1600 : construction de la "maison de la Sénéchaussée"
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Cette page est l'une de : Les efforts de redressement du XVIIe siècle (1598-1711), chapitre qui devrait être à terme constitué au moins des parties qui suivent, elles-mêmes susceptibles d’évoluer au fil du temps…
• 1600 : construction de la "maison de la Sénéchaussée" de Montaigu
• 1613 : les chanoines de la collégiale Saint-Maurice édifient leur nouvelle chapelle
• 1626-1792 : naissance et mort du couvent Notre-Dame de Saint-Sauveur, de Montaigu
• 1630-1639 : un nouveau Temple protestant est construit à Montaigu
• 1637 : Fr.-N. Dubuisson-Aubenay excursionne à Montaigu et dans les Marches du Poitou et de Bretagne
- 1667 : Gilles de La Roche Saint-André, un des deux chefs d'escadre du Royaume
- 1680-1705 : le Marquis de Crux réorganise l’enseignement à Montaigu
• 1696 : l’Aumônerie de Montaigu devient définitivement hôpital
- 1711 : passage de Louis-Marie Grignion de Montfort à Montaigu
L'insertion de ces différentes parties ne se fera que progressivement. En cas d’utilisation de ces pages, y compris d’extraits, il va de soi qu'on en citera l’origine, l’auteur, et la date à laquelle elles ont été consultées. Enfin, toute remarque sur ce qu'elles contiennent (ou ne contiennent pas), sera la bienvenue (cf. "Contact").
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- 1600 : construction de la "maison de la Sénéchaussée" de Montaigu -
En 1598, Montaigu sortait ruiné de quarante-cinq ans de guerres de Religion : mises à sac, sièges, massacres, combats, destructions… La ville et ses faubourgs avaient perdu les deux-tiers de leur population qui, pour l’essentiel, était catholique à l’exception d’une petite partie de la bourgeoisie et de la majorité de la noblesse locales converties au calvinisme. C’était le cas des barons de Montaigu, les La Trémoille, qui s’y étaient ralliés en 1585, à une époque où le vent paraissait tourner en faveur du protestant Henri de Navarre, futur roi de France Henri IV.
Avant même que les affrontements fussent terminés, et bien qu’ils y eussent rarement résidé ceux-ci s’étaient préoccupés du relèvement de la ville. Dès après le démantèlement du château en 1586, ils s’y étaient fait élever un nouveau logis. Contrairement au logis précédent qui était dans l’ancienne haute cour, le nouveau fut construit dans la basse cour, dominant la Maine. Ce logis sera démoli en 1637 par Gabriel de La Lande de Machecoul, quatre ans après qu’il leur eut acheté leur baronnie1.
Le plan du logis construit par les La Trémoille après 1586 dans le château de Montaigu
(dimensions en pieds, soit : 38,6 x 15,9 m ; Arch. mun. de Nantes).
Le droit de rendre la justice étant une des manifestations essentielles du pouvoir seigneurial, et en raison de la ruine du château, Claude de La Trémoille (1566-1604) fit élever autour de 1600 à sa proximité immédiate, une "maison de la Sénéchaussée" où il établit le siège de la sénéchaussée seigneuriale, c’est-à-dire du tribunal, de Montaigu. Cette maison était située à l’angle de la "rue saint-Jean" et de la "rue du Fort" de l’époque (rue appelée plus tard "rue du Pont Jarlet).
Localisation de la maison de la Sénéchaussée sur le plan cadastral de 1814 de Montaigu
(dimensions : environ 138 x 100 m ; Arch. mun. de Nantes).
Avec ses fenêtres à meneaux garnies de barreaux de fer et une tourelle à son angle sud-ouest, cette maison permettait aussi, en arrière de la "porte Saint-Jacques", de surveiller le chemin venant de la Rochelle… un souci montrant que les souvenirs de l’insécurité des décennies précédentes étaient toujours dans les mémoires.
En 1680, Gabriel-Antoine de Crux déplaça le siège de la sénéchaussée, avec son prétoire et ses prisons, dans une maison en bas des halles de l’époque (actuelle "place Dugast-Matifeux"), pour établir le "collège de Montaigu" qu’il venait de créer dans l’ancienne "maison de la sénéchaussée". Il y resta jusqu’à ce qu’il fût supprimé au moment de la Révolution. Ce bâtiment fut du petit nombre de ceux qui échappèrent aux incendies perpétrés par les troupes républicaines en 1793. Il servit jusqu’en 1800 de local pour l’administration municipale du canton de Montaigu d’alors2, abritant un temps conjointement une petite école de garçons. Enfin, en 1801 il deviendra la nouvelle cure de la ville et sera détruit en 1885. Les deux portes donnant de sa cour sur la "rue Saint-Jean" étaient peut-être en 2020, les seuls restes pouvant remonter à ses origines aux débuts du XVIIe siècle.
La "Maison de la sénéchaussée" :
sur un dessin de 1889 d’Augustin Douillard3, et sur un plan de 18834.
Quant aux sénéchaux (juges) seigneuriaux de Montaigu, ils sont loin d’être tous connus.
Autour de 1447, on trouve le nom de Nicolas Queyré, seigneur de Salidieu5[5], puis plus tard ceux de N. Métayer, de Jean Marin, de Nicolas Prévost (en 1526)…
Aux XVIIe et XVIIIe siècles6[6], ce sont ceux de :
- Gilles Viaud, seigneur de la Fortière, avant 1649 ;
- Jacques Verdon, sieur de Linois, en 1670 ;
et, après que "maison de la Sénéchaussée" eut été déplacée près des halles de l’époque, ceux de :
- Jacques Le Geay, en 1680 ;
- Julien Grasset, sieur de la Roche, en 1685 ;
- André Bonnin, sieur de la Barbière, en 1707 ;
- François-Frédéric-Hardouin Bellouard de Jémonville, sieur de la Bougonnière, vers 1760 ;
- Charles-Joseph Auvynet, sieur de la Brossardière et de la Rétière, de 1768 à 1789.
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Dubuisson-Aubenay (Nicolas), Itinéraire de Bretagne en 1636, éd. 1902, t. 2, p. 168.
2 Lettre du 8 décembre 1795 de Trastour, bientôt commissaire politique de Montaigu (Arch. dép. de la Vendée : L 167).
3 Echos du Bocage Vendéen, 1889, p. 96.
4 Archives municipales de Montaigu.
5 Raigniac (Guy), "Vieux Logis vendéens : Salidieu en Bessay", Revue du Bas-Poitou, 1968, p. 256.
6 Cf. ce qu’en dit André Mercier des Rochettes dans "le Milieu des sénéchaux dans la région nord-ouest du Bas-Poitou depuis le début du XVIIe siècle", in La Revue du Bas-Poitou, 1944, p. 18-29 et 60-73.
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