Marguerite de Montaigu (v.1189-1241)
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Marguerite de Montaigu est née vers 1189. Son père était Brient II de Commequiers (1150-1226), et seigneur de Montaigu étant lui-même fils de Maurice II de Montaigu (v.1120-1202) et d’Héloïse (Elvis) de la Garnache. Sa mère était Agnès Guarat de Belleville (v.1160-1213). Vers 1205 Marguerite de Montaigu épousa Hugues de Thouars (1156-1230), puis en 1236 Pierre Mauclerc (v.1187-1250), alors régent de Bretagne. Elle mourut à la fin de l’année 1241.
Les données que l’on a sur sa vie sont limitées et proviennent surtout d’une charte de fondation (donations) du prieuré des Brouzils1 ainsi que d’une charte de 1241 en faveur de l’Aumônerie-Hôpital de Montaigu2, et, marginalement, de ce que l’on sait de ses deux époux successifs.
Marguerite de Montaigu3, petite fille de Maurice II de Montaigu,
dans la succession, un peu incertaine, des premiers seigneurs de Montaigu.
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Hugues de Thouars, le premier époux de Marguerite de Montaigu, s’est trouvé directement impliqué dans le conflit opposant les Plantagenets, devenus aussi rois d’Angleterre et ducs d’Aquitaine, aux Capétiens devenus deux siècles plus tôt rois "des Francs" puis à partir de 1204 rois "de France"4. Les seigneurs de Thouars et leur famille ont été le plus souvent dans le camp des Plantagenets et, sauf durant la période 1204-1206, c’est contraints et forcés qu’ils se rallièrent momentanément au Capétien Philippe Auguste, roi de 1180 à 1223. De nouveau en février 1214 et comme la plupart des seigneurs du Poitou, Hugues de Thouars rejoignit Jean sans Terre lorsque celui-ci débarqua à la Rochelle pour s’opposer à Philippe-Auguste. Mais il fut battu en juillet suivant et Hugues de Thouars fut fait prisonnier. Pour obtenir sa liberté, il dut encore une fois se rallier au roi de France et suivre ses armées envoyées combattre les cathares. Cependant, après la mort du roi Louis VIII en 1226, il se rallia à ceux qui entrèrent en révolte contre l’autorité royale, mais dut de nouveau se soumettre en 1229. Il mourut dans les mois suivants.
Les mouvances des Plantagenets et des Capétiens
au temps de Marguerite de Montaigu5.
Quand en 1215 Hugues de Thouars revint de captivité, en remerciement son épouse Marguerite de Montaigu fit construire une chapelle dans le pourpris et cimetière de l’Aumônerie-Hôpital de Montaigu, que ses ancêtres avait fait édifier environ un siècle plus tôt dans le faubourg Saint-Jacques. Une chapelle qu’elle mit sous le vocable de saint Léonard, le patron des captifs.
Au début du XXIe siècle, il en subsiste le porche qui, après avoir survécu aux modifications de l’hôpital au début des années 1700, fut intégré dans les constructions du nouvel hôpital de 1906 et enfin, quand ce dernier disparut à son tour vers 1980, il fut démonté pour être installé dans l’enceinte de son ancien château, près de la mairie de Montaigu.
En 2016, le porche de la chapelle Saint-Léonard dont Marguerite de Montaigu
dota en 1215 l’Hôpital-Aumônerie de Montaigu.
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En 1236 Marguerite de Montaigu se remaria avec Pierre de Dreux, dit aussi Pierre Mauclerc puis Pierre de Braine (1187-1250)6. Celui-ci était veuf de la duchesse Alix de Bretagne (1200-1221) la fille et héritière de la duchesse Constance II de Bretagne (1161-1201), et depuis régent ("baillistre") du duché. Une charge qu’il assuma jusqu’en 1237, année de la majorité de leur fils, le duc Jean Ier (1217-1286) de Bretagne.
Comme Hugues de Thouars, Pierre Mauclerc fut régulièrement opposé au roi de France auquel il dut cependant lui aussi se soumettre en 1234, après un conflit en cours depuis 1226.
Puis en 1239-1240, il participa à une croisade plus ou moins avortée, connue sous le nom de "croisade des barons". Peu après son retour de Palestine7 à la fin de l’année suivante Marguerite de Montaigu mourut le mercredi 26 novembre 1241, ayant fait "à l’article de la mort, en présence et avec l’avis de notre très cher mari Pierre de Braine", de nouvelles donations à l’Aumônerie-Hôpital de Montaigu2.
Marguerite de Montaigu n’ayant pas laissé d’enfant vivant, les droits lui venant de son père échurent à son neveu, Maurice IV de Montaigu (1215-1297), puis aux descendants de celui-ci, parmi lesquels on compte Jeanne de Belleville (v.1300-1359), son arrière-petite-fille, restée célèbre pour sa vie tragique et mouvementée de "veuve courageuse et justicière"8.
Sceaux de Marguerite de Montaigu (largeur : 5 cm)9 :
- l’un, a priori, d’avant la mort d’Hugues de Thouars en 1230
(transcription : "+S:M:DNE DE MOTAGV:") ;
- l’autre de 1239, sur une reconnaissance du caractère viager
d’une rente royale de 200 livres tournois à percevoir sur la prévôté de la Rochelle.
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Notes, sources et références…
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 "Charte de fondation du prieuré de Brouzils", Bibliothèque de l'école des chartes, année 1893, vol. 54, n°1, p. 206-207.
2 Mignen (Gustave), Chartes de Fondations pour l'Aumônerie-Hôpital de Montaigu (Bas-Poitou), 1904, p. 5-17.
3 Avec un sceau de Marguerite, dame de Montaigu provenant des Archives de Tours (D 3705, catalogue Eygun).
4 Henri Plantagenet (1133-1189), duc d’Anjou, avait hérité de sa mère Mathilde du duché de Normandie et du trône d’Angleterre, auxquels s’ajoutèrent en 1152 les possessions de son épouse Aliénor d’Aquitaine (v.1124-1204). Leur fils et successeur, Richard Cœur de Lion (1157-1199), a laissé dans la littérature des poèmes écrits en occitan, sa langue maternelle. A sa mort l’héritage échut à son frère, Jean sans Terre (1166-1216), qui fut tout au long de son règne en conflit avec le Capétien Philippe-Auguste. (1165-1223).
C’est en 987 que le "duc des Francs" Hugues Capet, premier Capétien, se fit nommer "roi des Francs" au détriment des derniers Carolingiens, titre que Philippe-Auguste remplacera (1165-1223) à partir de 1204 par le titre de "roi de France".
5 Duby (Georges), Atlas historique, 1987, p. 141.
6 Si les noms "de Dreux" et "de Braine" se rapportent à des titres seigneuriaux d’origines familiales, celui de "Mauclerc" est un surnom aux origines controversées : venant de ce qu’il avait fait des études, ou venant de relations difficiles avec des membres du haut clergé du duché. Quant au titre de "duc Pierre Ier de Bretagne" seulement dû à son premier mariage, il est considéré en conséquence comme abusif, à plus forte raison pour celui de "duchesse de Bretagne" attribué parfois à Marguerite de Montaigu.
7 En 1248, Pierre Mauclerc repartit dans la 7e croisade dirigée par le roi de France Louis IX (saint Louis) afin de reprendre Jérusalem qui était tombée aux mains des musulmans en 1244. Il mourut de maladie en mai 1250 sur le bateau qui le ramenait d’Egypte.
8 Généalogie d’après Beauchet-Filleau (Henri) dans le Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, t. 1, 1891, p. 426-428 ; et à partir de Mignen (Gustave), Chartes de Fondations pour l'Aumônerie-Hôpital de Montaigu (Bas-Poitou), et de Laronze (Georges), Montaigu, Ville d'histoire (IVe-XXe s.). Une généalogie présentant toujours une bonne part d’incertitude en particulier pour tout ce qui concerne le XIIe siècle et les siècles antérieurs.
9 Eygun (François), Sigillographie du Poitou, jusqu'en 1515, étude d'histoire provinciale sur les institutions, les arts et la civilisation, 1938, 555 p. (p. 209), et articles dans la Revue française d'héraldique et de sigillographie. On se fiera avec circonspection au Catalogue des sceaux du département des manuscrits du British Museum, de Walter de Gray Birch (1887, vol.1 – vol.2 – vol.3 – vol.4 – vol.5 – vol.6), et aux publications y prenant leurs sources.
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