la Blézière du Cerny
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Un village aux confins du Poiré et de Beaufou
"La Blézière du Cerny", ou en plus court "la Blézière", est située à proximité du village du "Cerny" ("grand" et "petit"), d’où son nom1.
"La Blézière du Cerny" et la trame du paysage l’environnant, vers 1840, vers 1950, et en 20222
(environ 1,6 x 1,3 km),
avec les tracés de la route menant du Poiré aux Lucs, avant et après 1850.
Elle a été depuis au moins la fin du XVIIIe siècle3 et jusque vers la fin du XXe siècle, constituée de deux métairies ayant gardé au cours du temps leurs structures, et leurs tailles estimées respectivement à 40,70 ha et 38,37 ha en 1836, et à 41,78 ha et 38,27 ha en 19704, ce qui était beaucoup en un temps où la force de travail était avant tout animale, et ce qui peut en partie expliquer que la population du village a longtemps dépassé les 20 habitants en deux maisons.
A cette dernière date, le paysage avec la trame de ses haies était à peu de chose près le même que deux siècles plus tôt, si ce n’est que le tracé de la route proche, allant du Poiré aux Lucs, avait été déplacé dans les années 1840. L'ancien chemin, qui avait subsisté jusqu’aux remembrements des années 1980, a désormais presque totalement disparu. Cependant à 400 mètres du village, il en reste un court tronçon encaissé et boueux, rare témoin de ce que pouvaient être il y a deux siècles les chemins principaux, reliant bourgs et villages.
Le 28 avril 2025 près de "la Blézière du Cerny" : un tronçon de l’ancien chemin qui,
depuis des siècles et jusque vers 1850, joignait le Poiré aux Luc
(largeur de 5 à 5,5 m, profondeur entre 2 et 3 m localement),
et qui est aussi un rappel des chemins creux, plus étroits, existant autrefois sur le Poiré.
En 2022 la dernière exploitation de "la Blézière du Cerny" a cessé son activité. Face aux profondes mutations de l’agriculture dans le dernier quart du XXe siècle, elle s’était adaptée en se diversifiant et en développant la vente de viande bovine à la ferme.
"La Blézière du Cerny" le 28 avril 2025, avec les bâtiments anciens de ses deux ex-fermes,
et trois ans plus tôt le temps de la vente de viande limousine à la ferme.
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Une macabre découverte
Le samedi 3 août 1907, 'un squelette" fut découvert par des moissonneurs dans un champ voisin de "la Blézière du Cerny". C’était celui de Jean Favrou qui était un des deux métayers du village, où il était né 55 ans plus tôt. Il avait disparu le 3 juillet précédent et n’avait pas été retrouvé malgré des recherches ayant conduit jusqu’à fouiller tous les puits et toutes les mares du voisinage. Les autorités municipales et la gendarmerie alertées vinrent sur place s’assurer de la mort de Jean Favrou, qui fut consignée dans le registre des décès du Poiré5.
Extrait de l’acte de décès de Jean Favrou sur l’état civil du Poiré,
à la date du samedi 3 août 1907 :
"[...] décédé dans cette commune, étant disparu depuis le trois juillet dernier
et retrouvé mort ce jourd’hui au dit lieu de la Blézière du Cerny,
ainsi que nous nous en sommes assuré".
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Notes, sources et références
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 L’orthographe de "la Blézière du Cerny" est changeante, mais respecte toujours sa prononciation : variant entre "Blaizière" et "Blézière", et entre "Blaisière" et "Blésière".
2 D’après la carte dite d’état-major, et vues aériennes de l’Institut Géographique National (I.G.N.).
3 En 1836, la première appartenait à Jean-André Fresnier (1776-1854), de Mormaison. La seconde appartenait à Armand Duplessis (1797-1845), de Beaufou, puis à ses descendants jusqu’au début des années 2000 ; antérieurement elle avait appartenu à son père, Louis-François Duplessis (1760-1821) dont la vie engagée a été l’objet d’une communication de Bertrand Barbeau, dans la Revue du Souvenir vendéen (1997, n°198, p. 25 à 36).
4 Cf. les registres cadastraux de 1836 du Poiré et le Recensement Général de l’Agriculture (R.G.A.) de 1970.
5 En 2025, la mémoire locale rapportait que le "squelette" de Jean Favrou fut trouvé dans le champ de "la Filée", où il s’était donné la mort en s’ouvrant les veines, précisant et rectifiant ce qui est écrit dans la presse d’alors (l’Etoile de la Vendée du 7 août 1907, et la Croix Vendéenne du 11 août 1907). Ce n’est que dans cette presse qu’est employé, un peu rapidement, le terme "squelette".
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