Londry
On ignore depuis quand existe "Londry" (ou "Londrie", ou "l’Ondry", ou "l’Ondrie"). La présence d’un souterrain à quelque 450 mètres dans son nord-est, au-dessus du petit ruisseau qui, venant de "la Grande-Roulière", rejoint peu après "la Jaranne", indique que cet endroit-là était déjà habité au milieu du Moyen Age, sinon avant.
Les maisons anciennes du village de "Londry", le 26 décembre 2019,
avec au-dessus du portail de sa vieille grange,
une niche abritant une statue de la Vierge,
au premier plan, le petit ruisseau allant rejoindre "la Jaranne".
Le village était constitué de deux métairies dont les propriétaires étaient des notables locaux : dans les années 1700, Jean Perraudeau, apothicaire au bourg du Poiré ; puis par alliance vers 1738, Philippe Ordonneau, "sieur de la Roussière", qui s’intitula alors "sieur de l’Ondrie"; puis son fils Philippe, notaire au Poiré ; puis par alliance en 1787, Jean-Philippe Renaud, "sieur de la Favrie"...1 Les familles bourgeoises se plaisaient à l’époque à faire suivre leur nom de celui de leurs terres, ce qui leur donnait un air aristocratique flattant une vanité récurrente.
De 1793 à 1796, les Favrou et Bulteau, du village de "Londry" participèrent à l’insurrection vendéenne et soutinrent la petite armée de Charette2. De 1797 à 2019, le nombre de ses habitants a été remarquablement stable, oscillant autour de 10.
Alors que les exploitations agricoles du Poiré ont vu leur nombre s’effondrer après les années 1970-1980, celle de "Londry" s’est maintenue. En 1973, elle réunit les deux anciennes métairies, couvrant 35 ha, et en 1977 elle fut rachetée par son agriculteur. En 2019, avec les terres voisines qu’elle exploite aussi, elle s’étendait sur 120 ha3.
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A 300 m au nord-est de "Londry", sur le bord du chemin menant à "la Grande-Roulière", s’élevait "le moulin des Mazures" qui, sur les cartes et plans anciens, est dit "moulin de la Grande-Roulière" bien qu’étant situé à 800 m de ce village. Il est déjà présent en 1768 sur la carte de Cassini, et ses propriétaires sont en 1836 Jean Gillaizeau du "Cerny", et Jean Gillaizeau et René Douaud, meuniers demeurant à "la Grande-Roulière". En 1909 il existait toujours, mais en 1989 il n’en restait plus que quelques pierres perdues dans le buisson, dont des débris de meules4.
Les traces du "moulin des Mazures" et de son cerne vers 1950 sur une vue aérienne
(environ 420 x 162 m) ;
et des photos prises à 300 m de ce moulin et à peu près du même endroit,
l’une entre 1897 et 19005, et l’autre le 26 décembre 2019.
(le châtaignier a disparu en 1983-1984)
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1 Minutes notariales diverses (Arch. dép. de la Vendée).
2 Cahier des réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré (Méd. mun. de La Roche-sur-Yon : ms 019), réquisitions à Londry ; voir aussi la communication faite sur ce sujet par Jean-Claude Lorvoire dans Recherches vendéennes, n° 3, 1996, p. 257 à 299.
3 Entretiens en décembre 2019 avec Pierre Martineau (né en 1940) de "Londry".
4 Vincent (Eugène-Marie), les Moulins du Poiré-sur-Vie, 2012, inédit, 42 p.
5 Photo prise en son temps par Pierre Tenailleau (1871-1938).
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