le Moulin Guérin
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Le village du "Moulin Guérin" était appelé autrefois "les Moulins Guérin" car s’y trouvaient deux moulins, déjà présents sur la carte de Cassini au milieu du XVIIIe siècle. Et on les retrouve, probablement reconstruits après la Révolution, sur le cadastre du Poiré de 1836.
"Les Moulins Guérin" vers 1760 sur la carte de Cassini (environ 3,85 x 2,75 km)
("Bugnon" pour "le Beignon-Jauffrit", "la Crécoisière" pour "la Turquoisière",
"la Chicaillère" pour "la Jucaillère"…) ;
sur le plan cadastral du Poiré de 1836 (environ 330 x 247 m) ;
vers 1950 et vers 2016 sur des vues aériennes de l’IGN ;
et la maison du "Moulin Guérin d'en haut", le 29 octobre 2020.
A cette date, le plus proche de la route était dit "le Grand Moulin Guérin" et appartenait, pour un tiers chacun, aux meuniers Pierre Renelleau et Jean Michaud du bourg, et François Ballanger du "Beignon-Jauffrit". Il fut démoli en 18601.
L’autre, dit "le Petit Moulin Guérin", un peu en retrait, appartenait à la famille de Pierre Raynard de "la Turquoisière". Celui-ci, que l’on appelait "Maître Pierre Raynard", était "farinier" de son métier, fut très engagé dans l’insurrection vendéenne, et fut l’un des quinze membres élus du "Comité de la paroisse" du Poiré où il est dit "administrateur" ; il soutint Charette jusqu’en 17962. Ayant échappé aux massacres perpétrés par les armées révolutionnaires, il avait été surveillé de près dans les années suivantes et l’objet de visites domiciliaires et perquisitions répétées de la part des troupes occupant le pays3. En 2020, un des descendants de Pierre Raynard habitait tout près de là, et des restes en ruine de sa maison existaient toujours à "la Turquoisière". Ce moulin fut démoli en 1915 ; son cerne subsista jusqu’un peu après 19891.
Dans les années 1870, deux petites métairies furent établies au "Moulin Guérin", l’une d’entre elles se substituant à la petite maison qui s’y trouvait, abritant jusqu’alors un cantonnier et sa famille. Cent dix ans plus tard les deux exploitations agricoles avaient cessé leur activité et une zone d’activités était établie à proximité. Et en 2010, l’expansion pavillonnaire a fini par intégrer le "Moulin Guérin" dans le bourg du Poiré.
La Chronique paroissiale du Poiré, indique que la croix en granit à l’embranchement de la route de "la Ribotière", tout proche du "Moulin Guérin", porte inscrit "Croix du jardinier, Fr. Maignan, 1838"4. Autour de 1980, elle a été déplacée d’une cinquantaine de mètres.
La "Croix du jardinier" (hauteur : environ 3 m), le 29 octobre 2020.
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1 Vincent (Eugène-Marie), les Moulins du Poiré-sur-Vie, 2012, 42 p. Etude exhaustive mais inédite, s’appuyant sur la carte de Cassini, les documents cadastraux, les actes notariés, les registres d’impositions, et des relevés systématiques sur le terrain.
2 Reprenant les coutumes d’avant 1790, les membres des "comités de paroisse" étaient élus par tous les foyers ; elles remplacèrent de 1793 à 1796 les "municipalités" qui avaient été élues après 1790 au suffrage censitaire, c’est-à-dire réservé aux hommes plus aisés. Pour la place et le rôle tenus par Pierre Raynard (1760-1847) : voir le Cahier des réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré (Méd. mun. de La Roche-sur-Yon : ms 019), ainsi que la communication de Lorvoire (Jean-Claude), "les Réquisitions de l’armée catholique et royale dans la paroisse du Poiré-sur-Vie", in Recherches vendéennes, n° 3, 1996, p. 257 à 299.
3 Délibérations du conseil de la municipalité cantonale du Poiré, 7 thermidor an 6 / 25 juillet 1798 (Arch. dép. de la Vendée : L 1238).
4 Boutin (Hippolyte), Chronique paroissiale du Poiré, 1900, p. 20.
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