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1434-1462

rappel : avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur.

 

Cette page est l'une de : Des débuts de Montaigu à la guerre de Cent ans (1000-1462), chapitre qui devrait être à terme constitué au moins des parties qui suivent, elles-mêmes susceptibles d’évoluer au fil du temps…

- 1000-1150 : les incertains premiers seigneurs de Montaigu
• 1174, 1182, 1241 : Maurice II de Montaigu, sa fille Marguerite, et les origines de la "maison hospitalière"
- XIIe-XIIIe siècles : Montaigu entre les Plantagenets et les Capétiens
• 1337-1359 : Jeanne de Belleville, "dame de Montaigu", veuve justicière et héroïne de romans (cf. ci-dessous)
• 1361-1372 : Jean 1er Harpedanne, un anglo-aquitain seigneur de Montaigu
• 1372-1434 : Jean II Harpedanne, un seigneur de Montaigu pro-Valois
- 1411 : Montaigu en révolte contre son seigneur
• 1434-1462 : les ambitions de Jean III Harpedanne, seigneur de Montaigu 
          (ci-dessous)
- 1447 : Nicolas Queyré, sénéchal de Montaigu, en procès contre Jean III Harpedanne

L'insertion de ces différentes parties ne se fera que progressivement. En cas d’utilisation de ces pages, y compris d’extraits, il va de soi qu'on en citera l’origine, l’auteur, et la date à laquelle elles ont été consultées. Enfin, toute remarque sur ce qu'elles contiennent (ou ne contiennent pas), sera la bienvenue (cf. "Contact").

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 P a g e   e n   C o n s t r u c t i o n


- 1434-1462 - Jean III Harpedanne : entre esprit de chevalerie et intéressement ? -

 
Jean III Harpedanne naquit en 1408. Il était le fils de Jean II Harpedanne et de sa seconde épouse, Jeanne de Mussidan. En mai 1428, il épousa Marguerite de Valois (1407-av.1458), fille naturelle de Charles VI et d’Odette de Champdivers, légitimée en janvier de la même année par son demi-frère le roi Charles VII. Ils eurent au moins quatre fils : Louis, Gilles, Jacques, Antoine ; et une fille : Marie. Devenu veuf, il se remaria en 1458 avec Jeanne de Blois dite Jeanne de Bretagne, car descendante du duc Jean III par la branche des Penthièvre. Il mourut après juin 1462.
A partir de Jean III, le patronyme Harpedanne fut de plus en plus délaissé au profit de celui de Belleville.

illustration 1

De 1361 à 1517, les Harpedanne dans la généalogie des seigneurs, puis barons, de Montaigu
(dès avant 1462, ils se firent appeler Belleville plutôt qu’Harpedanne)


Jean III Harpedanne passa ses premières années aux côtés de son père, dans l’entourage du roi Charles VI, puis de son fils le dauphin Charles, futur Charles VII, dont il fut l’un des chambellans. Lors de leur mariage, Marguerite de Valois lui apporta une dot de 20 000 moutons d'or1, cadeau de son demi-frère. La moitié fut remise au père du marié afin qu’il l’emploie en achats de terres et héritages au nom de sa bru. Quant à celle-ci, elle fut attachée à la personne de la reine et était connue à la cour sous le nom de "Mademoiselle de Belleville".
Jean III Harpedanne se trouvait fort probablement à Chinon quand Jeanne d’Arc y arriva le 23 février 1429. Son nom est cité par certains chroniqueurs parmi ceux qui participèrent à ses côtés à la délivrance d’Orléans en mai suivant2.

illustration 2

La partie centrale du château de Chinon, tel qu’il était en 1428 :
tour du Coudray, douves intérieures, château du milieu ou logis du roi,
d'après Albert Laprade, 1959 (longueur du premier plan : 165 m).


Le 7 octobre 1433, un acte royal de Charles VII avait ratifié le règlement que Jean II Harpedanne, seigneur de Belleville, s’apprêtait à faire de sa succession au profit de son fils aîné le futur Jean III, marié avec sa demi-sœur, Marguerite de Valois. Après la mort de Jean II Harpedanne en juillet 1434, son fils Jean III eut tendance à appliquer strictement le testament qui avait été rédigé le 13 juin précédent, et dont il se trouvait le presqu’unique bénéficiaire.
Dans ce testament Jean II léguait à Jeanne de Mussidan, sa veuve, une rente viagère de 2000 livres qui ne lui fut pas versée. Pour son application elle dut intenter contre son fils aîné un procès, dans lequel elle demanda de plus comme douaire la moitié des acquêts réalisés lors de son mariage, et qui se déroula durant l’année 1435 devant le Parlement siégeant à Poitiers3. Cette affaire se termina par un accord amiable, le 24 novembre ou le 2 décembre de la même année.
D’autre part, Jean II Harpedanne avait déshérité dans son testament son fils cadet, Olivier. Ce que ce dernier contesta bien que son frère lui eût laissé la terre et le manoir de Saint-Hilaire-le-Vouhis, "une aumône". L’opposition entre Jean et Olivier Harpedanne donna lieu à un autre procès qui ne se termina que le 4 août 14364. Olivier prétendit que les malversations de tous ordres qui avaient motivées son déshéritement avaient été des accusations fabriquées de toutes pièces par son frère qui voulait s’approprier la totalité de la succession paternelle. Jean récusa cette thèse en totalité, avançant qu’au contraire il avait tout fait pour réconcilier son frère avec leur père. Le Parlement finit par donner raison au cadet. La majeure partie de la succession revint cependant toujours à l’aîné, avec en particulier les seigneuries de Montaigu et de Belleville, mais Olivier reçut une part équitable de l’héritage avec, entre autres possessions, la seigneurie de Mirambeau dont il prit le titre.
L’une des sœurs de Jean III, Jeanne, était mineure et non encore mariée lors du décès de leur père. Se considérant comme le nouveau chef de la famille, Jean III la promit à Le Galois de Villiers, contre l’avis de son frère et de sa mère qui saisirent le Parlement pour la soustraire à son autorité. Ceci fait, le Parlement prit une suite décisions contradictoires puis finit par demander son sentiment à l’intéressée, laquelle épousa un peu plus tard et toujours contre l’avis de sa mère, Le Galois de Villiers5.


Le 23 décembre 1438, Jean III Harpedanne fonda une collégiale qu’il établit dans la chapelle de son château de Montaigu. Il lui donna le nom de "Saint-Maurice" qu’avait porté plusieurs de ses ancêtres, anciens seigneurs du lieu. Ce fut désormais à un de ses chanoines qu’échut la responsabilité de l’école de la ville. Par cette création, Jean III imitait son voisin Olivier de Clisson qui, quelques décennies plus tôt en 1407, avait fondé par testament une collégiale dans l’église Notre-Dame de sa ville.
Dix ans plus tard, il se joignit à René, duc d’Anjou et "roi de Sicile et de Jérusalem", quand celui-ci voulut refonder l’Ordre du Croissant6. En reprenant le nom de celui créé en 1268 à Messine par Charles d’Anjou, il se donnait une ancienneté que ne possédaient pas les autres ordres du temps. Il fut mis sous le patronage de saint Maurice qui était aussi celui de la cathédrale d’Angers où il fut fondé. Il reçut tous les attributs que se devait d’avoir tout ordre de chevalerie, dont une devise, "loz en croissant", c’est-à-dire : "en avançant en vertus, on mérite des louanges".

illustraton 3

Blason de "Jehan de Belleville et de Montaigu",
dans les "Statuts de l'Ordre du Croissant" en 1448,
et, à Angers, la maison dite "du Croissant" qui a la réputation d'avoir servi
de lieu de réunion des chevaliers de l'Ordre au cours des douze ans de sa brève existence.


La série de procès qui l’opposèrent de 1434 à 1436 au reste de sa famille, un autre commencé en 1430 et toujours pas terminé en 14577, plusieurs autres encore, montrent que Jean III Harpedanne avait hérité au moins en partie de l’esprit procédurier de son père Jean II.
Le 28 février 1447, fut plaidée devant le Parlement de Paris une affaire criminelle opposant Jean III Harpedanne à Nicolas Queyré, son sénéchal à Montaigu, significative par ce qu’elle montre du caractère de Jean III et d’une certaine propension à utiliser la force pour imposer sa volonté.

l’Affaire Nicolas Queyré8

Nicolas Queyré se dit noble, clerc, licencié ès lois9, ayant longtemps pratiqué en Poitou, marié à Montaigu où il a toujours exercé son office au profit du seigneur et des habitants. Souvent il avait fait des prêts d’argent au dit seigneur de Belleville. Celui-ci devant aller à Bourges pour un procès qu’il y avait contre l’évêque de Luçon, "à cause de quatre bonnes cures qu’il désirait faire unir à sa chapelle de Montaigu"10, il voulut encore emprunter à son sénéchal une somme importante. Queyré refusa et fut emprisonné, puis relâché grâce à une requête de sa femme.
Mais Jean de Belleville ayant perdu son procès, accusa le sénéchal d’en être cause, sur l’argument que son frère était vicaire de l’évêque de Luçon, et il jura qu’il se vengerait et lui ferait payer tous les dépens qui s’élevaient à 500 écus. Le 9 janvier 1446, il fit équiper et mettre en embuscade "à la porte Jaillet de Montaigu" deux de ses hommes, les nommés Fredaine et Hurtebise, "qui sont gens bannis", et au moment où Nicolas Queyré entrait en ville, ceux-ci se saisirent de lui et le menèrent en prison.
Les amis de Nicolas Queyré requirent Jean Macaire, alors sénéchal de Belleville, de faire mettre son collègue en liberté, puisqu’il n’y avait point d’information contre lui. Ce dernier n’osa rien faire sans en référer à Jean de Belleville, son seigneur, qui déclara que son prisonnier ne serait pas délivré avant d’avoir payé les 500 écus.
L’affaire ayant été portée à Poitiers, Jean Chèvredent, procureur du roi en Poitou, fut envoyé à Montaigu pour exécuter un mandement du sénéchal du Poitou qui ordonnait de lui remettre le prisonnier. Jean de Belleville fit fermer les portes de la ville et dit "qu’il failloit gecter en la riviere telz ribaulx qui apportoient telles lettres".
En février 1447, devant la cour du parlement à Paris, l’avocat de Nicolas Queyré conclut par une requête de renvoi devant le sénéchal de Poitou. De son côté, Jean de Belleville répliqua que Queyré avait commis, dans l’exercice de sa charge de sénéchal, quantité de prévarications et d’abus de pouvoir, motivant suffisamment son emprisonnement ; son avocat faisant un exposé détaillé de ces délits. Le procureur du roi au Parlement ajouta que le seigneur de Belleville, Jean III Harpedanne, avait nommé Queyré son sénéchal à Montaigu moyennant une grande somme d’argent, et que ce dernier tombait sous le coup de "la loi contre le péculat", c’est-à-dire sur le détournement des deniers publics.
A la suite de ces plaidoiries, la cour décida le 28 février 1447 qu’elle examinerait les informations et jugerait s’il y avait lieu de renvoyer la cause au sénéchal de Poitou… Ce qui fut sans doute fait, car on ne retrouve plus trace de cette affaire par la suite au Parlement de Paris.


Quand peu après juin 1462 Jean III Harpedanne mourut, sa seigneurie de Montaigu passa à son fils aîné, Louis. Onze ans plus tard, après accord amiable, le roi de France Louis XI prit possession du château et de la ville, dans le cadre de sa politique anti-bretonne. En 1491, la situation initiale fut rétablie, mais en 1517 Jean IV de Belleville-Harpedanne, petit-fils de Jean III, vendit la "baronnie de Montaigu" aux La Trémoille. Cela mettait fin aux liens que la famille seigneuriale des origines avait pu avoir avec ses sujets. Des liens que, depuis au moins deux siècles et six générations, les accidents de l’histoire avaient rendus de plus en plus ténus.


Six siècles plus tard, Jean III Harpedane possède une très bonne image à Montaigu. Elle est due à l’érudit local du XIXe siècle, Charles Dugast-Matifeux, qui fut séduit du fait qu'il ait pu épouser Marguerite de Valois11, une demi-sœur d’un roi de France, et impressionné par son implication dans l’éducation à Montaigu à travers la fondation de la collégiale Saint-Maurice. Il aurait pu aussi ajouter que Jean III Harpedane s’était de plus remarié avec une possible prétendante au duché de Bretagne, et qu’il fut un des co-refondateur de l’Ordre du Croissant… Une image dont l’excellence serait au moins à relativiser au vu des témoignages laissés sur lui par ses contemporains.

 

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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)

1 Les "moutons d’or", ou "agnels d’or", étaient des pièces tenant leur nom de l’agneau pascal ornant une de leurs faces, et dont la bonne réputation venait du fait que leur origine était attribuée au roi saint Louis, donc d’avant les manipulations et dépréciations monétaires opérées par la suite par Philippe IV le Bel et, plus encore, par ses successeurs Valois.

2 Colrat (Jean-Claude), les Compagnons d’armes de Jehanne la Pucelle et du siège d’Orléans, 1997, tome 2.

3 Archives nationales, X1a 9194, f° 102, 108, 115 ; X1a 9193, f° 106 ; X1a 9200, f° 359, 370 ; X1a 8604, f° 21.

4 Archives nationales, X1a 9200, f° 380 ; X1a 9194, f° 122 et f° 144 ; X1a 9193, f° 106v° et 159bis.

5 Archives nationales, X1a 9194, f° 121 v°, 125 et 126.

6 Statuts de l'Ordre du Croissant, 1448, p. 98 (BnF, Départ. des manuscrits, 25204), avec les armoiries de 32 des premiers membres de l’ordre.

7 Archives nationales, X2a 9201, f° 46 ; X2a 18, f° 201 ; X2a, f° 135v° ; X2a 28 aux 08/02, 15/02 et 07/04 1457.

8 Archives nationales, X2a 24, aux 27 et 28 février 1447.

9 "Maître" Nicolas Queyré, était marié avec Jovine (Jeanne) La Bretonne et demeurait à Montaigu (probablement l’actuelle "cour de la Poterie", dans le "faubourg Saint-Jacques"), où il exerçait la fonction de sénéchal seigneurial. Il avait un frère, Jean, qui était prêtre et qui décèdera en 1465 à Bois-de-Cené où il était curé/recteur, et trois sœurs, Marguerite, Perrote et Denise qui toutes eurent une postérité, contrairement à lui. Les Queyré possédaient des biens dans le secteur de Mareuil, en particulier sur Bessay le fief de Salidieu, acquis semble-t-il peu après 1413 et où l’on peut encore voir des restes du XVe siècle de leur "maison" ; Jean Queyré y fit élever une chapelle en 1464. Le logis de Nicolas Queyré à Montaigu (actuelle "cour de la Poterie"), revint vers 1490 à Aléanore, sa petite nièce par sa sœur Marguerite, et à son époux Louis Prévost puis à leurs descendants, jusqu’à ce qu’il soit vendu comme Bien national en 1796.

10 La chapelle du château de Montaigu, enfeu des anciens seigneurs du lieu, où Jean III Harpedane avait fondé et établi sa "collégiale Saint-Maurice" en 1438.

11 Cf. l’article sur Marguerite de Valois dans la revue de Charles Dugast-Matifeux, Échos du Bocage, (1884-1890).


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