la Mussetière, son château et ses dépendances
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"La Mussetière" est constituée d’un château et de ses dépendances, situés aux confins de Saint-Hilaire de Loulay avec Remouillé et Vieillevigne, à proximité immédiate de l’endroit de la confluence de "la Maine" et de son petit affluent "le Blaison". Cette localisation en retrait rend son accès et son existence confidentiels. En dehors de quelques éléments archéologiques - et encore - c’est par la succession de ses seigneurs1 que l’on connaît le passé de "la Mussetière". Ainsi y trouve-t-on au XIVe siècle un Jean Marin, qui est lui-même l’arrière-arrière-petit-fils de Guillaume Marin, ayant vécu au début du siècle précédent et étant le membre le plus anciennement connu de la famille Marin. Au début du XVIIe siècle, elle passa par mariage aux Dreux, puis à Pierre Moreau au début du siècle suivant. Peu avant la Révolution, la petite-fille de ce dernier épousa Louis-Augustin de Goyon (1755-1834), puis par leur fille elle passa aux Monti auxquels succédèrent les Lorgeril. Les unes et les autres de ces familles étant connues pour la fidélité de leurs engagements politiques2. En 1939, et toujours par mariage, "la Mussetière" passa aux Domecy auxquels ont succédé les Rosanbo au début des années 2000.
Ces généalogies tendent à faire remonter les origines de "la Mussetière" au moins au Moyen Age, mais le château d'aujourd'hui a dû être construit au XVIIIe siècle, avec une perspective vers le sud constituée par une longue et large allée existant toujours en 2021. Incendié le 7 septembre 1793 par les troupes révolutionnaires, il fut reconstruit autour de 1797.
Ses dépendances initialement situées à l'est de la cour d'honneur, furent déplacées de l'autre côté et forment deux lignes parallèles de bâtiments établies de part et d'autre d'un large chemin formant cour.
Les bâtiments de la ligne la plus proche du ruisseau ont probablement été édifiés entre 1825 et 1842. En 1990 ils avaient conservé une grande partie de leur aspect "à l'italienne" d'origine, c’est-à-dire en style clissonnais. Par la suite ils se sont fortement dégradés, comme bien d’autre constructions de ce style et de cette époque dans la région3. Et en 2010 ils étaient principalement habités par quelques chouettes ou hiboux. La petite construction servant d'abri de jardinier dans le pourpris voisin a elle aussi été édifiée dans le style clissonnais.
Les bâtiments constituant l'autre ligne bordent la cour d'honneur, étaient en meilleur état en 2010, et ont dû être construits autour de 1900 comme le montre leur style architectural.
Une représentation subjective de "la Mussetière" par le peintre Thierry Allaire4 :
le pont sur "le Blaison", les dépendances à la clissonnaise, le logis reconstruit après la Révolution.
(35 x 30 cm, 2004, reproduction avec l'autorisation de l'auteur)
A proximité immédiate de ces dépendances, les deux piles creuses avec leurs petites ouvertures du pont qui franchit "le Blaison" ont pu être interprétées comme étant des meurtrières d'un ouvrages fortifié aux origines multiséculaires. Il semble plutôt que l'on ait à faire à un ouvrage qui a dû être édifié à la même époque que les constructions "à la clissonnaise" de "la Mussetière", c'est-à-dire dans le deuxième quart du XIXe siècle5.
Détails de la pile creuse de droite, côté aval, du "pont de la Mussetière".
(photos de Michel Guibert, le 20 février 2008)
Un peu en aval et sur la rive gauche du "Blaison" les premiers plans cadastraux indiquent la présence d'un très petit moulin à eau, tel celui que l'on trouve non loin de là sur "le Riaillé", et qui ne pouvait fonctionner qu'à la mauvaise saison. Il n'était plus en activité au début du XIXe siècle, et on a du mal à en deviner des restes deux siècles plus tard6.
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1 Raigniac (Guy de), De Châteaux en Logis, tome 5, 1993, p. 74-75.
2 Au XIXe siècle, les unes et les autres sont restées fidèlement attachées à la monarchie légitimiste, ainsi Édouard de Monti de Rezé (1808-1877) devint en 1841 aide de camp du comte Chambord, et le suivi dans son exil en Bohême.
3 Voir de Jean-Jacques Couapel et Anne Duflos : Clisson ou le retour d'Italie, Cahiers de l'inventaire, 1990, p. 223 à 239. Les auteurs y montrent le délabrement des dépendances de style clissonnais du "Coin" à Saint-Fiacre, du "Plessis" à Aigrefeuille, de "Souché" à Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, du "Hallay" à Boufféré...
4 Thierry Allaire, né en 1972, est un artiste peintre, graphiste, illustrateur de Saint-Hilaire-de-Loulay. Autour de l'an 2000, il a réalisé une série de peintures représentant différents lieux de sa commune (cf. son site "Artmajeur") en adoptant un style naïf inspiré de Raphaël Toussaint.
5 On remarquera que ce pont n'existe pas encore sur le plan cadastral de 1818 de Saint-Hilaire-de-Loulay, et que le franchissement du "Blaison" se faisait alors à gué, à une dizaine de mètres en amont.
6 Pour la localisation précise des restes de ce petit moulin à eau, voir la section D2 du cadastre de 1813 de Remouillé (Arch. dép. de la Loire Atlantique : 7 P 324).
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