la Courolière
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Un village partagé entre Beaufou et le Poiré
Le village de "la Courolière" du Poiré fait tout un avec celui de "la Courolière" de Beaufou voisine1. Pour les distinguer on appelle souvent celui du Poiré, "la Grande Courolière", sans que pour autant celui de Beaufou soit appelé "la Petite Courolière", ne serait-ce que parce que cette "Courolière" de Beaufou a toujours été plus peuplée que celle du Poiré. Ainsi, en 1836 la première comptait 59 habitants tandis que sa voisine en comptait 21, et en 1886 elles avaient respectivement chacune 41 et 18 habitants.
"La Grande Courolière" du Poiré et "la Courolière" de Beaufou (avec la croix du Cerne)
sur une vue aérienne en 2014.
Ce qui reste en 2017 de la gare de Beaufou (son puits et ses deux petits bâtiments),
et du tracé de l’ancienne ligne la Roche - Legé.
Ces deux villages ne sont séparés que par un minuscule ruisseau nommé localement "ruisseau de la Courolière", mais qui porte en aval le nom de "ruisseau de la Naulière", village près duquel il rejoint "la Petite Boulogne". Malgré sa petite taille, il était suffisant pour alimenter au XIXe siècle les petites fosses du tanneur de "la Courolière" (de Beaufou).
Quand on emprunte le chemin sortant du village pour aller au bourg de Beaufou, on trouve la "croix du Cerne", réputée avoir été érigée par la famille Orceau, de "la Courolière", sur l'emplacement d'un ancien moulin2. Sa forme lui donne une origine nettement antérieure à la Révolution. Elle a en arrière-plan six éoliennes, omniprésentes depuis 2003-2007 dans le paysage.
A l’est de "la Grande Courolière" subsistent les très petits bâtiments de "la gare de Beaufou" (située sur le Poiré) inaugurée en 1901 et fermée en 1939. On suit facilement dans le paysage, le tracé de sa voie ferrée métrique joignant la Roche-sur-Yon à Legé3 : après avoir longé la route du Poiré à Saint-Etienne-du-Bois, celle-ci se dirigeait ensuite plein ouest et en ligne droite vers le bourg de Palluau.
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Un enclos dit "néolithique" aux "Châtelets"
A environ 1 km au sud-sud-est de "la Courolière" du Poiré, sur le lieu-dit "les Châtelets", la prospection aérienne a mis au jour, fin 1990, des structures archéologiques pouvant être datée de l’époque gallo-romaine ou de la fin de l’âge de bronze. Il s’agit de traces de fossés d’enceintes, invisibles au niveau du sol, mais que les fortes sécheresses des années 1989 et 1990 mirent en évidence.
"Un type de structure identifiable par son fossé d'enceinte en quart de cercle (‘quadrant’) associé à un enclos interne dont la forme peut varier. Le cas mis au jour aux ‘Châtelets’ sur la commune du Poiré-sur-Vie montre un système de fossés reliant l'enclos trapézoïdal interne au fossé d'enceinte. Le type ‘pur’ de cette structure en quadrant comporte deux côtés rectilignes reliés par un angle droit opposé diagonalement à un tronçon de fossé curviligne"4.
Ces structures n’ont pas révélé d’objets remarquables.
Mêlées aux traces des anciennes haies, celles du site archéologique
des "Châtelets", au sud de "la Courolière"
sur une vue aérienne du 13 août 2003,
et son dessin par P. Péridy à partir de meilleures vues de 19904.
D’autres sites de ce type ou de types proches se rencontrent sur le Poiré : près des villages de "l’Ermière", des "Grois" et autres, ainsi que sur les communes voisines d’Aizenay et de La Genétouze4.
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Notes, sources et références
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Ainsi en 1770 sur la carte de Cassini (feuille n°132 - les Sables-d’Olonne) les deux villages n’en sont qu’un, qui est orthographié "la Couroliaire".
2 Boutin (Hippolyte), Chronique paroissiale de Beaufou, 1907. L’espace circulaire entourant un moulin à vent était appelé le "cerne" du moulin.
3 Cf. les dossiers sur les Tramways de Vendée – ligne de la Roche-sur-Yon à Legé (Arch. dép. de la Vendée : S 996 et S 997).
4 Péridy (Patrick), "Archéologie aérienne du bocage vendéen (France). État des recherches", Revue archéologique de Picardie, numéro spécial 17, 1999, p. 373-386.
Outre les sites évoqués sur le Poiré et sur la Genétouze (aux lieux dits "le Pinier" et "la Touche") par le Père Péridy dans cet article, l’examen de vues aériennes récentes permet d’y détecter d’autres vestiges préhistoriques, ainsi au sud et au sud-ouest du "Plessis" du Poiré, ou encore l’existence d’un double fossé circulaire non loin de "la Baudouinière", village d’Aizenay tout proche de la commune du Poiré…
Les datations de ces "enclos" restent problématiques. S'ils sont liés à des habitats permanents, donc postérieurs à l’invention de l’agriculture, il n’est pas exclus que l’ancienneté de certains ne soit que médiévale.
A proximité immédiate du Poiré, et parmi les traces des anciennes haies,
celles d’un double fossé circulaire néolithique
sur la "Zone de sensibilité archéologique" 85 003 0038 d’Aizenay
(environ 530 x 490 m).
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