le Bossé
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Le village du "Bossé", d’accès confidentiel, était autrefois formé par un logis et, à 450 m au nord-ouest, par un moulin à vent avec la maison de son meunier. Jusqu’en 1850, date à laquelle il rejoignit Belleville, "le Bossé" a toujours fait partie de la paroisse puis commune du Poiré.
Le logis du "Bossé" sur des vues aériennes de 1950 et de 2017
(environ 910 x 525 m),
et l’emplacement de son moulin à vent sur le cadastre du Poiré en 1836.
Plus tard, en 1975, son logis sera décrit dans la Monographie Bellevilloise, comme étant alors une des "vieilles demeures" (de Belleville ou du Poiré) les mieux conservées "[…] comme en témoignent les deux façades avec leurs encadrements d’ouvertures, et avec chacune une particularité remarquable : la façade Nord (côté cour) avec sa croix blanchie à la chaux qui rappelle une bonne vieille coutume vendéenne ; la façade Sud (côté jardin) est non moins digne d’intérêt, spécialement en raison de son admirable double rangée de ‘boulins’."1.
Les façades nord et sud du logis du "Bossé" en 1975,
avec en haut de cette dernière, les boulins qui accueillaient ses pigeons.
( Monographie bellevilloise, p. IX de son ‘Album bellevillois’ )
Les "boulins", petites ouvertures destinées à héberger des pigeons étaient originellement 80 sur la façade sud, et dans les 98 sur le pignon est. Leur existence était autrefois un privilège de la noblesse et le signe, assez ostentatoire, que l’on possédait suffisamment de terres autour de sa demeure pour que ces pigeons puissent trouver à se nourrir (des restes d’une fuie subsistent aussi près du château de "Pont-de-Vie"). Comme ceux-ci ne faisaient pas de distinction entre les champs qu’ils fréquentaient, leur présence n’était pas toujours bien vue des cultivateurs voisins.
En novembre 2019, une partie des boulins de la façade sud du logis du "Bossé"
et ceux de son pignon est.
Les détails architecturaux caractéristiques des deux façades du "Bossé", en particulier les petites fenêtres géminées et en plein cintre de son premier étage, se retrouvent au Poiré au logis de "la Millière" et à celui de "la Rételière", ou encore dans les dépendances du château de "Pont-de-Vie". Elles seraient à dater au moins du début de la Renaissance, voire de la fin du Moyen Age.
Début novembre 2019, quelques détails architecturaux
de la façade nord du logis du "Bossé",
dont une fenêtre géminée vue de l’extérieur et de l’intérieur.
Le rez-de-chaussée du logis du "Bossé" possède une cheminée imposante. Sur sa hotte : une sculpture en bas-relief, où se devinerait la date de 1516 et le monogramme "H - O". Fin 2019, on e dispose pas de renseignements sur ceux qui ont pu être les maîtres du "Bossé" en ces temps éloignés.
La cheminée du logis du "Bossé" (largeur : 2,50 m) et le bas-relief de sa hotte
qui, comme les corbeaux voisins, sont en calcaire.
L’état du logis du "Bossé" s’est beaucoup dégradé au fil du temps, et depuis 2015 il est devenu catastrophique. Dans sa partie ouest, la toiture s’est effondrée et les planchers ont suivi ; un pan de mur s’est écroulé, le reste menaçant d’en faire autant ; les huisseries des ouvertures ont disparu depuis longtemps… une évolution semblant difficile à inverser.
Les façades sud (à gauche) et nord (à droite) du logis du "Bossé"
en novembre 2019.
En 2014, l’association "les Écuries du Bossé" établit un centre équestre plein d’ambitions, dans des bâtiments des deux exploitations agricoles qui avaient cessé leur activité, la dernière en 2002, mais elle dut arrêter son activité en 20182.
Au cours des XIXe et XXe siècles, la population du "Bossé" a oscillé entre 20 et 10 habitants. En 2019, ils étaient 3 en deux habitations
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1 Fréneau (François-Xavier), Monographie Bellevilloise, 1975, 260 p.
2 Les informations sur "le Bossé" à la fin du XXe et au début du XXIe siècles proviennent d’entretiens en 2019 avec celle qui fut la dernière agricultrice du village, et qui y demeurait toujours en 2019.
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