1783-1786 - Montaigu sur la carte de Cassini
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Cette page est l'une de : Le XVIIIe siècle : Montaigu et le temps des physiocrates (1712-1789), chapitre qui devrait être à terme constitué au moins des parties qui suivent, elles-mêmes susceptibles d’évoluer au fil du temps…
• 1742 : François-Frédéric Belloüard de Jémonville écrit une première histoire de Montaigu
• Montaigu, centre administratif au XVIIIe siècle et jusqu’en 1810
- 1755-1757 : Montaigu et le grand chemin royal de Nantes à la Rochelle
- au XVIIIe siècle, les poste aux chevaux et poste aux lettres à Montaigu
- 1770 : le seigneur de Montaigu, Jacques-Gabriel Leclerc de Juigné, y développe les foires
- 1775-1783 : l’amiral Du Chaffault et les montacutains dans la guerre d’Indépendance américaine
• 1777-1789 : Auguste Beufvier fonde une 1re société de secours mutuels
• 1783-1786 : Montaigu sur la carte de Cassini…
• 1786 : la "Topographie médicale de la ville de Montaigu en Poitou" par Louis Richard de la Vergne
• 1789 (avril) : le futur "libertador" Francisco de Miranda à Montaigu
L'insertion de ces différentes parties ne se fera que progressivement. En cas d’utilisation de ces pages, y compris d’extraits, il va de soi qu'on en citera l’origine, l’auteur, et la date à laquelle elles ont été consultées. Enfin, toute remarque sur ce qu'elles contiennent (ou ne contiennent pas), sera la bienvenue (cf. "Contact").
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- 1783-1786 : Montaigu sur la carte de Cassini… -
C’est de 1749 à 1787 que fut levée la "carte de Cassini", du nom de la famille de cartographes qui l’ont élaborée. Etablie à l’échelle d’une ligne pour cent toises, soit 1/86 400, elle a été divisée en 181 feuilles dont la publication commença à partir de 17561. C’est la première carte topographique détaillée à être réalisée au niveau de l’ensemble de la France.
Montaigu se trouve sur la feuille n°131, dite "de Nantes", qui a été levée entre 1783 et 1786 et qui a été publiée peu après.
Extrait agrandi de la feuille 131 – Nantes de la carte de Cassini
(dimensions originales : 11,2 x 11,2 cm, soit 9,68 x 9,68 km),
et sa localisation et celle des feuilles voisines sur le tableau d’assemblage,
avec les dates de leurs levés.
La réalisation de la carte de Cassini a été permise par des travaux de triangulation qui avaient débuté dès 1668. Le méridien d’origine adopté fut celui de Paris et, pour les cartes en France, il fut généralisé à partir de 1792, et le restera jusqu’au début de l’année 2000 ; ceci tout en y indiquant aussi depuis 1884 celui de Greenwich. Le calcul de la longitude à partir de ces méridiens de Paris ou de Greenwich, ne s’est imposé cependant que progressivement. Ainsi, Louis Richard de la Vergne dans sa Topographie médicale de Montaigu en 1786, et Michel Du Boueix dans sa Topographie médicale de Clisson en 1788, se réfèrent l’un et l’autre au méridien de l’île de Fer qui, tout à l’ouest des Canaries (environ à 18° à l’ouest de celui de Greenwich), était utilisé pour les cartes marines depuis une ordonnance de Louis XIII en 1634. Elle reprenait la référence proposée au IIe siècle av. J.-C. par Ptolémée dans sa Géographie. La longitude du clocher de Montaigu est de 1° 18’ 44,04" Ouest de Greenwich, 3° 38’ 58,29" Ouest de Paris …et au "18e degré 62 minutes" - forcément Est - de l’île de Fer, selon Louis Richard de la Vergne.
Sur la carte de Cassini, en dehors de celle des bourgs, la localisation des lieux d’habitation est assez approximative et la restitution de leurs noms adopte une orthographe où on a parfois du mal à se retrouver. Certains ont pu être oubliés, mais on peut y voir aussi des villages désormais disparus, tel "Château-Gaillard" au sud-ouest de Montaigu, sur Boufféré.
Montaigu apparaît aussi sur des cartes à plus petite échelle issues de de la carte de Cassini, telle la feuille 8 de la carte dite "carte de Capitaine", au 1/345 600 (une ligne pour 400 toises), et qui indique la localisation des paroisses, les cours d’eau et les principales routes.
Carte de situation de Montaigu et des principales routes de sa région en 1790,
extrait de la "carte de Louis Capitaine",
réduction en 24 feuilles au 1/345 600, des 181 feuilles de la carte de Cassini au 1/86 400
(dimensions originales : 16,5 x 16,5 cm, soit 57 x 57 km).
La carte de Cassini a connu une nouvelle édition en 1815, monochrome et portant en surcharge les routes nouvellement tracées, telle celle de Montaigu à la Roche-sur-Yon créée en 1812.
De 1817 à 1866, la carte de Cassini sera remplacée par une nouvelle carte de France, en noir et blanc et au 1/75 000, visant à pallier ses défauts ; les deux plus importants étant l’absence de renseignements sur l’altitude et sur le relief, ainsi que le manque de précision quant à la localisation et à la figuration des lieux habités. Elle est connue sous le nom de "carte d’État-Major". Révisée et complétée à plusieurs reprises (1889, 1898, 1922, 1972), agrandie au 1/50 000, elle servira jusque dans les années 1950.
Montaigu s’y trouve sur le quart SO de la feuille 108, dite "de Cholet", qui a été réalisée en 1846.
Extrait agrandi de la feuille 108 – Cholet, quart SO, de la carte d’État-Major
(dimensions originales : 12,9 x 12,9 cm, soit 9,68 x 9,68 km),
avec les limites communales (en rouge) et cantonales (en bleu) de 1846,
puis la superposition de la voie ferrée Nantes – la Roche, construite en 1866.
A partir du deuxième quart du XXe siècle, ces cartes dites d'État-Major furent à leur tour progressivement remplacées par des cartes en couleurs au 1/25 000 (1 cm pour 250 m), et utilisant les courbes de niveau pour représenter le relief. Cette tâche fut ensuite prise en charge par l’Institut Géographique National (IGN), créé en juin 1940, et elle fut achevée en 1980.
Montaigu s’y trouve représenté à cheval sur les cartes 1324-O (dite "de Clisson") et 1325-O (dite "de Montaigu")2.
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 L’extrait de carte en illustration provient d’un des jeux de cartes de Cassini aquarellées à la main et dits "de Marie-Antoinette", celle-ci ayant été à l’origine de cette mise en couleurs. Chaque feuille était découpée en 21 rectangles recollés sur une toile de jute de façon à pouvoir replier la carte et la transporter facilement.
2 Les différentes cartes topographiques représentant au cours des siècles la région de Montaigu, depuis la carte de Cassini jusqu’aux cartes actuelles, sont accessibles en ligne grâce au service Géoportail, ouvert en 2006 par l’Institut Géographique National.
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