1952-1953 : création d’une Zone de Protection Patrimoniale sur Montaigu
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Cette page est l'une de : De "Montaigu" à "Montaigu-Vendée", une époque de mutations (1936-aujourd'hui), chapitre qui devrait être à terme constitué au moins des parties qui suivent, elles-mêmes susceptibles d’évoluer au fil du temps…
- 1940-1944 : la "Mère Ageasse", un journal clandestin antinazi près de Montaigu
• 1952-1953 : création d’une Zone de Protection Patrimoniale sur Montaigu
(cf. ci-dessous)
• 1958 : Georges Laronze écrit une quatrième histoire de Montaigu
- 1960 : plan d’occupation des sols et autres PLUi pour Montaigu
- 1969-2019 : du District de Montaigu à "Montaigu-Vendée"
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1952-1953 : création d’une Zone de Protection Patrimoniale sur Montaigu
La prise de conscience du potentiel patrimonial de Montaigu ne s’est faite que tardivement, et au début du XXIe siècle, elle était encore loin d’être générale. Cent cinquante ans plus tôt, c’est au nom du progrès qu’Armand Trastour (1802-1875), maire de Montaigu entre 1834 et 1870, fit table rase de nombreux édifices dans la ville : les halles médiévales, les églises Saint-Jean et Saint-Jacques, le logis du XVIIe siècle du château, les restes de la porte Notre-Dame remontant au XIIIe siècle… Cette méconnaissance peut expliquer qu’aient pu avoir lieu, jusqu’à des dates relativement récentes, des opérations aboutissant à des destructions ou à des implantations malheureuses.
Pourtant, Georges Laronze (1882-1964), qui fut maire de Montaigu de 1945 à 1964, avait eu en son temps une vision prémonitoire de l’importance que le patrimoine allait présenter dans le futur. Il pressentait que la qualité de l’avenir des gens dépendrait non seulement d’une amélioration de leur niveau de vie, mais aussi de la mise en valeur et de la préservation de leur cadre de vie. Utilisant l’expérience de sa carrière dans la haute magistrature et de ses passages dans les cabinets ministériels, il fit inscrire en 1952 les différents éléments du Montaigu médiéval dans l’Inventaire des Sites pittoresques, et fit créer en 1953 une Zone de Protection visant à les conserver :
Arrêté d’Inscription aux Sites pittoresques,
du 10 avril 19522.
Décret de Protection pris en Conseil d’État,
le 25 septembre 1953,
et le plan joint de
la Zone de Protection de la ville et du château de Montaigu
( la "zone teintée en rose" a été recolorée en bleu ).
TITRE III – ( de la règlementation des… ) SITES PROTÉGÉS
Article 17
Autour des monuments naturels et des sites inscrits sur la liste prévue à l'article 4 de la présente loi ou classés, il peut être établi une zone de protection dans les conditions suivantes :
- Le préfet, après avis de la commission régionale des opérations immobilières, de l'architecture et des espaces protégés ou, dans les départements d'outre-mer, la commission départementale des opérations immobilières de l'architecture et des espaces protégés, établit un projet de protection comportant le plan des parcelles constituant la zone à protéger avec indication des prescriptions à imposer pour assurer cette protection.
- Le préfet ordonne une enquête sur ce projet.
- Les conseils municipaux des communes intéressées sont appelés à donner leur avis.
- La commission régionale des opérations immobilières, de l'architecture et des espaces protégés ou, dans les départements d'outre-mer, la commission départementale des opérations immobilières de l'architecture et des espaces protégés entend les propriétaires, ainsi que les représentants des divers services publics ou toutes autres personnes intéressées qui demanderaient à présenter leurs observations ou qu'elle croit devoir convoquer. Elle formule ses propositions.
-Le préfet transmet le dossier, accompagné de son avis motivé, au ministre des affaires culturelles qui "peut consulter la commission supérieure".- La protection du site est déclarée d'intérêt général par un décret en Conseil d'Etat.
Article 20
Lorsque la création d'une zone de protection a été déclarée d'intérêt général, tous les projets de grands travaux de quelque nature qu'ils soient, intéressant tout ou partie de cette zone, doivent être soumis pour avis au ministre des affaires culturelles.
Cinq ans plus tard, en 1958, Georges Laronze publiera ce qui est à ce jour la meilleure approche de l’Histoire de Montaigu : "Montaigu, Ville d'histoire (IVe-XXe siècle)".
Les années passèrent. Georges Laronze décéda en 1964 en cours de mandat. Son travail d’historien est resté une des meillures référence pour la connaissance du passé de Montaigu. Mais ses ambitions pour la protection du patrimoine de la ville s’estompèrent chez ses successeurs. En 1979, l’irascible Directeur Départemental de l’Equipement de l’époque, Robert Thomas (1919-2009), imposa la destruction du pont médiéval Saint-Nicolas. En 1984, une Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Urbain (Z.P.P.A.U.) sera proposée… mais son adoption sera repoussée, les contraintes du court terme l’emportant sur des perspectives plus larges.[1]
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Notes, sources et références...
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
- Délibérations de la municipalité de Montaigu, de 1836 à 1959 (Arch. dép. de la Vendée : AC 146 6 à 15).
- Enquête en 2012 auprès du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine de la Vendée, (Monuments historiques).
- Commune de Montaigu, rapport de présentation d’une Z.P.P.A.U. (Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Urbain), 1985, 28 p., 42 x 29,7 cm.
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