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patrimoine et histoire

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la "Chronique paroissiale de la Boissière-de-Montaigu" [1893)

rappel : avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur.

 

 

 

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Boissière vient du mot latin de la basse latinité Buxerium, plant de buis, formé de Buxum, buis. Au XIVe siècle, les pouillés portent Boiceria, au XVIe, Beusière, au XVIIIe Buxia et enfin Boissière.

La terminaison en ére ou erie, si commune dans nos contrées, a la même signification ; elle vient du mot latin area, qui veut dire demeure, habitation. Ainsi, l'on peut dire que le nom de Boissière a été acquis à cette commune par la quantité de bois qu'on a défrichés depuis, à l'exception des bois de la Rondardière, des Brosses, de la Pinsonnière et du Bordage-du-Bois. La nature et la qualité du terroir semblent justifier cette étymologie. Cependant, plusieurs personnes prétendent que ce nom de Boissière a été donné à cette paroisse par M. Gazeau de la Boissière, qui en était le seigneur : elles sont dans l'erreur. Ce n'est que depuis le XIIe siècle que les familles de noble race portent des noms héréditaires : il n'existait avant cette époque qu'un nom propre à chaque individu, et qui était particulier à la personne qui le portait : on ajouta depuis un second nom tiré de la seigneurie qui était héréditaire ou domaniale. L'aîné seul portait le nom du père, parce qu'il succédait seul à la seigneurie. Les autres enfants étaient obligés de prendre le nom d'un autre domaine.
On trouve de fréquents exemples de cette coutume. Ainsi, nous dirons que cette commune portait le nom de Boissière longtemps avant que l'usage qui permit à la famille Gazeau de joindre à son nom celui de la Boissière, fut établi.

La Boissière dépendait de la baronnie de Montaigu, mais Louis XI, ayant échangé cette baronnie à son cousin Loys de Belleville, le 4 août 1473, lui laissa les paroisses de Chavergne (Chavagnes), la Boycère (la Boissière), etc., "icelles paroisses demeurent à icelluy notre cousin et à ses hoirs, comme démembrées et séparées de la dicte baronnie et seigneurie de Montagu, etc.". Cependant, au XVIe siècle, alors que les la Trémoille possèdent la baronnie de Montaigu, la Boissière se retrouve encore sous sa dépendance.
Pendant les guerres de Religion, les habitants de la Boissière eurent beaucoup à souffrir de la part des protestants. La plupart de leurs seigneurs avaient embrassé le parti de la Réforme et mettaient tout en œuvre pour les entraîner à leur suite. Ce fut ainsi que les "vendredi et samedi et dimanche premier de la Passion de l'année 1563, plusieurs d'entre eux accompagnèrent Savary, seigneur de la Fortecuyère, leur capitaine, pour aller assaillir la ville de Montaigu, la prirent d'assault et pillèrent et saccagèrent tous les habitants qui y étaient, hormis les huguenots."

"Paroissiens de la Boëssière, vous ne faudrez à faire trouver jeudi prochain le nombre de charretiers qu'il faudra pour aller quérir à Vendrenne le nombre de quinze pipes de chaux, pour amener jusques à la Bruffière. Et à faute de ce faire, vous y serez contraints par toutes les voies et rigueurs de la guerre.
Fait à Clisson, ce 30 septembre 1591.
Jean de la Mare, receveur et payeur des gens de guerre établis en garnison dans la ville et château de Clisson pour le service du Roi."

Les pauvres habitants de la Boissière crurent devoir se plaindre à leur baron, au sujet de ces violences et de ces exactions ruineuses. Au mois de novembre de la même année, ils adressèrent à M. de la Trémoille la requête suivante, de concert avec les habitants des paroisses voisines :

"Supplient très humblement Votre Grandeur vos pauvres sujets, manants et habitant les paroisses de Saint-Hilaire-de-Loulay, Treize-Septiers, la Boëssière et Bazoges, le tout dépandant de votre baronnie, terre et seigneurie de Montagu, lesquelles paroisses ont tellement été ruinées, avec toute la baronnie, par le moyen des sièges mis devant ladite ville de Montagu, tant par M. de Nevers que autres armées auparavant qui y auraient passé et séjourné (que) auroient lesdits habitants des dites paroisses, avec toute la baronnie de Montagu, souffert plusieurs grandes pertes et ruines, tant en leurs personnes que biens. Ce néanmoins, sans y avoir égard, les capitaines des garnisons de Clisson, pays de Bretagne, Thiffauges, la Seguinière, pendant qu'elle était tenue par ceux de l'Union, prochaines desdites paroisses les ont tellement taxées, et taxent de jour en autre, à grandes et telles sommes de deniers à payer chacun mois de l'an, et autres charges, comme charrois, toutes les semaines audit Clisson, et pionniers tous les jours sur chacune d'icelles, tellement que cela excède quatre fois et plus par chacun dit-on que les deniers ordinaires de la taille que le roy a acoutumé prendre sur taillables en icelles, encore que par ci devant il eut plu à Sa Majesté envoyer lettres-patentes à M. de Mallicorne, gouverneur en Poitou, pour faire commandement aux dites garnison de Clisson et Tiffauges, et autres, de ne rien prendre ni faire aucunes levées de deniers en votre dite baronnie de Montagu. Duquel mandement lesdites garnisons, tant de Clisson que de Tiffauges, n'ont tenu et ne tiennent compte; qui est occasion qu'ils ont fait et font pis que jamais, imposant tous les jours nouveaux subsides sur lesdites paroisses.
Que s'il ne plaît à votre Grandeur avoir pitié de vos pauvres sujets, et leur procurer quelque soulagement, ils demeureront en peu de jours n'ayant aucun moyen de plus supporter si grandes charges, accablés sous le faix et ruinés de fond en comble comme il y en a déjà plusieurs, vu le nombre d'exactions, inhumanités, forces et violences que exercent et y commettent d'autre part, les soldats tant desdites garnisons que autres. Et encore depuis trois semaines tant le capitaine Villefranche, qui use telle cruauté que l'on avait encore ouï parler, en leurs personnes, familles, bestiaux que autres leurs biens meubles, que ceux de Clisson et Thiffauges emportent et ravissent pour raison de ce, sans aucune forme de justice, règle raisonnable ni police militaire ; dont de tel désordre provient autant ou plus de perte et incommodité à vos pauvres sujets que des excessives sommes levées par les dites garnisons par une infinité d'inventions de tyrannies et concussions sur lesdites paroisses.
Ce considéré, il vous plaise, Monseigneur, faire lever et ôter, par le seigneur d'Avaugour et autres tenant garnison pour le Roy, notre sire, lesdites taxes et munitions sur lesdites paroisses à l'avenir, comme n'étant en rien sujettes les paroisses de votre baronnie de Montagu, des baronnies de Clisson et de Thiffauges. Et ce faisant, vos pauvres sujets prieront Dieu pour vous, comme naturellement ils y sont obligés, que Dieu vous préserve en santé avec accroissement d'heur et félicité."
(Société d'Émulation de la Vendée, 25e année, p. 191, etc.)

"Paroissiens de la Bouessière, je suis bien marry de la penne que m'avé donné de vous avoyr envoyé quérir ; il ne viendra que à vostre perte. Ne faillé d'apporter, dedans lundy prochain, les douze escuz pour les troys derniers moys, et troys escuz pour la course et de quoy payer la despense, Sy vous y faillé, je envoyré de rechef vous voir : faite donc diligence de mettre hors le bestail quy est prins. Je me recommende à vous. C'est votre amy.
Champigny.
Donné aussy ordre aux pionniers que debvié envoyer.
Escript du chasteau de Thiffauges, ce sabmedy au soyr 28e febvrier 1592".
(Société d'Émulation, 19e année, p. 205,)

Les faits qui précèdent sont confirmés par la lettre de l'un des principaux gentilshommes de la Boissière à Jeanne de Montmorency, mère du jeune duc Claude de la Trémoïlle.

"Madame, je vous ay cy davant escript comme les garnisons de Clisson et Thiffauges ruynent tellement les subjetz de votre baronnie de Montagu que tous ceux qui en oyent parler s'esmerveillent comme les pauvres gens peuvent fournir à payer les grosses munitions qu'ilz sont contraintz de payer à chacunes desdictes garnisons par chascun moys, tant par emprisonnement de leurs personnes que de leur bestiail. Et où vos pauvres subjetz défaillent de paier, les soldatz desdites garnisons ne sont paresseurs, dès le lendemain du terme escheu, d'aller par les paroisses prendre des prisonniers, tant personnes que bestes ; qui sont doubles fraitz pour les pauvres gens, qui sont tellement accablés qu'ils n'ont plus moien d'y pouvoir satisfaire synon habandonner leurs maisons et biens...
Je désire demeurer à jamés, Madame, votre très humble serviteur.
                    Jehan Baudry.
Qui baize en toute humilité les mains de Votre Grandeur.
De vostre Asson, ce 9 apvril 1592."

Après sa victoire dans l'île de Rié, Louis XIII cantonna des troupes sur plusieurs points du bocage pour maintenir dans le devoir les turbulents réformés. Depuis sa soumission, César de Vendôme avait joint aux troupes royales plusieurs de ses compagnies. Mais officiers et soldats tenaient pour suspects ces nouveaux ralliés, au souvenir de leurs faits et gestes en Bretagne et dans les environs contre l'autorité du Roi. C'est dans ces circonstances qu'eut lieu, à la Boissière, l'assassinat de l'un des chauds partisans du duc de Vendôme, relaté sur les registres de la paroisse :

"Le 24 juin 1622, Nicolas Guérin, dit la Bastille, de la ville de Ch… en Picardie, frère de laist de Monseigneur de Vandosme, a esté enterré dans l'église de céans par le commandement de M. du Rocher, lieutenant de la compagnie de M. de la Faicre, général dans le régiment de M. de Martige, lequel fut assassiné au village de la Barre par quelques cavaliers qui demeuraient dans ledit village où estait le logis dudit la Bastille, la compagnie estant logée au bourg."
"Le 19 novembre 1622, Jean Millau, demeurant au bourg du Pont-Léger, âgé de 10 ans, a esté enterré dans la chapelle dudit lieu à cause des troupes qui estoient au païs."

Après avoir été éprouvée par la guerre civile, la paroisse de la Boissière le fut par les épidémies. La chronique paroissiale de Chavagnes constate, en effet, qu'une contagion emporta un grand nombre d'habitants de la Boissière, de 1627 à 1639. Si l'on en juge par le chiffre des décès, les années où l'épidémie se montra plus cruelle furent les années 1625, 1628, 1631 et 1638. Ainsi, en 1625, dans l'espace de quelques mois, on compte neuf sépultures du village de Villeneuve, qui devait être composé de deux ou trois feux. En 1638, le village de la Cossonnière, également composé de deux ou trois feux, compte 15 décès du 18 juin au 14 août. Les victimes sont toujours enterrées le jour de leur décès ou de nuit à cause du danger qui est audit village.
Ces terribles épidémies se renouvelèrent en 1672, 1727, 1742, 1763, 1779 et 1785.

 

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1789. - Jean Soullard et Gabriel Piveteau furent choisis comme députés au Tiers-Etat réuni à Poitiers. La Boissière comptait alors 150 feux.

1793. - Le premier des mouvements insurrectionnels de 1793, du 8 au 12 janvier, se produisit dans le district de Montaigu, contre les visiteurs de rôles et les commissaires envoyés pour déterminer l'assiette de l'impôt mobilier. La contribution ne put être perçue. La commune de la Boissière se souleva, et, à main armée, chassa l'huissier qui venait requérir le payement des contributions en retard.
Le procès-verbal de l'huissier Jagueneau, présenté au directoire du district, fut aussitôt déféré au juge de paix ; 63 hommes armés furent envoyés au bourg insurgé, avec ordre d'y "rester en garnison jusqu'à ce que les contributions publiques aient été payées", et aussi de saisir "tous les prêtres non assermentés qu'ils pourraient rencontrer". Mais cette tentative d'exécution n'eut d'autre effet que d'étendre aux villages voisins une révolte qu'étouffa la garde nationale de Nantes, accourue avant l'arrivée de celle de Fontenay.
(Chassin, Préparation à la Guerre de la Vendée, T. III, p. 159 et 217.)
Dans les rectifications de son ouvrage, le même auteur dit que ces troupes n'y furent pas envoyées (T. III, p. 613).
Pendant la guerre de 1793, les armées royalistes et républicaines ont campé successivement dans le bourg de la Boissière, aussi ce malheureux pays a-t-il beaucoup souffert : le village de Pont-Léger et le bourg de la Boissière ont conservé longtemps beaucoup de ruines qui attestaient avec quelle fureur l'incendie s'y est promené.
Le 12 mars 1793, les habitants de la Boissière, avec ceux des paroisses voisines, s'emparèrent de Montaigu.
Le 30 mars, le général républicain Crouzat écrivait de Saint-Aubin, près Tiffauges, à son général en chef :

"Je te préviens que nous partons aujourd'hui pour nous porter, Grignon, très près de Montaigu, et moi à la Boissière, où je pourrai recevoir des munitions de guerre et de bouche dont nous avons grand besoin."

Crouzat alla s'établir au moulin de la Rondardière, à quelques kilomètres de la Boissière. Le manque de subsistances le força d'y rester plusieurs jours. De ce camp, il écrivit plusieurs lettres à Turreau pour se disculper du reproche que celui-ci lui faisait de ne pas poursuivre les brigands partout où ils se trouvaient.
Crouzat pouvait mériter ce reproche, mais est-ce lui, est-ce un autre, toujours est-il qu'un jour un général républicain lança une meute de chiens, dressés pour cette sorte de chasse, dans le bois des Brosses, où quarante habitants de la Boissière étaient cachés. Épouvantés, ces malheureux voulurent s'enfuir et furent tous massacrés. Toute une famille, composée de sept personnes, du village de Puyraveau, y perdit la vie.

Un état supplémentaire des registres de l'Etat civil de la Boissière, fait par ordonnance du roi pour l'enregistrement des personnes mortes pendant la Révolution, donne le nom de quelques-unes des victimes de cette époque funeste.

N... Brethin, femme infirme, du village de la Renaudière, fut suspendue à un arbre et hachée en morceaux.
Baptiste Pineau, du bourg, fut tué dans son jardin, en 1793.
N... Bégaud, du bourg, fut massacré sur son lit de douleur.
Pierre Thibaud, du village du Chêne, fut tué, le 17 avril 1794, par les habitants de la Boissière, qui le regardaient comme un agent des armées républicaines.

Le 27 mai 1794, un poste de soldats républicains occupait le village de la Grandinière, situé à quelques kilomètres du bourg de la Boissière, sur la route de Bazoges-en-Paillers. Ces misérables maltraitaient les infortunés paysans et commettaient des horreurs que la plume se refuse à décrire. On alla avertir le général vendéen Charette (ou le général de Sapinaud), qui se trouvait non loin de là. Le brave général rassemble ses soldats et se fait conduire par un jeune enfant, nommé Mathurin Gaborieau, jusqu'à l'ennemi, qui, surpris à l'improviste, perdit dans le combat un grand nombre des siens. Les Vendéens eurent aussi à regretter la perte de quelques soldats qui furent enterrés avec les morts ennemis dans un champ appelé Champ-Grasset. Dans leur fuite, les Bleus entraînèrent avec eux quelques paysans du pays et les emmenèrent prisonniers à Nantes Parmi eux se trouvait une femme du village de la Grandinière, qui échappa aux noyades de Carrier, grâce à la bonté d'un batelier.

1. - Décès de René Landreau, le 2 février 1793, fils de Mathurin Landreau et de Jeanne Chauvin, assassiné par les armées républicaines. Témoins : Jean Landreau, fils ; René Landreau, fils ; Pierre Landreau, fils.

En 1793. les décès sont nombreux ; n'y aurait-il pas eu dans ce nombre des victimes de la Révolution, bien que la chose ne soit pas désignée, car il y eut à la Boissière plusieurs massacres qui durent faire de nombreuses victimes ; l'un, notamment, dans les landes de Puydoré : l'autre, dans le cimetière où les bleus avaient réuni ceux qu'ils avaient pu saisir. Il est évident que nous n'avons qu'une partie, assez faible peut-être, de ceux qui périrent dans la tourmente révolutionnaire.

2. - Décès de Pierre Brochard, le 27 mai 1793, à une bataille de Challans ; fils de Mathurin Brochard et de Jeanne Poutière ; témoins : Pierre Landreau, beau-frère par Jeanne Brochard, son épouse ; Jean Landreau, à Saint-Symphorien ; Marie Brochard, demi -sœur, à la Pinsonnière ; René Landreau, à Saint-Symphorien.
3. - Mathurin Douillard, âgé de 29 ans, décédé au Ribaté, près du bourg.
4. - Décès de Pierre Quéré, âgé de 32 ans, tué, le 27 mai 1794, par les années républicaines, dans un combat à la Grandinière, en cette paroisse ; fils de feu Pierre Quéré et de Marie Pépineau. Témoins : Pierre Quéré, fils ; René Piveteau, cousin germain ; Gabriel Piveteau, oncle ; et Jean Gaborieau, cousin.
5. - Décès de Jean Pépineau, décédé le 12 mai 1794, assassiné par...
6. - Autre décès de Jeanne Moreau, fille de Pierre Moreau et de Marie Augereau. Témoins : René Piveteau, cousin ; Jean Gaborieau, cousin ; Pierre Quéré, cousin ; Gabriel Piveteau.
7. - Décès de Joseph Brisseau, assassiné le 2 février 1793, fils de Jean Brisseau. Témoins : Jean Gaborieau, beau-frère, Gabriel Piveteau, voisin; Mathurin Guérin, voisin.
8. - Décès de Marie Pasquiers, femme Jaunet, de Puydoré, fille de Louis Pasquiers, assassiné le 2 février 1794. Témoins: Jean Gaborieau, voisin ; Mathurin Guérin, Nicolas Moreau, Marie Jaunet, fille de la défunte.
9. - Décès de Pierre Brochard, le 2 février 1793, fils de Pierre Brochard et de Marie Borderon, époux de Marie Paquereau.
10. - Décès de Jacques Bellouard, décédé à Montaigu, les armes à la main.
11. - Jean-Adrien Moreau, décédé le 2 février 1794, détruit par les armées républicaines à Montaigu, fils de Pierre Moreau, et de Marie Jaufrineau, François Moreau, frère, Jacques Griffon.
12. - Décès de Marie Jaufrineau, femme Moreau, à l'hôpital d'Ancenis.
13. - Jean Moulineau, tisserand, demeurant au village de la Renaudière, a été tué à la première bataille qui a eu lieu près Luçon, à la fin de juin 1793, par les armées de la République. (Sa veuve était Françoise Brochard.)
14. - Pierre Brochard, cultivateur, demeurant à la Gachère, est mort en servant la cause du roy, à Savenay, au mois de décembre 1793, comme l'a attesté Pierre Brochard, son fils, demeurant à la Courtinière.
15. - Jeanne Droneau, décédée le 13 pluviôse an II, à 3 heures du soir, âgée de 34 ans, demeurant à la Lignée, fille de Mathurin Droneau et de Marie Lucas, tuée par l'armée républicaine du Nord. Témoins : François Richard, de la Rigaudière, et Trotin, domestique à la Roussière, et maime un des temoin lat lui maisme antérée.
16. - Décès de Jean Boisseau, attesté par quatre témoins, sans autre indication. Une pièce qui m'a été récemment communiquée m'apprend que ledit Jean Boisseau, époux de Marie Richard (v. infra), demeurant à la Ronde, fut tué par les républicains dans un camp qu'ils avaient fait près le bourg de la Boissière, au mois de février 1794.
Plus loin, sur les registres de l'an X, je vois le décès de Jean Bordet, décédé l'an IV, âgé de trente-cinq ans, époux de Marie Musset, décédée elle-même en 1789. Témoignage du fils, demeurant au prieuré de la Guyonnière. Comme pour le précédent, pas d'autre indication.
17. - Louis Micheneau, époux de Jeanne Sellier, noyé à Nantes pendant la Révolution, en présence de Jean You, maçon à Tiffauges, qui l'atteste avec serment.
18. - Décès de René Meunier, décédé le 17 août 1793, à la cause (un mot illisible).
19. - Jean Meunier, décédé ayant passé la grande armée, fils de J. Meunier.
20. - Une circonstance fortuite me fait apprendre, par des souvenirs de famille très précis, qu'un nommé Jean Girardeau, de la Boissière, fut tué au fatal combat de Luçon.

Combien d'autres victimes restent inconnues ?

A la fin de 1822, on recommanda à la bienveillance du roi ceux qui s'étaient particulièrement dévoués pour la cause royale. Est-ce le conseil municipal ou le maire seul qui fut chargé de ce travail ? J'ignore. Mais voici la liste qui en fut dressée telle que je l'ai lue sur l'original même, qui m'a été communiqué par M. le comte de Rorthais, ancien préfet. Je me bornerai à l'abréger en quelques endroits et à changer quelques expressions.

Etat des braves soldats vendéens
qui se sont distingues d'une manière particulière dans les hostilités qui ont agité ce département en 1793, pour la conservation du Roi, et en 1815 pour la rentrée de Louis XVIII, et des veuves de soldats vendéens dont les maris sont morts au combat ou à la suite d'un combat. - Commune de la Boissière -

1. - Modeste Robin, demeurant au Pont-Leger, veuve Jean Maindron : son mari, mort à la suite d'un combat de Luçon, au mois de juin 1793 ; à la déroute avoir traversé une rivière dans l'eau jusqu'au cou ; aussitôt arrivé une grosse fièvre le prit et il en est mort. Si Sa Majesté daigne accorder quelque faveur à cette pauvre veuve, elle le réclame de sa main bienfaisante, ne jouissant d'aucune pension, (C'est la même formule suivie pour tous ; aussi je ne la reproduirai plus.)
2. - Marie Richard, demeurant à la Ronde, veuve Jean Boisseau : son mari, tué par les républicains dans un camp qu'ils avaient fait près le bourg de la Boissière, au mois de février 1794.
3. - Jeanne Péau, demeurant au Pont-Léger, veuve Jean Amiaud : son mari, mort à la suite d'un combat de Rocheservière, en 1815. Aussitôt arrivé chez lui il fut pris de douleurs très vives qui le conduisirent au tombeau.
4. - Pierre Guérin, âgé de 40 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a été généreux soldat dans les affaires de 1815, qui était capitaine, assisté à tous les combats.
5. - Louis Suaudeau, âgé de 71 ans, demeurant à la Ronde, qui a fait généreusement la guerre de 1793, ayant été blessé d'un coup de sabre à la tête, à un combat de Torfou, au mois de septembre 1793.
6. - René Cousseau, âgé de 65 ans, demeurant en ce bourg, qui a fait généreusement la guerre de 1793, ayant été blessé d'un coup de sabre à la main gauche, à un combat de Bois-de-Céné, a fait toutes les guerres, il est très recommandable.
7. - Pierre Moulineau, âgé de 70 ans, demeurant à la Ronde, qui a fait généreusement la guerre de 1793, ayant été blessé d'un coup de sabre par les ennemis au maître doigt de la main droite.
8. - Joseph Petit, âgé de 52 ans, demeurant en ce bourg, qui a fait généreusement les guerres de 1793 et 1815, toujours soumis aux chefs pour aller et venir où il était nécessaire.
9. - Jean Pavageau, âgé de 41 ans, demeurant en ce bourg, qui s'est prêté de tout son pouvoir pour l'affaire de 1815.
10. - Pierre-François Marteau, âgé de 58 ans, demeurant en ce bourg, qui a tout sacrifié au nom du Roi dans l'affaire de 1793. Sa maison, jour et nuit, était le refuge des émigrés et autres persécutés. Avoir été obligé de vendre ses immeubles et le peu de mobilier qui lui restait de la guerre pour satisfaire à des obligations qu'il avait contractées, auxquelles il a fait honneur, aucun n'ayant perdu un denier avec lui. Il n'a point de ressources, mais il a la conscience en repos. A un combat près Cholet, une balle lui a traversé la jambe droite, ce qui lui a causé une maladie et l'a réduit à ne pouvoir faire aucun travail. Il jouit en vérité d'une pension provisoire de 50 francs, insuffisante pour sa subsistance.
11. - Jean Drapeau, âgé de 61 ans, demeurant à la Fortécuyère, qui a combattu généreusement à la guerre de 1793, ayant passé la Loire, et au combat du Mans une balle lui étant entrée dans la cuisse droite.
12. - Jean Dixneuf, âgé de 48 ans, demeurant en ce bourg, qui a fait généreusement la guerre de 1793.
13. - René Piveteau, âgé de 44 ans, demeurant au moulin des Combes. Dans la première guerre de la Vendée 1793, sa maison, jour et nuit, était le refuge des émigrés et autres personnes persécutées, les conduisant d'un endroit à l'autre pour les sauver. Renée Brochard, sa mère, alors était veuve et chef de cette maison ; étant séparée, elle doit être participante dans les faveurs qui seront accordées.
14. - Jean Baudon, demeurant en ce bourg, âgé de 53 ans, qui a fait généreusement la première guerre de la Vendée 1793 et rendu bien des services aux prêtres pour les sauver.
15. - François Piveteau, âgé de 43 ans, demeurant en ce bourg, qui s'est prêté de tout son pouvoir à la dernière guerre de 1815, au nom du Roi.
16 - Pierre Michenaud, âgé de 55 ans, demeurant au bourg de la Boissière, qui a combattu bravement dans la première guerre de la Vendée 1793.
17. - Jean Gaborieau, âgé de 47 ans, demeurant à la Chunelière, qui a été brave soldat dans les deux guerres de la Vendée. (On m'a dit qu'il était domestique de M. le curé Reliquet quand arriva la Révolution.)
18. - Pierre Marteau, âgé de 52 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait généreusement la guerre de la Vendée en 1793.
19. - Jean Brochard, âgé de 53 ans, demeurant à la Flatrière, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
20. - Joseph Berteau, âgé de 61 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée, a été blessé d'un coup de sabre à la tête.
21. - Pierre Chacun, âgé de 54 ans, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
22. - Pierre Puaud, âgé de 47 ans, demeurant à la Cheverière, qui a fait bravement la guerre de la Vendée 1793.
23. - Pierre Coutant, âgé de 48 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
24. - Jacques Gouin, âgé de 50 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793, qui était sergent de compagnie.
25. - François Parpalion, âgé de 68 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793, ayant été blessé à la main gauche au combat de Chauché, le 2 février 1794.
26. - René Michenaud, âgé de 51 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793, avait passé la Loire et avait été blessé à une cuisse au combat de Granville.
27. - Mathurin Limouzin, âgé de 68 ans, demeurant à la Ronde, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793, était sergent de compagnie.
28. - Louis Begaud, âgé de 50 ans, demeurant à la Touche, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
29. - Pierre Robin, âgé de 48 ans, demeurant à la Renaudière, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
30. - Pierre Marchand, demeurant à la Noue, a été effacé, peut-être était-il mort dans l'intervalle.
31. – François Clochard, 37 ans, demeurant au bourg de la Boissière, dernière de la Vendée, 1815.
32. - Pierre Chardonneau, âgé de 62 ans, qui a fait bravement la guerre de la Vendée 1793.
33. - Gabriel Druaud, âgé de 52 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la guerre de la Vendée 1793.
34. - René Launay, âgé de 61 ans, demeurant au Pont-Léger, a fait bravement la guerre de la Vendée 1793.
35. - Jacques Piveteau, âgé de 55 ans, demeurant à la Ronde, qui a fait bravement la guerre de la Vendée 1793.
36. - Henri Douteau, âgé de 45 ans, demeurant au Cléon-Gautret, qui a fait bravement la guerre de la Vendée 1793.
37. - Pierre Landreau, âgé de 50 ans, demeurant à la Pinsonnière, a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793. Et en outre sa maison était le refuge des nobles et des prêtres, a fait bien des démarches pour leur sauver la vie.
38. - Pierre Pineau, âgé de 59 ans, demeurant à la Ronde, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
39. - Julien Rousselot, âgé de 42 ans, demeurant à la Fortécuyère, a fait bravement la dernière guerre de la Vendée 1815.
40. - René Auvinet, âgé de 37 ans, demeurant à la Fortécuyère, a fait bravement la dernière guerre de la Vendée 1815.
41. - Mathurin Moneau, ou Morreau, âgé de 56 ans, demeurant au bourg, qui a fait bravement la première guerre.
42. - Vincent Epaulais, âgé de 58 ans, à Boulerot, a fait la première guerre ; (en marge on lit : mort.)
43. - Pierre Albert, âgé de 47 ans, demeurant au Cléon-d'Asson, a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793, a été blessé d'une balle à la jambe droite à un combat proche le bourg de la Gaubretière.
44. - Jacques Proteau, âgé de 52 ans, demeurant en 1793 à la Jousselinière qui a fait la première guerre de la Vendée 1793.
45. - René Lefort, âgé de 52 ans, demeurant à Villeneuve, qui a fait bravement la première guerre, a été blessé d'une balle à la main gauche.
46. - Mathurin Guérin, âgé de 71 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
47. - Jean Rauturier, âgé de 53 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
48. - Paul Charruaud, âgé de 68 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
49. - Pierre Roy, âgé de 67 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
50. - François Fonteneau, âgé de 56 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
51. - Jacques Guibert, âgé de 63 ans, demeurant au bourg, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
52. - Pierre Laporte, demeurant au Pont Léger, âgé de 48 ans, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
53. - François Brochard, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
54. - Louis Barreau, demeurant à la Chunelière.
55. - (Les cinq noms suivants sont écrits par une autre main). Charles Roy, âgé de 53 ans, demeurant à la métairie de Villeneuve, qui (après la formule ordinaire, ajoutée par une autre main), a été blessé d'un coup de sabre à la tête.
56. - Augustin David, demeurant à la Cossounière, âgé de 52 ans, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
57. - Jean Defontaine, âgé de 49 ans, demeurant en 1793 à la Bornière et présentement à la Chosselière, commune de la Guyonnière, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
58. - Jean Bertin, âgé de 53 ans, demeurant au bourg de la Boissière, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée.
59. - Pierre Guérin, âgé de 52 ans, a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
60. - Jean Guérin, âgé de 49 ans, a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
61. - Pierre Dixneuf, âgé de 49 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
62. - Mathurin Laporte, âgé de 53 ans, demeurant au Pont-Léger, qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793.
63. - (A part les deux noms suivants). François Baudry, âgé de 68 ans, demeurant à la Barre, qui ne s'est pas distingué aux combats de la première guerre de la Vendée 1793, mais qui a rendu beaucoup de services aux prêtres et aux nobles pour les loger et les nourrir.
64. - Etienne Michenaud, âgé de 52 ans, demeurant à la Dubretière, de Beaurepaire, depuis deux ans et avant à la Grandinière (en cette paroisse), qui a fait bravement la première guerre de la Vendée 1793, ayant été blessé à la jambe gauche, ayant été pris par les républicains et mis en prison à Montaigu, etc.

Clos et arrêté le présent Etat en mairie de la Boissière, ce 31 janvier 1823.
Nota. - Autre pièce séparée, sans date, sans autre indication que celle-ci : habitants de la Boissière.

65. - Pierre Baron, âgé de 58 ans, a fait les premières guerres, brave soldat.
66. - Jean Pineau, âgé de 67 ans, a fait toutes les premières guerres, brave soldat, a rendu de grands services aux proscrits.
67. - Mathurin Pineau, âgé de 69 ans, a fait la première guerre.
68. - Jacques Girard, âgé de 60 ans, a fait la première guerre, blessé à une cuisse au combat de Montaigu en 1793.
69. - Mathurin Richard, âgé de 69 ans, a fait la première guerre.
70. - Jean Bergeon, brave soldat, âgé de 45 ans, a fait la première guerre.

OBSERVATION. - Il est à remarquer que cette liste ne mentionne que des individus ne jouissant d'aucune pension. Il en est peut-être un certain nombre qui avaient déjà obtenu cette faveur : ainsi Pierre Girardeau, dont les petits-enfants existent dans cette paroisse, touchait une pension - j'ai vu son diplôme, signé de Sapinaud 1814, l'autorisant à porter la décoration du Lis, - il est désigné comme commandant de compagnie dans l'armée vendéenne.

Les demandes étaient trop nombreuses pour que le gouvernement royal pût satisfaire à toutes. - Il avait à réparer tant de ruines ! Puis ne sait-on pas que cet esprit de conciliation qui produit aujourd'hui de si tristes résultats, le porta à oublier ses amis pour favoriser ses ennemis qui ne tardèrent pas à le trahir ?
En 1815, quelques habitants de la Boissière, conduits par Baudry de Puyraveau, ardents royalistes, reprirent leurs armes. Ils assistèrent aux combats d'Aizenay, le 20 mai 1815, où deux d'entre-eux, nommés Piveteau de la Grange, perdirent la vie, et au combat de Rocheservière, où un nommé Boisselier succomba également.

En 1832, la duchesse de Berry compta encore de nombreux partisans dans la contrée. Henri et Charles de Germond de la Pinsonnière, Jean Chauvreau, Charles Boisselier, etc., assistèrent au combat de Saint-Aubin. Avant de partir, ils avaient brisé la cloche de l'église en sonnant le tocsin et emmené un bœuf, pris au village du Chêne, jusqu'à la Gaubretière, où ils le tuèrent. aux cris de : Vive Henri V ! et en chantant cette chanson :

Oh ! c'est M. de la Rochejaquelin
Qui veut détruire la République,
Il dit qu'il en aura la fin (bis)
    De tous ces coquins
    De républicains.

A cette époque, un nommé Bordron, du village de la Grandinière, aurait conduit la duchesse de Berry au village de la Jousselinière, dans une famille de braves paysans appelés Piveteau, chez lesquels la comtesse de la Rochejaquelein se retira aussi quelquefois. Ce brave homme passait un jour devant le poste de soldats philippistes cantonnés dans le bourg de la Boissière et il portait dix livres de poudre pour les Vendéens. "Brigand, lui crient-ils, tu es en fraude !". Faites votre devoir, répond Bordron, et il continue son chemin sans qu'on ose le fouiller. Il avait une espingole, mais ne voulant pas la voir tomber entre les mains des ennemis de Henri V, il l'avait cachée sous le seuil de sa porte, de sorte que chaque fois que les soldats venaient faire la fouille chez lui, ils étaient obligés de passer dessus, ce qui l'amusait fort. Les soldats voulaient-ils se permettre des vexations, il leur rappelait la loi et les menaçait de sa fourche.

Après la Révolution, plusieurs familles de la Boissière faisaient partie de la petite église. Le curé de Saint-Martin-Lars venait de temps en temps les voir et remplir son ministère auprès d'eux. Aujourd'hui ces familles se sont soumises au Pape et à leurs prêtres légitimes.

 

ÉGLISE

L'église est dédiée à la sainte Vierge, au jour de l'Assomption. Il y a à peine un siècle, on appelait communément la paroisse Notre-Dame-de-Ia-Boissière.
Telle qu'elle existait avant son agrandissement, elle semblait remonter à la fin du XVe siècle. S'il m'est permis de recueillir ici une vieille légende du pays, elle aurait été construite à la même époque que l'ancienne église de la Gaubretière et celle de Beaurepaire, et sous la direction du même entrepreneur.
L'opinion la plus commune est que ses voûtes furent en partie détruites par les protestants pendant les guerres de religion : on en jugeait naguère par la rupture des arêtiers et par les trous des coups de marteaux qu'on y voyait encore. Une plainte que Tiercelin, évêque de Luçon, adressa au Roi, prouve ces déprédations : il est dit que le 15 mars 1568, l'église de la Boissière fut prise, brûlée et détruite par les huguenots et que le curé même fut tué.

A raison des transformations successives dont elle a été l'objet et qui l'avaient rendue irrégulière, il serait peut-être difficile de préciser quel fut son plan d'ensemble lors de sa construction, et encore moins l'époque de certains changements qu'elle a subis dans la suite des âges. Cependant, il y a tout lieu de croire que dans le principe elle formait une seule nef, un rectangle régulier, en ne tenant pas compte du clocher, formant avant-corps sur le côté sud.
La longueur de l'église, à l'intérieur, était de 26 mètres.
Sa largeur, d'un mur à l'autre, était de 7 mètres.
Les voûtes avaient en hauteur, du dallage à la clef, 9 mètres 75 centimètres ; les arcs-doubleaux de la nef, du dallage à la clef, 8 mètres 40 centimètres. Il est évident que la sacristie ne se trouvait pas dans l'endroit où elle existe aujourd'hui ; elle dût être placée à droite du chœur, là ou se trouve aujourd'hui l'autel de Sainte-Anne.
Il n'est pas moins évident que la chapelle, appelée de tout temps la chapelle du Rosaire, a été construite après l'église ; un examen attentif de la construction en a pleinement convaincu M. Loué, architecte. II n'est pas possible de préciser la date de cette addition. Mais il paraît hors de doute qu'elle fut l'œuvre des seigneurs de la Fortécuyère. Car ils avaient le droit d'y occuper gratuitement des places, à la condition d'entretenir ladite chapelle. Il en fut ainsi jusqu'en 1814, époque où sur la demande de M. Sorin, propriétaire de la Fortécuyère, le privilège et la charge furent à la fois abolis par le Conseil de Fabrique. (Délibération du 17 octobre 1814.)
On trouve dans le dallage de l'église plusieurs tombes qui n'ont d'autres inscriptions qu'un simple écu. Les autres inscriptions les plus anciennes ne remontent qu'à 1612. Parmi ces dernières, on remarque celle de Messire René Gazeau de la Brandanière, chevalier seigneur de Puyraveau, de la Boissière et autres lieux, inhumé en 1693 ; il était petit-fils du seigneur dont nous avons parlé.

En 1850, l'église étant devenue trop petite par suite de l'accroissement continu de la population, l'administration locale songea à son agrandissement; et des travaux assez considérables, s'élevant, d'après le décompte, à la somme de 15 235 francs (13 235 francs avec la déduction de la valeur des charrois faits par les habitants de la paroisse) furent exécutés en 1851 par Tilleau, père, de Mortagne, sous la direction de M. de Raymond, architecte à Nantes. Ces travaux consistaient dans la construction de deux travées au nord de l'église, de façon à former un plan à peu près régulier avec les deux travées du sud (chapelle du Rosaire et clocher). La pieuse générosité de feu M. Léopold de Mauclerc y contribua pour une large part.
Ce premier agrandissement ne tarda pas à être reconnu insuffisant, et dès 1868, M. de Raymond était invité à dresser un projet de nouvel agrandissement. Mais bientôt survenait la désastreuse guerre avec la Prusse ; et ce projet s'effaçait devant les cruelles émotions de ces jours tristement mémorables.
Enfin, en 1873, on dut reprendre ce projet pour répondre à la fois à un besoin réel et au vœu unanime de la population. Pour montrer le besoin qui se faisait sentir, il suffira de dire que la population, qui, en 1851, s'élevait au chiffre de 1230 habitants, atteignait en 1873 celui de 1507, pour s'élever quelques années plus tard à celui de 1606. Après avoir constaté que le projet préparé par M. de Raymond n'offrait qu'un agrandissement insignifiant et absolument insuffisant, le Conseil de fabrique invita M. Loué, architecte à Luçon, à préparer un nouveau projet d'agrandissement et de restauration.
Un premier plan, présenté par le susdit architecte et approuvé par le Conseil de fabrique, le Conseil municipal et l'autorité diocésaine, s'élevait à 45 000 francs. Il fut rejeté par la préfecture.
Un autre plan, s'élevant à 65 000 francs fut approuvé par ces diverses administrations et approuvé aussi par le ministre des cultes. Mais des modifications importantes étaient sinon imposées, du moins vivement recommandées. Ces modifications, entendues peut-être dans un sens trop large par l'architecte, ont amené une augmentation de dépenses très considérable, n'ont pas permis d'achever les travaux projetés et ont laissé à la Fabrique une dette très élevée qui ne permettra pas, sans doute, d'ici de longues années, de compléter l'œuvre commencée.

Le travail exécuté en 1876, 1877 et 1878 laisse beaucoup à désirer dans son exécution. Mais le plan général offre un mérite réel. La façade et le beffroi sont particulièrement remarquables.
Un écusson surmontant le grand autel contient les armes des différents bienfaiteurs de l'église. Celui des de Gazeau est placé au milieu.
Le presbytère est tout près de l'église ; il n'en est séparé que par un petit jardin à l'usage du curé ; il a été reconstruit en 1863, sur un plan reproduit par l'architecte en maintes localités du département.
Au nord de la maison s'étend un vaste pourpris comprenant ; jardin, prairie et terre labourable.

 

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ÉTAT NOMINATIF DES CURÉS ET DES VICAIRES ET AUTRES PRÊTRES

de la Boissière-de-Montaigu
Avec notes extraites des registres paroissiaux

Le curé primitif de la Boissière était le sous-chantre de la collégiale de Saint-Maurice, fondée en 1356, par Maurice, seigneur de Montaigu. Il en fut ainsi jusque vers 1663. En 1533, sept prêtres assistaient à la visite de l'Archidiacre, comme titulaires de bénéfices dans l'église de la Boissière.
Un édit de François Ier, roi de France, ordonnait à tous les curés de tenir des registres où ils inscriraient les actes des baptêmes, des mariages et des décès de leur paroisse. Cet édit, daté de Villers-Cotterets, avait pour but de mettre fin aux nombreux procès qu'occasionnaient souvent les successions, faute de renseignements sur les familles. Aussi bien les curés en comprirent-ils l'utilité et la sagesse et se hâtèrent-ils de le mettre à exécution. Jusque vers 1600, beaucoup de ces registres furent écrits en latin, mais à partir de cette époque, on les rédigea en français. Le premier registre de la Boissière porte ce titre :

1600. "C'est le papier des nopces de la paroisse de la Boissière commencé le dimanche quinzeiesme jour du moys de juillet mil six cent, par messire Johan Audureau, vicayre de la paroysse."

Le premier mariage qu'il mentionne eut lieu un dimanche après la grand'messe, et ce cas se retrouve plusieurs fois, ce qui semble dire que les noces n'avaient rien alors qui fut opposé au calme religieux qui convient au dimanche.
Plus loin on lit cette observation :

"Selon la forme et teneur du Concille de Trente, commensant en l'an mil six cent vingt et un et premier janvier, n'ayant auparavant ces heures de Rituel du dit Concille."

Voici le titre d'un autre registre :

"Papier des enterrages faicts en la parroisse de la Boissière[1], commençant le septième jour du mois de may mil six cent cinq par moy subsigné prêtre et vicaire de la dite Boissière, témoin mon seing, cy mis et apposé pour vérité."
J. Audureau, prêtre, vicaire.

Les prénoms de Gilles et de Gillette sont fréquemment donnés au baptême, la dévotion au glorieux saint Gilles étant en honneur à la Boissière à cause du Prieuré de Saint-Gilles et de la chapelle de Saint-Gilles, au bois des Brosses, situés dans le domaine d'Asson.

1603. - Pierre Launay, prêtre, est enterré, le 20 du mois d'avril, dans l'église.
1608 (20 décembre). - Dlle Renée de Caradreux, dame de la Couprie, est enterrée dans l'église.

1606 - 1626. - René Baudry, sous-chantre de la collégiale de Montaigu, signe quelques actes, comme curé de la Boissière. Il est à croire que ses deux vicaires, Johan Audureau et Jacques Vinet, remplissaient le plus souvent les fonctions curiales.
1606. - Jacques Baudry, prêtre, habite la paroisse.
1606. - Enterré N. Vincent du Cléon de la Chenulière, âge de cent cinq ans, dont il mourut d'un cancer, chose véritable.
1622. - Gilles de la Coudraye, escuyer, demeurant en la maison noble d'Asson, après s'être confessé au vicaire, reçoit l'Extrême-Onction de F. Loys, clerc prédicateur de l'Ordre des Jacobins.
1624 (22 janvier). - Mariage de Valentin Gourraud et de Marie de la Touche, avec la permission de MM. les curés de Saint-Étienne-de-Corcoué et de Saint-Pierre de Nesmy, en présence de honorable homme, M. Amory Franillon, de Montaigu, de F. Loys, clerc prédicateur de l'ordre des Jacobins.

1624. - Sébastien Audureau, prêtre, demeurant à la Boissière, y confesse, bénit le mariage d'un Audureau. Il devint curé de Treize-Septiers en 1635.
1625. - Dlle Renée du Tertre, fille de défunt Thélion du Tertre, escuyer, seigneur du Ferré, en les Landes-Genusson, est marraine.

1616 - 1621. - Loys Rotureau, prêtre. Le 1er septembre 1622, il est dit vicaire de Saint-Fulgent.

1626 - 1641. - Loys Beaufaict, curé. Il habitait la Boissière dès 1614. De septembre 1616 jusqu'en 1626, il fit les registres comme vicaire, puis comme curé ou recteur jusqu'en 1661.

1627. - Jude Raoul, prêtre approuvé.

1628 - 1633. - Jean Bouchet, prêtre, confesse fréquemment des malades. Il habitait le prieuré de Saint-Symphorien. Le 9 février 1662, il fut enterré dans le cimetière de la Boissière.
1629 (12 décembre). - Mariage de René d'Escoubleau, escuyer, seigneur de la Sorinière, fils de Michel d'Escoubleau, chevalier seigneur de Saint-Sigismond et de la Touche-d'Escoubleau, avec …… en présence de Charles Jousseaume, chevalier seigneur du Couboureau.
1638. - Claude des Hommes de la Fouchardière (de Chavagnes) est enterré en l'église.
1648. - Renée Recoquillon, dame de la Corbinière, est enterrée dans l'église.

1635. - Jean Baudry, prêtre, bénit un mariage.
1631. - Baptême de Marie, fille de M. Gilles Recoquillon et de dame Marguerite Degransard, demeurant au lieu de la Fouschardière (gentilhommière de Chavagnes). Parrain : M. Loys Charbonneau, seigneur de la Fortécuyère, et marraine : dame Renée Recoquillon, femme de M. Jean Bousseau, sieur de la Corbinière.
En 1621, messire François Recoquillon était sergent royal de la Boissière. Un Gilles Recoquillon avait été enterré dans l'église en 1630. Un autre Gilles Recoquillon était dit sieur de la Chenulière (village de la Boissière) en 1633. Catherine Gransard, du Givre, avait épousé Pierre Recoquillon, seigneur de la Prée, en 1635. C'était donc une famille importante du pays.

1642 - 1661. - Gilles Chardonneau, curé ou plutôt prêtre faisant les fonctions curiales. Le plus souvent, en effet, il signe les registres comme vicaire ; il fut enterré avec ce titre dans le cimetière de la Boissière en 1662. 1643 - Pierre Blandin, prêtre. - 1657. - Pierre Fonteneau, prêtre, inhumé dans l'église.
1661. - Enterré dans l'église le corps de noble et discrète personne Augustin, fils de Daniel Savary, seigneur de la Rigaudière, et de demoiselle Marie Bousseau. - Daniel Savary fut également enterré dans l'église en 1684. - En 1669, il eut un fils qui eut pour parrain : René de Vaugiraud, seigneur de Logerie, et pour marraine : demoiselle Marie-Anne Savary, demoiselle du Chastelier, demeurant chez les religieuses de Montaigu. - En 1671, un autre fils : Jean Armand.

1660 - 1668. - Jean Audureau, curé. - Était auparavant vicaire de la Boissière.
1666. - Laurent Pineau, prêtre, chapelain d'Asson, fut inhumé dans l'église le 29 juillet.

1668 - 1669. - P. Péraudeau, curé.
1669 et 1680. - J. Audureau, ci-devant curé de Saint-Georges.
Guillaume Audureau, prêtre, était son frère.
1668 (30 octobre). - Visite pastorale de Mgr Nicolas Colbert, évêque de Luçon.

1669 - 1671. - Charles Muler, sous-chantre de la collégiale de Montaigu et curé de la Boissière, son annexe. On ne trouve sur les registres que quatre signatures de lui. Son vicaire, Estienne Minaud, remplissait les fonctions curiales.

1669 - 1671. - François Roy, prêtre, faisant les fonctions curiales. Il mourut en 1674, à l'âge de 28 ans, et fut enterré dans l'église. Le rédacteur de l'acte de sépulture l'appelle vénérable messire François Roy.
1670. - Visite de l'archidiacre de Salla.

1671 - 1687. - Estienne Minaud, vicaire de la Boissière, en devint curé en 1674. Après avoir administré la paroisse pendant seize ans, il mourut à l'âge de 45 ans, et fut inhumé le 22 janvier 1687 dans le cimetière de la Boissière, "à l'entrée du carré, dit le registre, de la basse paroisse où personne n'avait été mis auparavant."
1673 (28 octobre). - Visite de Mgr Henry de Barillon, évêque de Luçon.

1686 - 1692. - J. Texier, curé du vivant de messire Minaud. Il devint curé de Luçon après 1692. Ses vicaires furent : Dallea en 1687, et Julien Robin en 1689. Autre prêtre : Jean Hélye.
1689. - Luc Vachon, prêtre, signe plusieurs actes en l'absence de messire le curé.
En 1693, il devint vicaire de Luçon.
1692. - René Le Roy, séminariste, devint prêtre en 1706 et vicaire de Treize-Septiers en 1708.
1691 (18 juillet. - Visite de l'archidiacre messire Gaitte.

1692 - 1712. - Nicolas Grelaud, curé. - Enterré dans le cimetière le 30 janvier 1792.
1693 (24 août) - Seconde visite pastorale de Mgr Henri de Barillon.
1698. - Enterré dans le cimetière dame Renée Prévost, épouse de M. Daniel Savary, chevalier, seigneur de la Rigaudière.
1698. - Est marraine Renée Bousseau, d'une famille notable de la paroisse, maîtresse d'école des filles de ce lieu, enterrée en 1733, en présence de messire Gilles Bousseau et de Jude Bousseau, père et neveu, à l'âge de 60 ans. La même année, 1698, est marraine dame Claire-Modeste Bousseau, maîtresse d'école de ce lieu. Cette dernière, enterrée le 23 février 1712, âgée de 45 ans, est dite sœur de M. de la Combe. Le local de l'ancienne école des dames Bousseau s'appelle encore le couvent.
1699. - Pierre Rousselot, prêtre résidant dans la paroisse.
1707. - Louis Baudry, prêtre, âgé de 55 ans, est inhumé dans le cimetière.
1708 (13 janvier). - Anthoine Brochard, vicaire de la Boissière, est enterré dans le cimetière au milieu d'un grand concours de peuple.
1709-1710. - Bagues, vicaire de la Boissière.
1708. - F. Girard, prêtre résidant dans la paroisse.
1711. - Coutocheau, vicaire de la Boissière, devint curé de la Réorthe.
1710.- Baptême de René François, fils de feu François Sapinaud et de dame Magdeleine-Céleste de Rorthays. Parrain : René-Prosper Sapinaud ; marraine : Dlle Marguerite-Gabrielle Gazeau de Puyravault.
1711-1715. - Morin, vicaire.

1712 - 1731. - Jean Couteleau, curé. Son père, Jean Couteleau, âgé de 88 ans, fut inhumé dans l'église en 1720. Lui-même fut enterré dans le cimetière en 1733. – Vicaires : Louis Baudry (1718) ; J. Audureau (1721) ; François Pasquier (1728) ; Jules Bellouard (1730) ; Mathurin Douteau (1731) fut parrain de Mathurin Lhomme qui devint notaire dans cette paroisse et dont descend l'honorable famille Lhomme de Chauché. Son père, René Lhomme, originaire du Lion-d'Angers, avait épousé Renée Fonteneau, à la Boissière, en 1744. Le notaire, Mathurin Lhomme, décédé au château de Puyravault, en 1812, rendit d'éminents services aux habitants pendant les jours néfastes de la Révolution, prodiguant à tous, ses conseils, ses encouragements, ses consolations.
1719 (20 novembre). - Mariage de M. Samuel de Grange de Surgères, chevalier, seigneur de la Fouchardière, fils de feu Philippe de Grange de Surgères, chevalier, seigneur des Bigotières, et de dame Jeanne de la Prinière, de la paroisse de Chavagnes, avec Dlle Françoise Sapinaud, fille de François Sapinaud, escuyer, seigneur de Boishuguet et de dame Suzanne Sapinaud, de cette paroisse. - Signent : Céleste de Rorthais, Charles Sapinaud, Céleste Sapinaud, Esprit Sapinaud, Pierre de Vaugiraud, de Chevigné de la Grassière, Musset.
1728. - Sépulture de M. François Frappier, âgé de 27 ans, du bourg de Saint-Fulgent, décédé au château de Puyraveau le soir de la fête de saint Symphorien ; sa mère est dite dame de la Morinière.
1726. - René Gaborieau, prêtre, et V. Gaborieau, prêtre, signent des actes.

1731-1767. - François Pasquier, curé. - Précédemment vicaire de la Boissière. M. Pasquier administra avec sagesse cette paroisse pendant 36 ans. En lui envoyant un certificat de publication en 1763, M. F. Alexandre Assailly de Geranson, curé des Brouzils, "assure de son respect notre très vénéré confrère de la Boissière et doyen de notre conférence". Cette estime, ses confrères la lui montrèrent surtout lors de sa mort arrivée au mois d'août 1767, en venant en grand nombre assister à ses obsèques. Signèrent en effet à l'acte de sépulture : Chervy, curé de Chavagnes; Thoumazeau, curé des Landes-Genusson ; Grimaud, curé de Beaurepaire ; Gilbert, curé de la Rabatelière ; Couturier, vicaire de Chavagnes ; Gilbert, chapelain de la Barotière ; Chauveau, vicaire de Saint-Georges ; Bousseau, vicaire de Bazoges ; Bonnet, curé de Beaurepaire ; Chauveau, curé de la Barotière ; Feuvre, curé de la Guyonnière.
En 1873, alors que le vieux cimetière existait encore, on pouvait voir près de la croix la pierre tombale qui recouvrait les restes de ce digne prêtre et y lire son épitaphe.
M. Pasquier eut pour vicaires : 1741-1743, Vrignaud ; 1743-1745, La Forest ; 1745-1747, Mathurin Barrett-Chauveau ; 1748-1749, François Chevalier ; 1749-1750, Billequey, dominicain ; 1751-1754, Pierre Berthen ; 1755-1763, Jérôme Vinet ; 1764-1767, Jacques-Alexandre Bodin. Autres prêtres : J. Pion (1735) ; Gilles Gendre (1738). Le 6 juin 1743, Samuel-Guillaume de Verthamon, évêque de Luçon, avait visité la paroisse.

1767-1782. - Sébastien-Joseph Goupilleau, curé, administra la paroisse pendant 14 ans et mourut le 28 janvier 1782, à l'âge de 43 ans. Il fut inhumé en présence de : Bonnet, curé de Bazoges ; Grimault, curé de Beaurepaire ; Gilbert, vicaire de Saint-Fulgent ; Guédon de la Poupardière, vicaire de Chavagnes ; Jubert, vicaire des Landes ; Giron, vicaire de la Bruffière ; Piveteau, vicaire de la Boissière ; Poulain, curé de Saint-Nicolas-de-Montaigu.
M. Goupilleau avait un frère, curé de la Guyonnière. Il eut pour vicaires : Egau, 1768 ; J.-B. Trimoreau, 1769-1774 ; Guillaume Belliot, 1774-1777 ; 1780-1784, Jacques Piveteau.

1782-1784. - Olivier Even, curé de la Boissière pendant 26 mois seulement. Dans l'année 1784, une épidémie sévissait dans le pays et peut-être le choisit-elle pour une des victimes. Il fut enterré le 30 avril 1784. à l'âge de 45 ans, en présence de : Gilbert, curé de la Rabatelière ; Allain, prieur de Saint-André-Goule-d'Oie ; François Houssin, curé des Brouzils ; Remaud, curé de Chavagnes ; F. Garaud, curé de la Bruffière ; Falour, vicaire de la Bruffière ; Olivier Hugron, curé de Trestiers ; Gilbert, curé de Saint-Fulgent.
1783. - Pierre Piou, syndic, décédé en cette paroisse.

1784 - 1792. - François Reliquet, curé. Sa dernière signature est du mois de juillet 1792. Ayant refusé le serment comme la plupart de ses confrères, il se retira à Vieillevigne, sa paroisse natale, aux villages de l'Homelière et de Lullière. Il suivit en 1793 l'armée de Charette, où l'un de ses frères était officier. Un certificat de notoriété le fait périr à la déroute de Savenay.
Il eut pour vicaires : Bauguet, 1784-1787, et Jacques Gautier, 1788-1792. Ce dernier, à l'exemple de son curé, refusa le serment. Caché dans le pays, il exerça le ministère à Chauché et dans les paroisses environnantes. Devint après la Révolution curé de Soullans de 1800 à 1803. Il mourut curé des Lucs en 1815, à l'âge de 59 ans.
1785 (29 juin). – Messire J.-B. Buor, clerc tonsuré, abbé de la Jousselinière, décédé en la maison de la Touche, en cette paroisse, à l'âge de 37 ans, est inhumé en présence de Auguste Buor, son frère, et de Louis Buor, son cousin germain.
1785 (4 août). - Baptême de Julien, né au château d'Asson, fils de messire Louis Jousbert, baron du Landreau, seigneur de Rochetemer et pour moitié de la châtellenie des Herbiers, capitaine au régiment de Bourgogne cavalerie, et de Dame Antoinette-Caroline-Marie-Armande d'Escoubleau de Sourdis. Parrain : Messire Louis-Pierre Jousbert, baron de Rochetemer, seigneur de Bois-Grolleau. Marraine : Dame Marie-Armande d'Escoubleau de Sourdis des Herbiers. Signent : Des Herbiers, comtesse de Sourdis ; Jousbert de Rochetemer d'Asson ; d'Escoubleau d'Asson ; De Boissy ; Jousbert du Landreau.

1792-1804. - Les registres, pendant la Révolution, furent tenus par les officiers civils Marteau, Piveteau, et n'offrent rien de bien intéressant.
M. Girard, curé de Saint-Georges, aurait, d'après la tradition, desservi la paroisse, après 1800, et aussi quelques autres prêtres des alentours.

1804-1812. - René Valton, curé. - Né à la Bruffière, ordonné le 19 décembre 1785 ; vicaire de Carquefou ; emprisonné : déporté en Espagne, le 10 septembre 1792 ; y exerça le métier de tailleur pour gagner sa vie. Il administra la paroisse de la Boissière du 13 janvier 1804 au 5 octobre 1812 ; curé de la Rabatelière, en 1816 ; démissionnaire 1838, mourut à Montaigu où il s'était retiré.
Après le départ de M. Valton, la paroisse de la Boissière fut desservie par différents prêtres du voisinage, surtout par ceux de Chavagnes jusqu'à l'année 1815.

1815-1826. - François Robin, curé. - Natif d'Angles, fut successivement vicaire de Chavagnes-en-Paillers, curé de la Boissière, de Sainte-Flaive-des-Loups et de Saint-Philbert-de-Bouaine. L'âge l'ayant obligé à donner sa démission, il se retira à Nantes où il est mort.
La paroisse fut desservie, jusqu'à l'arrivée de son successeur, par les prêtres de Chavagnes.

1827-1872, - René-Blaise-Narcisse Testaud, curé, natif de Luçon, vicaire de Fontenay-le-Comte, puis curé de Sainte-Cécile. M. Testaud vint occuper la cure de la Boissière au mois de juillet 1827. Pendant plus de 45 ans, il mit tout son zèle à faire le bien dans cette paroisse où il est mort le 18 avril 1872. On lui doit l'établissement de l'école des religieuses, les deux premières travées du bas-côté nord de l'église et la construction de la Cure. Il eut pour vicaires : Louis Augereau, 1850-1851 ; Benjamin Gaborit, 1853-1855, décédé à la Boissière le 27 décembre 1855, à 27 ans ; 1855-1857, Alexandre Vincendeau, décédé à la Boissière le 27 février 1857, à 25 ans ; Constant Doussin, 1857-1862, décédé à la Boissière le 1er décembre 1862, à 30 ans ; 1862-1871, Alfred Hervouet, décédé à la Boissière le 7 février 1871, à 36 ans.

1872. - Louis-Aimé Raballand, curé, né à Saint-Jean-de-Monts le 15 janvier 1832, vicaire des Sables-d'Olonne du 23 décembre 1855 au 1er mai 1863, puis curé de Nieul-sur-I'Autise du 3 mai 1863 au 8 mai 1872, M. Raballand a été nommé curé de la Boissière en 1872 et il occupe encore ce poste. Vicaires : 1872, Hyppolyte Augereau ; 1872-1886, Constant Poupeau ; 1886-1887, Anatole Albert ; 1887, Eugène Gauthier ; 1888, Marie Gandillon ; 1888-1889, Ernest Fièvre ; 1889, Léon Mesnard ; 1889, Pierre Mornet.

 

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CHATEAU D'ASSON

Le voyageur qui prend la route de la Boissière-de-Montaigu à Saint-Symphorien aperçoit sur sa gauche, à environ deux kilomètres du bourg, un château à l'aspect imposant. Brûlé pendant la Révolution et rebâti vers 1807 par son propriétaire, ce vaste manoir n'a rien de remarquable comme architecture. Et pourtant, dirons-nous avec un auteur vendéen, "à cette vieille maison grise cachée dans les bois se rattachent des souvenirs du plus haut intérêt. C'est là que pendant plusieurs siècles ont habité de bons chrétiens et de grands chasseurs devant l'Eternel, les Baudry d'Asson".

Aucun document ne nous donne l'origine de cette seigneurie dépendante de la baronnie de Montaigu. Asson est un très vieux nom, puisque on le trouve mentionné aux Actes des Apôtres.
C'est un petit port de l'Asie Mineure où l'esquif qui portait Paul, l'apôtre des nations, trouva un abri.

Nos autem ascendentes navem navigavimus in Asson, indè suscepturi Paulum... Cùm autem convenisset nos in Asson, assumpto eo, venimus Mytilen. (Act. XX.)
Aspirante autem Austro, æstimantes propositum se tenere, cùm sustulissent de Asson legebant Cretam. (Act. XXVII.)

Au temps des Croisades, un seigneur de la contrée dut s'enrôler sous la bannière des preux et aller en Palestine combattre les infidèles. A son retour, comme réminiscence de son pèlerinage aux Lieux-Saints, il aurait donné à son château féodal et au petit ruisseau qui le baigne le nom d'Asson. Quoi qu'il en soit, le culte de saint Paul a toujours été en honneur à Asson. Dans un angle du parc, au midi, existait autrefois un petit oratoire tapissé de textes du grand apôtre ; ses épîtres y étaient en partie reproduites avec quelques versets de l'Imitation. Une main de vieillard s'était plu à y écrire, de préférence, les passages avec commentaires relatifs à la vanité des richesses :

"Nous n'avons rien apporté en ce monde, et il est certain que nous ne pouvons non plus rien emporter. Aussi, dès que nous avons de quoi vivre et de quoi nous couvrir, c'en est assez pour nous…
Recommandez aux riches du siècle de n'avoir point de trop hautes idées d'eux-mêmes, et de ne pas mettre leur espérance en des richesses qui n'ont rien de solide, mais au Dieu vivant qui nous fournit abondamment toutes choses pour nos usages... Comment Dieu nous fournit-il abondamment toutes choses pour nos usages, puisqu'il y a dans tous les temps des Lazares qui n'ont pas le nécessaire ? - C'est que les riches retiennent pour eux-mêmes ce que la divine Providence ne leur a confié que pour le distribuer aux autres. Si ces fonds que Dieu donne aux riches étaient bien répartis, il y aurait de quoi fournir abondamment aux besoins de tous les hommes…
Celui qui ne travaille pas ne doit pas manger…"[2]

Un bel étang traversé par le petit ruisseau de l'Asson sert de douves pour ainsi dire au vieux castel et en fait une délicieuse habitation. A visiter aussi une antique chapelle située près le château et dédiée à saint Eutrope. Elle n'offre aucun caractère architectural et cependant elle est digne d'être remarquée. M. Benjamin Fillon atteste y avoir vu jadis "d'anciennes peintures murales représentant l'histoire de Barbe-Bleue. Souvenir précieux ; les d'Asson, en effet, sont issus de la famille de Laval." Malheureusement on a fait badigeonner les murs à la chaux blanche et on ne voit plus ces peintures. On devine encore néanmoins qu'ils étaient peints ; la voûte de bois représente l'azur du ciel, illuminé de nombreuses étoiles d'or. Or, on sait que, dans toutes les églises et les chapelles de ce genre, qui sont encore assez nombreuses dans nos contrées, quand la voûte était peinte, les murailles l'étaient également.
De temps immémorial on allait en pèlerinage à cette chapelle, le 30 avril, fête de saint Eutrope. Dès le matin de ce jour, les étrangers et les habitants des paroisses voisines y accouraient en foule. Le curé de la Boissière s'y rendait en procession accompagné de son conseil de fabrique et du conseil municipal. Il célébrait la sainte messe dans la chapelle magnifiquement ornée, puis faisait baiser une relique de saint Eutrope et évangélisait les petits enfants. Quelquefois il adressait un petit discours aux fidèles et l'on se séparait : les fidèles, pour aller se reposer sur la pelouse et prendre du réconfort, et le curé et ses principaux paroissiens pour aller faire honneur à la table du Seigneur et causer de choses et d'autres. Dans la soirée, après le chant des vêpres, les pèlerins se dispersaient heureux et contents. Des ex-voto en cire, déposés dans la chapelle, attestent encore aujourd'hui que plusieurs d'entre eux avaient obtenu des grâces par l'intercession de saint Eutrope. Ce pèlerinage n'a plus lieu de nos jours avec la même solennité, les circonstances ne le permettant plus ; mais, chaque année, le jour de la Saint-Eutrope, un grand nombre de fidèles y viennent isolément.

Outre une relique de saint Eutrope, la chapelle d'Asson renferme quelques autres reliques de saints, reliques fort douteuses il est vrai. Un beau tableau représentant le Christ en croix et deux statues du saint à qui elle est dédiée. On y voit aussi quelques tombeaux de famille transportés du château d'Aux, près Nantes, dans celui d'Asson, le 10 octobre 1880.
Nous y avons relevé les inscriptions suivantes :

"1° Joséphine d'Aux, baptisée dans cette chapelle (du château d'Aux) le 11 décembre 1779. Servir Dieu, faire le bonheur d'une sœur et d'un beau-frère qui demeuraient avec elle, soulager les malheureux et panser les plaies de toutes les personnes qui se présentaient à elle, furent ses plus douces occupations. Cette chapelle, détruite et profanée pendant la Révolution, fut entièrement rétablie et décorée par ses soins, souvent elle y travailla de ses mains, elle avait tout disposé pour qu'elle fut bénite avec solennité, quand il a plu à Dieu de l'appeler à lui et de plonger dans la douleur sa famille et ses nombreux amis. La première messe a été dite dans cette chapelle  le jour de la mort de celle qui l'avait fait faire, le 8 février 1829."
Lors de la translation de dame Joséphine d'Aux à Asson, le corps, les vêtements étaient intacts et avaient conservé leur blancheur.

"2° Joseph-Louis-Marie, marquis de Liniers, né à Saint-Porchaire (Deux-Sèvres) le 20 septembre 1764, fils de M. François-Louis de Liniers, veuf de dame Louise-Marie Desprée d'Aux, décédée au château de l'Hibaudière, le 11 décembre 1834. Toujours il fit le bien ! Puis il quitta la terre, et son Dieu le reçut plein de foi et d'amour."

"3° Marie-Aimée-Perrine d'Aux, veuve de M. Perré de la Villestreux, décédé à Nantes le 10 février 1836. Lors de la translation à Asson, le corps et les vêtements étaient intacts, mais noircis."


CHAPELLE DE SAINT-GILLES

La chapelle de Saint-Gilles-d'Asson était située dans le petit bois des Brosses à un demi-kilomètre du bourg de la Boissière, bois dépendant du domaine d'Asson. Elle était à la nomination du seigneur dudit lieu. Son revenu était de 100 boisseaux de seigle, évalué 100 livres et on devait y dire deux messes. On retrouve encore les fondations de cette chapelle. Le nom de Grotte de Saint-Gilles donné à cet endroit semble indiquer qu'après la destruction de la chapelle on forma une sorte de grotte où aurait été conservée la statue du saint.


SEIGNEURS D'ASSON

La première famille connue fut celle des Caradreux, d'origine bretonne. Elle avait pour blason : d'argent à trois lions léopardés d'azur, passant 2, 1. Pierre Caradreux était brigandinier du sieur de l'Aigle au ban du Poitou, en 1467, et Marie Caradreux était, en 1503, femme de Louis de Rezay, seigneur de la Merlatière, Saint-Fulgent, etc.
En 1500, Esprit de Caradreux prend les titres d'écuyer et de seigneur d'Asson et de Peslouaille. De son mariage avec Jeanne de Mareilh, dame de Landraut, il eut un fils, René, qui, en 1518, était placé sous la tutelle de sa mère.
René de Caradreux, seigneur d'Asson et de Peslouaille, dès 1528, rendit au seigneur de Clisson, les 24 mars 1533 et le 4 février 1544, aveu de la partie de la seigneurie d'Asson relevant de ce fief. Il épousa Renée du Breuil, dont il eut deux filles, Christine et Jeanne qui, le 15 avril 1584, se partagèrent ses biens. Jeanne, qui, en 1574, avait épousé Mathurin Buor, seigneur de la Mothe-Freslon, paroisse du Champ-Saint-Père, et qui eut l'insigne honneur de recevoir en son château l'illustre Henri de Navarre, eut en partage la seigneurie de Peslouaille. Christine, qui, le 14 mai 1566, par contrat passé devant Fradin et Griffon, notaires à Tiffauges, épousa Jean Baudry, écuyer, seigneur du Chastellier, Saint-Martin-Lars-en-Tiffauges, fils de Charles Baudry, écuyer, seigneur du Chastellier, et d’Andrée Guyneuf, lui porta la terre d'Asson. Dès lors, les Baudry prirent le titre de seigneurs d'Asson. Christine de Caradreux, dame du Chastellier et d'Asson, mourut le 19 décembre 1601, et fut enterrée dans l'église de la Boissière, du côté de l'Evangile.

"En l'église de la Boissière, les seigneurs d'Asson ont droit de tombe et de banc en le chœur de l'église du côté de l'Evangile, quoiqu'ils ne soient point seigneurs dudit lieu, ni patrons, ni fondateurs, ce qui n'empêche pas les seigneurs de Puyraveau, qui sont seigneurs dudit lieu, n'aient droit de banc et de tombe en le côté de l'Épître dudit chœur."
(Note de M. Charles Corneille, curé des Landes-Genusson.)

Le 20 juillet 1584, Jean Baudry rendit aveu à la seigneurie de Beaumont pour ses terres du Chastellier, du Goullet, etc. On ne connaît pas la date de sa mort. Il est l'auteur de la belle lettre en faveur des habitants de la Boissière. De son mariage avec Christine de Caradreux, Jean Baudry laissa :

René Baudry, écuyer, seigneur d'Asson, qui épousa, par contrat du 28 mai 1597, passé sous la cour et baronnie de Tiffauges, par Guerry et Vincent, notaires, Dlle Renée Jousseaume, fille aînée de Louis Jousseaume, écuyer, seigneur de la Bretesche, et de Dlle Gabrielle du Puy-du-Fou. Le 26 juillet 1603, il rendit aveu au seigneur de la Renardière, à cause de sa seigneurie de la Mothe-Gestin, de la partie de la terre d'Asson, sise en Poitou. René Baudry mourut le 15 mai 1631, et fut enterré dans l'église de la Boissière. Il eut un grand nombre d'enfants, savoir :

1° Esprit Baudry qui suivra.
2° Pierre Baudry, écuyer, seigneur du Counineau, le Chastellier, la Brossardière. Il fut confirmé dans sa noblesse par M. Barentin. Il épousa, le 1er septembre 1634, dans l'église de la Boissière, Dlle Renée Chevallier, fille de noble homme Jacques Chevallier de la paroisse de Notre-Dame de Legé, en présence de messire Sébastien Audureau, curé de Treize-Septiers, de Pierre Delange, écuyer seigneur de Beauregard, de Meschinaud, seigneur de Lortès. Les deux époux habitèrent le plus souvent le château d'Asson et devinrent les auteurs de la branche de la famille dite du Chastellier.
3° Charles Baudry, écuyer, seigneur de la Goyre ou Gouëre (paroisse de Mareuil). Il épousa, le 7 novembre 1642, Marie Gourdeau, puis Renée d'Aux, veuve de Louis Dorineau et fille de Claude d'Aux, écuyer, seigneur de la Droictière, et de Diane de Couhé. Charles Baudry était mort avant 1664 et sa veuve avant 1694.
4° Gabriel Baudry, écuyer, seigneur de la Rondardière (paroisse de la Guyonnière), eut pour parrain en avril 1615 : Gilles de la Geneuraye, et pour marraine : dame Jacquine Gourdon. Le 27 octobre 1649, il épousa Anne Charbonneau, fille de Louis Charbonneau, écuyer, seigneur de l'Échasserie (en Saint-Symphorien), et de Catherine de Plouër. Il devint gouverneur des baronnies des Essarts et de Ryé, et alla habiter le château de Grezée (paroisse des Essarts, et devint l'auteur de la branche de la famille dite de Grezée.
5° Louis Baudry, reçu chevalier de Malte le 12 février 1618 (d'après les preuves. Bibliothèque de l'Arsenal).
6° René Baudry, reçu chevalier de Malte en 1617, le 16 février 1618, dit la 1re édition du Dictionnaire des familles nobles du Poitou. Fut blessé au combat de Mareuil en avril 1622.
7° Antoine Baudry, baptisé le 3 avril 1677, sieur de Saint-Gilles-d'Asson, embrassa l'état ecclésiastique.

"Il avait onze frères, (les registres paroissiaux de la Boissière ne donnent que les noms de sept) tous grands et robustes, respectés et redoutés dans la contrée qu'ils battaient en intrépides chasseurs. La chasse était alors la grande et unique occupation des seigneurs Vendéens, surtout dans ce pays de la Boissière qui, comme le dit son nom, était couvert de bois, de taillis, de gîtes, de fourrés hantés par les daims, chevreuils et sangliers sortis de Grala, la forêt voisine. Antoine ne prenait guère part à ces exercices cynégétiques; son amour de l'étude le retenait au logis, et quand le cor retentissait dans le bois voisin, quand le hallali annonçait aux gens d'Asson que le cerf exténué, rendu, venait expirer dans les roseaux du grand étang, il traduisait quelque père de l'Eglise, ou bien méditait dans la chapelle gothique, devant le saint Eutrope qui montre encore aujourd'hui au pèlerin la sentence évangélique : Porro unum est necessarium, une seule chose est nécessaire.
D'une nature vive, enthousiaste et toute portée aux pratiques de piété et de charité, Antoine d'Asson se sentait attiré vers la vie religieuse et s'y préparait avec l'ardeur de ses vingt-cinq ans. Il avait fait trois ans de Sorbonne et était déjà pourvu d'un bénéfice, quand la rencontre qu'il fit de M. Hillerin, dans son petit prieuré de Saint-André-sur-Sèvre, près Mortagne, vint lui ouvrir la voie où il devait définitivement entrer.

La venue de M. Hillerin, de M. Fontaine et de quelques autres personnes de distinction dans le bocage vendéen était tout un évènement ; et la nouvelle arrivant à Asson y causa grand émoi. La curiosité de M. Antoine Baudry fut d'autant plus piquée que nos solitaires paraissaient disposés à ne recevoir aucun visiteur. Mais ils étaient à peine installés depuis un mois que, bravant toute discipline, et au risque d'être importun, une audience était sollicitée par lui à M. Hillerin.
Celui-ci ne fut pas tant frappé du bon air de ce gentilhomme-abbé, de ses manières affables et pleines de distinction que de la simple et naïve franchise avec laquelle, tout d'abord et comme entrée en matière, il lui exposa ses inquiétudes, ses appréhensions touchant le sacerdoce et les fonctions où sa famille voulait l'engager. Il y avait, du reste, dans sa conversation une droiture de jugement, une solidité d'esprit telles que nos hôtes de Saint-André en étaient dans l'admiration. On ne pouvait le connaître et le voir sans l'aimer, disait le bon Fontaine, plus de cinquante ans après cette entrevue. Ces hommes étaient faits pour s'entendre : une même foi devait les unir pour la vie, et les plus beaux jours de M. Baudry d'Asson furent ceux qu'il passa dans cette succursale de Port-Royal, dans cette petite Thébaïde de Mortagne où soufflait l'esprit de Saint-Cyran.
Un jour, l'apôtre du Jansénisme en Vendée mit entre les mains de son jeune compagnon le livre de la fréquente communion du célèbre Arnauld. Mgr Baudry fut transporté, ravi, à la lecture d'un ouvrage où il trouvait l'idéal de perfection vers lequel il aspirait depuis longtemps, il n'eut plus qu'un désir : connaître les lieux d'où partaient de tels accents, y vivre et y mourir...
Déjà une froide bise d'automne, soufflant sur le bocage, dépouillait de leurs feuilles les ormeaux de l'avenue d'Asson. Depuis longtemps, l'hirondelle ne rasait plus les eaux de l'étang ; seules, quelques tourterelles, blotties dans un coin du parc, faisaient entendre leurs doux gémissements, ces plaintes chères aux âmes poétiques et que les saints ont célébrées.

Que ne puis-je imiter ces chastes tourterelles,
Qui pleurent dans ces bois la mort de leur époux !
Mais pour suivre leur vol et pour gémir comme elles,
Il faut avoir leur cœur, il faut avoir leurs ailes ;
Et je ne puis, mon Dieu, les tenir que de vous !

M. Antoine d'Asson venait de dire adieu à la maison paternelle ; désormais sa demeure sera à Port-Royal des champs".
(Dr Augustin. Echos du Bocage vendéen. - (Voir 2e année, n° V et VI.)

"Le nouveau solitaire s'y établit aux Granges, dans un petit logis qu'il fit bâtir au bout du jardin, et qui n'était couvert que de chaume. Il y attira un menuisier pour lui apprendre le métier. On sait que les habitants de Port-Royal, quelle que fut leur origine, s'adonnaient au travail des mains à l'exemple de Notre-Seigneur et de ses Apôtres.
On l'attira ensuite au grand bâtiment où il commença de travailler sous M. Arnauld, à la Concorde de l'Evangile. Il devint le correcteur en chef des épreuves et le prote par excellence de Port-Royal. Les jansénistes voulant se ménager la protection du cardinal de Retz, c'est M. Saint-Gilles d'Asson qui fut envoyé auprès de lui en Hollande pour l'attirer au parti. Par esprit de pauvreté il se démit de ses bénéfices." (Loc. cit. VIe année, p. 151 et 170.)

Lors de la dispersion des solitaires du Port-Royal, en 1662, il devint le compagnon de MM. de Sainte-Marthe et de Pont-Château, et ils demeurèrent ensemble, inconnus à d'autres qu'à un petit nombre d'amis, dans le faubourg Saint-Antoine. Ce fut là que mourut M. de Saint-Gilles d'Asson, au mois de novembre 1668, dans l'exercice de la pénitence, il est vrai, mais dans l'aveuglement et l'insoumission à l'Eglise.
On attribue à l'abbé Antoine Baudry de Saint-Gilles quelques écrits cités dans Moreri et dans Dreux du Radier, et dont voici les titres :

1° Placet pour les abbesses, prieures et religieuses de Port-Royal, contre M. l'archevêque de Paris, 1664.
2° Lettre à la sœur Madeleine de Sainte-Meltide, qui avait signé le formulaire et rétracta sa signature, 1664.
3° Lettre à la mère Dorothée, mère abbesse de Port-Royal, 1677.
4° Lettre au P. Amet, jésuite, touchant un écrit qui a pour titre : La bonne foi des Jansénistes, du 15 janvier 1657.
Voici son épitaphe, faite par le savant Hamon, telle qu'elle se trouve dans le nécrologe de Port-Royal :

"Hic situm est cor Antonii Baudri Saint-Gilles d'Asson, qui sæculi nobilitatis oblitus, ut veram fidei nobillitatem compararet. quæ sola de humilitate est, servum sé fecit ancillarum Christi quas solas Sponsi nobilitate gloriosas dilexit, et utiliter miratus est. Tantus in eo pauperum amor, ut vere in eis, et propter eum (amorem) egeret : tantus amor justitiæ, ut quidquid alii injuste paterentur, pœna esset servo Dei et patientiæ meritum. Pauper factus est de divite, cum negotiis careret, aliorum negotia, quœcumque pietati jungerentur sua fecit. Melius arbitratus est veritati, et charitati laborare sequendo aliorum judicium, quam sibi, privatim requiescere sequendo suum."[3]

Esprit Baudry, écuyer, seigneur d'Asson, se maria trois fois. Il épousa, en premières noces, Jeanne de Naye, dont il eut plusieurs enfants qui moururent en bas âge. En secondes noces, par contrat du 11 novembre 1641, il se maria avec Marie Aton ou Haston, fille de Pierre Haston, seigneur de la Mazure, et de Servage Forzoni. Il en eut, en 1643, un fils, Pierre Baudry, qui eut pour parrain messire Pierre Haston, seigneur de la Mazure (en Saint-Georges), lieutenant des gardes du corps de la feue reine-mère, aïeule du roi, son grand-père, et pour marraine René Jousseaume, veuve de René Baudry, sa grand-mère.
Marie Haston mourut en 1649, et fut enterrée dans l'église de la Boissière. Son époux se remaria en troisièmes noces à Claude de Thurin. Le 27 août 1754, il rendit aveu en leurs deux noms à Pierre Denfer, sieur des Orières.
Esprit Baudry mourut à la fin du mois d'août 1679, et fut enterré dans l'église de la Boissière, ainsi que sa troisième épouse qui le suivit dans la tombe, en 1683.
Le 22 février 1695, ses enfants se partagèrent ses biens. Ils étaient au nombre de trois :

1° Gilbert, qui suit.
2° Gabriel qui, d'après des notes, serait l'auteur de la branche de la Burcerie, en Nieul-le-Dolent.
3° Guy-Louis, écuyer. En 1672, Guy Baudry, fils de messire d'Asson, fut enterré dans l'église de la Boissière. Gilbert Baudry, écuyer, seigneur de Caradreux, se maria, le 25 juillet 1662, avec Marie Pillot, fille de René, écuyer, seigneur de la Tizonière, en les Landes-Genusson, et de Marie Durcot. Il alla habiter cette terre et y mourut en 1669.
Par arrêt du 4 septembre 1667, il avait été maintenu noble avec les armes suivantes : "d'argent à trois fasces d'azur ou d'argent à trois fleurs de lys d'azur." Sa veuve se remaria à Gabriel Charbonneau, écuyer, seigneur de Saint-Vincent-sur-Graon.

De son mariage, Gilbert Baudry laissa trois enfants :

1° Esprit-Pierre, qui suit.
2° Guy, écuyer, seigneur de la Rondardière, fit un partage provisionnel avec sa mère et ses frères, le 14 février 1680. Il était capitaine au régiment de la Carte, lors du partage des biens de son grand-père, le 22 février 1695. En 1714, il signe au contrat de mariage d'Esprit Baudry, son neveu, avec Marie Eveillard.
3° Pierre-Claude, écuyer, seigneur de la Tizonière, qui, le 15 février 1684, par contrat reçu par Seguin, notaire, Marie Saudelet, fille de Charles, écuyer, seigneur de la Roussière, et de Marie Gourdon, et devint l'auteur de la branche dite de la Rairie (en Bazoges-en-Paillers).

Esprit-Pierre Baudry, chevalier, seigneur d'Asson, confirmé dans sa noblesse le 7 septembre 1667, servit au ban de 1690. Il épousa, le 9 août 1695, Catherine Jousseaume de la Bretesche, fille de Louis, chevalier, seigneur de la Bretesche, et de Catherine de Launay, en présence de Jean Audureau, prêtre, Guillaume Audureau, prêtre, et Pierre Rousselot, aussi prêtre.
M. Esprit-Pierre Baudry mourut en 1708, à l'âge de 45 ans, et fut enterré dans l'église de la Boissière, en présence de M. Charbonneau de Saint- Vincent, de M. Charbonneau de Fortecuyère et de M. de la Bretesche. Son épouse ne le suivit dans la tombe qu'en 1728, et fut aussi inhumée dans le chœur de l'église par messire Clair Gaborieau, curé de Bazoges-en-Paillers, assisté des curés de la Guyonnière, de Treize-Septiers, etc.
Les deux époux laissèrent de nombreux enfants, savoir :

1° Catherine-Charlotte-Louise, née en 1696, qui eut pour parrain Pierre de Rougé, seigneur des Rues, et pour marraine Charlotte-Françoise Le Mercier, épouse de Louis Jousseaume, marquis de la Bretesche. - Signe au registre : Céleste de Rorthays.
2° Marie-Arthémise, née en 1698, qui eut pour parrain Esprit Jousseaume, marquis de la Bretesche, lieutenant général des armées du Roi, commandeur de Saint-Louis, gouverneur de Poitiers, et pour marraine Dame Catherine de Launay, veuve de Louis Jousseaume, marquis de la Bretesche. - Signent aux registres : Louis Gazeau de la Brandannière et Guy Baudry de la Rondardière. Cette fille mourut en décembre 1721.
3° Marguerite-Pélagie Catherine, née en 1699, qui eut pour parrain Alexis Jousseaume, écuyer, chevalier de la Bretesche, mousquetaire du Roi, et pour marraine Dame Marguerite Le Maignen. Cette fille mourut au mois de mai 1706.
4° Monique-Renée, née en 1701, qui eut pour parrain Pierre-Claude Baudry, écuyer, seigneur de la Tizonière, et pour marraine, Dame Renée des Noues de Logerie. En 1730, elle épousa Charles-Modeste Beufvier, chevalier, seigneur des Palignys. François Pasquier, curé de ta Boissière, fit le mariage dans la chapelle du château d'Asson, en présence de Charles Darrot, Claude-Augustin du Trehan, Louis-François Chabot, Anne-Hyacinthe de Boisieux, Marie-Jeanne de Gastinayre, Marie Le Meignen, etc.
5° Esprit Baudry, né en 1702, qui eut pour parrain : Guy Baudry sieur de la Rondardière, et pour marraine : dame Anne Servanteau de l'Echasserie. Signent aux registres : Gabriel-Martial Charbonneau et Marie Mesnard de la Brunière-Servanteau. Cet enfant mourut le 30 août 1706.
6° Louis-Félix, né en 1704, qui eut pour parrain : Louis Jousseaume, chevalier, seigneur de la Bretesche, et pour marraine : dame Charlotte-Louise Martel, dame de la Rondardière.
7° Marie-Pélagie, née en 1707, qui eut pour parrain : Esprit Baudry d'Asson, chevalier et sieur de la Rairie, et pour marraine sa sœur Marie-Arthémise. Cette fille mourut peu après.
8° Esprit-Marie, né le 19 décembre 1708, après la mort de son père, qui eut pour parrain : Louis Jousseaume de la Bretesche, et pour marraine : Catherine-Charlotte-Louise Baudry.
Ce dernier devenu page du roi en 1723, chevalier, seigneur d'Asson, Chavigny, Barron, Tessonnières, épousa, vers 1740, Marie-Gabrielle-Brigitte Petit, Dlle de Alexis-Henri, chevalier, seigneur de la Guierche, et de Renée-Julie Le Lièvre.
Esprit-Marie Baudry mourut en 1753, à l'âge de 44 ans, et fut inhumé dans le chœur de l'église en présence de Du Tréhant, de Du Chaffault, de la Roche-Saint-André et de Darrot, ses parents. Son épouse lui survécut jusqu'en 1768 et fut aussi ensépulturée à l'âge de 44 ans, dans le chœur de l'église en présence de M. Beufier de La Louerie, son proche parent, et de messire Savin et Bonnin, prêtres, chanoines de la collégiale de Montaigu.
Les deux époux laissèrent pour enfants :

1° Esprit-Armand Baudry, né en 1750, qui eut pour parrain : Louis-Armand Joussaume de la Bretesche, et pour marraine : Marie-Henriette-Julie Petit, représentée par Julie Le Lièvre de la Guerche. Signe au registre : Louise-Anne Chabot.
Esprit Baudry, chevalier, devenu seigneur d'Asson et officier au régiment des gardes françaises, épousa, le 4 août 1778, dans la chapelle du château de l'Etenduère, Pélagie d'Escoubleau de Sourdis, fille de Jacques, chevalier comte de Sourdis et de feue Louise-Catherine de Gibot de la Périnière.
2° Augustin-Alexis Baudry, né en 1752, qui eut pour parrain : Claude-Augustin du Tréhant, et pour marraine : Françoise-Alexis Petit de la Guierche, les deux représentés.
Ce Baudry devint officier au régiment Dauphin et mourut en 1779, à l'âge de 27 ans.
3° Gabrielle-Pélagie, née en …… qui se maria à Henri Goulard de Beauvais. Elle était veuve en 1789.
4° Marie-Julie-Modeste, née en …… qui se maria avec Benjamin-Jacques de Mauclerc. Voici l'acte :

"Le 19 décembre 1770, les trois publications canoniquement faites au prône de nos messes paroissiales tant en cette église qu'en celles de Saint-Christophe-du-Ligneron et de Notre-Dame de Tiffauges, du futur mariage de haut et puissant messire Benjamin-Jacques Mauclerc, chevalier, seigneur de Marconnay, et de haute et puissante dame Marie de la Roche-Saint-André, de la paroisse de Saint-Christophe-du-Ligneron, avec haute et puissante Dlle Marie-Julie-Modeste Baudry d'Asson, fille mineure de feu haut et puissant messire Esprit-Marie Baudry, chevalier, seigneur d'Asson, et de défunte haute et puissante dame Marie-Gabrielle-Brigitte Petit - procédant sous l'autorité de M. Auguste Guéry de la Poissonnière, avocat à la Cour, sénéchal de Tiffauges, son curateur aux causes d'iceluy l'autorisant, ladite demoiselle de cette paroisse et ledit sieur Guéry de celle de Notre-Dame de Tiffauges... les fiançailles ayant été célébrées peu avant la célébration du mariage.
Je, prêtre, abbé commandataire de Trisay, leur ai donné la bénédiction nuptiale en la chapelle domestique d'Asson avec la permission de Mgr l'Evêque de Luçon en présence du côté de l'époux de haut et puissant messire Benjamin-Louis Mauclerc, chevalier, seigneur de Marconnais, et de haut et puissant messire Jacques-Gabriel Baudry d'Asson, chevalier, seigneur de Laudelière, officier de la maison du roi, et du côté de l'épouse de haut et puissant messire Esprit-Armand Baudry, chevalier, seigneur d'Asson, le Puyjourdain et autres lieux, son frère Germain et de haut et puissant Charles-Modeste Beufvié, chevalier, seigneur de La Louerie, la Sécherie et autres lieux, son oncle à cause de feue dame Renée-Monique Baudry d'Asson, son épouse, et dudit sieur Guéry, son curateur aux causes et de messire Sébastien Goupilleau, prêtre, curé de la Boissière.
Signé : Abbé de la Roche-Saint-André, abbé commandataire de Trisay."

Ce mariage fit passer la belle propriété d'Asson dans la famille Mauclerc. Benjamin Mauclerc et son épouse laissèrent pour enfants :

1° Henri-Romain-Armand de Mauclerc, né en 1782, qui mourut en 1811.
2° Esther de Mauclerc, née en 1785, décédée en 1802.
3° Victor-Esprit-Xavier de Mauclerc, né en 1791, qui épousa Louise-Pauline-Désirée de Linierset, mourut en 1861, à l'âge de 70 ans.
Leurs enfants furent :

1° Brigitte-Antoinette de Mauclerc, morte en 1846, à l'âge de 28 ans.
2° Léopold-Victor-Auguste de Mauclerc, né en 1815, mort célibataire le 24 décembre 1864, au château d'Asson. Il fut le bienfaiteur insigne de l'église de la Boissière et des Religieuses.
3° Alodie-Pauline-Marie-Louise de Mauclerc, née en 1813, décédée en 1840, qui épousa, le 25 août 1835, dans la chapelle du château d'Asson, M. Charles-Léon Baudry d'Asson, né le 13 août 1810, page du Roi en 1826, fils de Charles-Lubin Baudry d'Asson et de Aimée-Marie de Goullard, originaire de la paroisse de Montournais et domiciliée à la Touche, paroisse de Rocheservière. M. Piveteau, vicaire de Rocheservière, fit le mariage.
De ce mariage naquit, le 15 juin 1836, Léon-Charles-Armand, marquis Baudry d'Asson, député de la Vendée, commandeur de Saint-Grégoire-le-Grand, marié en septembre 1860 avec Marie-Constance-Alexandrine de la Rochefoucault-Bayers. A la mort de son oncle Léopold de Mauclerc en 1864, le célèbre descendant des Baudry devint propriétaire de l'antique seigneurie d'Asson.
4° Hermance-Joséphine-Alexandrine de Mauclerc, née en 1817, décédée à Nantes, en 1879, veuve de M. le comte Léon de la Bassetière.

 

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LA FORTECUYÈRE

 

C'était un fief, avec hôtel et maison noble, relevant de la baronnie de Montaigu à foi, hommage lige, ligence de quarante jours de garde au château, et treize deniers de rachat à l'aumônerie.

Le vieux château de la Fortécuyère existe encore aujourd'hui, du moins en partie, et est situé dans un site agréable. La famille Fayau, de Montaigu, le propriétaire actuel, l'a orné et embelli de façon à en faire une charmante maison de campagne.


SEIGNEURS DE LA FORTECUYÈRE

1450. - Pierre Savary, seigneur de la Fortécuyère.

1470. - Jehan Savary, seigneur de la Fortécuyère, fils du précédent, rend aveu à Richard, duc de Bretagne, comte d'Ethampes, seigneur de Clisson et de Palluau, pour des villages et tènements.

1563. - Pierre Savary, seigneur de la Fortécuyère, avec son beau-frère, le sieur de Bois-Corbeau, comme nous l'avons vu, va attaquer Montaigu et s'en empare.

Vers la fin du XVIe siècle, la Fortécuyère passe par alliance sans doute dans la famille Charbonneau. Cependant les Savary ne quittèrent pas pour cela la Boissière. Voici quelques autres actes les concernant :

1625. - Baptême de Zozias Savary, fils de Jean Savary, escuier seigneur des Gouttelettes et de demoiselle Marguerite Minaud, en la maison noble de la Fortécuyère. Parrain Zozias Savary, escuier seigneur de la Bedoutière (en Mormaison).

1657. - Demoiselle Suzanne Savary est marraine à un baptême.

1660. - Daniel Savary, écuyer seigneur de la Rigaudière et du Chastellier (en la Boissière), est dit époux de demoiselle Marie Bousseau.

1661. - (23 mars) - Sépulture en l'église de Augustin Savary, leur fils.

1669. - (21 février) - Sépulture de Marie-Thérèse Savary, leur fille, âgée d'un an.

1669. - (21 février). - Baptême de René Savary, leur fils. Ils sont dits alors demeurer au bourg de la Boissière. Parrain : René de Vaugiraud, écuyer seigneur de Logerie. Marraine : Marie-Anne Savary, demoiselle du Chatellier, demeurant chez les religieuses de Montaigu. Cet enfant mourut trois mois après.

1671. - Baptême de Jean-Armand-Savary, fils des mêmes.

1671. - Mort de demoiselle Marie Bousseau, épouse de messire Daniel Savary, à l'âge de 33 ans.

Daniel Savary, chevalier seigneur de la Rigaudière, se remaria avec demoiselle Renée Prévost. Il mourut en 1684 et fut enterré en l'église. Sa seconde épouse le suivit dans la tombe en 1698.

 

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FAMILLE CHARBONNEAU

Cette famille occupait un rang distingué parmi la noblesse du Poitou dès l'an 1280, époque à laquelle Guillaume Charbonneau épousa Marguerite de Lucé. Elle s'établit en Bretagne au commencement du XVIe siècle et porte pour armes : "d'azur à trois écussons d'argent, 2.1, accompagnés de dix fleurs de lys d'or, 4.3.2.1." Devise : Pro fide scuta, et rege lilia.

1606. - Le 7e jour de novembre a été enterré par M. René Baudry, curé de ladite église de la Boissière-de-Montaigu, Pierre Charbonneau vivant escuyer seigneur de la Belourdière et Fortécuyère, lequel dit Charbonneau a esté grandement regretté, et aussi en son lit de mort a fait un advertissement tant à sa femme qu'enfants, le plus divinement, que c'est chose merveilleuse et admirable, et n'y eust autruy prêtre à son enterrage que M. le Curé et moy et pareillement aussi n'y a eu que Monsieur du Bignon, son gendre, gentilhomme catholique, tous les autres estant de la Religion défendue, et fut ledit enterrage sans luminaire autre que celui de la Croix, lequel enterrage fut fait environ soleil couché, témoing mon seing et aussi lui ay administré tous les sacrements, même l'administrant du Saint-Sacrement d'Extrême-Onction, il aidait à dire les psaImes de la pénitence.

                                                                                                  J. Audureau, vicaire.

Pierre Charbonneau avait épousé Flaive Savary, fille de Pierre Savary, écuyer, seigneur de la Fortécuyère, et de Gillette de Thorigny. Cette dernière fut enterrée en 1606, en présence de plusieurs personnes de nom et qualité. Elle avait fait son testament en présence de messire René Baudry, son curé, et de Messire Jacques Baudry, prêtre.

Les deux époux laissèrent pour enfants :

1° Pierre Charbonneau, seigneur de la Fortécuyère, marié vers 1610, à Marie de Thorigny, fille de Gilbert, seigneur de Montorgueil.

2° Demoiselle Renée Charbonneau, qui épousa, le 27 septembre 1632, Philippe Espinasseau.

1618. - Une demoiselle Charbonneau est marraine.

3° Loys Charbonneau, écuyer, seigneur de la Fortécuyère. Il épousa Rose Meschinaud, qui, en 1635, est mentionnée comme étant de la Bruffière. Ledit Loys est dit aussi de la Bruffière en 1647. Peut-être habitaient-ils alors l'Echasserie.

1624. - Demoiselle Marie Charbonneau, leur fille. Elle fut enterrée dans l'église de la Boissière en 1659. Elle avait épousé Philippe de Romagne, seigneur de la Rigournerie.

1631. - Baptême de Pierre de la Prinière, fils de Charles, écuyer, sieur de la Rochelinière, et de demoiselle Marie Febvre, demeurant à la maison noble de la Fortécuyère. Parrain, Claude de Puimain, escuier, seigneur de la Morinière (Bouildroux). Marraine : Demoiselle Marie Charbonneau, demeurant à la Bruffière.

1631. - Isidore de la Prinière, escuier, sieur de la Robelinière (en Chavagnes), est demeurant à la maison noble de la Fortécuyère, est enterré dans l'église.

1632. - Sépulture de Marie Febvre, épouse de Charles de la Prinière, escuyer seigneur de la Robelinière.

1636. - Baptême d'une fille de Philippe de Romagne et de Marie Charbonneau. Parrain : Jean de la Forest, escuier seigneur de Pruly ; Marraine : Demoiselle Philippe de Conilleau, de Saint-Pierre-de-Chobrogne.

1661. - Jean-Baptiste Charbonneau est enterré dans l'église.

Pierre Charbonneau, seigneur de Fortécuyère, épousa Marie de Thorigny, qui était veuve, en 1667, époque à laquelle elle fut maintenue noble, ancienne noblesse avec les armes suivantes : d'azur semé de fleurs de lys d'or à trois hérissons d'argent.

1680. - Demoiselle Céleste Charbonneau est dite épouse de François Durcot, seigneur de l'Etang (en Chavagnes), fils de René Durcot et de Marie Girard.

1680. - Gabriel Cherbonneau, écuyer seigneur de Saint-Vincent (sur Graon), est dit époux de Marie Pillot, écuyer seigneur de la Tizonière (en les Landes-Genusson) et veuve de Gilbert Baudry, écuyer seigneur de Caradreux.

1682. - Pierre Charbonneau, sieur de Montorgueil, est inhumé dans la chapelle de la Fortécuyère.

1685. - Armand et Jean Charbonneau de Fortécuyère signent sur les registres paroissiaux de Bazoges-en-Paillers. (Année de la révocation de l'édit de Nantes.)

En 1709, Armand Charbonneau est dit escuier seigneur de Lestang.

La même année, Armand Charbonneau, chevalier seigneur de Fortécuyère, est dit époux de Renée Bucharey. Leurs armes : d'azur, à trois écussons d'argent, posés 2 et 1, qui est de Charbonneau, accolés de gueules à un griffon d'or, furent enregistrées à Paris le 15 février 1709.

1715. - Dame Anne-Rose Gaborit de Fortécuyère et Demoiselle Charbonneau de Fortécuyère assistent au baptême d'un Halloin de la Pénissière, à la Bernardière.

1729. - Pierre Charbonneau de la Fortécuyère.

Gabriel Charbonneau de Fortécuyère, docteur en théologie, abbé de Fontaine-Jean et officier ecclésiastique de la maison du duc d'Orléans.

Françoise-Brigitte Charbonnnau épousa Charles-Séraphin Darrot, seigneur de l'Ulière (en Chavagnes). - Etait morte avant 1760.

1740. - Baptême de Anne-Henriette Charbonneau, fille de Monsieur Alexis-Gabriel Charbonneau, seigneur de la Pilotière (en Vieillevigne), et de dame Anne-Henriette Servanteau. Parrain et marraine les deux suivants :

1740. - Charles-François Lejay de Mianne, écuyer, chevalier seigneur de la Fortécuyère, brigadier des armées du Roi, avait épousé Anne Servanteau.

Le château de la Fortécuyère avait une chapelle dédiée à l'Annonciation. Soit que cette chapelle tombât en ruines, soit que les pieux châtelains ne la trouvassent pas assez décente, toujours est-il qu'en 1741 ils en firent construire une autre. Voici l'acte de sa bénédiction :

"Le sixième du mois de novembre 1641, la chapelle de la maison noble de la Fortécuyère, bâtie par Monsieur et Madame de Mianne, seigneur et dame dudit lieu, a été solennellement bénite sous l'invocation de la Glorieuse Vierge Marie, par M. François Pasquier, curé de la Boissière, avec permission de Mgr Samuel-Guillaume de Verthamon, évêque de Luçon, selon qu'il paraît par sa lettre adressée au dit sieur de Mianne en date du 31 octobre 1741, signée Samuel Guillaume, évêque de Luçon : après quoi la messe a été solennellement célébrée en présence des soussignés et spécialement dudit seigneur de Mianne qui a gardé et conservé au trésor de ses papiers la lettre dudit seigneur évêque.

Signent : De Mianne, - Servanteau de Mianne, - Anne-Hyacinthe de Boisjourdan, - Charbonneau-Darrot, - Anne-Henriette Charbonneau, - Louise de la Pairé, - Alexis-Gabriel Charbonneau, - Charles Darrot, - Esprit Baudry d'Asson, - Rigollet, prieur de Palluau, - Audureau de la Rigaudière, - P. Chesneau, - Blanchard, curé de Treize-Septiers, - J. Garnier, vicaire de Notre-Dame de la Boissière, - F. Pasquier, curé de la Boissière.

Cette chapelle eut un chapelain jusqu'à la Révolution, lequel dépendait du seigneur du château. Elle est aujourd'hui tout-à-fait délaissée et convertie en une espèce de décharge.

Pendant la Révolution, une demoiselle Charbonneau de la Fortécuyère, pour sauver sans doute sa vie et sa fortune, épousa un M. Sorin. De ce mariage naquit une fille qui épousa un M. Chabrol et lui transmit la Fortécuyère. Ce dernier laissa deux filles dont l'une mariée à M. Fayau, de Montaigu, le propriétaire actuel de la Fortécuyère, et l'autre à M. Trastour.

 

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LA PINSONNIÈRE

Située à quelques centaines de mètres du bourg de la Boissière, sur le versant d'une petite colline que baigne le ruisseau de la Lignée, cette gentilhommière a un aspect ravissant et fait songer aux nobles familles qui, durant plusieurs siècles, l'ont habitée. La première connue est celle des Espinasseau, dont nous ne pouvons donner la généalogie complète faute de documents.

1471. - Maurice Espinasseau, écuyer, seigneur de la Brossardière (Landes-Genusson).

1538. - Anthoine Espinasseau, écuyer.

1560. - Michel Espinasseau signe un acte "par lequel les gentilshommes de baronnie de Montaigu, au nombre de dix-huit, tous ou la plupart protestants, convoqués par ordre du Roi, chargent Raymond de Gastinaire, seigneur de la Preuille, en Saint-Hilaire-de-Loulay, de les représenter à l'assemblée qui doit se réunir à Poitiers, le 14 mars 1560, pour envoyer des députés en cour, avec mission spéciale de remontrer l'impossibilité où ils sont de contribuer à tout subside, en raison des pertes qu'ils ont précédemment éprouvées ; de demander le maintien des privilèges et libertés de la noblesse, et de faire ce qu'il y aura de mieux pour le devoir de leur conscience, c'est-à-dire d'obtenir le libre exercice de la religion réformée". (Echos du Bocage, 3e année, p. 354.)

1583. - Antoine Espinasseau, époux de Renée Gouffier.

1621. - Pierre Espinasseau, écuyer, sieur de la Pinsonnière.

1629. - La marquise Coustand, demeurant au lieu noble de la Pinsonnière, y meurt.

1634. - René Espinasseau, écuyer ; fils du précédent. II avait épousé demoiselle Jeanne Aubin, fille de défunt François Aubin, écuyer, sieur de Faugaret de Bretaigne, et de demoiselle Charlotte Lebaud. Il mourut le 3 octobre, laissant plusieurs enfants, savoir :

1° Marie Espinasseau, qui épousa Ambroise Bourguillaud de Brébure. Elle était morte en 1677, époque où son mari forma une demande en justice contre Louis Gazeau, chevalier seigneur de la Couperie.

2° Chrispe Espinasseau.

3° Renée Espinasseau, qui épousa M. de Champmary, bourgeois de Saint-Hilaire-de-Loulay. Elle était veuve en 1701.

4° Marthe Espinasseau.

5° René Espinasseau, écuyer, qui prit le titre de sieur de Brébure du vivant de son père et laissa pour enfant :

Daniel Espinasseau, écuyer, encore vivant en 1663. Vers cette époque, cette famille disparaît de la Boissière, mais elle ne s'éteint pas pour cela. En effet, en 1667, on trouve :

1° Elie Espinasseau, sieur du Bois.

2° Gilles Espinasseau, sieur de la Jolivelière (en Saint-Martin-Lars et Saint-Florent).

3° Abraham Espinasseau, seigneur des Noyers (en Belleville).

4° Demoiselle Espinasseau, dame de la Lardière (en Treize-Vents).

5° Jacob Espinasseau, écuyer sieur de la Servantière.

6° Louis Espinasseau, écuyer, sieur de la Barbinière (en Saint-Laurent-sur-Sèvre), qui épousa demoiselle Céleste Vigoureux, dont il eut : Louis-Honoré Espinasseau, baptisé à Sainte-Florence-de-l'Oie, 5 avril 1677, et Louise-Thérèse qui, le 31 mai 1695, épousa Alexandre-René Buor, écuyer, de la paroisse de la Limouzinière.

7° Jacob Espinasseau, écuyer, sieur de la Servantrie dont les armoiries "D'azur à trois étoiles d'argent, deux et une" furent enregistrées à Paris le 20 mars 1699.

Les Espinasseau existaient encore en 1793, car on trouve un Espinasseau de Péault enfermé comme suspect en 1793, à Brouage, avec sa femme Yolande de Goulaine, peut-être celui-là même qui se trouvait au rassemblement de la Proutière.

De la famille Espinasseau, la Pinsonnière dut passer dans celle des Baudry d'Asson, mais on ignore quels sont ceux qui l'habitèrent jusqu'au moment de la Révolution. A cette époque, notre gentilhommière était habitée par Charles-Antoine-René Baudry d'Asson de Puyraveau.

Né vers 1750, Charles-Antoine Baudry épousa Anne-Charlotte Lebœuf, fille de Florent, écuyer seigneur des Moulinets. Il comparut par procureur à l'assemblée de la noblesse tenue à Poitiers en 1789. Dès le mois d'août 1792, on le trouve engagé dans l'affaire de Châtillon-Bressuire avec son cousin Gabriel Baudry de Brachain. Le 20 avril 1793, il était au camp de l'Oie avec Sapinaud de la Verrie, son parent. "Puyraveau de la Boissière ne respire que le meurtre et le sang", écrivait le chirurgien Fayau au citoyen Goupilleau de Montaigu, député à la Convention, le 13 septembre 1793. Malgré toutes nos recherches, nous n'avons pu trouver trace des meurtres commis par ce Baudry. Après avoir fait partie de l'armée Vendéenne du Centre, Charles-Antoine Baudry combattit avec Charette qui le fit son major-général. Il fut l'un des signataires du Traité de la Jaunais en 1795. A la reprise des hostilités, il combattit de nouveau sous Charette et de Suzannet, déposa les armes sous Napoléon Ier, et les reprit en 1815 ; il assista aux combats d'Aizenay et de Rocheservière. II avait voté l'adresse au Roi en 1814. Sa Majesté lui donna la croix de chevalier de saint Louis et une épée d'honneur. Il mourut à la Pinsonnière le 15 mai 1820, à l'âge de 69 ans.

Charles-Antoine Baudry était un brave officier qui, par sa popularité dans le pays de la Boissière, rendit de grands services à la cause royale. Il voulut qu'on l'enterrât avec ses armes et qu'on gravât ses titres sur sa tombe. Assistaient à sa sépulture : Edouard de Sapinaud et Xavier-Esprit de Mauclerc, ses cousins.

Il laissa de son mariage un fils : Alphonse Baudry, né en 1791 au château de la Pinsonnière, et qui eut pour parrain Charles-Bonaventure Lebœuf de la Noue et pour marraine Anne-Françoise-Hyacinthe de Goulaine, veuve d’Esprit Baudry d’Asson de Laudelière. Accompagné d'un certain nombre d'habitants de la Boissière, il combattit pour la cause du Roi en 1815 et assista avec son père aux combats d'Aizenay et de Rocheservière. Il mourut célibataire à la Pinsonnière le 24 août 1826, à l'âge de 38 ans, et fut enterré en présence de Charles-Lubin Baudry d'Asson, Esprit de Germond, Charles et Henri de Germond, ses cousins. Par testament en date du 25 mai 1826, il donna tous ses biens à ses cousins-germains, Henri et Charles Guignard de Germond, qui vinrent habiter la Pinsonnière. La famille Guignard de Germond est originaire des Deux-Sèvres. Voici les renseignements que nous avons pu nous procurer :

1560. - Suzanne de Germond épouse Guy Achard.

1619. - Renée Guignard, fille de René, escuier seigneur de la Salle, épouse Jacob Acquet, seigneur de Bort et des Champs.

Sous Louis XIV, on trouve Jacques Guignard, sieur de la Salle-Guibert, commune des Tessonnières, élection de Poitiers, près Parthenay. Il avait un frère et des sœurs. Le 11 mars 1669, sur pièces nouvelles produites, cette famille est maintenue noble avec les armes suivantes : "de sable à trois chevrons d'argent chargés d'hermines." Alexandre Guignard de Germond, chevalier seigneur dudit lieu, se marie à Geneviève Bouchet, née vers 1683, fille d’Anthoine Bouchet et de Marie Achard. Elle était veuve en 1726, époque à laquelle elle se remarie. Morte en 1764.

1731. - Demoiselle N. Guichard de la Salle épouse Joseph Duchesne, sieur de Vauvert, et n'eurent pas d'enfants.

1758. - René-Pierre Guignard de Germond, seigneur de la Salle-Guibert, assiste à la convocation de la noblesse du Poitou. Il épousa Marie-Geneviève Roy, qui, devenue veuve, habitait à Parthenay, dans le faubourg Saint-Jacques. Ils laissèrent deux fils :

1° Jean-Baptiste René, qui habita. la Salle-Guibert, se maria à …… dont un fils : Jean-Baptiste-Désiré, ancien officier de marine, qui épousa Anne-Marie-Yolande de Baudry d'Asson, fille de Gabriel Baudry d'Asson de Brachain, dont il eut un fils : Charles Guignard de Germond, qui épousa Esther de Prévost de Sanzac, fille de Jacques Timolin, marquis de la Vauzelle, et de Françoise-Monique Destignes, dont les descendants doivent habiter dans la Charente, du côté de Confolens ; et une fille :

Marie-Yolande-Jeanne Guignard, qui épousa, le 14 juillet 1846, François de la Vauzelle, mort au Puy-Rattier au mois de juillet 1851, laissant deux filles : Marie-Marguerite-Jeanne Rachel, née le 14 juin 1847, et Anne-Marie-Ernestine Blanche, née le 29 septembre 1848.

2° Philippe Guignard de Germond, né le 29 février 1764, épousa, le 29 messidor an V (1797), à Dompierre-sous-la-Roche, Hyacinthe-Henriette Aimée de Baudry d'Asson de Laudelière, âgée de 25 ans, fille de Charles-Marie-Esprit-Nicolas Baudry d'Asson, seigneur de Laudelière, et de feue Marie-Charlotte Gagnard. Après son mariage, M. Philippe de Germond qui, auparavant, habitait la Salle-Guibert, commune des Tessonnières, canton de Voltaire, cy-devant Saint-Loup, vint se fixer au château de Beaumanoir, propriété de son beau-père, près Boulogne. Ils laissèrent pour enfants :

1° Esprit Guignard, qui se remaria avec une demoiselle de Boischevalier de Legé, dont deux filles, l'une mariée à ……

2° Zoé de Germond, morte célibataire au château de Beaumanoir.

3° Armand de Germond, mort à 20 ans au service militaire.

4° Charles-Henri de Germond, mort célibataire au logis de la Pinsonnière, le 5 septembre 1846, à l'âge de 46 ans. En 1832, il avait embrassé avec ardeur la cause d'Henri V. II prit part au combat de Saint-Aubin, fut pris peu après et emmené en prison à la Roche-sur-Yon.

5° Henri-Joseph de Germond, comme son frère, prit part au soulèvement de 1832 et fut emmené en prison à la Roche. Le 15 février 1849, il épousa Rosalie-Henriette Fontenit. M. Henri de Germond est mort le 11 octobre 1882. De leur mariage sont issues :

1° Henriette-Hyacinthe, née à la Pinsonnière, le 10 mars 1850, qui, le 18 juin 1867, a épousé Jean-Baptiste Mérand, notaire, mort le 28 janvier 1883, dont : Charles-Henri-Jean-Baptiste, né le 17 décembre 1873.

2° Julie-Apolline-Marcelline, née le 15 mai 1856, qui, le 19 février 1878, a épousé Charles Cormerais, mort le 19 janvier 1888, et qui était le petit-fils d'un brave sergent de Charette, dont : Charles-Louis-Jules, né le 16 février 1879.

                

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PONT-LÉGER
      

Prenant la route qui conduit de la Boissière à Chavagnes-en-Paillers, après avoir fait quatre kilomètres, vous arrivez à un gros village situé sur les rives de la Grande Maine : c'est le Pont-Léger, Avant la Révolution il formait un petit bourg dépendant de la Boissière et était peuplé par quelques familles nobles et bourgeoises. Il y a quelques années on y voyait encore une chapelle dédiée à sainte Néomaye. Cette chapelle était desservie par un moine de Geneston, nommé temporairement et souvent renouvelé par la collégiale de Montaigu. Brûlée pendant la guerre de la Vendée ainsi que le presbytère et la plupart des maisons du village, cette chapelle tombait en ruines au commencement de ce siècle, et disparut totalement lors de la confection de la route. Les vieillards se la rappellent encore de nos jours et disent qu'elle renfermait une statue représentant sainte Catherine ou plutôt saint Néomaye. On baptisait et on enterrait dans ladite chapelle. Voici quelques actes extraits des registres paroissiaux :

1601. - Le 8e jour de septembre fut enterrée une petite garce (fille), laquelle était de Pont-Léger.

1616. - L'Église paroissiale de la Boissière ayant été souillée, on enterre dans la chapelle du Pont-Léger Marie Fonteneau.

1621. - Baptême de M. Julien Meschinaud, du Pont-Léger.

1622. - (17 novembre). Jean Millau, demeurant au bourg du Pont-Léger, âgé de dix ans, est enterré dans la chapelle du dit lieu, à cause des troupes qui estoient au païs.

1626. - Une femme se confesse en la chapelle et y communie.

1628. - Les familles bourgeoises Bousseau, RecoquilIon et Meschinaud habitent à cette époque le Pont-Léger.

1672. - Une femme et un enfant sont enterrés dans la chapelle.

1686. - Jean Espaulais, décédé au Pont-Léger en maladie contagieuse, est également enterré dans la chapelle.

1782. - Mariage dans la chapelle de Pont-Léger de Jean-François Marteau, maréchal-taillandier, avec Marie Augereau, de la paroisse de Saint-Jean-de-Montaigu. Signent à l'acte : Abbé Buor de la Jousselinière, Even, curé de la Boissière. Ce Marteau devint l'agent municipal de la Boissière pendant la Révolution.

 

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PUY DORÉ

Auprès du bourg de la Boissière, sur la gauche de la route qui relie les deux routes de Montaigu et de Treize-Septiers, on aperçoit une métairie appelée Puydoré, appartenant aujourd'hui à M. Douillard, juge de paix à Montaigu. Autrefois cette ferme était un lieu noble, habitée par un seigneur qui rendait hommage au baron de Montaigu. Non loin de là on voyait encore, au commencement de ce siècle, les ruines d'une chapelle appelée chapelle de Puydoré.

Malgré toutes nos recherches, nous n'avons pu trouver la liste suivie des différents possesseurs de cette maison noble. Elle appartient aux la Roche-Saint-André, puis aux de Gazeau, seigneurs de la Boissière. Par le mariage de Madeleine-Louise Gazeau de la Boissière avec AIexandre-Louis Buor, chevalier, seigneur de la Jousselinière (paroisse de Chaillé-les-Ormeaux), elle passa dans la famille des de Buor. Quelques années avant la Révolution, ce dernier la vendit à Mme de Goulaine, épouse de M. Baudry d'Asson de Puyraveau.

Mme de Goulaine étant venue à mourir, laissa cinq héritiers. Deux étaient présumés émigrés, et deux autres, M. de Puyraveau et sa sœur, Mme de Germond, étaient hostiles à la République. Seule, Yolande Baudry d'Asson, mariée en premières noces à Servanteau de l'Echasserie, était en mesure de conserver les biens de sa famille. Aussi bien, lorsque la Nation s'empara de ces biens et les mit en vente, Yolande Baudry, devenue, par un second mariage, Mme Simondes, acquit-elle, le 8 vendémiaire de l'an V, les deux cinquièmes parties revenantes aux deux émigrés dans le domaine de Puydoré et dans quelques autres biens. Presque aussitôt, elle revendit cette propriété à un particulier de Nantes qui ne put payer. A nouveau la Nation confisqua le domaine et le vendit.

Le 15 ventôse an X, la dame Simondes, son frère, M. de Puyraveau et sa sœur, Mme de Germond, firent entre eux le partage des biens de leur mère, par accommodement. Puydoré, quoique vendu, fut attribué à Mme Simondes, mais sans aucune charge. M. de Puyraveau prit à son compte les dettes de leur mère.

Une rente de 66 boisseaux de blé et de seigle était due, sur cette propriété, à M. Charles de la Roche-Saint-André de la Gatière (paroisse de Chambretaud). Il la tenait de Mme de la Roche-Saint-André, femme Robineau. Les Baudry refusèrent de la payer, disant qu'ils l'ignoraient quand ils avaient acheté Puydoré. De là procès. Les Baudry d'Asson perdirent à Montaigu et à Poitiers, et obtinrent gain de cause le 25 avril 1806.

 

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PUYRAVEAU
      

Près du bourg de la Boissière, sur la route des Landes-Genusson, à gauche, on aperçoit un village perché sur un petit monticule ; c'est Puyraveau. Habité aujourd’hui par plusieurs petits propriétaires, ce village a remplacé un antique manoir dont il ne reste à peu près plus aucun vestige. Un étang desséché, quelques ruines, voilà tout ce qui peut attirer les regards du visiteur.

Avant la Révolution, Puyraveau était un fief dépendant de la seigneurie de Preuilly (en Chavagnes-en-Paillers), tenu à hommage-lige. Ses premiers possesseurs connus furent les seigneurs de Preuilly.

1420. - Jean Bertrand épouse Guillemette de Preuille et s'en déclare possesseur.

1455. - Pierre Bertrand, fils du précédent, échange, le 20 mars 1455, l'hébergement de Puyraveau, paroisse de la Boissière, pour lui et ses frères et sœurs.

1633. - Philippe Espinasseau, écuyer seigneur de Puyraveau. Il épousa Marie Charbonneau, demeurant au Chaisne, paroisse de la Bruffière, où se fit le mariage. De cette alliance naquirent :

1° en 1635, un fils qui eut pour parrain Charles de Romagne, écuyer seigneur de la Rigournerie, et pour marraine Renée Recoquillon.

2° en 1636, un autre fils, Philippe Espinasseau qui eut pour parrain Charles de la Prinière, écuyer seigneur de Roblinière, et pour marraine demoiselle Marguerite Bourguilleau de la Bruffière.

3° Marie Espinasseau, qui eut pour parrain Pierre de la Roche, écuyer seigneur des Ganuchères, et pour marraine Rose Meschinaud, épouse de M. Charbonneau de Fortécuyère. - Le 30 janvier 1658, elle épousa Louis-Pierre Gazeau, seigneur de la Brandannière, la Couperie, le Ligneron, fils de Pierre Gazeau, seigneur de la Couperie et des Nouhes, et de demoiselle Claude Guérin, et lui porta en dot la terre de Puyraveau.

Les de Gazeau furent maintenus nobles par sentence du 7 juillet 1660, rendue par M. Rouillé du Coudray, et par sentence du 16 juin 1670 avec les armes suivantes : "d'argent au chevron de gueules accompagné de trois trèfles de sinople."

Louis-Pierre Gazeau assista aux bans de 1690 et 1691. De son mariage avec Marie Espinasseau, il eut deux enfants : Marie et Louis, morts en bas âge. Devenu veuf, il se remaria, vers 1670, avec demoiselle Aspasie-Gabrielle-Berthe Bertrand, fille de René Bertrand, écuyer, seigneur de Saint-Fulgent, et de Suzanne Boussiron. Elle mourut le 7 janvier 1691, et fut enterrée dans l'église de la Boissière, où on voit encore sa tombe. De ce second mariage sont issus plusieurs enfants, savoir :

1° Deux enfants morts en bas âge.

3° Louise, qui épousa, vers 1700, Gabriel Baudry, écuyer, seigneur de la Burcerie, fils de Gabriel Baudry et de Marguerite Pichot, dont plusieurs enfants.

4° Renée-Charlotte Gazeau, qui, le 18 septembre 1702, épousa Louis-Germon de Rorthais, seigneur de Saint-Hilaire de la Rochette, de la paroisse de Remouillé. Signent : Gabriel-Martial Charbonneau, J.-B.-Calixte de Rorthais, Mathurin de la Rochefoucauld.

5° Jean-Baptiste-René Gazeau, seigneur de la Brandannière, qui se maria avec Marie de Gibot et habita avec elle le château de Puyraveau. Elle mourut en 1688, et fut enterrée dans l'église, en présence de Louis Gazeau, son beau-père, et d’Esprit Baudry, son voisin. De ce premier mariage, Jean-Baptiste Gazeau eut un fils, mort en 1680 en bas âge, et deux filles : Renée-Marguerite-Gabrielle, née en 1788, qui eut pour parrain : Gabriel Charbonneau de Fortécuyère, bachelier de Sorbonne, et qui se maria à un Baudry d'Asson, comme nous le verrons plus loin.

Madeleine-Louise Gazeau, qui épousa, le 23 février 1705, Alexandre-Louis Buor, chevalier, seigneur de la Jousselinière, l'Eraudière, et lui porta la terre de la Couperie. Jean-Baptiste Gazeau se maria en secondes noces avec Céleste de Rorthais, dont il n'eut pas postérité. Il mourut le 11 février 1696, à l'âge de 42 ans, et fut enterré en l'église au bord des balustres. Sur sa tombe, on dit qu'il était fondateur de ladite église de la Boissière.

6° Pierre-Louis Gazeau, chevalier, seigneur du Ligneron, de la Sauvagère, et par la mort de René, seigneur de la Brandannière, épousa, vers 1693, Madeleine-Hélène Victoire Bertrand, dame de Grand-Ry, fille aînée et principale héritière de René Bertrand, baron de Saint-Fulgent, et de Marie Loiseau. Il mourut à Montaigu, le 15 mars 1703, après avoir reçu tous les sacrements en présence d'un grand concours de peuple.

De son mariage, il laissa plusieurs enfants, savoir :

1° Louis-Gabriel Gazeau, né en 1694, qui devint seigneur de Saint-Fulgent et se rendit célèbre par le meurtre qu'il commit sur la personne de M. de Montsorbier, seigneur de la Brallière, en Boulogne, au château de la Rabatelière, le 23 octobre 1719. (Voir Echos du Bocage Vendéen, 5e année, p. 102). Sa terre de Saint-Fulgent fut saisie et vendue en 1720. Lui-même vendit son autre terre de la Sauvagère, paroisse de la Chapelle-Largeau, le 17 janvier 1728.

Louis-Gabriel épousa Louise-Sophie de Bonnestat dont il n'eut qu'une fille : Mélanie-Sophie-Marie-Françoise, qui épousa Joseph Gazeau de la Brandannière, son cousin germain. Elle testa le 1er octobre 1730.

2° Marie-Florence Gazeau, née en 1697, qui eut pour parrain vénérable et discret Messire Jean-Armand-Charbonneau, chevalier, seigneur de la Fortécuyère, et pour marraine dame Gabrielle-Florence Gazeau, dame du Breuil de la Rochefoucauld. Elle épousa Louis-Hercule-Mériadec Mercier de Marigny, chevalier de Saint-Louis, mestre de camp de cavalerie, en 1724, dont un fils et deux filles religieuses.

3° Bonne-Bénigne Gazeau, née en 1699, qui eut pour parrain Alexis Charbonneau, seigneur de l'Echasserie de Saint-Symphorien, et pour marraine demoiselle Marie-Bénigne-Bertrand de Rue.

4° René-Joseph, né en 1700.

5° Eugène-Victor Gazeau, qui épousa N... de la Jarrye et en eut deux fils : 1° Jacques-Victor, marié à N… de Bruc de la Morandie dont deux enfants : Jean-Victor et Jacquette-Eulalie-Sophie ; 2° Joseph, marié à sa cousine germaine dont nous avons parlé.

6° Claire-Louise Gazeau, née en 1702, qui eut pour parrain Louis Gazeau, seigneur de la Couperie, et pour marraine Renée-Charlotte Gazeau de Rorthais.

7° Madeleine-Marie-Victoire, qui épousa en deuxièmes noces Joseph-Alexandre Gourdon, seigneur de l'Achenault.

Le 7 février 1701, Charles-Esprit Baudry d'Asson, chevalier, seigneur de Laudelière (en Boulogne), fils de M. Charles Baudry, chevalier, seigneur de Grezée (en les Essarts) et de feue dame Anne de Jouleau (ou Anne Jointeau), épouse demoiselle Renée-Gabrielle Gazeau, fille de feu René Gazeau de la Brandannière et de Marie de Gibot. Signent aux registres : les Baudry, les Gazeau, les Gassion, les Le Maignen, De Lescure, les Bertrand, les Gibot.

Peu après ce mariage, les Gazeau disparaissent de la Boissière pour aller habiter le château de Beaumanoir (en Boulogne) et diverses autres localités ; les Baudry d'Asson deviennent propriétaires de Puyraveau.

De ce mariage naquirent :

1702. - Esprit-Jean-Charles Baudry, qui eut pour parrain Charles Baudry de Grezée, son grand-père. Signent : Louis Gazeau de la Brandannière, trisaïeul de l'enfant, Guy-Louis Baudry de la Rondardière.

Cet enfant mourut en 1706.

1703. - Renée-Gabrielle, qui eut pour parrain René-Louis Gibot, chevalier, seigneur des Moulinières, et pour marraine Gabrielle Baudry d'Asson. Signent aux registres : Charles de Gassion, Madeleine-Louise Gazeau, Renée de Gassion, Charles Surineau de la Touche, Marguerite-Gabrielle Gazeau, Pierre de Gibot.

1704. - Rose-Céleste Baudry, qui eut pour parrain Antoine Baudry, seigneur de Counineau (en Saint-Martin-Lars), capitaine des grenadiers au régiment de Cata..., et pour marraine dame Anne-Renée Baudry d'Asson.

1706. - Charles-Victor-Esprit, qui eut pour parrain Charles Baudry d'Asson, écuyer, seigneur de Grezée, son grand-père, et pour marraine demoiselle Marguerite Gazeau. Un de Buor signe à l'acte.

1707. - René-Esprit Baudry, chevalier, seigneur de Laudelière, Beaumanoir, la Boissière-de-Montaigu, mort avant le 28 décembre 1767. Il épousa, vers 1740, Anne-Françoise-Hyacinthe de Goulaine, fille de Louis-Samuel et de Marguerite de Chiré, dont :

1745. - Charlotte-Esprit-Françoise, qui eut pour parrain Esprit-Charles Baudry, chevalier, seigneur de Grezée, et pour marraine dame Marguerite Descars. Signent aux registres : Guy-François Suzannet, Marguerite-Françoise Descars, - Thérèse Descars. Cette fille mourut à 5 ans.

1747. - Charles-Marie-Esprit-Nicolas, qui eut pour parrain Jacques, marquis de Goulaine, et pour marraine demoiselle Marguerite Baudry d'Asson de Grezée. Il épousa Gabriel de Gaignard, qui lui apporta en dot les fiefs et seigneuries de la Macquairière, la Raffinière, la Coussais, Boilardrie et autres lieux. De ce mariage naquit une fille : Hyacinthe-Henriette Baudry, qui épousa Philippe Guignard de Germond, dont plusieurs enfants.

Devenu veuf, Charles-Marie Baudry se remaria, le 19 Brumaire an IX, avec Céleste-Marie-Marguerite-Louise Buor-Jousselinière, demeurant à l'Eraudière, commune de Dompierre-sur-Yon. Signe au mariage : J.-L. Charette de la Colinière. Il habitait tantôt le château de Laudelière, tantôt celui de Beaumanoir.

1748. - Yolande-Marie-Anne Baudry, qui eut pour parrain Esprit-René Baudry, et pour marraine Yolande de Goulaine.

Le 3 septembre 1773, elle épousa Charles-Augustin Servanteau, chevau-léger du Roi, seigneur de l'Echasserie, des châtellenies de Coëx et l'Audardière, la Clergie, seigneuries de la Motte du Fenouiller, le Périer, la Belle-Chaussée, Lauvrenière et autres lieux, fils mineur de feu haut et puissant seigneur messire André-Benoît-Charles Servanteau, et de haute et puissante dame Renée-Marie-Thérèse Surineau de la Muzanchère. (Nous donnerons plus de détails dans la notice sur Saint-Symphorien). Devenue veuve, Yolande Baudry se remaria avec M. Pierre Simondes et alla habiter Apremont, puis Nantes.

1749. - Jacques-Gabriel Baudry, qui eut pour parrain Charles-Laurent Descars, chevalier, seigneur des Loges, lieutenant provincial d'artillerie, chevalier de Saint-Louis, et pour marraine Dame Marie-Jeanne Mesnard de Sainte-Flaive, épouse de M. de Grezée. - Il épousa, le 22 avril 1777, par contrat passé par Giraudière, notaire à Luçon, demoiselle Charlotte-Aimée de Mauras. Avant la Révolution, il servait dans les gardes du corps du Roi : ayant émigré, il a fait la campagne de 1792 dans la compagnie de Luxembourg. Il a laissé de son épouse :

1° Charles Lubin, grand-père du député de la Vendée.

2° Henriette-Charlotte, née le 29 juillet 1785, mariée, à son retour de l'émigration, à Benjamin-Bonaventure de Maynard.

3° Madour, né le 19 septembre 1790, officier, mort en 1812, dans la campagne de Russie.

Charles-Antoine-René, écuyer, seigneur de Puyravault, comparut par procureur à l'assemblée de la noblesse tenue à Poitiers en 1789.

Samuel Baudry, dit l'abbé de Beaumanoir, faisait partie du chapitre de la cathédrale de Luçon au moment de la Révolution.

1755. - Alphonse-René, né en 1755, garde du corps du Roi, comparut par procureur à l'assemblée de la noblesse de 1789, émigra et fit la campagne de 1792, dans les gardes du Roi, compagnie de Luxembourg. Il épousa, vers 1780, N. Buor, fille de Louis-Alexandre, chevalier, seigneur de la Jousselinière, et de Marie-Céleste Robineau.

 

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LA RASLIÈRE

C'est une antique gentilhommière, située à quelques kilomètres de la Boissière, sur la route de Chavagnes-en-Paillers. Un écusson aux armes effacées, une immense cheminée, une pierre tombale située dans l'ancienne cuisine et dont on ne peut déchiffrer l'inscription, trois belles terrasses superposées allant jusqu'au ruisseau de la Lignée, un corps de bâtiment couvert en ardoises, tout indique que cette demeure fut autrefois importante. S'il faut en croire la tradition, ce château fut longtemps le séjour d'une famille protestante. Ce qui le prouverait, c'est que le nom de, ses propriétaires ne paraît presque jamais dans les actes de catholicité de l'époque. Cependant, il est à croire qu'à partir du XVIIe siècle les seigneurs dudit lieu s'étaient faits catholiques. Les quelques actes suivants, extraits des registres paroissiaux, en seraient la preuve.

1605. - Sépulture de Mathurin Marchant, décédé à la Raslière, homme fort regretté.
1608. - On disait alors la cour de la Raslière.
1640. - Dame Marie Guérin, demeurant en la maison noble de la Raslière.
1655. - M. Jacques Guérin, sieur des Villates, est enterré dans l'église de la Boissière.

Au moment de la Révolution, la Raslière appartenait à la famille Charbonneau de Fortécuyère. Elle passa par mariage entre les mains de M. Sorin, puis de M. Chabrol, son gendre, puis par son mariage avec une fille de ce dernier, M. Trastour en devint propriétaire et l'est encore actuellement.
Toute une famille Boexon est dite seigneur des Raslières. Vers 1700 ou 1720, la famille Bruneau, de la Rabastelière, est dite aussi posséder la Raslière ; en 1750, un Joseph Rouault est dit seigneur des Raslières, mais il y a plusieurs Raillères. Une famille Lejay est dite aussi seigneur des Raillères.

                

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VILLENEUVE

A trois kilomètres du bourg de la Boissière, sur la gauche, en se rendant à Bazoges-en-Paillers, on aperçoit un village appelé Villeneuve. Non loin de là, dans un champ qui borde la route, l'œil découvre un amas de pierres sur un petit monticule : c'est tout ce qui reste de l'ancien logis appelé aussi Villeneuve. Cette modeste habitation appartenait avant la Révolution à la famille de Vaugiraud qui, depuis des siècles, s'était fixée dans la contrée. II est même à croire que les de Vaugiraud de Villeneuve étaient une branche de ceux de Logerie, ou de Lorthais, paroisse de Bazoges-en-Paillers, ou bien des autres de Vaugiraud de Rosnay, si célèbres dans l'histoire de la marine vendéenne. Quoi qu'il en soit, nous allons donner les quelques renseignements trouvés dans les registres paroissiaux de la Boissière.

1620. - N. de Vaugiraud, sieur de Villeneuve. Il fut enterré dans l'église de la Boissière.
1617. - Baptême de N. Meschinau, fils de N. Meschinau, écuyer, et de demoiselle Gabrielle de Vaugiraud, sieur et dame du Plessis.
1710. - Baptême de Céleste de Vaugiraud, fille de Pierre de Vaugiraud, seigneur de Logerie, et de Marie-Rose Desnoe.
1712. - Baptême de François-René-Joseph, fils des mêmes. Parrain : M. François le Maignen, seigneur de Boivignaud. Marraine : Dame Renée-Gabrielle Gazeau de Grezée d'Asson. Signe aussi : dame Marie-Gabrielle de Villeneuve.
1729. - Honorable homme Pierre-René Gabriel de Vaugiraud fait l'office de parrain.
1787,- Sépulture de Marie-Magdeleine-Thérèse de Vaugiraud de Vauzay, veuve d'écuyer Charles-Auguste de Tinguy, décédée à la Grandinière (proche Villeneuve), âgée d'environ 84 ans, en présence d'écuyer Pierre-Eusèbe de Vaugiraud, seigneur de la Jaumarière, et de Auguste, chevalier de Vaugiraud, ses neveux.

Au XVIe siècle, une chapellenie était à leur présentation ; au XVIIe ils nommaient aussi à la chapelle de sainte Agathe.

L. Raballand,          curé de la Boissière-de-Montaigu.
E. Fièvre,               ancien vicaire de la Boissière-de-Montaigu.

 

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MAISON NOBLE DE PUYRAVEAU

Notes supplémentaires

De la famille Bertrand, la terre de Puyraveau passa, au XVIe siècle, dans celle des Chabot, branche du Chaigneau :

"Léon Chabot, écuyer, seigneur de Puyraveau, fils de Antoine Chabot, écuyer, seigneur du Chaigneau, et de Catherine Riboteau, fit, le 31 août 1557, avec son frère ainé, Christophe, le partage de ses droits dans la succession immobilière de leurs père et mère défunts. Il servit, la même année, dans la compagnie du prince de la Roche-sur-Yon, et le 7 juin 1565, il fut nommé lieutenant du château de cette ville. Ce fut en cette qualité qu'il protégea les habitants de Venansault, en 1575, ce qui lui valut de leur part une lettre d'attestation qui a été conservée. Il dut avoir un fils, nommé Philippe, car nous trouvons un Philippe Chabot, écuyer, seigneur de Puyraveau, lequel reçut l'autorisation de Claude de la Trémoille, le 13 février 1604, de fortifier Puyraveau, paroisse de la Boissière."
(Dictionnaire des familles du Poitou, 2e édition, t. II, p. 190).

Au moment du dernier tirage de cette notice, aussi fouillée qu'intéressante, nous découvrons aux Archives de la Vendée un document en langue espagnole qui ajoute une particularité à la biographie du chef vendéen, Charles-Antoine Baudry de Puyravault. Après la Révolution de Fructidor, il dut s'expatrier en Espagne avec son parent, M. Charles-Alexis Beufvier de la Sécherie, de Saint-Philbert-de-Bouaine, comme il appert des deux certificats qu'ils remirent, à leur retour en France, à l'autorité départementale de la Vendée.
Voici l'attestation délivrée à M. Baudry d'Asson par l'alcade d'Irun :

"El lizenciado Dn Juan Esteban de Iparraguirre, abogado de los reales consefos, teniente Alcade y Juez ordinario, en ausencia deI proprietario de esta universidad de Irun que es en la mui noble y mui feal provincia de Guipuscoa, del obispado de Pamplona su termino y jurisdicion por el Rey nuestro senor. (Que Dios que,)
Certifico que Carlo Antonio Baudri, domiciliado en la communidad de la Boissière, canton de Montaigu, departemento de la Bendie, se presento en esta universidad, el dia doce de octubre de esta ano a consequencia de la ley del diez y nueve Fructidor, con pasaporte de aquella nacion, sudata quatro de vendimiaire ano sexto de la Republica, y que desde entonces a permanendo y subsiste, en esta dicha universidad con el mismo pasaporte que me a exibido original ; y por quanta me a pedido documento que acredite lo que ha expuesto, doi la presente firmada de mi mano en esta dicha universidad de Irun, a veinte y ocho de noviembre de mil sete cientos novento y siete."

Dom Jean Etienne de Iparraguire, licencié, avocat au Conseil royal, adjoint au maire et juge ordinaire, en l'absence du titulaire de cette université (ordre des avocats) de Irun, qui se trouve dans la très noble et très fidèle province de Guipuscoa. évêché de Pampelune, dans sa circonscription et juridiction, par le Roi notre seigneur. (Que Dieu garde.)
Certifie que Charles-Antoine Baudry, domicilié dans la commune de la Boissière, canton de Montaigu, département de la Vendée, s'est présenté dans cette université, le douze octobre de cette année, en vertu de la loi du dix-neuf Fructidor, avec un passeport de ladite nation (commune ou département) daté du quatre Vendémiaire, an VI de la République, et que depuis ce temps il est resté et a vécu dans cette université, avec le même passeport dont il m'a montré l'original ; et c'est parce qu'il m'a demandé un document qui accrédite ce que j'ai exposé ci-dessus que je donne le présent certificat signé de ma main, dans cette dite université d’Irun, le vingt-huit novembre mil sept cent quatre-vingt-dix-sept.

Le présent certificat fut légalisé à Madrid, par le consul de la République française.

 

 

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Notes et références

[1] Le temps et l'usage peuvent modifier la valeur des mots au point de donner à certains termes, qui n'avaient dans l'origine rien que de convenable, un sens grossier et déshonnête. C'est ainsi que le susdit registre des sépultures porte tel jour a esté enterrée la garce d'un tel. Le mot revient assez fréquemment de 1605 à 1608. On n'y voyait alors que le féminin de gars et le synonyme de fille. L'orthographe de quelques dénominations de lieux se modifie de même avec le temps : La Supplisière, métairie de la paroisse. en 1602, devient en 1617 la Sulpillière, plus tard la Spillière comme on écrit aujourd'hui.

[2] Échos du Bocage vendéen, année 1885, n° 14.
Il nous faudrait certes d'autres preuves que l'inscription pieuse de ces quelques textes de saint Paul, faite par M. de Mauclerc, sur les parois de son abri portatif pour nous faire admettre, avec les Échos du Bocage vendéen, la perpétuité du culte du grand Apôtre au château d'Asson, quelle que soit l'origine de sa dénomination.

[3] Beauchet-Filleau, art. Baudry de Saint-Gilles d'Asson.


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