le Bossé
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L’ancien logis d’une seigneurie disparue et oubliée ?
Le Le village du "Bossé", d’accès confidentiel, était autrefois formé par ce qui paraît avoir été un logis auquel était associé, à 450 m au nord-ouest, un moulin à vent et la maison de son meunier. Depuis toujours et jusqu’en 1850, date à laquelle il rejoignit Belleville, "le Bossé" faisait partie de la paroisse puis commune du Poiré. Ce que l’on connaît sur le passé du "Bossé" s’arrête là, mis à part qu’en 1836 il appartenait avec 75 ha à Pierre Guillement, "laboureur" habitant l’unique maison de "la Poirière". Quant au moulin, ses 21 parts appartenaient à 6 propriétaires différents1.
Le logis du "Bossé" sur des vues aériennes de 1950 et de 2017
(environ 910 x 525 m),
et l’emplacement de son moulin à vent sur le cadastre du Poiré en 1836.
Plus tard, en 1975, son logis sera décrit dans la Monographie Bellevilloise, comme étant alors une des "vieilles demeures" (de Belleville et avant du Poiré) les mieux conservées…
"[…] comme en témoignent les deux façades avec leurs encadrements d’ouvertures, et avec chacune une particularité remarquable : la façade Nord (côté cour) avec sa croix blanchie à la chaux qui rappelle une bonne vieille coutume vendéenne ; la façade Sud (côté jardin) est non moins digne d’intérêt, spécialement en raison de son admirable double rangée de ‘boulins’."2
Les façades nord et sud du logis du "Bossé" en 1975,
avec en haut de cette dernière, les boulins qui accueillaient ses pigeons.
( Monographie bellevilloise, p. IX de son ‘Album bellevillois’ )
Les "boulins", petites ouvertures destinées à héberger des pigeons étaient originellement 80 sur la façade sud, et dans les 98 sur le pignon est. Leur existence était autrefois un privilège de la noblesse et le signe, assez ostentatoire, que l’on possédait suffisamment de terres autour de sa demeure pour que ces pigeons puissent trouver à se nourrir (des restes d’une fuie subsistent aussi près du château de "Pont-de-Vie"). Comme ceux-ci ne faisaient pas de distinction entre les champs où ils se nourrissaient, aussi leur présence n’était pas toujours bien vue des cultivateurs voisins.
En novembre 2019, une partie des boulins de la façade sud du logis du "Bossé"
et ceux de son pignon est.
Les détails architecturaux caractéristiques des deux façades du "Bossé", en particulier les petites fenêtres géminées et en plein cintre de son premier étage, se retrouvent ailleurs au Poiré au logis de "la Millière" et à celui de "la Rételière", ou encore dans les dépendances du château de "Pont-de-Vie". Elles seraient à dater au moins du début de la Renaissance, sinon de la période antérieure, c’est-à-dire des derniers temps du Moyen Age.
Début novembre 2019, quelques détails architecturaux
de la façade nord du logis du "Bossé",
dont une fenêtre géminée vue de l’intérieur et de l’extérieur.
Le rez-de-chaussée du logis du "Bossé" possède une cheminée importante. Sur sa hotte : une sculpture en bas-relief, où se devinerait la date de 1516 et en monogramme : "H - O". Fin 2019, on n’a pas de renseignement sur ceux qui ont pu être les maîtres du "Bossé" en ces temps éloignés.
La cheminée du logis du "Bossé" (largeur : 2,50 m) et le bas-relief de sa hotte
qui, comme les corbeaux voisins, sont en calcaire.
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Vers une ruine irrémédiable ?
L’état du logis du "Bossé" s’est beaucoup dégradé au fil du temps, et depuis 2015 il est devenu catastrophique. Dans sa partie ouest, la toiture s’est effondrée et les planchers ont suivi ; un pan de mur s’est écroulé, le reste menaçant d’en faire autant ; les huisseries des ouvertures ont disparu depuis longtemps… une évolution qui semblait en 2019 difficile à inverser.
Les façades sud (à gauche) et nord (à droite) du logis du "Bossé"
en novembre 2019.
En 2014, l’association "les Écuries du Bossé" y établit un centre équestre plein d’ambitions, remplaçant les deux exploitations agricoles qui avaient cessé leur activité, la dernière en 2002, mais il a dû arrêter son activité en 2018.
En 2019, la population du "Bossé", qui avait oscillé entre 20 et 10 habitants au cours des XIXe et XXe siècles, n’en comptait alors que 3.
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Notes, sources et références
(sauf mentions contraires, illustrations et texte sont dus à M. Mignet)
1 Pour les renseignement sur "le Bossé" en 1836, voir : les plans et registres du premier cadastre du Poiré, et la liste nominative de ses habitants au recensement de cette année-là (Arch. dép. de la Vendée : 3 P 178-14, 3 P 178-15, et 3 P 2039 ; 6 M 280).
2 Fréneau (François-Xavier), Monographie Bellevilloise, 1975, 260 p.
3 Les informations sur "le Bossé" à la fin du XXe et au début du XXIe siècles proviennent d’entretiens en 2019 avec celle qui fut la dernière agricultrice du village, et qui y demeurait toujours en 2019.
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