la Crépelière
rappel : avant toute utilisation d'extraits ou d'illustrations de ces pages, vous devez en demander l'autorisation à leur auteur.
p a g e e n c o u r s d e r é a l i s a t i o n
(sans date d'échéance prévue)
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A "la Crépelière" on rencontre de modestes vestiges se retrouvant dans bien d’autres villages du Poiré : restes de souterrain, anciennes croix blanches ou de pierre, mémoire populaire, changements démographiques...
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Henry Jean Caillé est né au Poiré-sous-la Roche (aujourd'hui le Poiré-sur-Vie), le 9 juin 17531. Il était un fils de Pierre Caillé († 1791)1 se titrant en 1760 de "docteur en médecine de la Faculté de Montpellier, mestre en chirurgie, médecin ordinaire de son Altesse Monseigneur le Duc d'Orléans, en sa principauté-payrie de la Roche-sur-Yon"1, et de Jeanne Hélène Dupuy. Ils habitaient la maison située en 2024 au n°16 de la place du marché du Poiré, sur la façade de laquelle était gravé : "MATHURIN CAILLE ET FRANÇOISE SAVIN, 1613"3, et où une grande cheminée à l’étage y portait gravées sur son manteau un blason chargé de trois oiseaux (des cailles !), posés 2 et 12-3-10, accompagné des lettres M. C. et F. S. et de la date 16143. Au XVIIIe siècle, les Caillé faisaient partie, des familles nanties du Poiré, possédant des biens au soleil qu’ils étoffèrent ensuite9.
En 2024, au n°16 de la place du marché du Poiré,
l’état de la façade de la maison édifiée quelque 410 ans plus tôt par Mathurin Caillé,
de qui descendait Henri-Jean Caillé.
Henry Jean Caillé a un statut ecclésiastique incertain. A diverses dates il est titré tantôt de "clerc tonsuré" (1777, 1783, 1791)1, tantôt d' "abbé" ou "ex-abbé"1-3. Selon Yves Chaille, il aurait été curé de la paroisse des Essarts de 17841 à 17911, aurait refusé au début cette année-là le "serment", et se trouverait inscrit sur la liste des "prêtres déportables" le 26 août 17925. Cependant, en mars 1793 quand se produisit l’insurrection populaire, on le voit, comme le juge Joseph Tireau s’enfuir du Poiré4 et se réfugier aux Sables1, ne suivant pas la majorité de sa famille qui perdit dans les mois suivants un certain nombre de ses membres au cours des massacres perpétrés par les troupes républicaines1.
Trois ans plus tard Henri-Jean Caillé était de nouveau au Poiré et était omniprésent dans son administration municipale cantonale, de l'été 1796 à l'été 1800.
Il y exerça successivement ou simultanément toutes les fonctions y compris, durant l’été 1796, celle de "Commissaire politique"6, chargé et payé (600 livres/an en plus de ses revenus patrimoniaux et autres) par le Directoire exécutif départemental, dans l'état d'esprit de l'époque, de surveiller et de dénoncer les faits, gestes et façons de penser des habitants, dont ceux de ses collègues, membres de cette administration municipale. Ainsi y fut-il particulièrement actif dans les tripatouillages qui eurent lieu lors des élections de mars 1797 et lors de celles des années suivantes, dans l'objectif affiché explicitement d'en exclure tous les opposants aux détenteurs du pouvoir à l'époque6. Il ne réussit pas à atteindre son but en mars 1797, quand sur 904 inscrits, 481 votèrent massivement pour d'anciens insurgés, malgré les multiples obstacles mis pour les empêcher de voter6. Mais il finit par faire invalider les résultats de cette élection moins de six mois plus tard. Cela fit qu'aux élections suivantes dont le résultat était décidé d’avance, ceux qui se déplacèrent pour voter ne furent plus que 16 en mars 1798, dont lui, puis 21 à celles de mars 17996 ; soit des taux d’abstention de 98,2 % et de 97,7 %6.
Dans ce cadre et avec le notaire André-Philippe Danyau ("Commissaire politique" après septembre 1796) Henri-Jean Caillé fut un des estimateurs des Biens nationaux du canton (dont une cinquantaine de métairies sur la commune du Poiré d’alors)8. Des estimations qui montrent une sous-évaluation des surfaces de 40 % en moyenne, par comparaison avec le cadastre de 1836 du Poiré9 (voir celles des métairies des amenages de "Rortheau", "la Bouchère", "Pont-de-Vie", etc.). Ce qui pouvait avantager les futurs acquéreurs (dont les Caillé ne furent pas), en plus du paiement à tempérament de ces biens, et souvent en assignats ou en mandats territoriaux dont la valeur évolua comme l’on sait.
Signatures des membres de la municipalité cantonale du Poiré
en bas de la séance de délibération du 4 fructidor an IVe (21 août 1796)6.
En 1800, Henri-Jean Caillé fut nommé (et non élu) simple adjoint dans la municipalité désormais communale du Poiré6. Le 19 juillet 1802 (30 messidor de l'an X)1, il épousa, à l'âge de 49 ans, Marie-Jeanne Cantin, de près de 20 ans sa cadette. Après avoir été en 1797 servante ("fille de confiance") des trois frères Gaspard, Henri-Jean et Dominique Caillé quand ceux-ci habitaient ensemble dans le bourg du Poiré7, elle vivait en 1802 au village de "la Blélière", au seul service d’Henri-Jean. Celui-ci ne survécut que quelques mois à leur mariage et c’est là qu’il mourut, le 7 février 1804 (le 17 pluviôse de l'an XII)1, âgé de 50 ans. Il laissait une fille, Mélanie1 dont le souvenir a été conservé par la mémoire familiale, avec en particulier les péripéties significatives qui précédèrent son mariage en 182010.
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Les sources et documents auxquels il a été fait appel pour la réalisation de cette notice sur Henri-Jean Caillé sont principalement…
1- les actes paroissiaux / registres d’état civil, dont ceux du Poiré et des Essarts ; actes auxquels on se reporterait pour créer d’autres biographies des ascendants, des descendants ou des collatéraux d’Henri-Jean Caillé ;
2- l’Armorial général, de Charles d'Hozier ;
3- la Chronique paroissiale du Poiré, rédigée autour de 1900 par Hyppolite Boutin ;
4- le Fonds Caillé conservé dans les Archives paroissiales du Poiré ;
5- le Livre d’or du Clergé vendéen d’Yves Chaille, 1955, p. 45 (où il est probable qu’il le confonde avec Augustin Caillé, curé des Essarts à partir de 1754, et donc qu'Henri-Jean Caillé n'ait jamais été ordonné prêtre malgré ses titres de "clerc tonsuré" ou "abbé") ;
6- les cotes L 264, L 1238, L 1239, L 1240 et L 1242 des Archives départementales de la Vendée, qui concernent l'administration de la municipalité cantonale du Poiré d’alors, et la surveillance que la police politique de cette époque y exerçait ;
7- le dénombrement de la population de l’An V, pour le Poiré (L 288, vues 9-10).
8- les Procès- verbaux d’Estimations des biens nationaux sur la commune du Poiré (Arch. dép. de la Vendée : 1 Q 212).
9- les matrices cadastrales de 1836 du Poiré (3 P 2039, vue 273-274), et celles des communes voisines ;
10- et aussi des entretiens : autour de 1955 avec Alfred Tallonneau (1894-1975) qui habita sa vie durant à 20 m de la maison d’Henri-Jean Caillé ; ou encore autour de 1970 avec Marcelle Martineau (1917-1997), une arrière-arrière-petite-fille de sa fille Mélanie Caillé (1802-1871).
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L’auteur de cette notice biographique assume la responsabilité de son contenu,
mais pas de celui des "références", rajoutées par la suite,
ni de celui des divers commentaires la suivant.
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