la Morinière
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p a g e e n c o u r s d e r é a l i s a t i o n
(sans date d'échéance prévue)
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"La Morinière" fait partie des villages du Poiré s’alignant sur le versant nord de "la Vie"1. On en ignore les origines mais il existait déjà au XVIIIe siècle. Au début du XIXe siècle elle était constituée seulement d’une métairie tenue par Jean Gréau et son épouse Jeanne Bulteau. Lui, né en 1782 au "Grand Plessis", venait du village de "la Garnerie". Elle, était née en 1781 à "la Proutière" voisine où son père Pierre Bulteau avait été tué en février 1794 par les troupes envoyées pour "pacifier" la région2.

"La Morinière" avec ses terres de 1836 sur une vue aérienne de 1950 (environ 1.75 x 2,10 km),
et sur le plan cadastral de 1836, et vers 1760 sur la carte de Cassini,
ainsi que près de l'ancienne planche sur "la Vie", la mare dite "le Gazon" en 2000 (photo Michel Rambaud).
En 1836, cette métairie de 42 hectares, appartenait à Jacques Arnaud, médecin dans le bourg du Poiré. Par sa taille et par les dimensions de ses parcelles, elle était comparable à celles de "la Proutière" proche, et contrastait avec les exploitations moins grandes et en petite propriété du village voisin de "Montorgueil", et leurs parcelles dispersées et de tailles réduites3.
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"La Morinière" du XIXe au XXIe siècle
Le XIXe siècle a vu vu disparaître la pratique de la jachère et celle des landes qui y étaient associées, tandis que le travail agricole restait dépendant de la traction animale. Cela conduisit autour de 1840 au partage des 42 hectares de "la Morinière" en deux métairies, et fit passer sa population à 20 habitants en 1841, en 2 familles au sens large. Elle oscilla autour de ce nombre jusque dans la seconde moitié du XXe siècle : 12 en 1861, 19 en 1881, 24 en 1901, 19 en 1921, 27 1936, 18 en 1946, 17 en 1968. En 2025, "la Morinière" comptait ?? habitants4.
En 1970, les deux exploitations agricoles du village s’étendaient toujours sur 42 hectares : celle de la famille de Lucien Martineau qui était devenue propriétaire de ses 24 ha et cessa son activité peu après 1990, et celle de la famille de Gustave Rambaud, devenue propriétaire de 5 de ses 18 ha.
En 2017 à "la Morinière" restait cette dernière, s’étendant sur 20 à 25 ha, avec un élevage hors-sol de lapins en production principale5.
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"La fouace", un gâteau identitaire
S’il est un exemple de gâteau typique du Poiré, c’est bien "la fouace" (ou "fouasse"). Sa recette, transmise familialement de génération en génération, comprend : de la farine, des œufs, du beurre, du sucre, de la levure, du lait et un peu d’eau... et plusieurs autres ingrédients. Joints au savoir-faire pour le pétrissage et la levée de la pâte, pour la préparation du four et pour la durée de la cuisson, ces ingrédients et leurs proportions font la différence entre une "fouace", une "bonne fouace", et une "très bonne fouace". Des ingrédients dont la connaissance est des plus confidentielle, et relève quasiment du "secret défense".
La renommée des "fouaces" qui se font au Poiré n’est plus à faire. En d’autres temps, elles avaient été l’objet sur TV-Vendée d’un reportage des plus convaincants41. Depuis 2007 et tout en étant une autre recette, celles qui se font à "la Morinière", sont devenues une référence...

"Journée de fouaces caritatives" le 13 septembre 2023 à "la Morinière"
au cours de laquelle les bonnes volontés de tous âges sont venues mettre la main à la pâte :
le four de 1870, sa fournille et sa mise en chauffe,
la préparation des fouaces, leurs enfournage et défournage,
et leur badigeonnage final.
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Jusqu’au milieu du XXe siècle a existé en contrebas de "la Morinière" une "planche" (passerelle pour les piétons) franchissant "la Vie" et faisant accéder à "la Bardinière", et au-delà au bourg du Poiré. Elle est appelée "pont de la Bardinière" sur le plan cadastral de 1836. Elle est appelée "pont de la Bardinière" sur le plan cadastral de 1836.
2 Un acte de notoriété établi par la justice de paix du canton du Poiré (Arch. dép. de la Vendée : 4 U 20-2) consigne la mort de Pierre Bulteau...
"[...] Devant Joseph-Philippe Tireau, avocat et premier suppléant de la justice de paix du canton du Poiré-sous-la-Roche, le 29 janvier 1805, se présente Jeanne Bulteau, demeurant à la Proutière, commune du Poiré, laquelle ayant intérêt à faire constater le décès de Pierre Bulteau, son père, a appelé à comparaître Jean Bulteau, 31 ans, laboureur à la Proutière, Jacques Mollé, 56 ans, laboureur à la Caunière, Jean Mollé, 40 ans, laboureur à la Roulière, Jean Bernard, 48 ans, marchand à la Maumernière, Jean Bourmaud, 34 ans, laboureur à la Blétière, René Gauvrit, 34 ans, laboureur à la Jaunière et Louis Brochard, 31 ans, laboureur à la Jamonnière, tous de la commune du Poiré, lesquels ont déclaré et affirmé, avoir pleine connaissance de la mort de Pierre Bluteau, père de la requérante, laboureur à la Proutière, qui a été tué, pendant la guerre de la Vendée, dans une pièce de terre, dépendant de la Proutière, dans le mois de février 1794."
(acte de notoriété invoqué le 14 février 1805 dans l’acte de mariage de Jean Gréaud avec Jeanne Bulteau).
3 Comme c’est le cas ici, sur les plans cadastraux du début du XIXe siècle, et les vues aériennes des années 1950, le dessin du parcellaire oppose des villages au milieu de petites parcelles à d’autres entourés de parcelles de plus grande taille. Les premiers étant constitués de petites exploitations (parfois dites "borderies") en faire-valoir direct et aux parcelles dispersées, "la Malingerie" en étant particulièrement typique. Les seconds étant constitués d'exploitations plus grandes (dites "métairies"), aux terres groupées, souvent faisant partie ou étant héritées de grandes propriétés bourgeoises ou nobiliaires.
4 Listes nominatives des recensements de 1836 à 1968 (Arch. dép. de la Vendée : 6 M 280...).
5 D'après le Recensement Général de l'Agriculture (R.G.A.) de 1970 (Arch. dép. de la Vendée : 1185 W 103-104-105), et le Diagnostic agricole du P.L.U.I. (Atlas cartographique) de la Communauté de Communes Vie et Boulogne, 2017.
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41 Ce reportage (non en ligne), réalisé dans les années 2010, a été fait auprès de Fernande Jauffrit (née Rocheteau à "la Courolière" du Poiré). Le 21 septembre 2021, la fouace de "la Morinière" a été l’objet d’un reportage dans le journal Ouest-France : "Josiane et Michel Rambaud ont la fouace caritative".
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