la Copechagnière, vie communale de 1940 à 1970
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Au début des années 1970, Bernard de Buor (1897-1977), qui était conseiller municipal et maire de la Copechagnière depuis 1945 (et qui le sera jusqu'en 1975), rédigea un fascicule de 96 pages intitulé : Commune de la Copechagnière, 1940-1970, 30 ans de vie communale. Venant de Valenciennes, il y était arrivé en mai 1940 avec son entreprise, la Matesma, et son personnel (en tout dans les 120 réfugiés), s'étant repliés devant l'invasion allemande.
Dans ses conclusions, à la page 90, il explique les objectifs de cette publication faisant suite aux polémiques qui avaient entourées les élections de 1965, et qu'il avait mal vécues.
Pour mémoire, les élections municipales eurent lieu à la Copechagnière aux dates suivantes...
- le 5 mai 1935 (le mandat des 10 conseillers élus sera prorogé en raison de la guerre et de l'occupation du pays).
- le 29 avril 1945,
- le 27 octobre 1947 (le Conseil passe de 10 à 11 membres),
- le 26 avril 1953,
- le 8 mars 1959,
- le 14 mars 1965 (avec un 2e tour le 21 mars 1965).
Pour les années allant de 1940 à 1969, la publication donne des "considérations" en faisant le bilan municipal annuel, et rappelle d'autre part, pour chacune d'elles, l'état... du budget, des centimes additionnels (perçus au profit de la commune), des travaux, des subventions, des emprunts.
Ce sont ces "considérations" annuelles qui ont été reprises ci-dessous.
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1940
Le Département est occupé par les troupes allemandes. L'armistice est signé le 17 Juin et l'Occupation durera jusqu'en 1945.
Comme travaux, rien ne semble pouvoir être entrepris. Cependant, le Conseil maintient à l'unanimité, la réquisition du futur terrain de sports et entame sa construction. L'étude d'un projet, par les Services Techniques des Ponts et Chaussées, justifiant la réquisition, est établie et les travaux peuvent commencer. Le projet s'élèvera à la somme de soixante-dix-sept mille cinq cents francs (anciens).
Comment la Commune en fera-t-elle le financement ? Son centime est trop faible et grèverait la population d'impôts impossibles à supporter. La Commune cherchera à obtenir 80 % de subventions. Mais, quand les recevra-t-elle, si elle les obtient ?
Le Maire et le Conseil acceptent l'offre de la Société MATESMA, de faire gratuitement, en remerciement et en reconnaissance vis-à-vis de la population, avec son Personnel et ses véhicules, tous les gros travaux et la construction de cette réalisation. Les travaux sont alors commencés : terrassement, drainage, extraction de pierre, etc... En 1941, le terrain commence à être utilisé.
Sans interruption, le reste des travaux est entrepris. MATESMA poursuivra son effort et n'oubliera pas ses promesses. Les vestiaires sont édifiés, le terrain de basket construit, le portique monté, les sautoirs, les agrès, etc. Plus tard, en 1942 et 1944, la Commune recevra les subventions qui serviront à payer les équipements, l'achat du terrain, les frais d achat du terrain.
1941
Rien de très marquant an cours de cette année. Les rapports de la population et des réfugiés se poursuivent dans de bonnes conditions et deviennent amicaux. Les jeunes s'adonnent aux Sports et commencent à faire de l'athlétisme et du foot-ball.
Le projet du terrain, prévu par l'Etat et subventionné, est terminé. Le Maire apprend que sa demande de subvention à 80 '/< lui a été accordée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. C'est le taux maximum. Les fonds ne seront touchés qu'en 1942 et 1944. Ils serviront à couvrir une partie de la dépense de la construction des vestiaires et à la création du terrain de Basket pour les filles. MATESMA maintient son aide et fait gratuitement tout ce qui lui est possible.
1942
Les efforts en commun sont couronnés de succès et le premier acompte sur la subvention, permet d'équiper les joueurs. On attendra que l'estimation du terrain soit faite par les Domaines, pour permettre à la Commune de faire entrer dans son patrimoine propre, terrain et installations.
1943
Pas d'événement marquant ; la Population ne voit que peu l'occupant. Ce dernier envisagera cependant de réquisitionner quelques chambres, mais cela ne durera que quelques semaines. Heureusement, leur projet ne prendra pas suite et nous éviterons la présence de ces indésirables.
1944
Le Conseil, ayant décidé la réquisition du terrain pour la création de son terrain de sports, est avisé, par les Domaines, de leur estimation. Prix d'achat : 8000 F. — Frais Notaire et Acte : 1240 F.
Le Propriétaire acceptant cette décision, l'affaire peut donc être traitée et grâce aux économies faites sur les subventions, le budget 1944, Section Extraordinaire, peut être provisionné. Les centimes sont même réduits et ramenés à 67 au lieu de 89.
1945
La guerre est terminée. Les élections mettent en place un nouveau Conseil qui, dès ses premières réunions, établira un plan de prévision des travaux à entreprendre, en fonction de la situation.
Il existe des camps de prisonniers allemands. Ces prisonniers sont mis à la disposition des Communes qui le désirent, à des conditions exceptionnelles : salaire 10 F par jour, nourris et logés. Ils doivent être logés dans une salle commune et sous le contrôle d'un gardien.
Pour mener à bien l'utilisation de cette main-d'œuvre, une régie est montée et confiée au Commandant CHOUIN de la VEZE ; le gardiennage est confié à OIRY Léon, ancien combattant 14-18, grade d'Adjudant. L'école qui avait reçu, pendant deux mois, les enfants de nos réfugiés du Nord, est transformée en local. Lits, couvertures, barbelés, tout est mis en place rapidement et le Conseil, à l'unanimité, décide d'obtenir d'abord 12 prisonniers. Ce nombre passera à 15 et ensuite à 22.
Le tour de la Commune est fait et les Conseillers constatent que :
1° Toute la voirie rurale est à construire. Des fermes n'ont pas d'accès. La motorisation de l'agriculture se prépare et les chemins doivent avoir, dans une Commune rurale, une priorité absolue.
Les avantages que nous offre la main-d'œuvre allemande font prendre en considération, comme premier essai, le plus long chemin de la Commune, le Chemin des Normandelières, 2940 mètres linéaires, qui permettra de désenclaver les deux fermes des Hautes-Normandelières, les deux fermes des Basses-Normandelières, la Bodinière. la Charrie et nous prolongerons, pour le compte de la Commune des BROUZILS, jusqu'à la Bochetière, plus 350 mètres linéaires.
Le projet d'étude est confié au Génie Rural, aux conditions suivantes :
— Montant des travaux, tranche de LA COPECHAGNIERE 1 567 584
— Subventions Etat : 611 357 - Département : 611 357 ....... 1.222.714
Cette décision permettra d'utiliser la main-d'œuvre civile disponible, de résorber le chômage des ouvriers agricoles et de commencer l'évolution de la Commune qui se poursuivra pendant les années suivantes.
1946
Le Conseil, à l'unanimité, décide de demander une participation aux Propriétaires touchés par la construction du chemin des Normandelières et de prévoir un emprunt pour couvrir l'ensemble de la dépense.
La participation des propriétaires s'éleva à 240 386 F. Il fallait compléter la dépense par un emprunt de 100.000 F.
1947
Vu les résultats obtenus avec la main-d'œuvre des prisonniers, le Conseil arrêta son programme de voirie rurale de la manière suivante :
— Entretien ;
— Construction Chemin de la Graslière 600 ml, Chemin des Arnauds 753 ml : 1re tranche avant 1953 ;
— Pour l'amélioration du Bourg :
* Construction des Douches Municipales et Lavoir,
* Déplacement de la Bascule,
* Aménagement de la Place de l'Eglise,
* Agrandissement de la sacristie,
* Electrification des cloches,
* Eclairage de l'Eglise,
* Envisager l'amélioration du cimetière et son agrandissement (on déterre les morts sans concession, tous les trois ans),
* Programme de défense contre l'incendie ; création d'une Section de Pompiers et réserve d'incendie sous les douches 300 m3) ; poste d'incendie et abreuvoir pour les animaux ; construction d'un garage pour le matériel incendie ; camion-citerne, groupe moto-pompe ;
* Trottoirs et irrigation du bourg 1re tranche ;
* Electrification des écarts avant 1953 ; toutes les fermes bénéficieront de la force et de l'éclairage.
Ce programme d'évolution sera terminé avant les élections du 26 Avril 1953, à l'exception de l'agrandissement du cimetière, des douches et des points d'eau.
1948
Le Conseil poursuit sans relâche le programme qu'il s'est tracé : — chemins ruraux et constructions diverses.
L'artisanat s'améliore ; les usines s'agrandissent ; les ouvriers travaillent à l'abri.
Le Conseil devra apporter tout son appui à ces Industriels.
Les travaux en régie faits par les Prisonniers et la Commune, améliorent l'aisance de tous. La Population augmente et laisse entrevoir que les prévisions n'étaient pas trop ambitieuses.
1949
Le Conseil suit la progression des améliorations et constate que le plan établi suit une courbe ascendante. La main-d'œuvre allemande paye, les travaux en régie aussi.
1950
Un incendie a inquiété la population. Il faut à tout prix activer la partie de ce programme qui a été prévu au cours de l'année 1947.
Le seul moyen d'aller vite, c'est de faire appel à la population et de lancer un emprunt parmi ses habitants.
Tous apportent leur aide et 'grâce à ces fonds frais, le travail progresse rapidement. Le taux d'intérêt est raisonnable et sa durée prévue pour 5 ans sera respectée. Le remboursement se fera par tirage au sort comme prévu.
1951
Le Conseil prévoit à son Budget Extraordinaire, toutes les sommes dont il pourra disposer sur l'excédent des recettes de son Budget Ordinaire.
Il faut poursuivre le Programme prévu. En raison du financement arrêté par le Conseil, dès le début de ses investissements, les Conseillers sont donc amenés à augmenter, dans une mesure très raisonnable, les centimes, ne serait-ce que pour tenir compte de la dévaluation annuelle d'une part, et d'autre part, des travaux entrepris qui ont, sans aucun doute, permis d'améliorer le standing de vie de la population.
De leur côté, les Usines AUDUREAU et MATESMA augmentent progressivement leurs effectifs et tout laisse à penser que nous nous dirigeons dans le bon chemin. Poursuivons donc cette évolution et apportons leur tout notre appui.
1952
Les élections du 26 Avril 1953 auront lieu au début de l'année prochaine. Les Conseillers Municipaux suivent attentivement la progression des constructions en cours.
Les charrettes ont disparu ou presque. Les pneus remplacent les grandes roues ferrées. Les tracteurs demandent de plus en plus de chemins carrossables, aussi bien pour les bâtiments des fermes que pour donner l'accès à leur terre.
Les artisans dirigent leur activité vers la construction des hangars. On parle beaucoup de l'amélioration de l'Habitat Rural chez les cultivateurs. L'entretien des chemins ruraux construits se poursuit.
Le Maire désigne et propose comme garde-champêtre le nommé Clovis BOURASSEAU. Il sera assermenté le 23 Juin 1952 et restera au service de la Commune jusqu'au 31 Mars 1969. Tous n'ont eu qu'à se louer de ses services.
1953
L'année 1952 s'est terminée et le Conseil a eu la satisfaction d'avoir rempli le travail qu'il s'était tracé.
Dès les premières réunions, les Conseillers demandent qu'un nouveau programme soit établi comme cela avait été fait par leurs prédécesseurs.
Les Conseillers BROCHARD Henri, GIRARD Henri demandent que la mise en construction des chemins suivants soit envisagée et que les études soient confiées aux Services du Génie Rural qui ont donné toute satisfaction pour les précédents travaux de voirie :
— Chemin des Grands-Pas ................... 650 ml
— Chemin des Petits-Pas ................... 1060 ml
— La Gendrelière ............................... 428 ml
En ce qui concerne les autres travaux :
— agrandissement du cimetière en priorité,
— terminer l'électrification des deux fermes restant,
— assainissement du Bourg.
A la demande des Industriels qui voient leur Personnel augmenter et qui, sagement, envisagent l'avenir, le Conseil décide la construction des H.L.M. communaux et crée un premier lotissement autour de cette construction pour permettre des logements décents et confortables à ceux qui, par leur travail, augmentent le niveau de vie de tous : artisans, commerçants et cultivateurs qui pourront directement livrer leurs produits à la population.
1954
Le Conseiller GIRARD demande d'ajouter le chemin de la Barraque, longueur 934 ml, au chemin déjà prévu l'année dernière. L'étude s'élève à 2 106 624 F. Les subventions accordées sont de :
— Etat ..........................821.583
— Département..............821.583
1.643.166
Le programme 1958 est poursuivi avec en plus le chemin de la Barraque. Il ne restera plus à réaliser, pour terminer les constructions de la voirie rurale, que :
— le chemin des Fourchettes,
— le chemin de la Charogne,
— le chemin des Moulins.
1955
Les travaux d'assainissement se poursuivent et sont pratiquement terminés. Les projets demandés pour les chemins sont également terminés.
— Les Fourchettes s'élèveront à ................................................................ 2 078 181 F
— La Charogne, chemin demandé par le Conseiller AUNEAU, présente des difficultés qui le feront durer 3 ans, chemin surélevé de plus de 1,20 m. par endroits. Le montant du projet a été fixe à ..................... 2 074 998 F
1956
La poursuite des travaux se réalise en régie. Le Conseil est d'avis de poursuivre et terminer les travaux entrepris. Les restrictions de crédit imposées par le Gouvernement, vont freiner la réalisation de tous nos projets. Tous nos efforts devront donc tendre à arrêter et faire étudier un nouveau programme. Le Conseil sera alors appelé à donner une priorité et à poursuivre le financement des opérations sur les bases précédentes.
1957
La demande des Conseillers AUDUREAU Hyacinthe, Lieutenant de Pompiers et du Sergent OIRY, tous deux Conseillers Municipaux, est retenue et la construction des points d'eau sera réalisée : 1 aux H.L.M. pour préserver les maisons du premier lotissement ; 1 à la Gendrelière.
Les canalisations et bouches d'incendie permettront à la Section de Pompiers d'avoir une installation enviable. Les propriétaires ayant des terres à côté du cimetière, vont être contactés pour permettre d'agrandir celui-ci, de chaque côté, sur une largeur de 8 mètres. Les morts dont les familles n'avaient pas de concession, ne seront plus déterrés tous les trois ans, comme il était fait dans les dernières années. Le Conseil décide également de ne pas augmenter le prix des terrains, pour permettre aux familles l'achat de concessions à perpétuité, pour le prix de 15 F les 2 m2.
Quant à l'électrification des deux dernières fermes, la Cabine de Haute Tension devant leur fournir le courant sera terminée avant la fin de l'année prochaine. Cette Cabine, construite en dehors du territoire de la Commune, est seule la cause de ce retard.
1958
Un effort a été réalisé par les Industriels ayant leur siège dans la Commune. Pour poursuivre leur évolution, ceux-ci demandent à la Commune d'envisager la possibilité de loger, correctement, les ouvriers qui acceptent de venir habiter la Commune.
La Maison AUDUREAU augmente son Personnel et fait des prévisions d'avenir. Un plan bien étudié est soumis au Conseil, qui donne toute sécurité à la Commune. Le Conseil est alors d'accord pour étudier et réaliser la construction de logements et en même temps envisager la création d'un premier lotissement. 1958 sera à n'en pas douter une année d'expansion. Il est donc nécessaire d'apporter tous nos efforts et permettre à la Commune de bénéficier des avantages que leur procurera la taxe locale. Il est alors décidé d'effectuer la construction d'un H.L.M. Communal de huit appartements F 3, dont la construction bénéficiera en partie des bâtiments désaffectés. Le projet est mis à l'étude et le permis de construire demandé. De plus, en tant que Commune Rurale, nous soumettrons à M. le Préfet un ordre de priorité pour l'octroi des primes à la construction, dont la Commune pourra bénéficier pendant 20 ans. L'accord ayant été obtenu, rien n'empêche de commencer les travaux et d'obtenir rapidement un emprunt.
1959
Le Programme du précédent Conseil est aujourd'hui pratiquement terminé. Nous serons amenés à poursuivre le financement de ce programme à l'aide de subventions et des prêts que nous rechercherons le plus longs possibles et au taux d'intérêt le plus bas.
Les deux fermes restant sont électrifiées. Tout le inonde a enfin la lumière et la force.
Les Chemins de la Gendrelière sont terminés. Le Chemin de la Barraque est terminé. Le Chemin des Grands-Pas n° 5 est terminé. Le Chemin des Petits-Pas n° 6 est terminé.
L'agrandissement du cimetière est chose accomplie. La première tranche d'assainissement du bourg est réalisée. Plan de construction de logements 1re tranche.
Nous avons pu faire élever un Monument aux Morts des guerres 14-18, 40-45.
Le Chemin de Bourgneuf est terminé. Le goudronnage du Chemin de l'Etaudière est exécuté ainsi que la traversée du Bourg.
Nous avons remis en état et agrandi le presbytère en raison de la famille de notre nouveau curé. Les cloches ont été électrifiées et la toiture de l'église reprise.
Dès 1960, nous poursuivrons un programme qui apportera de grosses améliorations au Bourg et nous en attendons les projets.
1960
Dans les travaux d'assainissement du bourg, sont prévus :
— le creusement et l'élargissement du Bourreau, depuis le chemin départemental n° 86 jusqu'à la limite de la Commune entre LA COPECHAGNIÈRE et LES BROUZILS.
A la demande des Conseillers AUDUREAU Hyacinthe et GRASSET Alfred, le Conseil décide de porter dans l'assainissement du Bourg, la suppression des fossés et la couverture de la route conduisant aux Bains-Douches. Elle traversera le bourg et les jardins pour rejoindre le chemin départemental de LA COPECHAGXIKRE aux BROUZILS. Elargissement et création d'un nouveau pont devant l'entrée de la ferme BROCHARD. La Quanquèse et le Bouvreau seront alors séparés et canalisés. Il faudra ensuite relier le bourg et rejoindre le plan d'eau de 18.000 m3 prévu pour supprimer les inondations du bourg dont souffre la population depuis toujours. Les eaux de surface seront reprises par les caniveaux et les trottoirs qui seront poursuivis jusqu'au lotissement Je la Cité et de la Viollière.
C'est un programme qui durera plus de deux années, mais qui apportera du bien-être à tous et contribuera à l'évolution de la Commune, la rendant plus plaisante et attirera les jeunes ménages dont les hommes travaillent dans les usines.
1961
Le Conseil ayant décidé de poursuivre l'assainissement complet du Bourg, n'abandonnera pas pour cela la poursuite de la construction de sa voirie rurale. Pour terminer ces travaux, il faudra poursuivre le fonctionnement de son plan financier. Aucune autre possibilité n'étant offerte à notre Commune, sans absorber chaque année la totalité de sa taxe locale, ce qui serait d'ailleurs notoirement insuffisant.
1962
Le Conseil constate que l'avancement des travaux d'assainissement du Bourg se poursuit au rythme prévu. Grâce au creusement de l'étang, nous pourrons préparer le chemin de la Charrogne et surélever celui-ci comme prévu. Le temps semble nous favoriser. Nous devrons prévoir le financement de ces travaux et obtenir les emprunts nécessaires.
Les terrains du premier lotissement de la Cité étant vendus, il est indispensable, en raison des demandes reçues, de prévoir l'achat de terrain pour un deuxième lotissement et la création d'une zone industrielle, surtout que nos Industriels nous demandent la possibilité de pouvoir s'agrandir.
1963
Le Chemin de la Cité desservant le 1er lotissement doit être entrepris, en même temps que ceux du Lotissement de la Viollière :
- le premier de 254 ml, — le second de 550 ml.
L'achat du terrain sera fait à l'amiable mais au cas où l'expropriation serait nécessaire, le Conseil estime qu'il y aura lieu d'agir en ce sens. Les travaux de ce Lotissement et de cette zone ne doivent subir aucun retard, sans risquer de bloquer l'évolution de ces usines et de la Commune. D'autre part, l'époque des investissements est bien choisie, en songeant que les régions et les groupements de Communes peuvent être créés, ce qui réduirait sensiblement les possibilités de notre Commune. Par contre, les investissements réalisés avant ces modifications éventuelles ne pourront que représenter un enrichissement, en raison surtout de leur rentabilité qui aura fait ses preuves.
1964
L'aménagement du Bouvreau et de la Quanquèse sera terminé avant la fin de l'année. Le Chemin de la Charrogne doit permettre le tassement de la terre rapportée. Le Conseil décide, pour ce chemin, et. sur les conseils des Ingénieurs du Génie Rural qui ne veulent pas réceptionner avant, qu'un lit de sable soit étendu sur toute sa surface, quelques arbres supprimés et rechargement complémentaire sur certains points. Les plantations, la pose des barrières ciment pour délimiter le point d'eau, sont exécutés par nos cantonniers ; les berges de l'étang consolidées, des escaliers de sécurité posés le long des berges. Les ponts en bois, permettant la traversée du ruisseau d'évacuation vers le Bourg, sont décidés par le Conseil, pour permettre de joindre les terres, d'une berge à l'autre. Les 800 mètres du ruisseau sont creusés et l'entretien assuré par la Commune.
L'assainissement du Bourg sera complété par l'aménagement des lotissements. Le Conseil, à la demande des cultivateurs, prévoit chaque fois que cela sera possible, l'élargissement des chemins, surtout lors de la construction de ceux-ci. Les Normandelières et les Moulins seront portés de 3 mètres à 4 mètres.
La Salle de la Mairie est terminée. Sa transformation lui donne un bon aspect.
La première tranche de l'éclairage public est réalisée. L'aménagement du Lotissement de la Cité est agréé par les Services de la Reconstruction.
Cette dernière année sera lourde, mais les travaux entrepris devront être terminés pour éviter les hausses qui se font sentir et qui ne manqueront pas d'alourdir les charges dans les années à venir.
Le terrain de sports a été agrandi ainsi que les vestiaires ; des douches y ont été installées ; la buvette du terrain est terminée et la cellule de l'éclairage du terrain de foot-ball et de basket est complètement réalisée.
Le Chemin des Moulins sera terminé en 1965. Déjà, les cours de fermes « ruages » ont été réalisées, Hautes-Normandelières, Basses-Normandelières, la Gendrelière, Bellevue, et dans le Bourg, la métairie du Bois ainsi que la ferme de M. BROCHARD. Les trottoirs ont été augmentés de 1,250 km et l'écoulement des eaux usées de la même distance. Les bâtiments communaux ont été entretenus dans de bonnes conditions.
1965
Les élections municipales ont lieu, le 1er tour le 14 Mars et le 2' tour le 21 Mars 1965. Une seule liste est en présence : « Liste d'Union et de Défense des Intérêts Communaux ». Pour être élu, un candidat doit obtenir 148 voix, ce qui représente la majorité absolue. Au premier tour, sont élus :
- MM. AUNEAU Auguste.................270 voix
- De BUOR Bernard......................255 voix.
- GALLOT Georges.......................250 voix.
- OIRY René...............................223 voix.
- BROCHARD Henri.....................199 voix.
- GIRARD Henri..........................199 voix.
- FORGEAU Eugène.....................190 voix.
- THOMAS Georges.....................187 voix.
- AUDUREAU Hyacinthe...............168 voix.
- MOINARD Louis.......................157 voix.
- ROY Louis...............................149 voix.
Il reste deux sièges à pourvoir :
- M. BRASILLE Gabriel, n'ayant obtenu que 141 voix sur 148 exigées.
- M. BOURCIER René, n'ayant obtenu que 138 voix sur 148 exigées.
- M. POMARAT Gaston, n'ayant obtenu que 131 voix sur 148 exigées.
- M. AUDUREAU J.-C., n'ayant obtenu que 113 voix sur 148 exigées.
Un deuxième tour de scrutin sera donc nécessaire et aura lieu le 21 Mars. Entre les deux tours, la Campagne se poursuit à sens unique et comme la liste des Candidats se réclamant de « l'Union et de la Défense des Intérêts Communaux », il était normal et simplement honnête de présenter les deux Candidats les mieux placés. Il me fut demandé alors, dans le but de maintenir la paix dans la Commune, d'accepter de présenter, sur notre liste, deux Candidats, MM. POMARAT et J.-C. AUDUREAU, en remplacement de nos colistiers, MM. BRASILLE Gabriel et BOURCIER René. Après m'être entretenu avec ces derniers et pour éviter de diviser la Commune, je leur demandai de se désister en faveur des deux Candidats, MM. N POMARAT et J.-C. AUDUREAU, auxquels il avait manqué 17 et 35 voix au premier tour. Dans un esprit d'apaisement et voulant éviter la poursuite d'une campagne dont les intérêts communaux passaient au second plan, MM. BRASILLE et BOURCIER acceptèrent de se retirer, à la condition que les deux seuls Candidats signent les mêmes engagements qu'ils avaient eux-mêmes acceptés le 14 Mars ; le programme présenté par la liste « d'Union et de Défense des Intérêts Communaux » ayant été signé et accepté, au deuxième tour de scrutin MM. Gaston POMARAT et J.-C. AUDUREAU furent présentés sur notre liste et élus, le premier avec 193 voix, le second avec 185 voix ; personne ne s'étant d'ailleurs présenté contre.
Avions-nous raison d'avoir un Conseil où quatre de ses Membres appartenaient deux à une même Société et deux autres à une même affaire ? On pouvait craindre qu'en ayant ainsi agi, on risquait de fausser les votes lors des décisions à prendre et de diviser les Membres du Conseil. L'avenir seul pouvait nous éclairer à ce sujet ! ! !
L'élection du Maire et des Adjoints eut lieu dans les semaines qui suivirent. Furent élus :
— Maire : M. de BUOR Bernard.
— Adjoint : M. BROCHARD Henri.
— Adjoint Complémentaire . M. AUDUREAU Jean-Claude.
Et, dès la deuxième réunion du Conseil, nos craintes étaient justifiées. C'est pourquoi il était utile d'exposer à tous, sans aucune acrimonie, les conditions dans lesquelles les élections de 1965 s'étaient réalisées.
Au cours de la première réunion du Conseil suivant l'élection du Maire, il fut proposé et décidé deux points importants :
1° La création d'un Secrétariat permanent à temps complet avec modification intérieure de la Mairie. Il siégera de 9 heures à 12 h. 30 et de 14 heures à 18 h. 30, à la Mairie. Les travaux furent approuvés et Mlle Gemma BESSON fut désignée à l'unanimité pour remplir le poste du Secrétariat Permanent.
2° La création de Commissions qui auraient à étudier des points bien déterminés. Leurs fonctions furent établies ainsi que le rôle qu'elles auraient à jouer :
a) Commission des Finances ;
b) Commission des Travaux et Bâtiments ;
c) Commission des Chemins ;
dj Commission des Loisirs et des Sports.
Puis il est décidé que les travaux entrepris par les précédents Conseils, seraient poursuivis et terminés. Seraient ensuite envisagés les moyens à mettre en œuvre pour poursuivre le programme qui avait été soumis aux électeurs le 14 Mars 1965 et que seuls MM. MOINARD Louis et ROY Louis n'avaient pas signé, c'est-à-dire :
a) Poursuivre et terminer les travaux d'assainissement du Bouvreau ;
b) Terminer les chemins de la Charrogne, des Moulins, de la Cité et du nouveau lotissement ;
c) Poursuivre et terminer les ruages de fermes avec la participation des propriétaires ;
d) Assurer l'assainissement des deux lotissements et la viabilité de celui de la Viollièfe ;
e) Poursuivre l'entretien des bâtiments communaux.
Quant aux constructions nouvelles non prévues, elles seront entreprises après présentation et accord des Commissions, après discussion devant le Conseil Municipal au cours de ses réunions.
1966
Au cours de l'exercice 1966, le 1er Septembre, nous avons eu le regret de perdre M. Martial CAILLAUD, Maire, qui avait accueilli en 1940 la Société MATESMA et qui avait été à l'origine de l'évolution de cette Commune. Les Conseillers qui se sont succédés, qui l'avaient bien connu et apprécié, lui manifestent dans ces lignes encore tous leurs regrets.
Le Conseil constate que les travaux du Lotissement de la Cité et du Chemin de la Viollière se poursuivent normalement. Des difficultés sont survenues puisque nous avons été amenés, pour ne pas retarder l'expansion et l'agrandissement de l'usine AUDUREAU, représentant le plus gros utilisateur :le main-d'œuvre de la Commune, à l'expropriation des terrains, Appel, Cassation, etc.
Le Conseil est d'avis de poursuivre sa procédure et permettre ainsi l'occupation des terrains achetés, d'une part pour le lotissement de la Viollière, ensuite pour l'agrandissement des usines AUDUREAU. La suite nous prouvera que le Conseil avait raison d'agir comme il l'a fait dans l'intérêt de la Commune.
1967
Le Conseil aura à examiner cette année deux projets pendant que les travaux se poursuivent de manière satisfaisante :
— goudronnage des ruages de ferme,
— étude du chemin de la l'Aire,
— étude pour la création d'un foyer de jeunes en remplacement du foyer d'anciens reporté à une date ultérieure.
Le goudronnage des ruages se poursuit sans inconvénient. En ce qui concerne le chemin de la Cure, des intérêts particuliers au sein du Conseil obligent ce dernier à en reporter l'examen.
rouer. — Après de longues et laborieuses discussions, l'examen d'un foyer rural s'impose et doit pouvoir être étudié de suite par le Ministère de l'Agriculture. Un Foyer de Jeunes dépendant du Ministère des Sports, n'aurait pas possibilité de voir le jour avant de nombreuses années. Seules les grosses Communes peuvent espérer le classement de semblables constructions au cours du VIe Plan, c'est-à-dire pas avant 1975.
Le Foyer Rural est alors décidé avec subventions de l'Agriculture. L'étude est demandée à un architecte, « Cabinet d'Architecture de Fontenav-le-Comte », sous contrôle du Génie Rural.
1968
Les projets émis par le Conseil sont en voie de réalisation ou sont terminés. L'assainissement des lotissements est terminé et l'eau est donnée gratuitement par un puits de grande profondeur, 8 mètres, d'un diamètre de 4,20 m. Le déplacement de la ferme de Mlle MOREAU est pratiquement réalisé.
La construction du Foyer Rural est sortie de terre ; en raison de ses dimensions, les loisirs de toute une population laborieuse semblent devoir être assurés. LA COPECHAGNIÈRE ne sera pas pour eux un pays perdu et nos jeunes pourront se retirer et jouir de ces salles de réunion, au même titre que tous les adhérents du Foyer ayant payé leur cotisation.
Des réunions pourront avoir lieu et avec les 12 nouvelles maisons H.L.M. prévues et qui seront terminées à fin 1970, l'effort réalisé n'aura pas été vain. Son emplacement, bien souvent critiqué, doit s'avérer valable. Dès l'année prochaine, nous aurons un aperçu et nous saurons si nous avions raison ou tort. Les signes avant-coureurs d'une année difficile nous obligent à suivre de très près nos nouveaux investissements, ("est l'avis unanime du Conseil.
L'époque était bien choisie pour lancer cette construction, car un rabais très important nous a été consenti qui a atteint près de 33 %. Pour en assurer le financement, le Conseil décide de contracter des emprunts à long terme et à moyen terme et de conserver, pour ces travaux, la totalité de l'excédent des Recettes du Budget Primitif, d'obtenir également les subventions maxima accordées pour la construction des Foyers Ruraux par le Ministère de l'Agriculture.
1969
L'année 1969 a bien répondu aux difficultés que le Conseil avait prévu. De plus, un réajustement de notre taxe locale enleva, en Juillet, une recette de près de 20 000 F au Budget Primitif. Pourquoi ce réajustement important ? Lors de l'institution de la taxe sur les salaires, le calcul avait été réalisé du Ier Juillet 1967 au 30 Juin 1968. En Juin 1969, une régularisation fut opérée et l'année 1968 fut prise seule en considération. La taxe locale de la fin de 1967 et du début de 1968 ayant été plus élevée que celle de l'année 1968 en totalité, nous avons subi cette réduction.
Retard dans la réception du Foyer Rural en raison de :
— la malfaçon d'un des entrepreneurs,
— montage du chauffage,
— quelques retouches s'étant avérées utiles.
L'indemnité de fonction du Maire et de l'Adjoint, dont les comptes sont tenus par un Conseiller Municipal, a permis de mettre 150 chaises dans le Foyer, ce qui s'éleva à plus de 5 500,00 F.
Le centre du Bourg est transformé grâce à l'effort de deux Commerçants . ROY Georges et RENAUDIN Henri. La Commune possède un restaurant moderne.
L'éclairage du bourg est complètement terminé et donne un aspect tout autre aux rues.
Du matériel a été donné aux cantonniers pour l'entretien du terrain de sports et des banquettes de nos chemins ruraux.
Malgré cela l'année a été difficile ; les restrictions de crédit ont retardé le versement des emprunts et diverses difficultés de second ordre inhérentes à toute notre gestion, nous obligent à regarder l'année 1970 sous un jour nouveau qui fera l'objet des conclusions de ce fascicule.
CONCLUSIONS
A. — Tous les électeurs âgés de 21 ans, doivent savoir que les séances des Conseils Municipaux sont publiques et qu'ils peuvent y assister. Ils ne sont pas autorisés à y prendre la parole, ni à manifester.
Dorénavant, les date, .jour et heure des réunions seront communiqués à la Population au moins trois jours avant les séances.
B. — De 1959 à 1965, il était courant d'entendre dire qu'à LA COPECHAGNIËRE le Maire agissait en véritable dictateur et que les Conseillers n'étaient que des machines à signer. La lecture de ce fascicule aura fait table rase de ces fausses déclarations. Tous les travaux réalisés aux frais de la Commune, ont toujours fait l'objet, à leur origine, de demandes d'un ou plusieurs Conseillers et les études lancées en plein accord avec la majorité du Conseil.
C. — TRES IMPORTANT : Depuis plusieurs années, il est de notoriété publique que le Français s'intéresse davantage aux travaux de ses élus, que ce soit au Sénat, à la Chambre des Députés, au Conseil Général ou dans les Municipalités.
D'une enquête récente, faite parmi de nombreux Maires du Département de Vendée, il ressort que la Publicité, la Radio et la Presse permettent aux Français de connaître les divers sujets discutés au cours des séances de ces trois Assemblées. Par contre, dans nos Communes, il est plus difficile de porter à la connaissance de nos électeurs les résultats des discussions intervenues au cours d'une réunion de Conseil Municipal.
Mais, il est évident que rien n'empêche à un Conseil Municipal, de s'entourer au maximum, de renseignements auprès des personnes les plus compétentes de la Commune, des sujets qu'il aura à aborder et à traiter pendant ses six années de Mandat.
Un seul moyen se présente à lui. L'expérience, si elle est conduite honnêtement, doit porter ses fruits et il aurait pour un semblable essai 15 mois devant lui.
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