la Prononciation correcte du français
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Le Larousse encyclopédique en couleurs proposait en 1977 pour la prononciation du français le tableau suivant. Ce tableau reprend le tableau des sons du français de l'Association phonétique internationale.
Le contenu du tableau lu et assimilé, voici, proposés par Jacques Rozenblum, des inventaires non-exhaustifs de mots dont la prononciation peut être sujette à des dévoiements (avec le juste et l'erroné)...
sous le titre de
MALENTENDUS et MALENTENDANTS
- abasourdir ne relevant pas de la surdité se prononce très logiquement abazourdir et non pas abassourdir, le s se trouvant entre deux voyelles (il en va de même pour carrousel).
- agenda étant un mot latin se prononce ajinda et non pas ajanda. Il en est de même pour consensus, référendum, modus vivendi, etc.
- allègrement et pas allègrément.
- août n’avait classiquement qu’une seule prononciation correcte : ou, le a inaugural tout comme le t final étant muets (juin, lui, se prononce comme il s’écrit et non pas jouin). Aujourd’hui, la prononciation outte est admise. En revanche, pour aoûtat, on dira a-ou-ta et pour aoûtien a-ou-si-in.
- bœuf un beuf, des beu ; un (œuf) euf, des eu (mais un veuf, des veufs).
- dam dans au grand dam se prononce habituellement dame (admis) mais il faut savoir que la prononciation la plus orthodoxe est dan, le mot étant d’origine flamande.
- damné se prononce dané et non pas dam-né (damned !). En revanche : indemne se prononce indem-ne et non pas indème.
- de (facto), de même que dans toutes les expressions latines similaires (de jure ; de visu, etc.), la voyelle e s’écrit sans accent mais se prononce é : dé facto mais aussi vissé-versa, etc.
- dégingandé se prononce déjingandé et non pas déguingandé.
- détritus fait siffler son s final.
- dilemme, à l’écrit comme à l’oral, et non pas dilemne.
- dompteur est « exanté » du p et se prononce donc donteur.
- L’ajout d’un e ou d’un eu est une dérive fréquente à la fin des mots (matcheu en directeu du Parque des Princes, à l’Oueste de Paris, avecqueu Maxe Dupont et Marke Durand). Ce tic affecte également les mots qui finissent par un e en principe muet (reconnaissanceu, l’Europeu, l’action internationaleu). Il arrive même qu’on le retrouve à l’intérieur des mots (lorseque).
- enregistrement ne se prononce pas enrégistrement.
- enthousiasme est trop souvent prononcé antousiazme, alors qu’il faut dire antouziasme.
- excuse évite l’eksploit de s’eskuser de façon inekskusable que c’en est une véritable ekspedition.
- fait se dispense de faire sonner son t pour qu’on le distingue de faîte, sauf dans les locutions : en fait, au fait, le fait est.
- idéalisme se prononce en toutes lettres sans « grain de z » (à noter que l’amollissement du s en z dans les mots en isme : réalizme, socializme, tourizme, fétichizme, paroxyzme… ou dans les noms propres, Izraël, tient plus du zézaiement que d’autre chose).
- flux n’est pas classé x et se prononce donc sans sa finale.
- fusilier dans fusilier marin se prononce en toutes lettres de façon à ne pas être confondu avec fusillé (à noter que la réduction du l dit mouillé en y comme dans miyon pour million ou miyeu pour milieu est un défaut trop fréquent).
- gageure se prononce gajur (le e muet n’étant là que pour empêcher de prononcer gu) pour le différencier de gageur (d’ailleurs, pour éviter toute ambiguïté, gageure peut désormais s’écrire également gageüre).
- geôle se prononce en français standard jaule et non pas jéole comme à Toulouse.
- gent dans le sens de genre, espèce, est un substantif féminin qui se prononce en principe comme Jean (sans le t). Mais lorsque le quiproquo est possible comme dans la gent (l’agent) masculine, on peut prononcer le t afin d’éviter toute confusion.
- gestion conserve son t en toutes circonstances et n’aime pas se laisser amollir en gession.
- guet-apens se prononce guetapan et non pas guetapince.
- inexpugnable est dur du g et se prononce donc inekspug-nable.
- jeûne se prononce avec un eu fermé de façon à se distinguer de jeune (sans accent circonflexe) qui se prononce avec un eu - jungle se prononce jingle aujourd’hui et non plus jongle comme le recommandait naguère l’Académie (idem pour junte).
- magnat se prononce mag-na et non pas mania ; de même pour diagnostic, gnou, pugnace, magnum, stagner. Magnat ne se prononce donc pas comme magnanime.
- moins se prononce en français standard sans le s final : mwin, contrairement à ce qui se dit dans le sud de la France.
- mœurs se prononce en français soutenu sans le s final comme dans cœurs.
- mots dont aucune lettre finalesne se prononce : aient, an, anche, au, chais, champs, chant, chauds, choix, chouchou, eaux, en, eu, haie, hait, hanche, haut, hein, houe, houx, Hun, œufs, oie, oignons, oint, on ou, ouche.
- nombril perd son l final à l’oral.
- le groupe graphique œ se prononce habituellement é s’il est suivi d’une consonne (écuménique, ésophage, édème, énologie, fétus, Edipe…). Il se prononce è dans œstre ou eu dans certains mots d’origine nordique comme œrsted ou œrstite.
- oscillation se prononce ossilassion.
- paon, se prononce pan de même que tous les autres mots se terminant par le groupe aon : faon, taon, Laon, Craon, etc.
- patio se prononçait traditionnellement avec un t dur mais aujourd’hui on admet passio.
- pôle se prononce en français standard avec un o fermé comme dans Paule et non pas avec un o ouvert comme dans Paul ; il en va de même avec dôme, côte, Rhône, La Baule pour lesquels la confusion des o est fréquente.
- précocement et non pas précocément.
- quadrille est le seul mot commençant par quadr à se prononcer exclusivement kadr et non pas indifféremment kadr ou kouadr, comme quadragénaire, quadrant, quadruple, etc. En revanche…
- quarté se prononce karté, comme tous les mots de la famille de quart, à l’exception de : quartette, quatuor, quarto.
- quasiment se prononce kaziman.
- quinquennat se prononçait jadis kuinkuèna, ce qui n’est plus le cas.
- rébellion (rébélion) et non pas rebellion. En revanche :
- rehausser et non pas réhausser.
- sculpture se prononce sans le p : skultur.
- secrétariat et non pas secrétériat.
- sourcil a le l muet.
- soyons simples et ne prononçons jamais d’i après un y !
- suggestion se prononce sug-jestion sinon on le confondrait avec sujétion (à noter que la finale –stion est trop souvent et à tort simplifiée en sion).
- tandis que perd son s à l’oral.
sous le titre de
LAPSUS et PATAQUÈS
- aérodrome et non pas aréodrome. En revanche aréopage et non pas aéropage.
- astérisque (un) n’est pas Astérix.
- carapaçonné est certes imagé mais a le gros défaut de ne pas exister, caparaçonné si !
- combientième pour désigner un numéro d’ordre est très laid et gagnera à être remplacé par quantième ou tout simplement, pour une date, par : le combien sommes-nous aujourd’hui ?
- dénoter n’est pas détonner.
- fruste (sans r) n’est pas rustre (avec r) malgré la proximité de son et de sens.
- opprobre (avec r) n’a rien à voir avec probe (sans r).
- panégyrique et non panégérique (que l’on pourra remplacer par éloge pour éviter tout embarras).
- praticien n’est pas souvent patricien.
- percepteur n’est pas précepteur.
- rémunérer et non rénumérer (qui n’existe pas, même s’il évoque les numéraires).
- vilipender (avec deux i et non pas trois) est une chose, stipendier en est une autre.
et l'ajout
d'EXERCICES de PRONONCIATION
(ne point y voir malice ni une quelconque logique : l’assemblage de ces mots n’est que pédagogique)
En haut du mât (t muet) le pirate cria : "Échec et mat (t sonore) !". En bas (s muet), sur son matelas (s muet), dans son mas (le s peut se prononcer) en Provence, Barbara mange de l'ananas (idem), hélas (s sonore) ! en lisant un atlas (s sonore) avec ses doigts gras (s muet). Marc ouvre le cadenas (s muet) de son vasistas (s sonore) et voit, là, en vrac (c sonore) un tas (s muet) de tabac (c muet) au bord du lac (c sonore). C'est un cas (s muet) ce gars (gua) -là. Le jars (s muet), pas (z’) à pas (s muet), va par là et retire l'as (s sonore) du tas (s muet) de cartes. Raz (z muet)-de-marée sur le gaz (z sonore) ! Halte là !
Miaou ! Raoul a son caoutchouc (kaoutchou) rempli d'aoûtats (aouta). Le paon (pan) est saoul (sou) comme un faon (fan) piqué par un taon (tan) en août (ou). Un peu de cacao et ce sera le chaos (kao) !
L'œuvre (eu ouvert) pieuse (eu fermé) d'une pieuvre (eu ouvert) heureuse (eu fermé, eu fermé). Deux (eu fermé) yeux (eu fermé) bleus (eu fermé) pleurent (eu ouvert) sur les œufs (eu fermé), mais un œuf (eu ouvert) des bœufs (eu fermé) peureux (eu fermé, eu fermé). Ma sœur (eu ouvert) a fait un nœud (eu fermé) à ton cœur (eu ouvert).
Veuillez (e fermé) consulter le calendrier (an) des examens (in) et l'agenda (in) des entrevues (an) !
Le reporteur (r sonore) avec son revolver (r sonore) dans la poche arrière va transporter (r muet) un ver (r sonore) de terre.
Hier (ère) dans mon cahier (é), j'étais fier (ère) de me fier (é) volontiers (é) au tiers (ère) comme au quart.
Mille (l dur) filles (l mouillé) jouent aux billes (l mouillé) dans la ville (l dur).
Celui de la grosse (o fermé) pomme (o ouvert) sur l'épaule (o fermé) de Paul (o ouvert) ou de la rose (o fermé) jaune (o fermé) sur la paume (o fermé) de Tom (o ouvert). À Noël (o ouvert), l'os (o ouvert, s sonore) à moelle (oi) est dans la poêle (oi) avec des oignons (o ouvert) mais pas les autres (o fermé) os (o fermé, s muet).
Nos (o fermé, s muet) rhinocéros (o ouvert, s sonore) sont des héros (o fermé, s muet) et vos (o fermé, s muet) albatros (o fermé, s muet) font le gros (o fermé, s muet) dos (o fermé, s muet). Dans le cosmos (o ouvert, s sonore, o fermé, s sonore) c'est le chaos (o fermé, s muet) ! Avec le tétanos (o fermé, s sonore) on ne fera pas de vieux os (o fermé, s muet).
Un bouc (c sonore) en caoutchouc (c muet).
Le parfum [un ou in (le son un a tendance à se confondre avec in mais continue d’exister dans certaines régions ou certains pays de la Francophonie)] du rhum (ome) guérit mon rhume (ume).
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