (la copie d'un modèle existant impliquant forcément la monotonie du lieu).
La réutilisation des coffrages en bois pour les devantures est à ce titre intéressante : ceux-ci impliquent cependant un entretien très soigné.
Devantures et façades
Plus précisément les proportions des devanture et vitrines prendront en compte le dessin de la façade comme support de composition, en respectant son rythme et sa modénature. En ce sens, la découpe totale du rez-de-chaussée en un seul élément vitré du style aquarium est fortement déconseillée, de même que l'usage excessif des caissons lumineux et des enseignes.
A ce sujet des exemples de qualité montrent déjà le souci qu'ont les commerçants clissonnais pour la mise en valeur du patrimoine de leur ville.
Enfin, le commerce sera d'autant valorisé que les matériaux choisis seront nobles (exemple : du bois pour les menuiseries, de la fonte pour les ferronneries des enseignes) et leur mise en œuvre de qualité.
Jardins et paysages des rives de la Sèvre et de la Moine, coteaux et plateau…
Les rives de la Sèvre et de la Moine
Les jardins appartiennent à une coulée verte constituée d'une végétation dense, ancrée dans un milieu humide : saule marsault, saule blanc, aulne glutineux, frêne forment la strate arborée ; viorne, obier, saule osier, arbre à papillons, cornouiller sanguin, noisetier constituent la strate arbustive. Afin de respecter l'identité paysagère de l'ensemble, l'emploi de ces végétaux indigènes est à privilégier.
Les coteaux
Lorsque le relief est accidenté, le site naturel à préserver (bois classé, Z.P.P.A.U.P.), le jardin s'intégrera au mieux dans le paysage en conservant les arbres existants : charme, érable sycomore, érable champêtre, chêne, châtaignier, pin, if ; en employant des arbustes locaux : fusain d'Europe, cornouiller sanguin, houx, prunier myrobolan, prunellier…
Lorsque les terrasses sont aménagées, les murs de soutènement, les circulations, les liaisons entre différents niveaux (rampes, escaliers,), les treilles, seront réalisés en matériaux locaux : moellons de pierres de pays, briques, sable, cailloux, bois. L'enrobé noir ou rouge est à éviter.
Le plateau
Dans le bourg, les ruelles sont délimitées par des murs de pierre ou des clôtures filtrant les regards. Les végétaux grimpants (bignone, glycine de Chine, rosier, vigne vierge, chèvrefeuille, hortensia grimpant, clématite) animent des surfaces verticales et leur confèrent une ambiance colorée méridionale. Les haies pourront dissimuler les clôtures, elles seront à l'échelle du bâti (de l'ordre de 1,50 m), et constituées d'arbustes conduits librement ou taillés, caducs, à fleurs (lilas, chèvrefeuille, seringat, hibiscus, kolkwitzia…) indigènes ou non, marcescents (charme, orme résistant), persistants (if, houx, buis, fusain, viorne, tin, escalonia…).
Construire en centre-ville, en lotissement…
Le centre ancien faisant partie de la ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager), il conviendra de consulter le règlement pour les travaux propres à ce secteur, ainsi que l'Architecte des Bâtiments de France.
Marc Alibert (architecte des Bâtiments de France)
Constructions en site bâti ou en site paysager
En site bâti, quelques points à prendre en compte :
- respecter l'alignement de la rue,
- s'appuyer sur les murs mitoyens ou le long des chemins de dessertes,
- respecter les droits de passage,
- respecter les proportions des constructions existantes,
- respecter les matériaux.
En site paysager, quelques remarques non exhaustives :
- s'intégrer dans le site,
- respecter les plantations majeures,
- accorder les couleurs avec les constructions voisines.
D'autre part, lors d'un projet d'extension, il est nécessaire de choisir une volumétrie, des matériaux et une implantation qui vont bien s'intégrer dans le tissu existant.
Constructions dans un lotissement
Surélévations et auvents
Ils sont souvent difficiles à intégrer à la construction. Pour cela il est important de se soucier de :
- l'accord des matériaux entre eux (murs, couvertures…),
- la mise en œuvre de ces derniers,
- la répartition des volumes des ouvertures,
- la proportion de l'ensemble.
Extensions et annexes
Parfois laissés inachevées, ces constructions doivent recevoir la même qualité de finitions que la construction principale, notamment dans le choix des revêtements muraux et de couverture, des proportions des volumes et des ouvertures.
Vérandas
Beaucoup de modèles préfabriqués s'intègrent mal à la construction. Le choix des matériaux, des couleurs et du volume en sont la raison. Pourquoi ne pas se référer aux vérandas anciennes, au profil plus élégant, ou bien utiliser le bois ?
Attention, la véranda n'est pas une véritable pièce, elle pose des problèmes d'isolation phonique et de protection solaire à traiter avec soin.
Murets - Clôtures
Ils assurent la continuité sur la voie publique, la maison étant en retrait : c'est un élément à soigner particulièrement. Il est bon d'éviter de les laisser non enduits. La brique, très présente dans le pays clissonnais, peut être utilisée, mais judicieusement et avec modération.
Les matériaux contemporains seront de préférence en limite mitoyenne. Il est important que la clôture sur rue s'harmonise avec celle du voisinage et de l'ensemble de la rue.
Il est nécessaire de travailler le rapport entre la partie maçonnée et la partie végétale. Celle-ci pourrait être de hauteur et d'épaisseur variable selon la dimension de la parcelle, le rapport à la construction, aux voisins et à la rue.
A Clisson, la présence de murs anciens est fréquente, ceux-ci sont à préserver et peuvent servir de référence pour la construction des murets.
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