la Chauchetière
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Un village déjà cité dans des registres du XIIIe siècle
La demi-route en cul-de-sac donnant accès à "la Chauchetière" part de la route du Poiré à la Genétouze, à quelques pas de "la Petite Gendronnière". A cet endroit se trouve une croix en pierre dite de "la tournée de la Chauchetière".
"La Chauchetière" en 2014 sur une vue aérienne (environ 160 x 225 m),
et en 1836 sur le plan cadastral du Poiré.
Vues, en février 2020, de la croix "de la tournée de la Chauchetière",
et du pin parasol, traditionnellement présent autrefois dans chaque village.
L’histoire de ce village est inconnue, cependant son nom apparaît déjà avec d’autres du Poiré, en 1260, dans les "Hommages d'Alphonse, comte de Poitiers". Ce registre fait l’inventaire des droits de ce dernier, et on y relève que...
[sur] "la perrochia de Pereyo, [celui-ci perçoit] dans la vente de pain et de viande, 18 deniers, et il prend la moitié de la vente du petit bétail dans sa baillie, ce qu’il tient du Poitou. […] et de toute la moisson il répond chaque année pour ce qui le concerne à deux setiers et demi de blé […] et la moitié d’un bœuf à la vigile de Noël, et il fait faucher la moitié du pré de Malevau. De même dans la mense (les terres) de la Simbretière, il prend 10 deniers de droit pour payer entièrement le bœuf, et pour la même raison 10 deniers à la mense de la Mônerie, 5 deniers en la borderie de la Chauchetière, 5 deniers au Plessis, 10 deniers à la Tailleferrière"1.
Jean Gendreau, qui y vivait en 1794-1795, aida Charette à cette époque en lui livrant pour 1150 livres de fournitures : 5 bœufs et 33 boisseaux de "bleds" (céréales)2. Deux cents vingt-cinq ans plus tard, parmi les 13 habitants du village on y trouvait toujours de ses descendants. Leur exploitation agricole y fut la dernière a cesser son activité, en 19913.
La tradition orale de cette famille rapporte, précisément mais sans éléments concrets permettant de le confirmer, qu’un souterrain existe à droite de l’entrée du village.
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Une cheminée monumentale
A proximité de l’endroit où existerait un souterrain, se trouve la maison la plus ancienne du village. Bien que sa façade ait été refaite aux alentours de 1900, elle a gardé sa structure originelle dont des éléments caractéristiques pouvaient encore se voir dans son pignon est, avant qu’il fût crépi3. Une cheminée en granit est adossée à celui-ci. Large de 2,50 mètres et haute de près de 3 mètres, elle est remarquable tant par sa taille que par sa hotte monumentale surmontée d’une corniche sculptée.
La grande cheminée du château de "la Métairie" étant à part, il en existe deux autres similaires par leurs taille et apparence sur le Poiré : l’une dans l’ancien logis du "Bossé", et l’autre au presbytère. Cette dernière, en granit, porte la date de 1749 ; la première est en pierre blanche et semble plus ancienne.
A droite : la cheminée en granit de "la Chauchetière", remise au jour dans les années 2000,
avec ses corbeaux, son manteau, sa hotte et sa corniche,
et qui était, en février 2020, l’élément connu le plus ancien du village.
A gauche, pour comparaison : en haut, celle du logis du "Bossé" ; en bas, celle du presbytère.
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Notes, sources et références
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Traduction libre d’un passage des Hommages d'Alphonse, comte de Poitiers, frère de saint Louis. État du domaine royal en Poitou (1260), manuscrit conservé aux Archives nationales et recensant, dans un mélange de latin et de vieux français, les redevances dues à cet Alphonse de Poitiers. En 1872, il a été transcrit dans un ouvrage publié par Abel Bardonnet ; c’est à sa page 5 que se trouve l’extrait cité dont le texte originel est…
"In pitagio de perrochia de Pereyo et in venda de pane, et de carne, decimum octavum denarium et capit medietatem de venda bestiarum parvarum in sua ballia, et hoc tenet de domino comite Pictaviensi.
Item capit in masura de la Mesliere i ……… siliginis de mestura, ad veterem mensuram, et vi denarios de censu, et tenet de domino comite Pictaviensi ; et de tota mestiva respondit suo generi duo sextaria et dimidium bladi de beneficio annuatim ; et de omnibus istis que tenet in feodo de Rocha super Oyum, est homo ligius domini comitis Pictaviensis et reddit medietatem cujusdam bovis annuatim, in vigilia Natalis domini, et facit falcari medietatem prati de Malevau.
Item in masura de l'Isembertere, x denarios capit in auxilio ad propagandum bovem.
In masura de Monerie, x denarios pro auxilio ad bovem.
En la borderie de la Chautere, v denarios ad bovem.
Au Playceis, v denarios propter bovem.
En la Tallefererre, x denarios propter bovem."
Au total, une vingtaine de lieux du Poiré y sont cités, et si, malgré les changements d’orthographe ou la possibilité d’homonymes sur les communes voisines, on retrouve pour la plupart leurs noms d’aujourd’hui, certains, comme à la page 5 le "prati de Malevau" ou, six pages plus loin, "l'aigue qui est appelée Maroil", manifestement sur la commune, restent à identifier.
2 Cahier des réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré (Méd. mun. de la Roche-sur-Yon : ms 019), extrait : réquisitions à "la Chauchetière" ; voir aussi de Lorvoire (Jean-Claude), "les Réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré-sur-Vie", in Recherches vendéennes, n° 3, 1996, p. 257-299.
3 Entretiens en 2020 avec Auguste, Eugène et Xavier Genaudeau de "la Chauchetière", ayant Jean Gendreau parmi leurs ancêtres ; et repérages généalogiques dans l’état civil, et dans les recensements du Poiré (Arch. dép. de la Vendée : AD 2E 178, et L 288, 6 M 280-281-282).
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