1742 - Belloüard de Jémonville et la 1re histoire de Montaigu
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• 1742 : François-Frédéric Belloüard de Jémonville et la 1re histoire de Montaigu
• XVIIIe siècle, Montaigu centre régional
- 1755-1757 : Montaigu et le grand chemin royal de Nantes à la Rochelle
- au XVIIIe siècle, les poste aux chevaux et poste aux lettres à Montaigu
- 1770 : le seigneur de Montaigu, Jacques-Gabriel Leclerc de Juigné, y développe les foires
- 1775-1783 : l’amiral Du Chaffault et les montacutains dans la guerre d’Indépendance américaine
• 1777-1789 : Auguste Beufvier fonde une 1re société de secours mutuels
• 1783-1786 : Montaigu sur la carte de Cassini…
• 1786 : "Topographie médicale de Montaigu en Poitou" par Richard de la Vergne
• 1789 (avril) : le futur "libertador" Francisco de Miranda à Montaigu
L'insertion de ces différentes parties ne se fera que progressivement. En cas d’utilisation de ces pages, y compris d’extraits, il va de soi qu'on en citera l’origine, l’auteur, et la date à laquelle elles ont été consultées. Enfin, toute remarque sur ce qu'elles contiennent (ou ne contiennent pas), sera la bienvenue (cf. "Contact").
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- 1742 : François-Frédéric Belloüard de Jémonville
écrit la 1re "Histoire de Montaigu" -
La Bibliothèque municipale de Nantes conserve dans son Fonds Dugast-Matifeux, deux mémoires manuscrits du XVIIIe siècle, portant sur l’histoire de Montaigu à partir de ses origines et signés Belloüard de Jémonville. L’un, qui est une recopie partielle de l’autre, est intitulé "Anecdotes de la ville de Montaigu en Poitou" et est daté de 1765. L’autre, non daté, a été rédigé à la fin de l’année 1742, si on se base sur plusieurs allusions à l’actualité de l’époque qui y sont faites.
Leur auteur, François-Frédéric Belloüard de Jémonville, sieur de la Bougonnière, était né à Montaigu le 23 novembre 1699, et y mourut le 13 février 1775 dans sa demeure qui est au XXIe siècle le n°10 de la "rue de la Juiverie". Il succéda comme sénéchal de Montaigu à son père François-Frédéric, sieur de la Coussais. A cet office il ajoutait les titres ou charges d’avocat à la cour, d’avocat fiscal de la ville et du marquisat de Montaigu, de conseiller de Montaigu, de conseiller du Roi, de procureur royal aux traites foraines du Bas-Poitou et Bas-Anjou, d’assesseur en la maréchaussée à Montaigu… des fonctions lui donnant localement une particulière autorité.
La demeure occupée et probablement construite ou reconstruite au XVIIIe siècle
par les Belloüard de Jémonville, actuel n°10 de la rue de la Juiverie, à Montaigu.
Par la suite elle sera celle de différentes notabilités montacutaines,
tels que François-Marie Musset, notaire, juge de paix et maire de 1815 à 1824,
ou Joseph Gaillard, industriel et maire de 1902 à 1925 et de 1930 à 1934.
Le manuscrit de 1742 de Belloüard de Jémonville est la première tentative que l’on ait d’une "Histoire de Montaigu" en tant que telle, fût-elle de simplement en quelques pages. Il partage cette histoire en trois parties qui pourraient être intitulées…
les Origines mythiques de Montaigu : fin de l’Antiquité et Moyen Age,
Montaigu aux temps des Guerres de Religion,
le Montaigu moderne entre la fin du XVIIe et le milieu du XVIIIe siècle.
Pour la première partie, François-Frédéric Belloüard de Jémonville semble s’être fortement inspiré des Annales d’Aquitaine (1557), de Jean Bouchet, ainsi que de l'Histoire de Bretaigne, des Roys, Ducs, Comtes et Princes d’icelle… de 1582 de Bertrand d’Argentré, ou du Traicté de l'ancien estat de la petite Bretagne, et du droict de la couronne de France sur icelle… de Nicolas Vigier, dont la rédaction avait été suscitée par le pouvoir royal afin de contredire l’ouvrage du sieur d’Argentré dont la vision de l’histoire avait été estimée trop bretonne. Les paragraphes sur ce qu’aurait pu être Montaigu dans l’Antiquité gauloise et romaine ne reposent sur aucun fondement historique.
Dans la deuxième partie, François-Frédéric Belloüard de Jémonville centre son Histoire de Montaigu sur le siège que l’armée royale fit de la ville lors de la 8e guerre de Religion (1585-1598), alors qu’elle était tenue par les huguenots. Cette partie compile certaines des relations de témoins et de participants à ces événements, telles l’Histoire universelle d’Agrippa d’Aubigné, les Mémoires de la Ligue, les célèbres Chroniques fontenaisiennes, ou l’Histoire de France depuis l'an 1550 jusqu'à ce temps d’Henri-Lancelot Voisin de La Popelinière.
La troisième partie, qui ne paraît pas vraiment achevée, présente "la ville de Montaigu en Bas-Poitou" comme l’aurait vu un visiteur vers 1740. C’était avant la réalisation entre 1752 et 1757 du "grand chemin" de Nantes à la Rochelle que le texte de 1765 évoque, et qui allait sensiblement modifier les accès à la ville. C’était aussi avant que, durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, de nombreux notables locaux se construisent, ou se reconstruisent, de nouvelles demeures dont certaines existent encore.
Elle est composée d’une description de la ville de Montaigu et de ses faubourgs, suivie d’un inventaire des fonctions administratives de la ville à cette époque, des fonctions dont la complexité n’avait rien à envier à celle du début du XXIe siècle. Contrairement aux deux parties précédentes qui sont des compilations d’ouvrages divers, cette dernière, témoignage unique sur le Montaigu de cette époque, présente le plus grand intérêt :
Quoique les malheurs des temps, les guerres sanglantes des Roys de France avec les souverains de Bretagne et les différentes mutations des seigneurs qui ont successivement possédés la ville de Montaigu ne nous laisse aucune notion certaine du nom de son fondateur, ni des hommes illustres qui en ont fait l’ornement, cela ne doit pas être d’un préjugé à douter de son antiquité puisque nous voyons qu’après que Jules César eut usurpé l’empire Romain, il envoya à la conquête des Gaules Lucius Valerius et Lucius Manlius, qui eurent le malheur d’être défaits.
les Origines mythiques de Montaigu : fin de l’Antiquité et Moyen Age
La nouvelle de la déroute des deux lieutenants de l’empereur lui ayant été apportée des Gaules à Rome, il aurait donné ses ordres pour faire avancer une armée nombreuse commandée par Publius Crassus.
Cet officier général, après de longues et pénibles marches et avoir essuyé plusieurs combats, serait venu camper au-dessous d’un château appelé Toufou (ce château quoique ruiné jusques aux fondements était autrefois une forteresse dans laquelle les souverains du duché de Bretagne ont entretenu une garnison considérable pour défendre leur pays des incursions de leurs voisins). Et qu’après quelques jours de repos, il aurait fait avancer quelques légions romaines pour reconnaître le pays et ne pas tomber dans les embuches qu’on pouvait lui tendre, et que ces troupes ayant marché à quatre lieues de la distance du camp en avançant en la partie du Poitou, elles auraient découvert la ville de Montaigu, et sur le rapport qui en fut fait au commandant romain, il aurait fait avancer son armée qui aurait soumis à son prince la place de Montaigu qui subit la loi que lui imposa le vainqueur.
Si nous avions pu trouver les commentaires d’Ambiorix, d’Induciomarus ou de Diviciacus, comme ceux de César, nous aurions été en état de faire part au public des différents évènements et des particularités de ce premier siège.
Extrait de la "Carte de la côte du Bas-Poitou à l’époque gallo-romaine"
par Hippolyte Boutin, in "Légendes des Saints de l'église de Luçon", 1892.
La ville de Montaigu soumise à l’empire romain eut des gouverneurs jusqu’en l’an 387, que Conan Mériadec descendu des rois d’Angleterre et établi dans la Bretagne Armorique la prit et la rangea.
En l’année 418 un débordement de Goths descendus des anciens Gaulois ayant inondé les gaules s’emparèrent d’une grande partie d’alors la nation des Goths s’étant divisé en Wisigoths et Ostrogoths l’empereur Honorius qui voyait le déclin de l’empire romain déjà accablé par son propre poids donna au Wisigoths pour leur habitation l’Aquitaine, sous le nom de laquelle fut compris le Poitou qui fut gouverné par six rois pendant l’espace de 90 ans.
L’an 420, Pharamond, fils de Marcomir, fonda la monarchie des Français sur les débris de l’empire romain.
L’an 509, les Wisigoths, qui occupaient l’Aquitaine, en furent chassés par Louis premier roi chrétien.
La ville de Montaigu, qui avait été un peu rétablie, suivit le torrent de fortune qui accompagna ce prime.
Clovis se fit baptiser par le conseil de la reine Clotilde et de Mezentius, poitevin qui était son premier ministre, cet événement arriva après la bataille de Tolbiac.
Après la mort de Clovis, Clodomir, un de ses quatre enfants eut en partage l’Aquitaine, qui assisté des Poitevins fit la guerre à Gondemer, contre lequel il gagna la bataille. Mais ayant voulu pousser trop loin les fruits de sa victoire, il périt par la main de celui dont il venait de défaire l’armée. Il ne suivit pas le proverbe ordinaire qui dit qu’il faut faire un pont d’or à son ennemi.
Clodomir étant mort, le Poitou tomba en partage à Clotaire. Son fils Chranus (ou selon d’autres auteurs Chrane), qui tenait sa cour en Aquitaine, voulut dépouiller son père de l’autorité royale. Mais n’ayant pu se soutenir dans une entreprise aussi délicate, il fut obligé de se retirer à Nantes où il resta en repos pendant quatre ans, et lors de son passage il mit la ville de Montaigu dans son parti.
Clotaire ayant demandé son fils à Conobert, comte de Rennes, ce dernier, pour ne pas manquer aux liens du sang qui les unissait et au droit d’hospitalité, aurait refusé de faire ce sacrifice.
Clotaire, qui avait à cœur la rébellion de son fils et qui en voulait tirer vengeance, ayant assemblé une armée, aurait résolu de le prendre vif ou mort. Le fils, averti des desseins de son père n’oublia rien pour s’en garantir. Et les deux armées s’étant rencontrés près de la ville de Nantes, il y aurait eu une bataille qui aurait duré deux jours, mais la victoire se serait déclaré en faveur du père et son fils s’était trouvé au nombre des prisonniers. Il l’aurait fait enfermer avec sa femme et ses enfants dans une loge où il les aurait fait brûler vifs. Triste mort, mais digne de la conduite de Chrane. La ville de Montaigu qui avait suivi la rébellion du fils ressenti de la justice d’un père et d’un roi justement irrité.
On prétend que le malheureux Chrane se serait sauvé s’il eut voulu, mais ne pouvant se résoudre à abandonner au pouvoir des vainqueurs sa femme qu’il aimait tendrement, et ayant fait tous ses efforts pour la retirer des mains des soldats, il fut pris. La mère de Chrane, qui s’appelait Chenisena, fut inconsolable de cette perte, et Clotaire dans la suite se repentit d’avoir usé d’une si grande cruauté envers ses petits-enfants qui étaient innocents de la rébellion de leur père.
Clotaire étant décédé laissa quatre enfants. Gontran eut pour son partage l’Aquitaine qu’il échangea ensuite avec Sigebert, mais l’ambition de Chilpéric lui suscita des guerres, et il succomba sous la puissance de de Chilpéric qui le dépouilla de ses états dans lesquels il rentra cependant quelques années après.
Théodoric ayant succédé à son père Chilpéric entra dans l’Aquitaine avec une armée nombreuse et la fureur des soldats n’épargna aucun monument sacrés et profanes.
Dagobert ayant succédé au royaume d’Aquitaine, Judicabel (selon quelques auteurs Judicaël ou Guipel), souverain de Bretagne jaloux de la puissance du Roy de France, envoya une armée en Poitou qui y commit de si grands excès, que le roi lui députa saint Éloi, évêque de Noyon, pour lui faire sentir le précipice dans lequel il s’était jeté en ravageant sans aucun sujet un pays de la domination française.
Le souverain de Bretagne après avoir fait assembler son conseil et après de mures réflexions aurait fait réparer le tort que ses troupes avaient causé. La ville de Montaigu, qui fut le théâtre de cette guerre, souffrit considérablement de l’ambition de Guipel et se sentit médiocrement de sa justice.
La Bretagne, ayant été réduite à l’obéissance de l’empereur Charlemagne, demeura sous sa domination jusqu’au temps qu’Arastagnus en fut élu duc, qu’il fit la paix avec l’empereur à la condition qu’il le suivrait à la conquête de l’Espagne.
Noël, comte de Nantes, suivit Arastagnus avec 2000 hommes. Les troupes de l’un et de l’autre au nombre de 10 000 passèrent par la ville de Montaigu.
Arastagnus fut tué en combattant à l’arrière garde à Roncevaux.
Noël eut le même sort et son corps fut porté en la ville de Nantes et, passant par la ville de Montaigu, il reçut les honneurs dus à son prince issu des souverains de Bretagne.
Grégoire de Tours, Jean Bouchet, Pierre Le Baud, Jean Besly,
Bertrand d’Argentré, Dom Lobineau, Nicolas Vigier, Dom Morice :
quelques-uns des historiens qui ont pu être lus
par François-Frédéric Belloüard de Jémonville
quand il écrivit la première partie de son Histoire de Montaigu en Bas-Poitou.
L’empereur Charlemagne, qui avait étendu la domination française par toute l’Europe, donna des pays en souveraineté à plusieurs princes de son sang. D’Abbon, qui en était issu, fut gratifié du Poitou qui depuis ce temps-là a été érigé en Comté. L’empereur Charlemagne étant mort, Louis le débonnaire et Pépin, son fils, déclarèrent la guerre à Murmanus qui, sans droit, s’était fait élire souverain de Bretagne. Dans la même année, trente mille pirates venus de Dain étant descendus par mer au port des Olonnes entrèrent en Poitou où ils commirent plusieurs excès et pillèrent jusques aux vases sacrés des églises, une partie de ces pirates s’avança jusques vers la ville de Montaigu qui eut beaucoup de peine à se garantir de leur pillage.
Néomenius ou Néomené ayant été élu, comme on l’a dit ci-dessus souverain de Bretagne après avoir quitté le service de la France, Charles lui déclara la guerre. Regnault, alors comte de Poitiers, fit des levées considérables en Poitou et, étant allé au-devant des troupes de Néomené, les surprit, en tua une grande partie et mit le reste en fuite. Mais il négligea de suivre les fruits de sa victoire, de sorte que le comte Lambert, qui tenait le parti de Néomené, ayant rallié ce qui était resté de la déroute et ayant rassemblé ce qu’il avait de troupes, marcha sur les pas du comte Regnault qui fut pris au dépourvu et fut des premiers, son armée ayant été taillée en pièces.
En l’année 844, Charles le Chauve, piqué de la défaite du comte Regnault, s’avança sur les frontières de la Bretagne. Mais Néomené, qui était vigilant et qui fut averti de sa marche, ayant mis tout en usage pour s’opposer aux entreprises du Roy de France et lui ayant présenté bataille, la victoire se serait déclarée en faveur de Néomené qui, en profitant, aurait fait plusieurs courses et dégâts en Poitou.
Le roi Charles envoya en Aquitaine Bégo pour être leur duc. Il lui prit envi de recouvrer ce que le comte Regnault avait perdu et de rentrer dans Nantes. Il établit une partie de son camp en la ville de Montaigu. Il s’approcha autant qu’il put de la rivière Loire, sur le bord de laquelle il fit bâtir un fort. Mais Gunfroy, qui était dans Nantes commis à la garde de la ville par Néomené, le suivit de si près que la moitié des troupes du duc Bégo fut noyé dans la rivière du Blaison. Ensuite il prit le fort nouvellement construit, qui a subsisté jusqu’à la seconde invasion des Danois en Bretagne, qui le démolirent et le rasèrent.
Environ ce temps-là, plusieurs évêques de Bretagne n’ayant pas voulu reconnaître Néomené pour leur souverain, il les aurait chassés, mais Charles le Chauve leur aurait donné l’asile, ce qui aurait occasionné une guerre entre le Roy de France et Néomené. Et après une bataille sanglante qui fut indécise la paix se fit entre les deux princes, de sorte que sur la fin du règne de Néomené il ne s’est rien passé de remarquable, étant venu à mourir quelque temps après cette dernière action.
En l’année 970, le Poitou eut pour souverain Guillaume dit "tête d’étoupe", qui vécut 80 ans et laissa pour seule héritière Aliénor d’Aquitaine, qui épousa le Roy de France, dont le mariage fut déclaré nul à cause de la parenté. Elle épousa ensuite Henry duc de Normandie.
Le même Henry voulut assiéger Nantes que Conan tenait en qualité de souverain, mais la paix se fit de part et d’autre sans coup férir. Ce prince passa par la ville de Montaigu pour aller à Saint-Michel-en-l’Herm, on prétend que dès lors il forma le dessein de construire une aumônerie qui cependant n’a eu lieu qu’en 1174, par la libéralité de Charles Briand de Comminges, seigneur de Montaigu, qui en a été le fondateur conjointement avec les nobles vassaux.
Ce prince qui tenait le Poitou à cause d’Aliénor son épouse était un prince fort généreux quy tenait sa cour en Normandie et l’histoire nous apprend qu’il avait coutume d’envoyer tous les ans en Poitou plusieurs vaisseaux pour les charger de vin et même en la dite année 1174 il perdit par la tempête 30 vaisseaux chargés de vin.
Gisants à Fontevrault, en 2016, d’Aliénor d’Aquitaine (1124-1204) et de son époux
Henri II Plantagenet (1133-1189), duc d’Anjou, duc de Normandie et roi d’Angleterre…
et en conséquence suzerains des seigneurs de Montaigu.
En l’année 1095 l’ardeur des croisades serait venue à un tel point que chaque souverain aurait suspendu l’ambition de s’agrandir pour fournir aux dépenses de cette expédition et recouvrer la Palestine et autres pays de la Terre sainte. Ces sortes de guerres, qui ont coûté tant de sang et des trésors immenses aux princes chrétiens, n’ont eu que des succès bien différents de ceux que les Souverains pontifes et les potentats s’étaient proposés. Il nous serait assez inutile d’entrer dans ces sortes de détails, le révérend père Maimbourg de la Compagnie de Jésus a composé plusieurs livres au sujet des croisades auxquels on peut avoir recours.
Nous ne saurions trouver d’histoires qui ayant pu nous instruire de quelques évènements touchant la ville de Montaigu depuis l’année 1095 jusqu’en l’année 1234, que Louis IX épousa Marguerite fille de Raymond Béranger comte de Provence, lequel eut six enfants males. Robert, comte de Clermont, épousa Béatrix, fille et héritière d’Agnès de Bourbon, qui l’était d’Archambaud, seigneur de Bourbon qui est venu à la couronne de France trois cent ans après par le roi Henry le Grand.
Nous n’entrerons point dans le détail de ce qui se passa après la mort de Louis IX. Ce qu’il y a de certain, c’est que les Sarrasins reprirent les villes que les princes chrétiens avaient pris sur eux et que la Reine, ayant pris le gouvernement de l’état, pacifia les troubles qui commençaient à s’y élever, et que pendant son règne le royaume fut presque sans trouble à l’exception de quelques seigneurs qui voulurent lui ôter la régence, mais qui échouèrent dans leurs desseins auxquels cette grande princesse pardonna.
En l’année 1314, de l’évêché de Poitiers se forma deux autres évêchés, savoir Maillezais et Luçon. La ville de Montaigu, qui était auparavant de l’évêché de Poitiers, n’a reconnu depuis ce temps-là que l’évêque de Luçon. Cette ville de Luçon est très ancienne, puisqu’elle est fondée par Lucius, fils de Constantin Roy d’Angleterre, qui aborda dans l’endroit où est aujourd’hui Luçon et dans la suite fonda le couvent de Saint-Michel-en-l’Herm.
En l’année 1344, le roi Philippe de Valois mit la gabelle dans les états de sa domination, excepté en la province de Poitou qu’il excepta de cette dure loi. Et depuis, le Poitou s’est rédimé sous le règne de François premier, et duquel privilège les habitants de cette province de Poitou ont joui jusqu’à présent sans aucun trouble.
Le 19 septembre 1356, Gautier de Montaigu qui servait avec distinction dans l’armée du roy Jean fut tué à la bataille de Poitiers, le corps de ce seigneur repose au couvent des frères prêcheurs. Cette bataille, qui a coûté tant de sang à la France et le plus pur, fut donnée près de la ville Poitiers. Le prince de Galles, fils du Roy d’Angleterre, qui la donna servit à table le Roy de France son prisonnier, qu’il fit conduire en Angleterre avec plusieurs seigneurs de sa cour.
En l’année 1438 Jean de Belleville, seigneur de Montaigu, fonda dans son château un chapitre qui subsiste avec éclat. Auparavant cette fondation il y avait quatre prêtres qui desservaient une chapelle située alors dans la cour du château et qui prêtaient leur ministère au curé de la paroisse de Saint-Jean. Si le titre de fondation nous était parvenu nous aurions été en état d’inscrire dans notre histoire les motifs de cette utile fondation.
En l’année 1472, le Roy de France ayant déclaré la guerre au duc de Bretagne, Jacques de Beaumont seigneur de Bressuire qui commandait en Poitou fit assembler l’arrière ban à Montaigu pour y servir le roi qui y avait préparé son armée. Mais ces grands préparatifs n’eurent aucun effet par la paix qui survint entre les deux puissances.
Environ ce temps-là, le Roy de France, voyant que les gens du duc de Bretagne s’avançaient en la ville de Montaigu et y pillaient les deniers des recettes, jugea à propos de transférer l’élection en la ville de Mauléon, aujourd’hui Châtillon-sur-Saivre, où elle a depuis ce temps-là été stable.
François premier ayant épousé Claude, fille Louis XII et d’Anne de Bretagne, réunit le duché de Bretagne à la couronne de France. Le contrat d’union, qui se fit en 1532 à Dinan, a mis à couvert les habitants limitrophes de ces deux provinces. Avant cette union, chaque prince avait son parti ; en temps de guerre la ville de Montaigu était toujours la place du Poitou qui était la plus incommodée.
Montaigu aux temps des Guerres de Religion
Le luthérianisme et le calvinisme s’étant malheureusement introduits en France y avaient jeté de si profondes racines que ce n’est qu’avec beaucoup de sang et de trésors que ces fausses doctrines ont été déracinées. Louis XIV, de glorieuse mémoire, y ayant mis le dernier la main en 1685 par la révocation de l’édit de Nantes.
Le vulgaire est encore aujourd’hui dans la persuasion que l’hérétique Calvin fut curé de la paroisse de Mouchamps, à quatre lieues de Montaigu, mais cette opinion est sans fondement. Ce qu’il y a cependant de certain, c’est que cet hérétique parcourut plus la province de Poitou qu’aucun autre, qu’il y trouva les peuples plus disposés à la nouveauté qu’ailleurs, qu’il attira dans sa malheureuse secte plusieurs officiers de justice des principales villes de Poitou, et que même sa pernicieuse doctrine se répandit jusque dans la ville de Montaigu, qui n’a été déraciné que par des remèdes violents. Le régiment d’Alfed vint à Montaigu et autres bourgs du Poitou.
Relations contemporaines de deux anonymes, d’Agrippa d’Aubigné, et de Voisin de La Popelinière…
témoins et parfois acteurs des guerres de Religion
à Montaigu et en Bas-Poitou.
Environ ce temps-là, Claude de La Trémoüille qui possédait de grandes terres en Poitou et en Bretagne, embrassa la religion prétendue réformée, pour avoir l’honneur d’entrer en l’illustre maison de Bourbon par le mariage du prince de Condé avec la fille de Claude de La Trémoüille, de sorte que Montaigu aurait été quelques temps dans la maison de Condé. Mais la princesse étant morte sans enfants, cette terre aurait retourné à la famille de La Trémoüille, qui l’aurait vendue en 1638 à Gabriel Machecoul et à Renée d’Avaugour son épouse. La maison de Crux qui l’aurait possédé jusqu’en l’année 1740 qu’elle est tombée en la maison de l’illustre famille de Rochechouart par le mariage du seigneur comte de Mortemart avec la seule et unique héritière de l’ancienne et illustre maison de Crux, mais elle est depuis tombée à la maison de M. Le Clerc de Juigné qui a été seul héritier de la maison de Machecoul et de Crux.
Toutes ces histoires sont remplies des évènements tragiques arrivés sous le règne d’Henry III. L’on y voit en premier lieu son élévation à la couronne de Pologne, sa retraite secrète de Varsovie pour venir occuper le trône vacant par la mort de son frère, qu’aussitôt qu’il eut pris le gouvernement il se leva dans le royaume plusieurs troubles, ce qui occasionna cette célèbre tenue des états de Blois qui furent si funestes à la maison de Guise, puisque ceux du nom y furent massacrés par les ordres d’Henry III. Cette action qui est encore en horreur donna lieu à une puissante faction sous le nom de Ligue. Le Roy, craignant que la ville de Montaigu qui est sur la frontière de la Bretagne ne fut dévouée au parti de la Ligue, envoya des ordres secrets au duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, pour y faire entrer des troupes pour en démolir et raser les fortifications. Et véritablement, ce seigneur, muni des ordres de son prince, les fit exécuter avec la dernière rigueur en faisant démolir et raser toutes les fortifications qui pouvaient faire quelque obstacle, de manière qu’il n’y eut pas moyen que les partisans du Roy de Navarre, connu depuis sous le nom d’Henry IV, pussent s’y enfermer. Cependant, l’événement justifia le contraire, puisque nous allons voir que la ville de Montaigu fut un peu rétablie, qu’elle soutint deux sièges. La ville de Montaigu avait été si démantelée et ruinée, ensemble le château place des plus fortes, qu’il n’y avait pas moyen de s’y soutenir. Cependant, elle fut passablement réparée par les soins du sieur de Colombiers qui s’en était emparé, et qui fut secondé dans cette entreprise par plusieurs braves capitaines et soldats dont les noms sont malheureusement inconnus.
Le seigneur de Mercœur, alors gouverneur de Bretagne, et les habitants de Nantes regardaient de mauvais œil la ville de Montaigu où il s’était enfermé tant de braves gens. Le seigneur de Mercœur, malgré cela, se mit en tête d’assiéger et d’emporter la ville de Montaigu.
Le Roy de Navarre, qui apprit les mouvements du seigneur de Mercœur, partit le 9 août 1588 de la Rochelle avec 100 chevaux et des gardes pour secourir la ville de Montaigu qui était attaché à ses intérêts.
Le seigneur de Mercœur, étant venu en personne pour assiéger la ville de Montaigu, fit loger le régiment de Gerzay à Saint-Georges, bourg à une demi-lieue de Montaigu, et voulant faire reconnaître la place se campa avec 200 chevaux sur le haut de la maison de la Petite Barillère.
Les assiégés sortirent de la ville de Montaigu avec tant de fureur qu’ils repoussèrent le seigneur de Mercœur. Il y eut dans cette escarmouche, plusieurs personnes tués tant de part que d’autre, et même des gardes du seigneur de Mercœur qui, voyant qu’il ne pouvait loger ses gens dans le faubourg Saint-Jacques de Montaigu comme il l’avait délibéré, les renvoya en leur quartier de Saint-Georges et ses environs.
Le seigneur de Mercœur, qui fut averti par ses espions du départ du Roy de Navarre qui venait à Montaigu, se retira en la ville de Nantes. Ce prince, qui était couché au bourg des Essarts, averti de son côté de la prompte retraite du seigneur de Mercœur, passa par la ville de Montaigu où il prit la garnison commandée par le sieur de La Luserne, frère puiné du sieur du Colombiers, et fit tant de diligence qu’il arriva à la rivière de Saivre près Clisson.
La garnison de Montaigu, qui servait de coureur aux troupes du Roy de Navarre, attaqua dans un chemin creux et couvert le régiment de Gersay qui avait logé des hommes dans trois maisons proches ledit chemin. L’escarmouche dura environ une demi-heure, jusqu’à l’arrivée du Roy de Navarre et de ses troupes. Ils mirent fin au combat, il fut tué dans cette rencontre cinquante hommes, pris huit drapeaux 450 prisonniers, nombre de charrettes et de bagage. Le maître de camp du régiment de Gersay se sauva après avoir été blessé d’un coup d’arquebusade ; il eut obligation à un bon cheval espagnol sur lequel il était monté.
Le Roy de Navarre, après avoir rendu grâce à Dieu de cette victoire et ayant diné, se retira le soir à Saint-Georges où il séjourna le lendemain presque tout le jour à cause de la grande fatigue qu’il avait essuyé le jour précédent. Mais, sur le soir, il visita la place de Montaigu, ordonna des fortifications et augmenta la garnison.
Le sieur de Guérin amena au Roy de Navarre, qui était alors à Saint-Georges, quatre régiments d’infanterie, et le seigneur de La Trémoüille beaucoup de cavalerie légère, et même lui présenta quatre drapeaux qu’il avait enlevés au régiment de Gersay.
Nous venons de voir que la ville de Montaigu a été assiégée, que le seigneur de Mercœur a été obligé de lever honteusement le siège, que le Roy de Navarre, connu depuis sous le nom d’Henry IV, s’est signalé dans la rencontre qu’il eut près la rivière de Saivre. Nous allons rentrer dans le détail du dernier siège qu’y fut fait par l’armée royale commandée par M. de Nevers.
Extrait de la carte "Poictou sive Pictaviae descriptio"
de Mercator, 1585.
Le Roy de Navarre, ayant donné ses ordres en la ville de Montaigu, se rendit en diligence en la ville de Beauvoir-sur-Mer pour y visiter cette place qui était dans ses intérêts.
Beauvoir-sur-Mer est une petite ville située à dix lieues de Montaigu. Il y avait alors un château près la mer, qui a été démoli jusqu’aux fondements dans le dernier siècle par ordre de Louis XIV.
Le Roy de Navarre apprit à Beauvoir les préparatifs et la marche de M. de Nevers qui descendait en le Bas-Poitou. Aussitôt, il partit et prit la route de Montaigu où il arriva avec le régiment de Préau, et donna les ordres nécessaires pour la défense de la place qu’il tenait pour certain être des premières assiégées par l’armée royale. Et après avoir disposé toutes choses nécessaires pour faire une vigoureuse résistance, il partit pour se rendre en la ville de la Rochelle pour assister à une assemblée générale qui devait s’y tenir. Cette retraite causa la reddition, sa présence aurait étouffé la division qui régna après son départ.
L’armée royale, commandée par M. de Nevers, après la prise de Mauléon aujourd’hui Châtillon-sur-Saivre, marcha droit vers la ville de Montaigu à la persuasion des habitants de Nantes et à la sollicitation de la noblesse d’Anjou qui recevaient beaucoup d’incommodité de cette place.
La ville et le château de Montaigu, qui appartenaient pour lors à M. le prince de Condé, avait été surpris quelques années auparavant et tellement ruiné, qu’il n’y avait nulle apparence qu’aucun homme de guerre put s’y loger. Toutefois, le sieur de Colombiers et son frère, qui suivaient le parti du Roy de Navarre, s’en étant emparé l’avaient un peu restauré. Mais le château avait été mieux relevé, retranché et assez bien fortifié. Le sieur de Colombiers y commandait en chef avec titre de gouverneur, et le Roy de Navarre avait renforcé la garnison de quatre compagnies du régiment de Préau et avait ordonné au commandant de ce régiment d’y rester.
Il y avait dans la place de Montaigu des vivres suffisants, 300 hommes, 50 arquebusiers et 50 gentilshommes volontaires.
L’armée royale s’approcha un mercredi du mois de novembre 1588. Le sieur de Miraumont, sergent-major de bataille, accompagné des arquebusiers à cheval, mit pied à terre à la maison de la Petite Barillère où depuis logea M. de Nevers, et de là avança avec sa troupe pour reconnaître la place et faire des approches.
Les capitaines Beauvois et Lebœuf, guidons de la compagnie du sieur de Colombiers, sortirent de la place avec nombre soldats pour les recevoir. L’escarmouche fut sanglante et dura une heure. Il fut tué de la part de l’armée royale le capitaine Brichanteau, fils du sieur Brigneux de la maison de Nangis dont il en a eu un Maréchal de France, et plusieurs autres qui furent fort regrettés. Le capitaine Lebœuf y reçut de son côté un coup d’arquebusade dans la cuisse.
Cette action se passa dans le chemin près la Robinière. La tombe qu’on a trouvée de nos jours au-dessous de la porte Notre-Dame et derrière la maison des potiers est l’endroit où fut mis le capitaine Brichanteau qui avait demandé, en cas qu’il fut tué, d’être enseveli sous les murs de la ville.
Après cette escarmouche chacun se retira de part et d’autre ceux de l’armée royale se retirèrent vers la Petite Barillère, maison appartenant aujourd’hui à M. de La Roche Saint-André.
Les deux jours suivant se passèrent en escarmouches, et le troisième l’armée décampa et ayant passé le ruisseau Riparfond fit ses approches du côté de la Lande-Buor.
Le ruisseau Riparfond est aujourd’hui l’étang de la maison de la Bougonnière, qui appartenait alors à Élie Bertrand de Saint-Hilaire et ensuite à la famille des Bocquiers qui est éteinte en 1689.
Le sieur de Préau, qui apprit que l’armée royale avait décampé et qu’elle avait pris son poste du côté de la maison de la Lande-Buor, sortit de la ville de Montaigu avec plusieurs soldats et engagea un combat qui fut très sanglant, plusieurs de part et d’autres demeurèrent sur la place. Cette action déconcerta tellement les assiégeants qu’ils furent obligés de quitter les travaux qu’ils avaient commencés.
Pendant huit jours il ne se passa rien de remarquable parce que le canon ne pouvait arriver à cause des pluies continuelles, mais enfin l’artillerie étant venue, M. de Nevers fit saluer la ville de quelques volées de douze canons qu’on lui avait amenés, et fit à l’instant sommer le gouverneur de se rendre.
Le sieur de Colombiers, gouverneur, qui avait déjà reçu quelques impressions sinistres par les amis qu’il avait dans l’armée royale, remontra à la garnison le peu d’apparence qu’il y avait d’opiniatrer à soutenir le siège et concluait à la reddition de la place.
On prétend que ce gouverneur fut gagné par M. de Nevers, la suite le fit regarder comme un infidèle.
Le sieur de Préau soutenait au contraire que la place pourrait tenir longtemps, et qu’ayant promis fidélité au Roy de Navarre il ne pouvait se résoudre à la rendre.
De cette diversité d’opinions la division prit tellement naissance qu’elle fut l’unique cause de la perte de cette place.
Le sieur de Préau, qui s’était opiniatré à soutenir le siège, fut enfin sollicité ainsi que ses quatre compagnies et plusieurs gentilshommes par le sieur de Colombiers (là pour d’habitants il y en avait peu pour ne pas dire point du tout).
Après de longues disputes, sieur de Colombiers le gouverneur l’emporta et envoya au camp le sieur de La Courbe, son lieutenant, pour offrir à M. de Nevers une capitulation qui en effet en fut très charmé, vu l’état où était l’armée qui depuis quinze jours n’avait pu avancer aucuns travaux, et alors manquant de vivres était preste de lever le siège, aussi honteusement qu’avait fait le sieur de Mercœur.
Le terme de la capitulation, faite à la charge que le Roy de Navarre en serait averti, fut pris si court, qu’il était sur le point de venir secourir la ville de Montaigu lorsqu’il apprit sa reddition, ce qui l’obligea de rompre son dessein.
Les termes de la capitulation furent que les soldats sortiraient avec leurs armes la mèche morte, rendraient les drapeaux, et que les gentilshommes sortiraient avec leurs équipages, et qu’ils seraient conduits à Saint-Aubin près Sainte-Hermine. Saint-Aubin est un bourg à dix lieues de Montaigu en allant du côté de Luçon.
L’infidélité du sieur du Colombiers parut alors évidente, puisqu’il se rangea dans l’armée royale. Il eut le déplaisir de n’être accompagné que du sieur de La Courbe, son lieutenant, et de huit de ses domestiques.
Le reste de la garnison, qui prit la route de Saint-Aubin, fut attaqué dans un chemin par le sieur de Sagonne, colonel de cavalerie légère pour le Roy Henri III, qui fit désarmer ces illustres défenseurs de la ville de Montaigu.
M. de Nevers de son côté entra dans la ville de Montaigu, et après donné les ordres nécessaires ramena son armée en Bretagne.
le Montaigu moderne entre la fin du XVIIe et le milieu du XVIIIe siècle
Depuis ce dernier siècle, il ne s’est rien passé de remarquable qui puisse mériter quelque attention. Heureusement, ces temps tragiques ne nous sont connus que par l’histoire. Le règne sous lequel nous vivons dirigé par les conseils d’un sage ministre, nous met à couvert de pareils événements qui ont été près d’éclater en 1719, mais par la prudence de son altesse Royale M. le duc d’Orléans a dissipé.
Extrait de la carte "la Province de Poitou et le pays d'Aunis, la Généralité de Poitiers"
d’Alexis-Hubert Jaillot, 1732.
L’existence actuelle de la ville de Montaigu, les différents événements qui y sont arrivés et le nom de Ville, annoncent au premier coup d’œil une grande d’idée mais comme nous n’avons point voulu adopter des origines et versions fabuleuses trop souvent fortifiés par la crédulité publique, notre dessein est de tracer les choses sans fard.
La ville de Montaigu est fort petite, puisqu'elle n'a que [ blanc ] de circuit, elle est située dans le Bas-Poitou, à six lieues de la ville de Nantes, sur le grand chemin de la Rochelle, peu distante de la province de Bretagne, n'étant éloignée de deux côtés que d’une lieue. Elle a pour rivière qui arrose les murs du château, la Petite Maine, qui prend sa source à quatre lieues au-dessus et se décharge dans la rivière de la Sèvre Nantaise.
En arrivant du côté de la Bretagne et avant la porte Nantaise, on voit à peine quelques vestiges d'un boulevard qui dans les siècles reculés couvrait la ville de ce côté et en rendait l'approche difficile, et un peu plus loin était la porte Nantaise dont une partie a été démolie de nos jours. Et à côté de ce boulevard sont des fossés qui ont environ cinquante pieds de profondeur.
A l'endroit où était ce boulevard est un jardin et dans la rue de la Juiverie, il y avait une forteresse appelée le château des 7 trompettes dans l’endroit où est bâtie la maison des Belloüard.
Le château, qu'on voit après avoir traversé la Grande rue, qui fait l'entrée à la sortie de la ville, est bâti à la moderne. Et quoiqu'il ne paraisse plus de fortifications cependant de nos jours, il y avait un donjon qui dominait sur la ville. La situation de ce château nous a fait remarquer qu'il était très difficile d'approcher, se trouvant pour ainsi dire élevé sur une montagne, entouré d'un côté par la rivière de la Petite Maine, de l'autre côté par un étang qui ne subsiste plus à la vérité mais qui était d'une conséquence infinie en temps de guerre, et on y voit encore quelques chemins couverts quoique en ruine. C'est dans la cour de ce château qu'était autrefois l'église de Saint-Maurice laquelle fut transférée en 1613, dans l'endroit où elle est.
Au-dessous du château était la porte de la Rochelle où l’on voit à peine quelques de vestiges d'un bastion, c'était dans l'endroit où est à présent le jardin des Rayer. Et en continuant, on aperçoit un faubourg nommé le faubourg Saint-Jacques de Montaigu. Dans ce faubourg il y avait autrefois une porte qu'on appelait la porte de Saint-Georges, qui servait comme de barrière pour la défense de la ville de Montaigu. On voit dans ce même faubourg une église, assez spacieuse mais totalement délabrée, que nous connaissons sous le nom de Sainte-Croix. Il y a apparence que les revenus de cette cure ont été réunis à la commanderie de Launay. Cette église subsistait avant que Luther et Calvin eussent répandu leurs fausses doctrines. Et au bout de ce même faubourg est un hôpital, qui a été érigé tel par lettres patentes de Louis XIV de glorieuse mémoire, mais dont le titre de fondation de 1174 porte aumônerie, laquelle fut fondée par Charles Briand de Comminges et les nobles vassaux. Cet hôpital est gouverné par quatre administrateurs. Il est fondé dans la possession de lever annuellement, sur plusieurs métairies des paroisses circonvoisines, le cornage, lequel droit fut donné à cet hôpital par le seigneur de Comminges lors de sa fondation. Il y a dans ce faubourg une cure qui est à portion congrue ; le château est de cette paroisse.
Il y a un autre faubourg appelé Saint-Nicolas. La porte de ville pour y entrer paraît très antique. On y voit encore tout autour un petit souterrain situé au-dessous la porte, qui sert de cellier à la maison qui était autrefois occupée par le garde de cette porte.
La porte Notre-Dame située en la ville de Montaigu se ressent de son antiquité, et vis-à-vis était le campement de l'armée royale de1588. Il y avait proche cette porte plusieurs échauguettes, et proche icelle il y avait une église connue sous le nom de Notre-Dame. Sa ruine a servi de fondement à un couvent de religieuses de l'ordre de Fontevrault, qui s'est formé dans ce dernier siècle. On prétend que cette église de Notre-Dame avait de grands revenus qui se sont perdus lorsque la religion prétendue réformée s'introduisit en la ville de Montaigu. Ceux de cette religion réformée étaient enterrés dans un endroit appelé Saint-Michel, terrain qui fût donné à l'hôpital et que les administrateurs ont ensuite vendu aux religieuses.
Proche le couvent des religieuses est l’école de la Propagation, autrement dite Union chrétienne, fondée par haut et puissant seigneur Gabriel-Antoine de Crux et la dame de Saint-Martin son épouse, seigneurs de Montaigu. Au-dessus de cette école, on voit une maison couverte d’ardoises que le vulgaire appelle la grande maison, on prétend que c'était autrefois le gouvernement, et que ce fut la seule sauvée du pillage, lorsque la ville fut surprise par les gens que le duc de Mercœur avait envoyés pour la prendre. Non loin de là et au-dessous est l'église collégiale de Saint-Maurice, construite en 1613, comme on l'a dit. Le doyenné lui est contigu à cette église. En allant du côté de Bellair on voit l'endroit appelé la Brèche. Le public est encore dans l'erreur que les ennemis firent cette brèche lorsque la ville fut surprise. Ce qu'il y a de certain est que les fossés qui sont à droite et à gauche se communiquaient, et qu'après que le duché de Bretagne fut réuni à la couronne de France et qu'il n'y eut plus à craindre des incursions des voisins, le seigneur fit abattre cette partie des fossés pour faciliter le passage aux gens qui vont en la ville de Clisson et en reviennent. Proche cette même brèche et où est aujourd'hui le jardin des Thierriots était un cavalier, autrement dit terre-plein, fort élevé qui couvrait de ce côté la ville, et qui a été bouleversé de nos jours. Et il était situé dans le même endroit où est la vigne de la maison de la Butay.
Les rues principales de la ville de Montaigu sont la Grande-Rue, de la Juiverie, du Jardinet, de Saint-Nicolas, de la Poëlerie. Sur les fossés de la ville, il y a plusieurs maisons, qui dépendent de la paroisse de Saint-Hilaire-de-Loulay, ainsi que le village des Rochettes, qui était autrefois, ainsi que la paroisse de Saint-Hilaire, en Marche franche de Poitou et de Bretagne. Le mot de Marche vient de ce que ces paroisses, aujourd’hui appelées pays de Marche, s'étant trouvé abandonnées par les guerres continuelles des Ducs de Bretagne avec les Roys de France, et lorsqu'il n'y eut plus rien à craindre on accorda plusieurs privilèges à ceux qui viendraient s'y habituer.
Avant la réunion du duché de Bretagne à la couronne de France, les seigneurs de Montaigu faisaient monter la garde à leur château, et chaque seigneur relevant de Montaigu était obligé d’y conduire un certain nombre de ses gens pour la garde des seigneurs et de leur château pendant 40 jours.
Et chaque Seigneur commandant avait une maison en la ville de Montaigu pour y préparer sa troupe. Ce droit a depuis été converti en une certaine somme d’argent par convention volontaire, lequel droit de servitude ne subsiste plus n’y ayant que le souverain qui puisse faire monter la garde.
Montaigu a été autrefois châtellenie, ensuite fut érigée en baronnie, et de baronnie en marquisat, en 1696, en faveur de la maison de Crux, pour les grands services qu'elle avait rendus à l'État.
Les paroisses et autres lieux relevant de la justice seigneuriale de Montaigu avant 1789,
dont les cinq châtellenies citées par Belloüard de Jémonville ;
Les sénéchaussées de la justice royale de Nantes (en jaune), Angers (en vert), Poitiers (en bleu),
Fontenay (en orange) ; et les Marches communes de Bretagne et de Poitou,
dont les justiciables s’adressaient à leur choix à celle de Nantes ou à celle de Poitiers.
Le seigneur de Montaigu présente toutes les dignités et canonicats, la place du doyen est élective.
Le seigneur de Montaigu nomme à toutes les charges de sa juridiction.
Pour rendre la justice à ses vassaux, il a : un sénéchal, un avocat fiscal, un procureur fiscal, plusieurs procureurs et notaires.
Il y a dans la ville une juridiction royale des traites. Il n'y avait autrefois qu'un juge qu'on appelait le juge des ports. Celui qui occupait la place en 1640, s’appelait René Micheleau, sieur de la Guicherie et de Matifeu ; mais Louis XIV, par ses lettres patentes de l’année 1694, a créé : un président, un lieutenant, un avocat et procureur du Roy, un greffier.
Ces officiers font prêter le serment à tous les commis établis pour la perception des droits de sa majesté, depuis Morvaux en Anjou, jusqu'à Beauvoir-sur-Mer. Ils connaissaient de toutes les fraudes qui se commettent. L'appel de leurs sentences va directement à la cour des aides de Paris.
L'adjudicataire général des cinq grosses fermes a un procureur à ses gages, qui a soin de veiller à ses procès.
Il y a dans la ville un bureau pour l'entrée et sortie des marchandises qu'on transporte de la province du Poitou en celle de Bretagne. La charge de receveur était autrefois temporaire ; François-Frédéric Belloüard de la Coussais en fit le premier l’acquisition en 1697, mais en 1717 elle fut supprimée et mise en commission.
Pour la perception des droits d'aides et des octrois, il y a un receveur et un contrôleur qui ont été établis.
En 1720, le Roy a créé, en la dite ville de Montaigu, un nouveau département de maréchaussée, composé : d’un lieutenant, d’un assesseur, d’un procureur du Roy, d’un greffier, d’un sous-brigadier, et de quatre cavaliers.
Ces officiers, conformément à la déclaration du mois de février 1731, connaissent de tous les délits et crimes qui se commettent dans les 200 paroisses de leurs départements. C'est au Siège Royal de Fontenay-le-Comte que, par arrêt du Conseil, ils sont obligés de faire juger les compétences et rendre les jugements définitifs. Il y a aussi un bureau de subdélégation, de sorte que toutes les requêtes et placets qu'on présente à M. l'Intendant de la province sont renvoyés au subdélégué de Montaigu pour donner son avis lorsque les parties se trouvent dans l'étendue de son département.
Depuis l'établissement du contrôle, on a commis une personne à la perception de ce droit qui est en partie paye des officiers et cavaliers de maréchaussée.
signature de "François-Frédéric Belloüard de Jémonville"
(acte notarié du 11 mai 1766, consignant
les décisions de l’Assemblée des habitants de Saint-Jean de Montaigu).
Deux cents soixante-dix ans plus tard, on s’y retrouve relativement bien dans la description du Montaigu de 1742, même si des noms ont changé et même si certains lieux ont disparu.
Quant à l’inventaire fait des fonctions de la ville à cette date, par François-Frédéric Belloüard de Jémonville, il témoigne qu’au XVIIIe siècle Montaigu pouvait être considéré comme un des centres administratifs du Bas-Poitou26.
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Fonds Dugast-Matifeux à la Bibliothèque municipale de Nantes : Documents antérieurs à la Révolution, dossier 204 ("Notes pour l’histoire de Montaigu"). Dugast-Matifeux publiera dans "Échos du Bocage" de 1887, sous le titre "Ancienne description de Montaigu en Bas-Poitou", une version personnalisée de ce mémoire de Belloüard de Jémonville.
2 Les noms de lieux et de personnes ont été laissés tels que dans le manuscrit de 1742 : ainsi les Bretons Morvan et Nominoé y sont nommés "Murmanus" et "Néomené", les Commequiers y sont appelés "Comminges" et l’actuel Montrevault y porte le nom de "Morvaux"… Par contre, afin de faciliter la lecture et la compréhension, l’orthographe et la ponctuation ont été en partie actualisées.
3 Durant le IXe siècle et au moins la première moitié du IXe siècle, la région avait été ravagée par les raids des Vikings (ou "Normands") venus de Norvège ou du Danemark, débarquant dans la baie de Bourgneuf et aux Olonnes, ou remontant la Loire et ses affluents.
Ce n’est qu’en 1218 que les Sables-d’Olonne furent fondés par Savary de Mauléon, vassal des héritiers d’Aliénor d’Aquitaine, et troubadour à ses heures.
4 Guillaume Ier comte de Poitiers (de 934 à 963), dit "tête d’étoupe", mourut à l’âge de …53 ans. Six générations plus tard, Aliénor d’Aquitaine (1122-1204) était sa descendante.
5 Très tôt, les expéditions lancées pour rendre de nouveau les lieux saints accessibles aux pèlerins, et connues depuis sous le nom de "croisades", ont été l’objet des critiques nombreuses et souvent justifiées. Ainsi au XVIIe siécle l’Histoire des croisades pour la délivrance de la Terre-Sainte, publiée en 1676 par Louis Maimbourg (1610-1686).
6 Le Poitou était un "pays rédimé" ayant, par un versement forfaitaire, acheté une exemption à perpétuité de la taxe sur le sel qu’était la gabelle.
7 Ce Gautier de Montaigu n’a de commun avec Montaigu que son patronyme. Ce sont les Annales d’Aquitaine (édition 1644, p. 204), de Jean Bouchet (1476-1557), qui rapportent cette information, montrant que cette partie du document au moins résulte d’une compilation de divers ouvrages consultés par François-Frédéric Bellouard de Jémonville.
8 Jacques-Antoine de Crux hérita de Montaigu par sa femme, une des filles de Gabriel de Machecoul. Ils eurent un garçon, Gabriel-Antoine, leur successeur, et une fille, Louise-Henriette, qui se maria avec Samuel-Alexis Leclerc de Juigné. Lorsqu’en 1742 la descendance de Gabriel-Antoine s’éteignit, ce sera à Jacques-Gabriel Leclerc de Juigné (1727-1807), petit-fils de Louise-Henriette de Crux et de Samuel-Alexis Leclerc de Juigné, qu’échoira la seigneurie de Montaigu.
9 C’est cette allusion au cardinal de Fleury, présenté comme toujours vivant lors de la rédaction de ce texte (il mourra le 29 janvier 1743), jointe à un passage précédent disant que les seigneurs de Montaigu étaient à la même époque les Leclerc de Juigné (suite à la mort d’Eléonore de Crux, épouse de Jean-Victor de Rochechouart-Mortemart, le 2 octobre 1742), qui fait dater ce mémoire de la toute fin de l’année 1742.
10 Ce qui donne aux "fossés" de Montaigu une dimension d’environ 15 m, le sens du terme "profondeur" restant à préciser. Dans son Histoire universelle, Agrippa d’Aubigné relatant le siège de Montaigu de 1588, donne à ces fossés "quinze brasses de gueule et cinq de profond" soit, la brasse faisant cinq pieds, environ 24 m d’ouverture sur 8 m de profondeur.
11 Cette porte est plus connue sous le nom de "porte Saint-Jacques", avait aussi été appelée "porte Jaillez".
12 Belloüard de Jémonville est le seul à parler de cette autre porte dont rien n’existait à son époque et qui semble être le résultat d’une confusion avec la "porte Saint-Jacques" citée auparavant.
13 Cette "église Sainte-Croix" évoquée ici n’existait plus à l’époque de la Révolution, mais le terrain où elle s’élevait fut vendu sous ce même nom comme bien national.
14 Le titre de fondation (c’est-à-dire de donation) de 1174, conservé aux archives de l’hôpital de Montaigu, est attribué à Maurice II de Montaigu († 1202), fils de Brient Ier de Commequiers († v.1160/1174), évoqué ici sous le nom de "Briand de Comminges".
15 De cette maison dite "du doyenné", détruite en 1793 par les troupes révolutionnaires, il ne restait en 2017 qu’une porte dans son ancien mur de clôture du n°2 de "la rue Saint-Lucas" (donnant sur "la rue de Tiffauges").
16 Cette description ferait situer ce cavalier à l’emplacement de "la place de la République", mais il n’en existait aucune trace sur le plan cadastral de Montaigu de 1814 (Arch. dép. de la Vendée : 3 P 146).
17 La ville de Montaigu était limitée par ses "fossés", ou "douves extérieures", et l’étroit glacis les précédant et servant pour partie de champ de foire. Immédiatement au-delà, c’était la paroisse de Saint-Hilaire de Loulay. Cela se traduisait concrètement par des différences d’impositions.
18 L’origine des droits (appelés "privilèges") des habitants de ces "Marche franche de Poitou et de Bretagne" est plus probablement à faire remonter à la fin du Haut Moyen Age.
19 C’est probablement à cette ancienne obligation féodale que la ville de Montaigu doit d’avoir abrité à cette époque une douzaine de demeures hébergeant des familles de la noblesse locale.
20 Parmi les droits du seigneur de Montaigu était celui de proposer des personnes pour telle ou telle charge exercée par des religieux, ici pour les chanoines de "la collégiale Saint-Maurice", des "présentations" qui devaient être avalisées par l’évêque. Il en était de même pour les religieuses de "l’école de la Propagation" et pour celles de "l’hôpital".
21 Enumération des différents officiers de la justice seigneuriale de Montaigu. Les recours se faisaient auprès de la justice royale, à Poitiers.
22 Les "traites" étaient un impôt sur les marchandises à leur entrée ou sortie du royaume. Les "traites" portaient à Montaigu sur les marchandises qui allaient en Bretagne ou en venaient. Elles étaient perçues par les représentants des "cinq grosses fermes" ; les contestations à leur sujet étaient réglées par un juge spécial.
Les "aides" étaient des taxes perçues sur certaines marchandises, en particulier les boissons.
Les "octrois" étaient des taxes perçues à l’entrée d’une ville, sur certaines marchandises. Pour Montaigu, ils constituaient l’essentiel des recettes du budget de la ville.
23 Pour "Montrevault", en Anjou.
24 Ce n’est qu’à partir de 1790 que "la maréchaussée" deviendra "la gendarmerie". Comme on le remarquera dans les lignes suivantes, cette maréchaussée ne dépendait pas de la justice seigneuriale appliquée par le sénéchal de Montaigu, mais de la justice royale de Fontenay.
25 Depuis la fin du XVIIe siècle, l’administration générale, en dehors de la fiscalité directe, se faisait localement, dans le cadre des "Subdélégations" ; sept d’entre elles couvraient, en totalité ou en partie, le département de la Vendée en 1790.
26 Voir : "XVIIIe siècle, Montaigu centre régional".
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